ADER Nordmann. Paris. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES – MUSIQUE

MUSIQUE Mercredi 28 février 2024

Abréviations : L.A.S. ou P.A.S. : lettre ou pièce autographe signée L.S. ou P.S. : lettre ou pièce signée (texte d’une autre main ou dactylographié) L.A. ou P.A. : lettre ou pièce autographe non signée EXPERT Thierry BODIN Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art Les Autographes 45, rue de l’Abbé Grégoire 75006 Paris lesautographes@wanadoo.fr Tél. : 01 45 48 25 31 Remerciements à mes amis Otto Biba, Denis Herlin, Eberhard Köstler et Pascal de Sadeleer pour leur aide dans la préparation de ce catalogue. T.B.

MUSIQUE vente aux enCHÈres publiQues Salle des ventes Favart 3, rue Favart 75002 Paris Mercredi 28 février 2024 à 14 h exposition privée CHez l'expert Uniquement sur rendez-vous 01 45 48 25 31 exposition publiQue Salle des ventes Favart 3, rue Favart 75002 Paris Lundi 26 et mardi 27 février de 11 h à 18 h Téléphone pendant l’exposition: 01 53 40 77 10 Catalogue visible sur www.ader-paris.fr Enchérissez en direct sur www.drouotlive.com, interencheres.com et auction.fr En 1re de couverture : lot 137 En 4e de couverture : lot 150

Lot 150

David NORDMANN Xavier DOMINIQUE Commissaires-priseurs Responsable de la vente Expert Marc GUYOT Responsable du département marc.guyot@ader-paris.fr Tél. : 01 78 91 10 11 Thierry BODIN lesautographes@wanadoo.fr Tél. : 01 45 48 25 31

3 4 1. Eugen d’ALBERT (1864-1932). 2 L.A.S., 18941901 ; 2 pages in-8 et 1 page oblong in-12 avec adresse ; en allemand. 100 / 150 € Coswig 8 juillet 1894, au sujet de représentations et d’honoraires... Firenze 28 juin 1901, à E. Senffert, de la firme Bösendorfer à Vienne, au sujet d’une tournée en Italie. 2. Ernest ANSERMET (1883-1969). 4 L.A.S., 19321945, à Enrich Straram ; 4 pages formats divers, une adresse. 300 / 400 € Genève 26 août [1932] : « J’ai envoyé à votre père une lettre qui demande une réponse urgente »... 13 décembre 1933 : il a appris avec un profond chagrin la mort de Walther Straram, et s’associe au deuil « dans un affectueux hommage à l’admirable artiste et à l’homme généreux et loyal qu’il était »... 21 mai 1945, pour rechercher deux partitions laissées sur le pupitre à Paris ; « veuillez demander à M. Savoy que je puisse trouver à mon arrivée à Paris pour les réviser avant les répétitions les matériels de la Mer et surtout du Sacre. J’apporterai mon propre matériel de MozartJupiter »... à bord du “Manhattan” 12 novembre, il aimerait savoir « si l’orchestre Straram offre quelque opportunité de faire de la musique à Paris »... On joint une carte de visite autogr. de félicitations à Capdevielle. 3. Claudio ARRAU (1903-1991). Photographie avec dédicace autographe signée ; tirage argentique, 25,5 x 21 cm. 300 / 400 € Beau portrait de profil par Yvonne Le Roux (signé en bas à droite par la photographe), avec dédicace : « A la Sra Shaoul con mucho aprecio y afecto Claudio Arrau Tel Aviv 1951 ». On joint une photographie de Geza ANDA à son piano (par Robert Tomsic, 23x18,5cm), avec dédicace a.s. à Mme Shaoul, 1956. Plus une photographie dédicacée d’Itzhak PERLMAN jouant du violon (12,5x17,5cm). 4. Daniel François Esprit AUBER (1782-1871). L.A.S., 4 novembre 1840, à Germain Delavigne, conservateur du mobilier de la Couronne ; 2 pages in-8. 100 / 150 € Comme « directeur de la musique du Roi », il envoie et commente les factures et états des dépenses à l’occasion des huit concerts donnés par « la musique du Roi » au palais de Saint-Cloud en septembre et octobre. Il souligne qu’il a dû employer des auxiliaires « pour les morceaux demandés par la famille Royale, et à l’exécution desquels l’orchestre de la musique du Roi, qui n’est pas complet, ne pouvait suffire ». Il rappelle qu’il a déjà « fait observer qu’il n’y avait qu’un seul basson, et que la nomination d’un second me paraissait indispensable »… 5. Daniel François Esprit AUBER (1782-1871). 4 L.A.S., à divers ; 1 page petit in-8 chaque. 150 / 200 € À une amie. Dimanche matin : « je voudrais bien que nous pussions essayer nos airs » ; il l’enverra chercher dans sa voiture pour venir chez lui… 9 juillet 1867. Il serait heureux de la voir et « entendre Mademoiselle votre fille, mais les concours du Conservatoire vont commencer demain»… Lundi, à un comte, pour faire inviter son ami M. de Montgomery au bal de mercredi. Vendredi 24 février [1865 ?], il sera heureux de se rendre à l’invitation du Préfet [Haussmann]. 6. Georges AURIC (1899-1983). P.A.S. musicale, mars 1960 ; 1 page petit in-4, montée sous passe-partout avec photo. 200 / 250 € Page d’album de 5 mesures en mi bémol majeur, avec envoi à M. André Jouniaux.

