Lot n° 82
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Sélection Bibliorare

OVIDE. Metamorphoseon libri XV. Lyon, Sébastien Gryphe, 1543 ; in-8, reliure de l'époque maroquin brun, sur les plats entre-deux en encadrement de filets dorés et à froid enfermant des motifs aldins et décoratifs dorés, au centre médaillon...

Estimation : 15000 / 20000
Adjudication : 66000 €
Description
ovale oblong avec motif en relief rehaussé d'or et de vert cerclé d'une devise grecque et du titre METAMORPHOSEON dans le haut, dos à sept nerfs (trois gros, quatre petits alternant), filets dorés et à froid, tranches dorées, étui-boïte de maroquin noir doublé de box noir.
Jolie édition imprimée en italique par un allemand fixé à Lyon (Greif = Gryphe). Baudrier l'historien de l'imprimerie lyonnaise voyait dans ces volumes de “ véritables bijoux typographiques, forts goutés des lettrés et des curieux ”. - Reproduction page ci-contre. RELIURE À L'EMBLÈME ETÀ LA DEVISE DE GIOVANNI BATTISTA GRIMALDI, héritier d'une famille de financiers génois dont l'oncle avait été l'un des banquiers de Charles-Quint. Son emblème en forme de camée sur les plats figurant Apollon sur son char gravissant le Parnasse est accompagné de sa devise grecque : OPOQSKAIMHAOSIQS(Tout droit et sans détour). Les lettres de Grimaldi montre l'attention qu'il a portée à la formation de sa bibliothèque ; les livres en langues mortes, comme ici, étaient reliés en maroquin sombre, ceux des langues vivantes en maroquin rouge. Avant d'être identifié, l'emblème central de la reliure a longtemps intrigué les amateurs. Ils l'ont assigné successivement à un bibliophile de fantaisie, Mecenate, puis à Demetrius Canevarius, médecin du pape Urbain VIII et enfin, en 1921, par Geoffrey D. Holbson (in Maioli, Canevari and others, Boston, 1936, n° 60), à Pier Luigi Farnese, fils naturel d'Alexandre Farnese, plus tard le pape Paul III. Ce n'est qu'en 1975 que Anthony Hobson (fils de Geoffrey D. Hobson) après de nouvelles recherches minutieuses et aussi grâce à des inscriptions portées sur un livre condamné par des membres de la sainte Inquisition, a pu déterminer de fagon décisive le nom du bibliophile demeuré si longtemps mystérieux : Giovanni Battista Grimaldi (cf. A. Hobson, Apollo and Pegasius, 1975, n° 86). T. De Marinis, La legatura artistica in Italia nei secoli XV. e XVI., t. III, n° 727. Après maintes savantes analyses, comparaisons et déductions, Anthony Hobson a cru pouvoir également de fagon probante, attribuer la reliure à un artisan romain d'origine frangaise (qui travaillait aussi pour le pape Paul III) : Marcantonio Guillery. Ce beau volume parfaitement conservé est néanmoins passé entre de nombreuses mains. Présenté à l'Exposition du Palais de l'Industrie en 1814 (n° 200), il s'est retrouvé dans les collections du baron Double (ex-libris mais ne figure pas dans ses catalogues de 1892 et 1897), de Th. Thévenin (cat. 1903, n° 103), a été reproduit dans le tome VI des Connaissances nécessaires à un bibliophile d'Édouard Rouveyre, Paris, 1899, t. VI, p. 18, dans le catalogue Livres dans de riches reliures d'Édouard Rahir, Paris, 1910, n° 25, dans le catalogue Robert Schuhmann (1925 chez le libraire new-yorkais Rosenbach) et est réapparu en dernier lieu dans la prestigieuse collection de reliures du joaillier parisien Raphael Esmerian (cat., I, paris, 1972, n° 44).
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