Lot n° 202
Sélection Bibliorare

MAURICE DENIS (1870-1943) Annonciation à Fiesole (Bellavista), 1907 Huile sur toile, signée, située et datée en bas à droite 67 x 86 cm - 26 3/8 x 33 7/8 in.

Estimation : 100 000 - 150 000 €
Adjudication : 114 400 €
Description
Oil on canvas, signed, dated and situated lower right

PROVENANCE
Collection Gabriel Thomas, Paris (acquis en 1908) (Mécène de Maurice Denis, à qui l'on doit la réalisation du Théâtre des Champs-Élysées)
Collection Gabriel Vivet par descendance, Château de Bussy
Hotel des ventes de Senlis, 17 octobre 2010
Collection Aristophil

EXPOSITION
Paris, Galerie Druet, Maurice Denis, 1908, n°1
Venise, Biennale, 1922 n°13
Paris, Arts Décoratifs, Maurice Denis, 1924 n°163
Paris, Petit-Palais, Les maîtres de l'Art
Indépendant, 1937, n°13

BIBLIOGRAPHIE
Barazzetti-Demoulin Suzanne, Maurice
Denis Paris, 1945, p.285 (avec la date erronée 1908)
Brillant Maurice, Portrait de Maurice Denis, Paris, 1945, cité p.37 n.45
Fosca François, Maurice Denis: vingt-six reproductions de peintures et dessins précédées d'une étude critique, 1924, repr. p.53

MAURICE DENIS (1870-1943)
«Collines harmonieuses, poésie des jardins et des cloîtres, tendresse des madones, fervente initiative du Quattrocento, c’est ici qu’on retrouve le goût juvénile, la passion de beauté; Florence Jouvence, éternel printemps.»Après de brillantes études au lycée Condorcet, Maurice Denis s’inscrit, en 1888, à l’Académie Julian afin de préparer le concours d’entrée des Beaux-Arts – où il ne restera pas: le contexte lui semble de fait plus stimulant chez Julian. Il y intègre le petit groupe formé par Paul Sérusier, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Félix Vallotton et Paul Ranson. Sérusier passe l’été auprès de Gauguin à Pont-Aven, et à son retour à Paris, répand auprès de ses amis les idées du maître. Le groupe Nabi est né. Près de deux ans plus tard, les 23 et 30 août 1890, Denis publie une sorte de manifeste, La Définition du néo-traditionnisme, où se trouve la définition si souvent citée «Se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ». Maurice Denis n’a, néanmoins, jamais cessé de s’imprégner de la tradition et de l’art des anciens. Il voue une admiration toute particulière pour les Primitifs italiens – et notamment Fra Angelico, les ingristes, mais aussi Puvis de Chavannes et Cézanne. Chez Denis, la tradition, loin d’être un poids, constitue une véritable promesse. Le renouveau de la tradition constitue, de fait, une véritable alternative à la modernité des «avantgardes ».

«Je me souviens de mon arrivée, en 1897, à la villa d’Ernest Chausson, parmi les roses de Fiesole. Exultet, Magnificat! Douceur des horizons florentins, arrivée dans la lumière - et comme si l’on entrait de plainpied dans un tableau de primitif - avec une jeune femme et un petit enfant. Tant de souvenirs et tant de travail. Collines harmonieuses, poésie des jardins et des cloîtres, tendresse des madones, fervente initiative du Quattrocento, c’est ici qu’on retrouve le goût juvénile, la passion de beauté; Florence Jouvence, éternel printemps. »
A partir de Maurice Denis séjourne à plusieurs reprise à Fiesole. Son oeuvre est marquée de l’influence de son passag écrit depuis Venise à ses parents: «Mon ami Piot qui a passé ici les quinze premiers jours de notre séjour est allé ensuite à Florence où il nous a rendu le service de nous chercher une villa à Fiesole. Sur ses indications, j’ai loué le Villino Bellavista, via Mantellini - 6 - à Fiesole. Il y a sept chambres à lit, un jardin en terrasses, une vue magnifique, pour 220 fr par mois. Nous prenons une cuisinière, et là j’espère travailler beaucoup (quoique j’aie déjà fait ici une vingtaine d’études). »

After brilliant studies at the Lycée Condorcet, Maurice Denis entered the Académie Julian in 1888 to compete for entrance to the Ecole des Beaux-Arts – which he left, in the end, as he found the Julian far more stimulating. There he joined the small group formed by Paul Sérusier, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Félix Vallotton and Paul Ranson. Sérusier spent the summer with Gauguin at Pont-Aven, and when he returned to Paris, talked about the master’s ideas to his friends. This was the start of the Nabi group. Nearly two years later, on 23 and 30 August 1890, Denis published a kind of manifesto, La Définition du néo-traditionnisme, which contained the oft-quoted phrase: « Remember that a picture, before being a horse, a nude woman or some anecdote, is essentially a plane surface covered with colours assembled in a certain order.» However, he constantly soaked himself in the tradition and art of bygone artists. He deeply admired the Italian Primitives (especially Fra Angelico) and the Ingristes, as well as Puvis de Chavannes and Cézanne. For Denis, tradition was full of promise, never a dead weight, and its revival provided a real alternative to the modernism of the «avant-gardes».

«I remember coming in 1897 to Ernest Chausson’s villa among the roses of Fiesole. Exultet, Magnificat! Against the magnificent backdrop of Florence, this arrival in the light was like stepping straight into a Primitive painting, with a young woman and a little child. So many memories, so much work. In these harmonious hills, poetic gardens and cloisters, tender Madonnas and the fervent resourcefulness of the Quattrocento, we find a childlike taste and passion for beauty; the Florence of Youth and eternal spring.» 1 1 Diary, vol. III, page 144 (1931).

The Denis family stayed in Fiesole from November 1897 to January 1898 with the composer Ernest Chausson. Maurice Denis subsequently made several trips to Fiesole. His stays in Tuscany resulted in several works, including copies of Italian Primitives, landscapes, portraits and religious subjects. In these works, as here, we find the view of Florence seen from the Villa Bellavista’s terrace. To quote Denis’ letter of 19/10/1907 to his parents describing his trip to Venice: «My friend Piot, who spent the first fortnight of our stay here, then went to Florence where he kindly looked out a villa in Fiesole for us. On his recommendation, I rented the Villino Bellavista, at 6 Via Mantellini in Fiesole. It has seven bedrooms, a terraced garden and a magnificent view, all for 220 francs a month. We are engaging a cook, and I hope I’ll be able to work a great deal there (although I’ve already done twenty-odd studies here).»
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