7 7 8 5 7. Jean-Sébastien BACH (1685-1750). Studio o sia Tre Sonate per il Violino solo senza Basso Del Sigre Seb: Bach (Bonn, N. Simrock, [1802 ?]) ; in-fol. de 43 p., rel. demi-basane mauve, pièce de titre sur le plat sup. 4 000 / 5 000 € Rare première édition complète des six Sonates et Partitas pour violon seul (BWV 1001-1006). Musique gravée ; cotage n° 169 ; prix 6 francs. (RISM A/I B 458). Malgré le titre Tre Sonate, l’édition est bien complète des six Sonates et Partitas pour violon seul, chaque Partita (non désignée sous ce titre) étant publiée à la suite d’une Sonate et sans séparation : Sonata I (Sonate n°1 et Partita n°1, BWV 1001-1002), Sonata II (Sonate n°2 et Partita n°2, avec la fameuse Ciaccona, BWV 1003-1004), Sonata III (Sonate n°3 et Partita n°3, BWV 1005-1006). Il existe une variante du titre sans la mention « Studio o sia ». Composées par Bach en 1720, les Sonates et Partitas n’avaient circulé jusque-là que sous forme de copies manuscrites, à l’exception de la Fugue de la Sonate en ut (BWV 1005) publiée par Jean-Baptiste Cartier dans L’Art du violon (1798). Quelques légères rousseurs. Provenance : collection du violoniste Henri Vieuxtemps. 8. Samuel BARBER (1910-1981). Mélodies passagères for voice and piano (New York, G. Schirmer, 1952) ; in-4, broché (petit trou à la couv. et aux 2 premiers ff.). 250 / 300 € Cycle de mélodies sur des poèmes français de RainerMaria Rilke, dédiées à Francis Poulenc et Pierre Bernac]. Envoi autographe signé à Roland-Manuel sur la page de titre : « for Roland-Manuel with admiration and friendly remembrance Samuel Barber Capricorn Sept. 52»

6 9. Dom François BÉDOS de CELLES (1709-1779). L’Art du facteur d’orgues par D. Bedos de Celles, Bénédictin [Paris, Académie Royale des Sciences], 1766-1778 ; 4 parties reliées en un vol., plus un volume de planches, soit 2 vol. in-folio demi-veau brun, dos à nerfs sertis de chaînettes dorées et frappés de deux fleurons dorés (Reliure strictement d’époque lors de la parution de la 4e partie). 8 000 / 10 000 € Un monument illustré magistralement: la bible du facteur d’orgues. Édition originale complète du célèbre ouvrage imprimé par L.F. Delatour en 1766 (1ère partie), 1770 (2e et 3e) et 1778 (4e). RISM B VI, p. 130. Tirage de 1ère émission avec notamment deux fautes de pagination inconnues : p. 125 qui sera corrigée en 225 et p. 525 en 475. Fait remarquable : cet exemplaire a conservé, à côté du carton du dernier f. de texte p. 645 (étoilé)-646, son 1er état paginé de même. Le carton ajoute p. 646 un paragraphe de 9 lignes en P. S. sur le P. Engramelle qui a rédigé la Tonotechnie. Le dernier paragraphe en N.B. de 8 lignes (au lieu de 6) est modifié en soulignant tout ce que la Table des matières qui suit apporte comme supplément. Faute de place, la grande vignette couronnée à fleurs de lys disparaîtra. Très rare « Avis des libraires » de [1770] (monté sur le dernier f.bl. après la Table) pour la parution de la 4e partie prévue dès 1771. On annonce en même temps les Tables, la Préface : « le tout rendra l’Ouvrage entiérement complet (...) il convient d’en différer la reliure jusqu’à ce qu’on ait reçu l’Ouvrage en entier ». Ce qui fut fait, la Préface avec Table, f. de corrections et additions des 4 parties et Avis au relieur [de 1778] soit XXXII pp. ayant été reliées en tête après l’Avertissement de 1766 (contrairement aux reprints). Notons qu’il n’y a pas de f. de titre pour la 3e partie car elle fut imprimée en même temps que la 2e en 1770. Le titre de celle-ci est sur 1 f.n.ch., de même celui de la 4e partie. Les pp. 2-4 de la 2e partie sont fautivement impr. dans tout le tirage au lieu de [144-146], comme le f. 619-620 qui est chiffré deux fois. Le mot erroné d’olivier p. 581 pour alisier signalé à l’errata (p. XXXJ) a été corrigé abusivement dans le reprint Laget avec une s qui n’est pas d’époque ! Complet des 137 planches avec de nombreuses, magnifiques et grandes planches dépliantes, numérotées en chiffres romains ou arabes (pl. XV reliée à l’envers après la XVI et les pl. 27-28 interverties). Provenance : Ex-libris ms sur le f. de garde : « Bibliothecae Guil: Ravets/Ecclesiae collegiatae Sti Jacobi Lovanii/ Organoedi », Antoine-Guillaume Ravets (Louvain 1758-Anvers 1827), compositeur et organiste, élève de Mathias Van den Gheyn, fut organiste à Saint-Jacques à Louvain puis à Saint-Augustin à Anvers. Il écrivit de nombreux motets et préludes pour orgue avec orchestre, un Requiem avec orchestre et diverses compositions religieuses. Salissures marginales, rousseurs passim, quelques déchirures refixées dans les pl. dépliantes (XXX touchant le champ, L, LXXVI à LXXVIII), dos des reliures à restaurer, sinon exemplaire de qualité par ses atouts typographiques, ses pièces rares et sa provenance ancienne.

