Lot n° 103
Sélection Bibliorare

LIBÉRATION DE LA CORSE en 1943 MAUROIS (André). - Libération de la Corse. Manuscrit autographe signé, avec ratures et corrections, dont une page dactylographiée avec annotations autographes. Sans lieu, 3 novembre 1943. 28 pp. in-4 (25,3 x...

Estimation : 600 - 800 €
Description
20,1 cm ou 27,9 x 21,5 cm) sur des feuillets numérotés de 1 à 30 (sans manque de texte) ; en feuilles.

Transcription dactylographiée jointe.

Récit de la libération de la Corse en septembre et octobre 1943.

Il est divisé en cinq chapitres :
• le premier relate l'occupation de l'île par les troupes italiennes et allemandes à partir du 11 novembre 1942, les arrestations opérées par la police d'État italienne (Ovra), l'armement des patriotes corses dans le courant de l'année 1943 par le Commandement français d'Afrique du Nord, le rôle joué par le sous-marin Casabianca qui achemina des hommes et du matériel sur les plages de Corse, l'unification de la résistance par le Capitaine Colonna d'Istria et l'attente du débarquement allié.

• Le second chapitre, intitulé "La décision", commence au moment de l'armistice entre l'Italie et les Alliés, le 3 septembre 1943 : marche sur la préfecture d'Ajaccio, remplacement du maire de la ville, arrivée de soldats allemands provenant de Sardaigne, conflit entre Italiens et Allemands, prise de Bastia par les Allemands qui en chassèrent les Italiens, neutralité de l'armée italienne sauf pour les Chemises Noires qui restèrent avec les Allemands, attaque d'un convoi allemand à Lévie près de Sartène puis au col de Baccino, décision du Général Giraud d'envoyer en Corse une troupe d'élite, le Bataillon de Choc, ainsi que des goumiers marocains, attaques de convois et de dépôts allemands.

• Vient ensuite le troisième chapitre, qui porte comme titre "Mise en place". Il débute le 24 septembre, alors que les Allemands ont pris la décision d'évacuer l'île, et relate le débarquement des troupes françaises et l'aide apportée par l'armée italienne qui prêta des véhicules de transport, de l'artillerie et des soldats du génie pour rétablir les ponts coupés par les Allemands. Il est aussi question de la prise du Col de San Stefano, de l'attaque des transports aériens ou maritimes des Allemands et des difficultés de ravitaillement des troupes.

• Le chapitre suivant, intitulé "La bataille pour Bastia", décrit les combats du col de Teghime qui commande Bastia et qui est défendu par les Allemands : destruction du pont de Poggio, descente des blessés vers la mer qui sont transportés par des barques de pêcheurs jusqu'à Saint-Florent, soutien de la population, coopération de l'armée italienne, jonction des goumiers et des tirailleurs, puis prise du col de Teghime.

• Enfin, le cinquième chapitre, titré "Après la victoire", décrit l'arrivée des troupes françaises à Bastia et des scènes de liesse qui suivirent ; il est aussi question des destructions, de l'évacuation de l'armée italienne et du bilan de l'opération : "Tout un département français a été reconquis avec des pertes infimes. Nous y avons employé moins de 4000 hommes alors que les Italiens étaient 75000 et les Allemands 20000. Ces derniers […] ont laissé derrière eux 300 camions, la valeur d'un régiment d'artillerie, des chars et de grands dépôts de vivres et d'essence. Notre aviation a nettement dominé la leur. La première opération combinée des forces françaises de terre, de mer et de l'air a réussi…" (p. 30).

Romancier, biographe, conteur et essayiste, André Maurois fut élu, en 1938, à l'Académie française. En 1943, il aida le général Béthouart à obtenir des Américains du matériel pour l'armée française, et prit part aux campagnes de Tunisie, de Corse et d'Italie (source : André Maurois 1885-1967, catalogue de l'exposition à la Bibliothèque de l'Institut de France, 23 octobre 2017 - 9 février 2018, pp. 10 à 12).

─ Provenance :
• dédicace manuscrite en dernière page, après la signature : "Pour son ami Pierard, 3 Nov. 1943".

♦ Le présent manuscrit semble inédit.
Par la suite, André Maurois publia une version abrégée sous le titre "Comment fut libérée la Corse", dans Miroir de l'Histoire n° 48 (1er janvier 1954).

♦ Intéressante et précieuse relation, écrite par un témoin oculaire.
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