Lot n° 43
Sélection Bibliorare

Saint François de Sales. 1567-1622. Évêque de Genêve, docteur de l’Église. L.A.S. [à Roger de Saint-Lary]. Annecy, 15 août 1616. 3 pp. bi-feuillet in-folio ; mouillure.

Estimation : 4 000/5 000 €
Adjudication : 5 104 €
Description
Superbe lettre du saint évêque à l’un de ses disciples, probablement Roger de Saint-Lary, grand Ecuyer de France, gouverneur de Bourgogne et de Bresse, futur duc de Bellegarde, à qui il envoie un exemplaire de son Traité de l’Amour de Dieu. Après lui avoir témoigné son amitié et des conseils spirituels, il lui fait part de la publication de son ouvrage. Son correspondant ne doit pas s’excuser lorsqu’il interrompt leur correspondance ; (…) Je ne puis non plus douter de vostre amour filial envers moy, que je ne puis vivre sans sentir continuellement dedans mon cœur les eslans de l’amour paternel envers vous. Les défiances n’ont point de lieu ou l’Amour est parfait. Mais il est vray toutefois, Monsieur mon filz que vos lettres m’apportent tousjours une délectation extrême, y voyant ou du moins entrevoyant les traitz de votre bonté naturelle, et de la Sainte charité de vostre âme (…). Faites souvent, je vous supplie cette grâce à mon esprit mais seulement pourtant quand vous pourrez bonnement sans vous incommoder (…), aymant plus vostre playsir que le mien, selon la coustume des pères. Et moy cependant (…) affin de suppléer en quelque sorte les défautz que le manquement de commodités me pourrayent faire faire de vous escrire souvent, je vous envoye le Livre de l’Amour de Dieu que j’ay ne-guère exposé aux yeux du monde ; et vous supplie que si quelque fois l’affection que vous avés pour moy vous donnayt quelque désir d’avoir de mes lettres, vous preniés ce traitté et en lisiés un chapitre vous imaginant que s’il y a point de Théotime au monde auquel s’addresse mes paroles, vous estes celuy entre tous les hommes qui estes mon plus cher Théotime. Il poursuit en signalant les défauts d’impression de son ouvrage, se plaignant de son libraire qui a laissé couler plusieurs fautes en cette œuvre ; et moy aussi plusieurs imperfections ; mays s’il se treuve des besoigne parfaites en ce monde, elles ne doivent pas estre cherchées en ma boutique. Si vous lisés celle-ci de suite, elle vous sera plus aggréable à la fin (…). L’évêque lui fait part de la présence du prince de Piémont qui loge au château d’Annecy et qui me fit l’honneur de venir descendre chez moy tout à l’improuveu (…). C’est le plus doux, gracieux et dévôt prince qu’on puisse voir. Un cœur plein de courage et de justice, une cervelle pleine de jugement et d’esprit. Une âme qui ne respire que le bien et la vertu, l’amour de son peuple et surtout la crainte de Dieu (…). Ayant appris des nouvelles de Lyon, il se réjouit en post-scriptum de la grossesse de sa sœur (Paule de Saint-Lary mariée au marquis d’Antin). Publiée dans les Œuvres complètes de Saint-François de Sales, lettre n° 320.
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