7

11 8 10. Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827). Grande Sonate pour le Clavecin ou Forte-Piano composée et dediée à Son Altesse Monseigneur le Prince Charles de Lichnowsky… Œuvre 26 (Vienne, Jean Cappi, [1802] ; cotage 880) ; in-4 oblong ; cartonnage moderne. 300 / 400 € Première édition, avec le titre légèrement corrigé (« composée et dediée » au lieu de « composé et dedié ») sans le prix. Le titre de la p. 12 semblable au 1er tirage: MARCIA Funebre Sulla morte d’un Eroe. Musique gravée. Titre et dernière page blanche un peu salies et réparées, quelques rousseurs. 11. Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827). L.A.S., 22 avril 1816, à Anton Pachler ; 2 pages in-8, adresse avec trace de cachet ; en allemand (déchirure au feuillet d’adresse par rupture du cachet, légères rousseurs). 15 000 / 20 000 € Il prie Pachler de lui rendre un grand service ce jour même en l’accompagnant dans l’après-midi à l’Alstergaße, où sera effectuée l’expertise de la maison. Qu’il lui dise par écrit où il peut aller le chercher vers 15h30. Il ne se sent toujours pas bien, sinon Pachler l’aurait vu chez lui depuis longtemps. En hâte son ami Beethoven. « Mein lieber P. Sie können mir heute eine große gefälligkeit erzeigen, wenn sie mich nachmittags in die alstergaße begleiten wollen, wo die Haußschäzung vorgenommen wird. – Laßen sie mich also gefälligst schriftlich wissen, wo ich sie gegen halb 3 uhr heute nachmittags abholen kann. Ich befinde mich noch immer nicht recht wohl, sonst hätten sie mich schon längst einmal bei sich gesehen, in Eil ihr Freund Beethoven » [L’avocat Anton Pachler était lié avec Beethoven depuis 1811 ; il lui avait présenté en 1816 sa belle-sœur Maria Leopoldine née Koschak (1794-1855), qui avait épousé son frère aîné, le Dr Carl Pachler, avocat à Graz ; Beethoven avait apprécié le jeu de l’excellente pianiste Mme Pachler. Il s’agit ici peut-être de l’estimation de la succession de son frère Karl (mort le 15 novembre 1815), qui, dans son testament, lui avait confié la tutelle partagée de son fils ; on sait que Beethoven sera dramatiquement tourmenté par la tutelle de son neveu. On peut aussi penser que Beethoven cherchait une maison ; il avait habité, en arrivant à Vienne, en 1792-1793 au numéro 45 de l’Alstergasse.] Publication : lettre publiée et commentée par Robert Münster, «Unbekannte oder wenig beachtete Schriftstücke Beethovens », in Beethoven-Jahrbuch (Jahrggang 1978/1981, Beethovenhaus Bonn, 1983, p. 50-54) ; tirage à part joint, avec un portrait. Provenance : collection de Josephine Rudolph-Tichatscheck (1841-1912, fille du ténor Josef Tichatscheck) ; don par elle (« Tante Rudy ») au ténor belge Ernest Van DYCK (1861-1923); puis descendance. [Voir nos 214-216].

14 12 9 12. Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827). Meeres Stille und Glückliche Fahrt. Von J.W. von Göthe. 112tes Werk. Klavierauszug und Singstimmen (Wien, S.A. Steiner und Comp., [1822]) ; cotage S: u: C: 3840) ; in-fol. de 19 p., broché. 400 / 500 € Première édition de ce chœur sur un texte de Goethe, avec réduction de l’orchestre au piano-forte. 13. Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827). Adagio, Variationen und Rondo für Pianoforte, Violine und Violoncell … 121tes Werk (Wien, S. A. Steiner und Comp., [1824]; cotage S. u. C. 4603) ; in-fol., en 3 parties de 19 p. (pianoforte, broché), 5 et 5 p. (quelques restaurations à la partie de piano). 500 / 600 € Première édition de ce trio avec piano opus 121. Musique gravée. La partie de pianoforte (sur laquelle des doigtés ont été notés au crayon sur la Var. 1) est accompagnée des parties de violon et de violoncelle. 14. Vincenzo BELLINI (1801-1835). Manuscrit musical autographe signé, Tantum ergo, [1823 ?] ; 1 page oblong in-4 (23 x 27 cm). 2 500 / 3 000 € Rare page de Bellini. Partie de 1ère flûte (« Flauto Primo ») de son Tantum ergo en sol majeur à 6/8, marquée « Larg[en]do esp[ressi]vo ». Elle compte 41 mesures, sur 7 portées, à l’encre brune sur papier à 12 lignes. Le manuscrit est authentifié (avec son cachet) par Francesco Florimo (1800-1888), l’ami intime de Bellini, avec qui il s’était lié au Conservatoire de Naples : « Certifico io qui sotto scritto essere queste note scritte dalla mano di Bellini. Napoli 18 Febraio 1878. L’archivisto musicale del Real Collegio Francesco Florimo ».

16 10 « Mon cher Thalberg Si au milieu des joies de la lune de miel vous avez un instant à me donner, ayez l’obligeance de m’écrire six lignes, pour me dire si vous avez reçu la partition de ma Symphonie et quand vous pourrez m’envoyer le morceau que vous avez eu la bonté de me promettre. Tout est arrêté à cause de l’absence de votre manuscrit et ce retard me contrarie beaucoup. Quoique marié, soyez bon garçon, et débarrassez vous de moi le plutôt possible »… 17. Hector BERLIOZ (1803-1869). L.S., signée par 20 autres artistes, Paris 30 juin 1863, à M. Barbet, chef de musique du 70e de ligne ; 1 page in-4 à en-tête du Comité central de l’Association des Artistes Musiciens. 300 / 400 € Lettre de remerciement pour le concours prêté au festival donné le 28 juin au Pré Catelan, et destiné « à améliorer la position des musiciens militaires et civils »… Parmi les signataires, on relève Auber, H. Reber, le baron Taylor, Ambroise Thomas… 15. Hector BERLIOZ (1803-1869). L.A.S., [1839], à Maurice Schlesinger ; demi-page in-8. 400 / 500 € « Mon cher Maurice, Voilà cette ode de Romani. C’est magnifique ! J’ai revu la traduction avec le plus grand soin ; mais je tiens à voir l’épreuve, ainsi envoyez la moi dès qu’elle sera faite »... [Il s’agit de l’ode À Nicolo Paganini du poète et librettiste Felice Romani (1788-1865), que Berlioz a traduite par amitié pour Paganini ; elle sera publiée dans la Revue et Gazette musicale (15 septembre 1839, n° 47, p. 374-376), avec cette introduction : « À l’occasion du dernier concert donné au théâtre Carignan au bénéfice des pauvres par N. Paganini, le célèbre Romani, dont nous ne connaissons guère en France que ses libretti d’opéras et qui cependant est l’un des plus grands poëtes du siècle dans la haute acception du mot, adressa à l’illustre virtuose une ode étincelante des plus rares beautés. Malgré l’impuissance de la prose française à reproduire le coloris et l’harmonie de la poésie italienne, nos lecteurs nous sauront gré sans doute de leur en donner la traduction que nous adresse M. Berlioz ».] 16. Hector BERLIOZ (1803-1869). L.A.S., Paris 1er août 1843, au pianiste et compositeur Sigismund Thalberg ; 1 page in-8. 1 000 / 1 200 € Sur sa Symphonie funèbre et triomphale. [Thalberg avait épousé le 22 juillet Francesca Lablache, fille du chanteur. Il avait promis à Berlioz une pièce pour piano, qui sera publiée en 1845 sous le titre Grand Caprice sur la Marche de l’Apothéose de Berlioz (Schlesinger).]

