Lot n° 535
Sélection Bibliorare

Louis DAVOUT (1770-1823) maréchal d’Empire, duc d’Auerstaedt, prince d’Eckmühl. 25 L.A.S. « Louis », mai-novembre 1811, à sa femme Aimée Davout, « Maréchale Princesse d’Eckmühl » ; 45 pages in-4, 2 adresses.- Belle...

Estimation : 3 000 / 3 500
Adjudication : 3 000 €
Description
correspondance intime comme gouverneur général des villes hanséatiques à Hambourg. Davout témoigne d’un tendre intérêt pour la santé de sa femme, et pour l’éducation et l’avenir de ses enfants ; il s’occupe des finances familiales... Nous ne pouvons donner ici qu’un rapide aperçu de ces lettres souvent quotidiennes.- Hambourg 21 mai, il attend avec impatience sa venue. « Avec le régime que tu mènes ma chère Aimée il n’est pas possible que ta santé se rétablisse. J’espère que près de ton Louis tu y auras plus de repos, que les nouvelles de nos petits seront toujours très satisfaisantes et que n’auras aucun sujet d’inquiétude »… 23 mai : « nous arrangerons nos affaires lorsque tu seras ici. Nous ne devons point compter sur nos revenus de la Pologne, les dernières lettres m’annoncent que les propriétaires sont obligés à de grands sacrifices »… 25 mai, il attend avec impatience l’annonce du départ d’Aimée, et espère que l’autorisation du prince de Neuchâtel [Berthier] ne sera pas retardée par le départ de S.M. pour les côtes…- Celles 5 novembre : « Les six mois que nous venons de passer ensemble n’ont rien ajouté à l’amour que je te portois, mais ils m’ont laissé un sentiment d’admiration de vénération pour ta belle âme, sentiment que je conserverai jusqu’à mon dernier soupir »… Hambourg 8 novembre : « J’ai éprouvé des serrements de cœur en entrant dans ma chambre à coucher et toute ma nuit s’en est ressenti, pour me calmer je me disois que ta présence étoit nécessaire pour nos enfants, que je devois être assez bon père pour leur sacrifier mon bonheur. Ils sont trop bien nés pour ne pas nous dédommager de tous les sacrifices que nous leur faisons en donnant beaucoup de satisfaction à leur excellente maman »… 14 novembre, évoquant son triste réveil solitaire : « si tu pouvois me voir tu jugerois bien que tu es ma seconde passion, tu serois ma première et ma seule si je n’étois pas général en chef. Tant que je le serai ma première doit être le service de mon Souverain »… 20 novembre, sur le sevrage et la dentition du petit Louis. 21 novembre, au sujet de son oncle de Beaupré, Davout déplore l’humeur du ministre de la Guerre (Feltre) : « Il est facheux qu’il apporte un esprit aussi susceptible dans sa place. C’est du reste un parfait honnête homme et aussi dévoué que possible à notre Souverain »… Puis à propos de Désirée Clary et Bernadotte : « J’ai appris avec pitié toutes les calomnies de la princesse de Suède. Pour apprendre ce que c’est que des franchises qui m’auroient valu deux millions il m’eut fallu aller chercher la conduite de son mari. Je n’en suis pas tenté, je ne veux lui ressembler d’aucune manière car en tenant une conduite contraire c.à.d. en le prenant pour modèle je servirois mal l’empereur »…
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