Lot n° 800
Sélection Bibliorare

LOUIS XVI (1754-1793) Roi de France. L.A., Paris 24 février 1792, à Mme de CHÂLONS, à l’Ambassade de France à Lisbonne ; 1 page et demie in-4, adresse, marque postale, traces de cachet de cire rouge (petits trous d’épingle avec...

Estimation : 7000 / 8000
Adjudication : Invendu
Description
rouille).


Très belle lettre de l’époque révolutionnaire, faisant allusion à l’impopularité de la Reine.

[La lettre est adressée à la femme de l’ambassadeur de France au Portugal, Jacques Hardouin, Comte de CHÂLON (1738-1794) ; il avait été ambassadeur à Venise avant d’être nommé en mars 1789 à Lisbonne, où il arriva en septembre ; révoqué le 5 décembre 1792, il resta à Lisbonne, où il mourut le 19 juillet 1794. Sa femme Jeanne-Françoise-Aglaé d’ANDLAU (1746-1825) venait de perdre sa mère la comtesse Marie-Henriette d’Andlau, née de Polastron (1716-1792), qui avait été sous-gouvernante des Enfants de France. La belle Comtesse de Châlon, cousine de Yolande de Polastron, faisait partie du cercle des intimes de Marie-Antoinette à Trianon ; des rumeurs couraient même sur une liaison de la comtesse avec Louis XVI ; la comtesse se remaria en 1795 avec François-Henri de Franquetot, Duc de Coigny (1737-1821), le futur Maréchal et Gouverneur des Invalides.]

« J’espere bien, Madame que vous ne douttez pas de toute la part que je prends a votre juste douleur, et que dans quelque situation ou je me trouve je m’occuperai toujours avec bien de l’interest de ce qui vous regarde, et que la prolongation de nostre separation n’apportera aucun changement dans mes sentiments pour vous. J’avois appris la maladie de madame vostre Mere et on m’avoit dit en mesme temps qu’elle etoit beaucoup mieux, je comptois sur sa bonne constitution et j’esperois vous faire mon compliment lorsque j’ai appris la perte que vous avez faitte. On m’a dit que sa maladie avoit esté bien longue et bien penible, je desirerois bien scavoir que malgré toutes vos douleurs vostre santé n’en ait pas souffert et que vous continuiez à vous porter aussi bien que vostre etat vous le permet. Vous me reprocheriez peut etre de ne pas vous dire qu’à quelques rhumes pres, malgré toutes nos peines nos santés se soutiennent assez bien, ces separations dont il est bien difficile de prevoir le terme n’en sont pas une des plus petites, et on succomberoit si l’esperance ne venoit pas. Vous avez appris Madame les changements presque total dans le corps diplomatique, je dois croire que le Roy au moins a eu de la satisfaction de n’avoir pas la main forcée sur le changement de la mission de Portugal. Mais depuis quelques jours on dit que la Reine tourmente beaucoup les François, ce qui seroit le plus à desirer fut qu’on oubliat totalement ce coin de terre la »…
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