11 18. Marc BERTHOMIEU (19061991). Manuscrit musical autographe signé, Rovère et Angisèle, conte lyrique [1954] ; un volume in-fol. (36 x 26,5 cm) de [2 ff.]- 223 pages ; reliure demimaroquin fauve. 600 / 800 € Manuscrit complet de cet opéra ou conte lyrique. « Conte lyrique » de Michel Juncar d’après un conte en prose d’Albert Samain, il se déroule en trois actes et neuf tableaux. Il ne semble pas avoir été représenté, mais a peutêtre été radiodiffusé (une note du Service de la Radiodiffusion est collée sur la page de titre). Le manuscrit porte les cachets de la SACEM à la date du 17 février 1954. Les pages liminaires donnent la liste des personnages et des tableaux. « L’action de passe au XVIe siècle, en Italie puis en Courlande ». Les personnages sont : Angisèle, princesse de Courlande (soprano), Viola comtesse Madori et son mari Madori, Fleur de la Mer, sœur d’Angisèle, Rovère duc de Spolète (baryton aigu), Teremente, navigateur et ami de Rovère, Domitio et Porphyre, jeunes seigneurs amis de Rovère, les pages Bentivoglio et Schifanoïa, un troubadour, Fra Giacomello, des femmes de pêcheurs, des marins, et un ballet. Acte I. 1er tableau : une chambre haute, dans le palais de Rovère. 2e : une terrasse, dominant le port de Spolète. 3e : un jardin du palais de Rovère. Banquet à l’antique, servi autour d’une statue de Dionysos. Acte II. 4e : l’intérieur du château de poupe d’une caravelle. 5e : une côte sauvage, en Courlande. 6e : la chambre d’Angisèle, dans le château de Courlande. 7e : la chambre de Crucifixa. Acte III. 8e : l’intérieur d’une cabane de pêcheur, en Courlande. 9e : le pont d’une caravelle ; ciel d’Italie. Une note précise : « Ces neuf visions sont des éléments de décors placés dans un cyclorama ». Manuscrit de la partition chant et piano, à l’encre bleu nuit sur papier à 14 lignes ; quelques minutages sont indiqués, ainsi que de nombreuses didascalies. Quelques passages sont biffés d’un trait léger de crayon pour des coupures. Acte I (p. 1-85) ; acte II (p. 86-178) ; acte III (p. 179-223). Sont joints 3 manuscrits autographes (11 pages in-4) : un Prélude instrumental, un air de Rovère, et la transposition du 1er air de Fleur de la Mer. Plus un découpage pour une « sélection radiophonique » (2 p. in-4). On joint La Tendre Alyne ou l’Amour en dentelles, opéra-comique en 3 actes d’après la comédie galante de Michel Carré et Paul Gaulot, manuscrit musical en partie autographe de la partition chant et piano (102 ff. in-fol., reliure demi-maroquin fauve), en partie par un copiste avec insertions de modifications et ajouts autographes et de chansons imprimées (cachet SACEM du 6 nov. 1953).

