Lot n° 153
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Sélection Bibliorare

PARÉ (Ambroise). Dix livres de la chirurgie, avec Le Magasin des Instruments nécessaires à icelle. A Paris, de l'Imprimerie de Jean le Royer, 1564. In-8, [26], 232, [8] (sur 18) feuillets, basane brune postérieure (fin XVIIIe, début XIXe s.),...

Estimation : 8000 / 10000
Adjudication : 15500 €
Description
dos à nerfs, pièce de titre papier manuscrite (Feuillets E4 et E5 inversés).
Exemplaire incomplet des 10 derniers feuillets (H1-H8, I1-I2).Réparations marginales aux feuillets 105 et 153, réparations dans les marges intérieures à partir de 216, sans atteinte ; réparations au dernier feuillet (G8) avec atteinte au titre courant et petite perte angulaire au texte ; quelques salissures (plus importantes aux ff. 105-106, 121, 168-169, 216-217, 227-228) et fines mouillures en pied entre les ff. 156 et 159 ; l'encre d'un ex-libris - en tête de la dédicace - s'est déchargée sur le portrait de Paré en regard. Charnières frottées).
RARE EDITION ORIGINALE DU PREMIER GRAND TRAITÉ DE CHIRURGIE DE PARÉ : EXCEPTIONNEL EXEMPLAIRE ENLUMINÉ A L'ÉPOQUE ET ENTIEREMENT RÉGLÉ A L'ENCRE ROUGE.
Le volume est orné du portrait d'Ambroise Paré, gravé par Jean Le Royer d'après Cousin, au verso du titre ; de l'encadrement allégorique du titre dû à Jean Cousin, avec quelques rehauts verts ; et des 158 bois, tous coloriés à l'or, à l'argent et à l'aquarelle, figurant pour la plupart des instruments de chirurgie et des prothèses imaginées par Paré pour les invalides de guerre. Les coloris sont finement posés, notamment l'argent, que l'enlumineur a employé pour simuler l'éclat des parties métalliques des instruments.
Quelques figures sont des remplois des blocs utilisés pour la seconde édition de La manière de traiter les playes... (Veuve Jean de Brie, 1551) et pour La méthode curative des playes & fractures de la teste humaine (Jean le Royer, 1561) ; enfin, un certain nombre de bois ont été spécialement gravés pour cette édition. Si les figures de la partie anatomique sont empruntées à Vésale, celles qui représentent les instruments et les prothèses sont des illustrations des propres inventions du célèbre chirurgien, qui y apporta sans cesse de nouvelles améliorations au cours de sa carrière.
"Avec Dix livres de chirurgie..., Paré entend faire connaître tout ce que lui ont appris ses expériences de guerre" (En français dans le texte, 66). L'ouvrage reprend la seconde édition du traité sur les plaies causées par les armes à feu citée ci-dessus, revue, corrigée et augmentée par l'auteur, notamment pour le "magasin des instruments" qu'il enrichit de plus de 60 pages ; il ajoute de surcroît trois chapitres entiers sur l'urologie. C'est dans ces Dix livres que le célèbre chirurgien décrit et promeut, pour la première fois, l'emploi de la ligature des artères pour les amputations, tout en proscrivant celui de la cautérisation.
D'origine modeste, Ambroise Paré (1510-1590) mena la vie mouvementée de chirurgien militaire pendant trente ans, dans un premier temps en tant que simple apprenti chirurgien barbier avec l'armée d'Italie en 1537. Il gravit peu à peu les échelons et devint chirurgien de quatre rois de France : chirurgien ordinaire d'Henri II et de François II, puis premier chirurgien de Charles IX et de Henri IV. C'est à Charles IX que Paré dédie le présent ouvrage : à la suite de la dédicace se place un Discours s'adressant au monarque, dans lequel il réfute l'idée que les blessés du siège de Rouen périrent en grand nombre à cause de boulets ou de poudre empoisonnés et où il met en cause "l'intempérance" de l'air.
Voulant faire oeuvre de pédagogie auprès des élèves chirurgiens, Paré soigna toujours la qualité de ses éditions et la réalisation de leurs gravures : en 1561, il s'adressait pour la première fois au libraire et graveur Jean Le Royer, fils de son ancien imprimeur, la veuve Jean de Brie ; les trois édition de Paré dues à Le Royer - l'Anatomie universelle du corps humain (1561), la Méthode curative des playes (1561) et les Dix livres de la chirurgie (1564) - sont considérées comme étant les plus belles et plus soignées.
Au feuillet aa5 : ex-libris à l'encre daté de 1634 : "François Guyot [...?]".
Ex-libris manuscrits et biffés, au titre, sur la première garde blanche et en tête de la dédicace ; trace d'une étiquette ex-libris arrachée au contreplat.
Doe, 13. Durling, 3525.
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