Lot n° 164 Bis
Sélection Bibliorare

Peintures du maître d’Estienne Poncher & du maître de Liénart Baronnat dans un livre d’heures à l’usage d’orléans Paris, vers 1490-1500.Un volume in-8°, plein maroquin rouge doré (large dentelle carrée sur les plats, armes au du cardinal de rohan. reliure du XVIIIe siècle. .......

Estimation : 20000 / 25000
Adjudication : 32000 €
Description
centre, dos richement orné aux petits fers, frise sur les coupes et les chasses, toutes tranches dorées). Aux armes du cardinal de rohan. reliure du XVIIIe siècle.
181 ƒƒ de vélin (168 x 120 mm) (12+18+8+8+8+8+8+8+8+4+(6+8)+8+(1+2+1)+8+8+8+8+8+8+8 +4+6).
Justification du calendrier ; 100 x 70 mm, 17 longues lignes,
Justification du texte : 103 x 65 mm ; écriture à l’encrre noire sur 16 longues lignes (différentes mains) ƒƒ 72 et 72v blancs, manque un feuillet après le ƒ 175 et un autre feuillet (probablement blanc) in fine.
Distribution liturgique
Calendrier (ƒƒ 1-12v)
Passion selon saint Jean (ƒƒ 13-22v)
Péricopes des quatre Evangiles (ƒƒ 23-17v)
oraisons à la Sainte Vierge (obsecro Te , Stabat mater) (ƒƒ 28v-36v)
Heures de la Vierge, à l’usage d’orléans (ƒƒ37-89v)
Heures de la Sainte Croix et heures du Saint-Esprit (ƒƒ 90-102v)
oraisons en français (Doulce Vierge marie, De celle sainte bouche, Croy que de paradis) (ƒƒ 102v-113v) Psaumes de la pénitence suivis des litanies (ƒƒ 114-130v)
office des morts (131-175v)
Suffrages des saint(e)s Jacques, Laurent, Christophe, nicolas, Catherine et Barbe (ƒƒ 176-181)
Illustration
Treize grandes miniatures et quinze tableautins, peints par deux artistes : le « maître d’Estienne Poncher » et le « maître de Liénart Baronnat » :
ƒ 13 : grande enluminure : le baiser de Judas (maître de Liénart Baronnat)
ƒ 16 : tableautin : le Christ devant Pilate (maître d’Estienne Poncher)
ƒ 17v : tableautin : Le Couronnement d’épine (maître d’Estienne Poncher) ƒ 18 : tableautin : Ecce homo (maître d’Estienne Poncher)
ƒ 19 : tableautin : le Christ montré au peuple, (maître d’Estienne Poncher) ƒ 19v : tableautin : le Portement de la Croix, (maître d’Estienne Poncher) ƒ 21 : tableautin : Crucifixion , (maître d’Estienne Poncher)
ƒ 22 : tableautin : déposition du Christ, (maître d’Estienne Poncher)
ƒ 23 : tableautin : saint Jean sur l’île de Patmos, (maître de Liénart Baronnat)
ƒ 26 : tableautin : dans la bordure saint mathieu et l’ange, (maître de Liénart Baronnat) ƒ 27v : tableautin : saint marc et le lion, (maître de Liénart Baronnat)
ƒ 28v : tableautin : Vierge à l’Enfant, (maître de Liénart Baronnat)
ƒ 32 : tableautin : Pieta, (maître de Liénart Baronnat)
ƒ 37 : grande enluminure : Annonciation, (maître de Liénart Baronnat)
ƒ 47v : grande enluminure : Visitation, (maître de Liénart Baronnat)
ƒ 58 : grande enluminure : nativité, (maître d’Estienne Poncher)
F. 64 : grande enluminure : Annonce aux bergers, (maître d’Estienne Poncher)
F. 68 : grande enluminure : Adoration des mages, (maître d’Estienne Poncher)
F. 73 : grande enluminure : Présentation au Temple, (maître d’Estienne Poncher)
F. 77 : grande enluminure : Fuite en Egypte, (maître de Liénart Baronnat)
F. 84 : grande enluminure : Couronnement de la Vierge, (maître de Liénart Baronnat)
F. 90 : grande enluminure : Crucifixion, (maître d’Estienne Poncher)
F. 91v : grande enluminure : Pentecôte, (maître d’Estienne Poncher)
F. 102v : tableautin : Vierge de l’Apocalypse, (maître d’Estienne Poncher)
F. 104v : tableautin : Sainte Véronique présentant le linge de la Sainte Face, (maître d’Estienne Poncher) (ce tableautin semble avoir été retouché postérieurement).
F. 109 : tableautin : Vierge à l’Enfant, (maître d’Estienne Poncher)
F. 114 : grande enluminure : David en prière, sa harpe posée au sol à côté de lui, (maître de Liénart Baronnat) F. 131 : grande enluminure : Job sur le fumier visité par ses amis, (maître de Liénart Baronnat)
Chaque page du manuscrit est orné d’une bordure droite à rinceaux fleuris (avec de rares animaux : un paon aux ƒƒ 135, 167 & 170 ; un monstre au ƒ 166 ; un coq au ƒ 171)
Les pages présentant une grande enluminure sont entièrement décorées de larges bordures compartimentées. Grandes lettrines fleuries ; petites lettrines à l’or sur champ rouge.
Les miniatures de ce manuscrit sont l’œuvre de deux enlumineurs : le Maitre de Liénart Baronnat et le Maître d’Etienne Poncher.
Ce dernier est nommé d’après deux manuscrits réalisés pour Estienne Poncher, évêque de Paris de 1502 à 1519 : son Pontifical à l’usage de Paris ‘(Paris, BnF. ms. Lat. 956) et un texte intitulé Les empereurs de rome et les roys de France (Vente mensing, Amsterdam, 1929, cat. 45). Voir la thèse d’Isabelle Delaunay, Echanges artistiques entre livres d’heures manuscrits et imprimés produits à Paris vers 1480-1500, Paris, Sorbonne IV, sous la dir. de F. Joubert, oct. 2000, vol. 1, texte, pp. 289-310. on reconnaît parfaitement son type de vieillard simplifié (ici avec sa barbe plus ronde). La carrière de ce peintre se déroule entre les années 1490 à 1510 et c’est sans doute auprès du Maître de Jacques de Besançon qu’il a fait son apprentissage. La composition se situe ici dans ce qu’Isabelle Delaunay a appellé un nouveau répertoire parisien constitué d’une sorte de fusion, schématique et libre, de compositions d’artistes ligériens (de Jean Fouquet à Jean Bourdichon) et employées par tout un groupe d’enlumineurs, certains de faible talent et d’autres de meilleure qualité. Le Maître d’Etienne Poncher, un des meilleurs artistes, met en œuvre les choix de cette nouvelle mouvance, comme on le voit dans deux manuscrits conservés à la Bn (Latin 13294 et Latin 18032). Les miniatures du Maître d’Etienne Poncher dans la Légende dorée imprimée pour Antoine Vérard en 1493 (Angers, université catholique de l’ouest, f. 285v) font déjà appel à ces formules.
Le Maître de Liénart Baronnat doit son nom à un manuscrit des Recherches sur le royaume de Naples, recueil constitué par Liénart Baronnat, conseiller du roi et maître des comptes, après le 27 janvier 1491. Le manuscrit remonte aux années 1492-1494. C’est l’un des rares manuscrits, orné d’un frontispice de la main du peintre, relativement bien situé dans l’histoire. L’artiste travailla dans de nombreux livres d’heures dont celui d’orléans (I. Delaunay, op. cit., p. 275-288).
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