Lot n° 86
Sélection Bibliorare

VERLAINE (Paul). Poëmes saturniens. Paris, Alphonse Lemerre, 1866. In-12, maroquin havane, multiples filets à froid en encadrement, dos orné de même, coupes filetées, doublures de maroquin citron ornées d'un listel mosaïqué en maroquin havane ..

Estimation : 3000 / 4000
Description
.. serti de multiples filets dorés en encadrement, gardes en soie dorée, couverture et dos, tranches dorées sur témoins, étui bordé (Huser).

Édition originale recherchée du premier recueil de l'auteur. Elle a été tirée à 491 exemplaires sur papier vélin, outre 5 exemplaires sur chine et 9 sur hollande.

« Verlaine était âgé de vingt-deux ans quand il publia ce premier volume, composé, s'il faut l'en croire, depuis longtemps. Il était alors – confesse-t-il – sous l'influence de Baudelaire et de Banville et aussi de Mendès et des Vignes folles de Glatigny » (Montel).

Précieux exemplaire d'Ernest Boutier avec cet envoi autographe signé de l'auteur : à mon cher ami Ernest Boutier, Verlaine. Cet ami de Verlaine, Edmond Lepelletier l’évoque, dans sa biographie de Verlaine, comme « un camarade, violoniste amateur, garçon très original, un peu fantasque même, [...] qui a disparu, sans avoir rien publié, bien qu’il eût été un instant mêlé au groupe naissant des Parnassiens, et qu’il eût sans doute, comme nous tous, en portefeuille, des élucubrations, en prose et en vers. Ce Boutier a joué un rôle dans la vie littéraire de notre jeunesse : ce fut lui qui nous fit connaître le libraire Alphonse Lemerre, et qui amena toute la bande parnassienne au passage Choiseul. D’où l’essor poétique de 1869. » En effet, « le révérendissime Ernest » – comme l'appelle Verlaine dans une lettre – l’avait mis en contact avec Lemerre, qui n’était encore qu’un petit libraire spécialisé dans les ouvrages pieux, mais qui accepta d'éditer, à compte d'auteur, les œuvres des jeunes poètes. Cette collection consacrée à la poésie contemporaine fut inaugurée en 1866 par la parution de Ciel, rue et foyer, le premier recueil de Louis-Xavier de Ricard. Mélancholia, le premier cycle du recueil, étant dédié à Ernest Boutier, on peut considérer le présent volume comme une sorte d’exemplaire de dédicace. Somptueux exemplaire en fine reliure doublée de Huser. Georges Huser (1879-1961) exerça à Paris de 1903 à 1955. En 1891, il fit son apprentissage dans l'atelier de David, rue Mazarine, où, d'après Georges Heilbrun, « en quittant son travail le jeune apprenti rencontra souvent Verlaine qui allait au Café Procope. Il ne se doutait certainement pas qu'il aurait à relier un jour tant d'éditions originales et de manuscrits du poète ! » La fragile couverture de l'ouvrage a été conservée au complet. Elle porte toujours la date de 1867. Quelques rares rousseurs. Montel, 5-11 – Galantaris, nos 3-6 – Edmond Lepelletier, Paul Verlaine, sa vie, son œuvre, Paris, 1907, pp. 90-91 – Heilbrun, Verlaine, cat. n°2, 1949, « Notice sur les reliures de Huser ».
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