19 12 19. Georges BIZET (1838-1875). L.A.S. à son cher Leroy ; 1 page in-8 (petite fente), fragment d’adresse sur un 2e f. 500 / 700 € Probablement au librettiste François-Hippolyte Leroy (1815-1887), directeur de scène à l’Opéra, qui écrivit avec Henri Trianon le livret d’Ivan IV, opéra laissé inachevé par Bizet. Il lui envoie « 1° – la traduction du Duo Ier acte que vous serez gentil de remettre à Alary [directeur de chant au Théâtre Italien]. 2° un changement pour la grande phrase du trio que vous serez amour de remettre à Nicolini [ténor] »… 20. Georges BIZET (1838-1875). L.A.S. à un ami compositeur ; 1 page in-8. 500 / 600 € « Je deviens idiot ! Ne cherche pas d’autre explication de ma grossièreté stupide – j’étais navré et furieux – je t’en supplie, pardonne moi mon inepte étourderie et fais-moi le grandissime plaisir de me faire entendre jeudi ta nouvelle partition »... 21. Nicolas-Charles BOCHSA (1789-1856). L.A.S., Samedi matin 1er mars, à un artiste ; 1 page in-8. 200 / 250 € « Madme Bishop fera un peu de musique chez elle demain Dimanche soir, et elle me prie de vous dire combien elle seroit charmée de vous recevoir, si vous n’étiez pas mieux engagé ». Bochsa sera lui-même heureux « de faire plus ample connoissance avec un artiste aussi éminent que vous l’êtes »… 22. Pierre BOULEZ (1925-2016). Manuscrit musical autographe, Le Visage nuptial, [1952-1953] ; 35 pages sur 18 feuillets in-fol. (35 x 27 cm). 20 000 / 25000€ Manuscrit complet de la seconde version du premier grand cycle vocal de Boulez, sur des poèmes de René Char. C’est en 1946-1947 que Pierre Boulez écrit la première version du Visage nuptial, sur une suite de cinq poèmes lyriques de René Char datant de 1938, et recueillie dans Seuls demeurent (Gallimard, 1945), pour soprano, contralto, ondes Martenot, piano et percussion ; cette version, en deux mouvements, est créée en 1947. Il élabore en 19511952 une seconde version avec les deux solistes, un chœur de femmes et orchestre (où, pour la première fois, il utilise des quarts de ton), qui, après plusieurs tentatives avortées, est enfin créée à Cologne le 4 décembre 1957 sous la direction du compositeur (à qui Hermann Scherchen a laissé la baguette), et qui sera publiée chez Heugel en 1959 ; elle n’a jamais été enregistrée. Mais Boulez est insatisfait, et entreprend une nouvelle révision de son œuvre, sans micro-intervalles, qui aboutira en 1989. Le présent manuscrit est le manuscrit de travail de la partition d’orchestre de la seconde version de l’œuvre, ici pour voix (soprano solo, alto solo et chœur de femmes) et grand orchestre (60 cordes, bois par quatre). Le manuscrit est noté très soigneusement au crayon noir fin sur papier à 30 ou 32 lignes. La notation est minuscule, presque microscopique, mais d’une très grande netteté et précision, avec de nombreuses indications d’interprétation (ainsi, un signe « signifie pizz – et laisser la corde retomber violemment sur la touche »). Il est complet des cinq parties. I. Conduite (4 pages, chiffrées 1 à 4, sur 2 ff. recto-verso) : « Passe. La bêche sidérale autrefois »… II. Gravité. L’emmuré (6 pages, chiffrées I à VI, sur 5 ff. recto-verso et le feuillet V anapistographe) : « S’il respire il pense à l’encoche»… III. Le Visage nuptial (17 pages, chiffrées 1 à 17, les 3 premières au verso des premières pages du mouvement précédent, les pages 4 à 17 sur 7 autres feuillets, la page 11 écrite au verso de la page 10, et la page 17 au verso de la p. 4) : « À présent disparais, mon escorte »… IV. Évadné (4 pages, chiffrées 1 à 4, sur 2 ff. recto-verso) : « L’été et notre vie étions d’un seul tenant »… V. Post-scriptum (4 pages, chiffrées a à d, sur 2 ff. recto-verso) : « Écartez-vous de moi qui patiente sans bouche »…

.../... Le Visage nuptial est « une œuvre de lave et de délire, de sensualité et de suprême lyrisme » (Antoine Goléa), « une des partitions les plus incandescentes de Boulez » (Christian Merlin), où la musique de Boulez s’allie magnifiquement à la concentration concise des textes de Char. Dominique Jameux y voit, « au sens quasi graphique du terme, une parabole amoureuse […], de l’attente anxieuse de l’Autre (Conduite), du recueillement et de l’intériorisation devant l’objet aimé (Gravité), de l’éblouissement partagé de la rencontre (Le Visage nuptial), du calme serein mais déjà un peu détaché qui s’ensuit (Évadné), de la solitude irrémédiablement retrouvée enfin (Post-scriptum) ». Provenance : manuscrit donné par Boulez à son ami, le musicologue Pierre Souvtchinsky (1892-1985) ; puis son épouse Marianne Souvtchinsky, née Karsavina (1911-1994), qui en a fait don à l’actuel propriétaire. Bibliographie : Dominique Jameux, Pierre Boulez (Fayard 1984), p. 41-45. Christian Merlin, Pierre Boulez (Fayard 2019), p. 56-61. Discographie, version de 1989 : Pierre Boulez, BBC Symphony Orchestra (Erato 1990).

22 14 .../...

22 15 .../...

22 16 .../...

22 17

24 Juan – probablement plus lent qu’on pense ; du moins, il a dû le demander plus lentement à plusieurs reprises. Puis il reprend le petit mouvement du Vivace au même tempo. Dans le Vivace les noires sont un peu plus rapides qu’à 3/4. Enfin, il est difficile de parler de tempo, le plus important pour trouver le bon est de le faire avec passion et amour ! Et il salue l’excellent corniste. « Lieber Herr Stockhausen, Ich finde Ihren Brief vor, da ich eben aus Leipzig zurückkomme, will ich Sie nicht noch länger warten lassen – muss ich eilig und flüchtig schreiben. Besten Dank vor Allem für Ihre freundl[iche] Theilnahme, aber eigentlich zu sagen, weiss ich nichts. Mit dem Metronom kann ich durchaus nicht umgehen, habe auch keines zur Hand, um Ihre Zahlen betakten zu können. Das Menuett nehme ich etwa in dem Tempo wie ich das Menuett in Don Juan gewöhnlich höre - also vermutlich langsamer als Sie denken; wenigstens habe ich mehrfach ihn mir langsamer ausbitten müssen. Dann nehme ich den kl[einen] Satz im Vivace im selben Tempo. Im Vivace sind dann die Viertel-Noten etwas schneller als in 3/4. Zuletzt – über Tempo läßt sich schwer reden, das wichtigste um ein richtiges zu finden ist : daß Jemand mit so viel Lust und Liebe dran geht wie Sie! Haben Sie recht schönen Gruß und sagen Sie einige Grüsse z. B. an Ihren vortrefflichen Hornisten »… 23. Pierre BOULEZ (1925-2016). L.A.S. à un ami musicien ; demi-page in-4 200 / 250 € « L’enregistrement de cette musique pour percussion qui devait avoir lieu le 18, se passera finalement le 25. Date changée pour de multiples raisons. Serez-vous de retour ? Si oui, ce sera avec plaisir que je vous verrai y assister. Si non, nous vous montrerons à votre retour les résultats enregistrés obtenus ! »… 24. Johannes BRAHMS (1833-1897). L.A.S., février 1874, à Franz Stockhausen ; 2 pages in-8 ; en allemand. 2 000 / 2 500 € Intéressante lettre sur le métronome et le tempo de ses œuvres. [Le chef d’orchestre alsacien Franz Stockhausen (1839-1926) était alors directeur du Conservatoire de musique de Strasbourg, et de la Société de chant sacré de la cathédrale. Il anima la vie musicale strasbourgeoise, en jouant notamment beaucoup les œuvres de Brahms. Son frère le baryton Julius Stockhausen, interprète réputé de lieder, était un ami intime de Brahms.] Il trouve la lettre de Stockhausen en revenant de Leipzig [tournée de concerts à Leipzig], et lui répond rapidement. Il ne sait pas du tout se servir d’un métronome et il n’en a pas sous la main pour mesurer les chiffres donnés par Stockhausen. Il prend le menuet à peu près au même tempo que celui qu’on entend habituellement dans Don 18

