Lot n° 67
Sélection Bibliorare

[SALZBOURG]. MISSEL À L'USAGE DE SALZBOURG, en latin. Manuscrit enluminé sur vélin, [Augsbourg ou Salzbourg, vers 1480].

Estimation : 40 000 / 60 000 €
Adjudication : 100000 €
Description
In-folio (398 x 289 mm), 273 ff. Encre rouge et noire, réglure noire. 2 colonnes de 35 lignes (18 lignes à simple colonne pour le Canon), justification 200 x 272 mm, veau sur ais de bois à décor à froid, dos à 4 nerfs également décoré, titre doré

Missale salzbugense au plat supérieur, ombilic central et 4 cornières de métal,
parties métalliques de deux fermoirs conservées sur chaque plat, tranches dorées (Reliure de l’époque).

Collation : [6], 1-121, [9], 122-268 (sic pour 258 : foliotation décalée de 10 à partir du f. 210) soit 273 feuillets ; 31 cahiers de 8 ff., sauf le calendrier (6 ff.), le Canon (10 ff.) et un dernier cahier complet avec 9 ff. et un onglet pour le 10e f. Réclames dans la même écriture et la même encre (noire ou rouge) que le texte, en bas à droite du dernier feuillet verso de chaque cahier. Foliotation à l’encre rouge, interrompue pour le Canon.

Décoration : Une enluminure à pleine page (226 x 276 mm) au Canon de la messe : Crucifixion dans un encadrement bleu bordé de rouge, les symboles des Évangélistes aux angles.

→17 grandes bordures de rinceaux bleu, vert, rose, ocre avec pastilles d’or bruni, sur les quatre côtés de la page pour l’incipit et le début du Canon, sur 3 côtés pour la grande enluminure du Canon et au f. 122, sur 1 ou 2 côtés pour les autres pages avec lettres historiées ou ornées. Ange tenant un écu (vide) (proche de Beier, fig. 32, et de l’ange du Missel de Saint-Florian. Kurt Holter, Buchkunst, Handschriften, Bibliotheken, Volume 2, 1996, p. 1031).

→Très beau paon dans la bordure de l’incipit, proche de celui du missel de l’évêque d’Eichstadt, Wilhem von Reichenau, enluminé par Johannes Bämler (Beier, fig. 21). Têtes grotesques et fleurs dans plusieurs autres bordures. Quelques rinceaux tracés à l’encre n’ont pas été mis en couleur (f. 58, 65v, 122, 124v).

→9 grandes lettres historiées approximativement carrées et mesurant en moyenne 75 x 75 mm, en couleur (bleu, rouge, vert, gris, rose) sur fond d’or bruni ciselé dans un encadrement mi-parti rose/vert/bleu/rouge (ff. 1, 11v, 96, 109, 113, 122, 156, 158r, 229v). Remarquer l’ombre des pieds du Christ dans la miniature de la lettre ornée du f. 109 (Ascension).

→7 grandes lettres ornées selon la même technique sur fonds d’or ciselé (dimensions variables) aux ff. 17v, 69r, 119v, 120r, 157, 158r, entre 203 et 229 et au Canon).

Nombreuses lettres ornées filigranées, mi-parties bleu et rouge ou encre noire et brune avec rehauts de rouge, certaines avec têtes grotesques.

►MAGNIFIQUE ET TRÈS LUXUEUX MISSEL ENLUMINÉ À AUGSBOURG OU SALZBOURG DANS LE DERNIER QUART DU XVe SIÈCLE (le calendrier rubriqué en rouge et bleu donne les saints et les fêtes propres à Salzbourg (saint Rupert) et à Augsbourg).
La décoration et la reliure le rattachent à un atelier connu pour sa production de missels enluminés de très grand luxe de la fin du XVe siècle. Leur style, aux fonds d’or bruni ciselé de fleurettes, a été identifié d’abord par Eichler dans les années 40 (« Eine Salzburger Missalienwerkstatt des späten 15. Jahrhunderts », Gutenberg-Jahrbuch, XV, 1940, pp. 163-168), et a depuis été considérablement précisé et augmenté par la mémorable exposition tenue en 1972 (Spätgotik in Salzburg. Die Malerei, 1400-1530, pp. 246-57). Et plus récemment par l’étude de Christine Beier sur l’atelier de Bämler.

►IL A CONSERVÉ SON IMPOSANTE RELIURE D’ORIGINE, aux pièces métalliques à inscriptions, qui présente la particularité d’avoir un dos décoré.
Mouillures dans la marge intérieure du mois de décembre (calendrier) et aux ff. 37-38, 45-46 et 108. Petits manques à la queue du paon de l’incipit, mouillure dans la partie inférieure des 2 ff. du canon avec décoloration des rinceaux d’angle, ainsi que de l’encadrement et de l’angle inférieur droit de la Crucifixion.

Mouillure sur un tiers du plat supérieur, lacune de peau au plat inférieur au-dessus du fermoir, quelques trous de vers ne traversant pas les ais.

Christine Beier, « Missalien massenhaft. Die Bämler-Werkstatt und die Augsburger Buchmalerei im 15. Jahrhundert », in Codices manuscripti, 2004 (H. 48/49), pp. 55-72 – Peter Wind, « Zur Einbandkunst Salzburger Buchbinderwerkstätten. Bearbeitet anhand der Einbände der Handschriften von St. Peter », in Beiträge zur Handschriftenkunde und mittelalterlichen Bibliotheksgeschichte, 1980, pp. 133-139. – Idem, Die verzierten Einbände der Handschriften der Erzabtei St. Peter zu Salzburg bis 1600, Vienne, 1982.
Reproduction en frontispice.
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