Lot n° 102
Sélection Bibliorare

RODIN (Auguste). Lettre signée « Aug. Rodin ». [Paris], 8 janvier 1905. 1 p. in-12, en-tête imprimé à son adresse du 182 rue de l'Université.

Estimation : 800 / 1000
Adjudication : 800 €
Description
« Cher Monsieur Élie Faure, je viens vous remercier d'avoir bien voulu accepter de faire partie du comité du Penseur, et d'avoir bien voulu envoyer votre souscription. Le comité a réussi dans cette affaire au-delà de mes espérances.

Agréez donc, mon cher Monsieur Faure, l'expression de mes sentiments reconnaissants... »

▬ Joint :
• Mourey (Gabriel). Lettre autographe signée à Élie Faure. Saint-Cloud, 7 mai 1904.
« ... Puisque vous vous intéressez aux Arts de la vie, sachez que je prends l'initiative, par la revue, d'une souscription pour acheter Le Penseur de Rodin et l'offrir au peuple de Paris. Je forme un comité. Dites-moi vite, par une belle lettre publiable, que vous acceptez d'en faire partie, avec Carrière et Besnard comme présidents d'honneur. Notre idée remporte le plus enthousiaste accueil ; la souscription n'est pas encore lancée et nous avons déjà 1000 francs ; il n'en faut que 20 fois autant. Notre succès me paraît assuré. La souscription est, naturellement internationale... »

Le Penseur, statue mythique. Achevée en 1882, cette puissante figure était destinée au vaste projet de Porte de l'Enfer. Un bronze de grand format en fut exposé au Salon de 1904 et fit forte impression : à l'instigation du critique d'art Gabriel Mourey, la revue Les Arts de la vie lança une souscription pour en permettre l'acquisition par l'État. Élie Faure contribua au débat public en publiant une lettre ouverte de soutien à Gabriel Mourey.
Perçue comme un hommage au peuple et un symbole de la démocratie, l'œuvre attira des dons suffisants. Il fut décidé de l'exposer devant le Panthéon, mais la ville de Paris ayant refusé de s'associer à cette entreprise, il fallut la déposer à l'intérieur des grilles du monument, à un emplacement dépendant uniquement de l'État. L'œuvre excitait les passions, et une réplique en plâtre, placée temporairement pour juger de l'effet, y fut détruite par un forcené. La statue fut enfin inaugurée le 21 avril 1906.
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