25 19

20 25. Georges BRASSENS (1921-1981). Manuscrit autographe, [Le Moyenâgeux, etc., 1974] ; cahier à dessin à reliure spirale très grand format (65,5 x 49,5 cm), couvertures de carton brun fort, 17 pages autographes, plus des feuillets blancs (dont 2 avec documents collés). 10 000 / 12 000 € Exceptionnel cahier avec paroles de chansons réalisé pour l’émission télévisée Le Grand Échiquier. C’est pour l’émission télévisée Le Grand Échiquier de Jacques Chancel, diffusée en direct depuis le studio des Buttes-Chaumont le 6 mars 1974 (prévue le 13 février, mais reportée en raison d’une grève), que Brassens a réalisé ce cahier, craignant de mal se souvenir de certaines paroles. Il a copié, d’une grande écriture, à l’encre ou au feutre bleu, les paroles de plusieurs chansons. Son ami et secrétaire Pierre Onteniente, placé entre les caméras, tenait le cahier et en tournait les pages.

21 Le cahier contient les paroles des chansons suivantes (sans les titres) : * Le Moyenâgeux, complet des 8 couplets (p. 1 à 8) : « Le seul reproche au demeurant / Qu’aient pu mériter mes parents »… [elle ne sera finalement pas chantée] ; * Stances à un cambrioleur, 1er vers de chacun des 10 couplets (p. 10-11) : « Prince des monte-en-l’air »… ; * À l’ombre des maris, 1er vers de chacun des 12 couplets, les deux premiers vers pour les strophes 9, 10 et 12 (p. 1011) : « Les dragons de vertu n’en prennent pas »…. ; * Le Temps passé, les deux premiers vers du 1er et 3e couplet, et intégralité du dernier couplet (p. 12) : « Dans les comptes d’apothicaire / Vingt ans c’est un’ somme de bonheur»…: * La Non-demande en mariage, début (2 vers) de chacun des 6 couplets (p. 14) ; * La Mauvaise Herbe, début et fin de 3 couplets : « Quand l’jour de gloire est arrivé / La mort faucha les autres / Ça vous dérange que j’vive un peu »…(p. 15) ; * Mourir pour des idées, début de 6 couplets, 2 vers pour les deux derniers (p. 16) : « Mourir pour des idées »… ; * Le Roi des cons, début de 8 couplets (p. 17) : « Non certes »…. À la suite, on a collé des coupures de presse annonçant ou commentant l’émission ; et un laissez-passer pour l’accès aux studios. Référence : Le Grand Échiquier Georges Brassens (DVD, INA LCJ Éditions 2021).

26 22 fraîcheur) ; « Il me faut une amoureuse »… (Lento gravement et très doux) ; « Toute la fleur des fruits »… (Allegro très moderato Calme). On joint le n° de la revue Que vlo-ve ? (janvier-mars 1990) consacré à « Robert Caby, musicien d’Apollinaire ». [Robert Caby, disciple d’Erik Satie, militant communiste puis trotskiste, avait été proche des surréalistes et de Paul Eluard, dont il mit plusieurs poèmes en musique.] 27. CANTATRICES. 56 photographies signées ; en noir ou couleur, la plupart in-8. 300 / 400 € Bel ensemble de photographies, en costumes de scène ou dans le civil. Grave Bumbry, Viorica Cortez (3), Ileana Cotrubas (4), Ghena Dimitrova, Christiane Eda-Pierre, Lauris Elms (2), Brigitte Fassbaender (2), Mirella Freni, Edita Gruberova, Gundula Janowitz, Gwyneth Jones (7), Raina Kabaivanska, Christa Ludwig, Luisa Mandelli, Valérie Masterson (3), Yvonne Minton, Martha Mödl, Alda Noni (2), Lucia Popp (3), Leonie Rysanek (5), Maria Slatinaru, Frederica von Stade (3), Marion Sylvestre, Jocelyne Taillon, Kiri Te Kanawa (6), Julia Varady (2). On joint 3 photographies d’Elisabeth Schwarzkopf. 28. Pablo CASALS (1876-1973). L.A.S., Paris 1er juin 1907, à l’organisateur de concerts Paul Boquel ; 1 page in-12, adresse. 250 / 300 € « Je reçois le bordereau de nos concerts – merci ». Il le prie de venir causera avec lui… On joint l’affichette-programme de Trois séances de Trios : Alfred Cortot, Jacques Thibaud, Pablo Casals, Salle des Agriculteurs, 6-14 juin 1907. On joint aussi : Alfred CORTOT. L.A.S., Lausanne 29 juillet 1948, à Jeanne Guionie ; 2 pages in-8 à son en-tête, enveloppe. Il est impossible de créer une nouvelle classe de chant à l’École Normale de Musique, les classes existantes étant largement suffisantes et les professeurs étant rémunérés au nombre des élèves. Plus : une amusante caricature au crayon de Cortot par Pierre Larouy, mars 1920 (in-4) ; un manuscrit autographe d’Édouard Schneider (3 p. in-4, avec tapuscrit corrigé), sur un concert de Cortot à Florence en 1920 ; divers articles et coupures. 26. Robert CABY (1905-1992). 2 manuscrits musicaux autographes signés, Sept petits poèmes pour la Paix de Paul Eluard (1918), 1949 ; 7 pages in-fol. (30,5 x 23 cm) au crayon, et un cahier avec titre et 7 pages in-fol. à l’encre. 500 / 600 € Cycle de sept mélodies inédites pour chant et piano sur des poèmes de Paul Eluard, en premier jet et mise au net. Les deux manuscrits sont écrits sur papier à 12 lignes. Le manuscrit de premier jet est noté au crayon noir, d’une écriture rapide et très cursive sur 2 bifeuillets. Il porte une dédicace à l’encre noire : «à Jacques Matarasso bien sympathiquement et amicalement je dédie ces sept petits poèmes pour la paix de notre ami Eluard, qu’il me procura à Nice et dont je composai la musique à son intention. Nice 17.9.49 R. Caby ». La mise au net est notée avec soin à l’encre noire, et porte en fin la date : « Fait à Nice le samedi 17 septembre au matin». La dédicace « à Jacques Matarasso » figure en tête de la page de titre et de la musique. En tête de la partition, Caby a indiqué que ces 7 Poèmes « se jouent sans interruption » : «Tous les camarades du monde»… (Lento avec nonchalance) ; « Après le combat dans la foule»… (Modérément Avec simplicité) ; « Mon enfant capricieux »… (Gai, simplement, Pas vite) ; « Travaille Travail de mes dix doigts »… (Moderato) ; « Ma belle, il nous faut voir fleurir »… (Allegro moderato Avec légèreté et

