Lot n° 423
Sélection Bibliorare

Karl MARX (1818-1883). L.A.S., [Londres] 9 janvier 1872, au « Cher citoyen » [Maurice Lachâtre à San Sebastian] ; 3 pages in-8 remplies d’une petite écriture serrée (légères marques de plis) ; en français.. Sur la préparation et...

Estimation : 20 000 / 25 000
Adjudication : 90 880 €
Description
l’impression de la première édition française du Capital (traduction de Joseph Roy, « entièrement révisée par l’auteur », publiée par livraisons chez Maurice Lachâtre, 1872-1875). .« D’après vos lettres il semblerait que je suis responsable, moi et non pas vous, de ce qui se fait dans l’imprimerie Lahure. Voilà les délais excessifs dont elle est la seule source : 1° Le délai causé par les lettres équivoques et contradictoires de M. Lahure par rapport au manuscrit soi-disant perdu. 2° Le délai causé par le non-envoi de l’épreuve de ce manuscrit, qui était déjà imprimé quand j’étais occupé à en faire une nouvelle traduction »… S’y ajoutent des envois « pêle-mêle », et après de longues interruptions, « comme si je n’avais d’autre chose à faire qu’à exécuter les ordres capricieux et imprévus de M. Lahure »… Il a entre les mains les réponses de MM. Lahure et Vernouillet aux « complaintes où je parle même de mauvaise foi ». Par ailleurs, l’imprimeur s’est plaint de corrections sur les nouvelles épreuves. « Mais est-ce ma faute, si l’on ne cesse pas de reproduire avec une remarquable persistance les mêmes erreurs d’impression, ou de faire deux erreurs nouvelles en corrigeant une ? J’avais informé M. Lahure, après m’avoir entendu là-dessus avec vous, que pour donner le bon à tirer et à clicher, il me faudrait toute la série des cinq livraisons d’un fascicule et la livraison suivante. J’ai été forcé de faire le contraire pour le deuxième fascicule. […] j’étais arrivé au bout de ma patience. Je donnai donc à M. Lahure la permission de tirer et clicher, tout en le rendant responsable pour l’exécution des corrections toujours de nouveau indiquées et en lui remarquant que c’est son devoir et non le mien de veiller aux erreurs typographiques ». .Enfin, il incrimine la traduction de Joseph Roy, « qui me donne peut-être plus de travail que si je faisais toute la besogne. Il est vrai que vous ne l’avez pas choisi, mais, en me laissant croire que le premier fascicle devait s’imprimer au commencement de 1872, vous m’avez poussé à l’accepter sur les recommandations de Longuet et de Vaillant. Keller ne pouvait pas disposer de son temps avant mai […]. Presque tous mes travaux sont interrompus par le remaniement de cette traduction. Tantôt j’ai à refaire en entier des pages, tantôt j’ai à corriger des détails du manuscrit, mais dans ces dernier cas, je ne trouve souvent, même après consultation avec Lafargue et Longuet, la forme adéquate qu’en voyant devant moi les épreuves. Longuet a écrit une lettre à M. Roy où il le tance vertement, […] je suis maintenant convaincu que ce n’est pas le traducteur dont j’avais besoin »… Du reste, les chapitres XIII et XIV ne sont pas encore à Paris, parce qu’il n’a pas fini de remanier le manuscrit. « Quant à ma biographie, vous ferez bien de vous adresser directement à M. Engels »…
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