Lot n° 23
Sélection Bibliorare

Mary CASSATT. 3 L.A.S., Mesnil-Beaufresne par Mesnil-Theribus (Oise) juillet-août 1913, au critique d’art Achille Segard ; 3, 2 et demie et 4 pages in-8 à son adresse.

Estimation : 3.000 / 3.500
Adjudication : 9 500 €
Description
Intéressantes lettres sur sa vie et son œuvre, en vue de la monographie de Segard sur Mary Cassatt, un peintre des enfants et des mères (Ollendorff, 1913).{CR} Mardi [26 juillet]. « Je viens de recevoir le livre que vous avez bien voulu consacrer à ma peinture, je vous en remercie infiniment. Il n’y a qu’une chose que je voudrais auter, ce que vous dites de ma mère. J’ai l’air de me vanter »… Elle espère qu’il n’est pas trop tard pour modifier cela. « Je travaille ce qui calme les nerfs. Paris est terrible avec cette lutte constante. Je ne sais si vous avez vu l’exposition chez Manzi, et les pastels de Degas. S’il était lui-même il n’aurait jamais exposé cela. Mais un paysage de Pissarro faisait honneur à l’exposition et deux très belles natures mortes de Monet »…{CR} 30 juillet. « Je suis contente de savoir que je puis garder le livre un peu, si je pouvais repasser certaines parties avec vous cela ferait mieux ». Elle l’invite à venir, sinon « je ferai les corrections seule. […] J’aurais voulu vous faire voir un pastel ou deux. Je suis un peu démontée, ayant été si longtemps incapable de travailler »… Elle lui indique les trains pour Chars…{CR} 6 août 1913. Elle s’explique sur la discrétion demandée au sujet de sa mère : « elle n’aimait pas sortir de l’ombre, et voir sa vie d’enfance dans un livre l’aurait effrayée. Moi aussi je suis comme cela. Vous devez me trouver bien froide, sinon ingrate, mais c’est un affaire de tempérament. Voir mon nom imprimé m’est toujours pénible. J’ai donné ma peinture au public mais j’ai toujours refusé ma personnalité et ma vie privée »… Elle rappelle que M. Stillman n’a prêté ses tableaux que sous condition d’anonymat, et que l’auteur de la photographie d’elle ne doit pas être nommé. Elle demande une autre correction, « car cela prêterait au sourire en Amérique. Mon frère n’était pas un constructeur de chemins de fer. Il était le président d’une grande compagnie le Chemin de fer de Pennsylvanie donc un administrateur » ; il a commissionné un tunnel sous-marin reliant New York au continent, et la fameuse gare [Pennsylvania Station]… Autre erreur : « Je suis allée d’Anvers à Rome et c’est à Rome que j’ai peint cette tête, et c’est de là que je suis revenue à Paris en 1874 pour y rester »… Elle aimerait lire de lui un livre sur Parmigianino, « un peintre que Greco a tant copié et qui est si peu connu. Si j’étais assez valide j’aimerais retourner à Parme pour revoir ses tableaux »…
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