29 30 23 29. Pablo CASALS (1876-1973). P.A.S. sur terre cuite ; 13 x 19,8 cm. 1 000 / 1 500 € Pièce exceptionnelle, recueillie dans les années soixante à Prades par Louis Mallais du Carroy (1923-1980), céramiste et mélomane qui avait ses entrées au Festival de Prades. Muni d’une plaque d’argile crue et meuble, il a fait tracer à Casals cet autographe grâce à un stylet ; il a fait ensuite sécher cette plaque qu’il a cuite ensuite à haute température dans son four de céramiste. Pablo Casals a inscrit les premières notes de son Cant dels Ocells (Chant des oiseaux) qu’il affectionnait particulièrement, et a doublé sa signature par l’empreinte de ses dix doigts. 30. [Pablo CASALS (1876-1973)]. 2 photographies originales par Philippe HALSMAN (1906-1979), 1966; tirages argentiques 34,5x27cm, tampon du photographe au dos. 300 / 400 € Casals jouant du violoncelle (trace de pli). Casals fumant la pipe devant son piano.

24 31. René CHALUPT (1885-1957). 4 manuscrits autographes d’articles, essais et poèmes, [1930-1949] ; 3 gros cahiers petit in-4 cartonnés toile bise, et un avec dos de toile noire, d’environ 140 ff chaque, au crayon, avec de nombreuses ratures et corrections, et quelques dessins ou croquis. 800 / 1 000 € Important ensemble de brouillons d’articles de critique musicale ou d’études sur la musique, avec des brouillons de poèmes et de livrets. De 1930 à 1947, René Chalupt a publié régulièrement à la revue londonienne The Chesterian une Letter from Paris, rendant compte de l’actualité musicale, lyrique, chorégraphique ou théâtrale ; il a également collaboré au journal Marianne. [1930-1934]. Outre plusieurs Lettre de Paris, on relève des études sur les mélodies de Charles Bordes, sur Mozart et Ravel ; des notices sur Maurice Ravel, Albert Roussel, Florent Schmitt ; des anagrammes ; des brouillons de poèmes (Cirque, Tangos, La Bague, Guirlande, Le Double, Île natale, etc.) et de Fables Express ; les brouillons d’un livret d’opéra-bouffe, Le Savetier, d’un duo pour voix de femmes, Les Jumelles de Séville ; des notes bibliographiques, ou à usage domestique, etc. [1936-1939]. Outre plusieurs Lettre de Paris, on relève des articles pour Marianne (sur Le Roi malgré lui, Le Testament de Tante Caroline, Marouf, Ariane et Barbe-Bleue, etc.), et des études sur les haïkaïs, les musiques de scène, Jacques Ibert, Maurice Ravel, Charlie Chaplin, etc. ; le livret de Précieuse ou la Gitanille, « ballet-pantomime en 3 tableaux », celui du Baron philosophe ; des brouillons de poèmes (Opéra, Beware, Disque, Couleur de Paris, Jazz, Golf, etc.) ; etc. [1945-1947]. Outre plusieurs Lettre de Paris, et des notes datées avec de brèves impressions sur les concerts, on relève des études sur Pierre Vellones, Albert Roussel, Saint-John Perse et la musique, « Les musiciens de Ronsard », « Verlaine ou la poésie sonorisée », « Ravel poète », « Tristan Klingsor musicien », « Les poètes de Manuel de Falla », etc. ; des brouillons de poèmes (Le Grand d’Espagne, French Cancan, etc.) ; sa propre bibliographie avec la liste de ses articles et poèmes classés par périodiques, ses ouvrages, le détail de ses poèmes mis en musique ; une notice autobiographique ; des listes de livres divers, etc. [1947-1949]. Outre des Lettre de Paris (notamment sur Britten et Peter Grimes à l’Opéra de Paris, les Ballets des Champs-Élysées…), et des notes datées avec de brèves impressions sur les concerts, une grande partie du cahier est occupée par le brouillon de son livre sur George Gershwin (Amiot-Dumont, 1949), et par d’importantes notes sur Maurice Ravel. On relève aussi des études sur Villa-Lobos, Tristan Klingsor, Albert Roussel, Scarlatti ; des brouillons de poèmes (St Jean d’Été, Axe, Le Pigeon…), des listes de ses poèmes, des projets d’organisation d’un recueil Le Peignoir de la Reine, etc. On joint : 2 mss d’articles au crayon (1917) ; des notes sur Ravel, lors d’un entretien avec Mme Casella en 1950 ; le contrat pour son Gershwin ; un cahier de coupures de presse des articles de René Chalupt dans Marianne (janviernovembre 1937) ; un important ensemble de textes divers et d’articles dactylographiés (qqs pages autographes). Plus un cahier autographe de dictées, analyse, problèmes, etc. en 1896 (avec qqs dessins), et un cahier de leçons d’espagnol (plus un cahier d’anglais de sa sœur Linette).

