Lot n° 17
Sélection Bibliorare

Louis-Ferdinand CÉLINE. Manuscrit autographe d’un fragment de D’un château l’autre ; 6 pages in-4 au stylo bille bleu, sur papier crème filigrané Navarre.

Estimation : 1200 / 1500
Description
Fragment de D’un château l’autre, publié en 1957, où Céline raconte l’équipée et le séjour à Sigmaringen des personnalités du gouvernement de Vichy et de la collaboration. Paginé de 948 à 953, avec des ratures et corrections, ce texte correspond aux pages 221-223 de l’édition de la Pléiade ; proche de la version définitive, il présente cependant des variantes. Ces pages se rattachent à l’épisode de l’hébergement au château de Sigmaringen des Delaunys, couple de vieux musiciens misérables et maltraités par les Allemands au camp de Löwen. Le Dr Destouches qui exerce en tant que médecin au château, obtient de la secrétaire de Fernand de Brinon, Mme Simone Mitre, de les y cacher, afin de les protéger et de les sauver de nouvelles brimades, en particulier lors de la corvée de ramassage de bois. Il veut les cacher au 6e étage ,dans la salle de musique où sa femme Lili danse. « Mon Delaunys en loque... et Madame... –Que voulez-vous de l’Ambassadeur Docteur ? – Qu’ils restent au château parce que s’ils retournent au Löwen... vous connaissez Von Raumnitz ? »... on tombe donc d’accord pour faire croire qu’un orchestre répète là-haut pour « le grand banquet pour la reprise des Ardennes ! »... Il les fait monter au 6e : « Si ça se gratte ! ils sont encore pire que nous je crois… eux... J’ai vu bien des gales, mais là je crois du camp des broussailes ils rapportaient une de ces gales, positivement labourante »... Céline décrit la vaste salle de Musique, dite de Neptune, construite par les Princes Hohenzollern : « tout drapé brocarts roses et gris de bien au moins 200 mètres... et tout au fond là-bas en scène la statue porphyre de Neptune brandissant le trident... pas comme ça... dans une formidable coquille ! », dans laquelle d’ailleurs il leur dit de dormir : personne ne y les verra, et il leur apportera des couvertures... Alors que personne ne passe d’habitude par ici, voilà que le général Bridoux traverse la salle pour se rendre sur la terrasse... Reproduction en frontispice
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