35 25 35. William CHAUMET (1842-1903). Manuscrit musical autographe signé, Mamzelle Pioupiou, [1889] ; 245 pages oblong in-fol. sous 10 chemises titrées. 600 / 800 € Partition d’orchestre de cette musique pour la pièce militaire d’Alexandre Bisson (1848-1912), pièce militaire à spectacle en 5 actes et 8 tableaux, créée au théâtre de la Porte-Saint-Martin le 31 mai 1889, avec Félicia Mallet dans le rôle-titre. La pièce commence à Falaise où Papillon, saltimbanque sans succès, devient père d’une fille nommée Marcelle, alors que le pharmacien Maloisel a le même jour un garçon nommé Camille ; mais l’employé de la mairie se trompe et inverse les sexes. Vingt ans après, alors que Papillon a quitté Falaise pour chercher fortune en Tunisie, un gendarme vient chercher Marcelle Papillon pour le service ; alors qu’elle pourrait protester de son sexe, elle se laisse faire, pour suivre son amoureux Camille Maloisel qui s’est engagé. En Tunisie, Marcelle (Mamzelle Pioupiou) arrache son père des griffes d’une maîtresse ; elle retrouve sa propre mère, qui avait été enlevée et transportée au harem, prend part à la prise de Sfax, et finit par épouser Camille. Nous avons les numéros suivants, signés par William Chauvet de ses initiales : N°1 Ouverture (32 p.) ; 1er tableau : La baraque des saltimbanques ; 2e tableau : L’audience du Kadi, précédé d’un entracte ; 3e tableau : Le grand cirque Papillon, précédé d’un entracte ; acte II, 3e tableau, scène v, Duetto Laïde-Trumeau : tableau V, La première faction ; 6e tableau, Le camp français, commençant par l’entracte avec une « Marche française », puis la « Chanson de route » de Marcelle : « Petit pioupiou »… ; acte III, 1er tableau, Chez les Kroumirs ; 7e et 8e tableaux, Le Harem de Papillon (ballet), puis La prise de Sfax ; acte V, 8e tableau, Prière arabe et Marseillaise (chœur). 32. CHANTEURS. 58 photographies signées ; en noir ou couleur, la plupart in-8. 250 / 300 € Bel ensemble de photographies, en costumes de scène ou dans le civil. Theo Adam (6), Giacomo Aragall (4), Gabriel Bacquier (4), Jules Bastin, Renato Capecchi, Gabor Carelli (2), José Carreras, Guy Chauvet, Michael Devlin, Mark Elyn (3), Peter Hofmann, René Kollo (3), Frans Mazura, Walter Monachesi, Paolo Montarsolo, Leo Nucci, Juan Pons, Aldo Protti, Gino Quilico (3), Ruggero Raimondi (2), Samuel Ramey (7), Neil Rosenshein, Lorenzo Saccomani, Matti Salminen, Wolfgang Schöne, Rovert Schunk, Michel Sénéchal, Roger Soyer, John Tomlinson, Jon Vickers (3), Bernd Weikl. Plus une photo de Georges Thill. 33. CHANTEURS. 7 L.A.S., et un document. 200 / 300 € Paul FRANZ (2), Mlle NIKITA (2 à Massenet, 1887-1888), Julie-Joséphine SIMON-GIRARD (1888), Ernest VAN DYCK (2, Bayreuth 1889 à Chabrier, et Wien 1895 à Massenet). État des appointements des artistes, musiciens et employés du Théâtre de l’Opéra Italien (vers 1815). 34. CHANTEUSES. 7 photographies signées ; formats divers. 100 / 120 € Montserrat Caballé, Régine Crespin, Miriam Gauci, Gwyneth Jones, Catherine Malfitano (extrait de programme signé aussi par 3 chanteurs), Mady Mesplé, Shirley Verrett. On joint 11 photographies : J. Baker, T. Berganza, R. Crespin, S. Hass, S. Kringelborn, C. Ludwig, M. Mesplé, J. Norman, L. Rysanek, M. Tipo (2).

38 26 36. Ernest CHAUSSON (1855-1899). 3 L.A.S., [1886-1887], à Emmanuel Chabrier ; 6 pages et demie in-8 ou in-12, la 2e à en-tête de la Société Nationale de Musique. 200 / 250 € Bellevue [octobre 1886 ?]. Il a reçu trop tard à la campagne la convocation « pour le dîner des Pris de Rhum », mais il sera «exact au premier lundi de Décembre»… – 3 [décembre 1886]. Il ne peut venir au dîner des Pris de Rhum, devant « chauffer un rhume ». Les mélodies de Chabrier sont reportées au concert du 22 janvier : « Mais personne encore ne sait qui les chantera »… – Vendredi [28.I.1887], au sujet de la souscription au « festival Franck […] cette fête de famille offerte à un grand musicien »… On joint une L.A.S. à Mme Chabrier (2 p. in-12), regrettant de ne pouvoir lui rendre service : « je n’ai que l’édition pour piano seul !»… 37. Ernest CHAUSSON (1855-1899). 3 L.A.S., 1890-1894, à son ami le musicologue Julien Tiersot ; 7 pages in-8, 2 enveloppes. 300 / 400 € Cuincy près Douai, lundi [19 août 1890]. Son ami Tannery « a été chargé par Hachette de revoir à neuf le dictionnaire de Bouillet […] Le dit Tannery m’a colloqué les articles de musique à replâtrer ou rebichonner ou refaire. J’ai accepté avec négligence, ne songeant pas trop à quoi cela m’engageait, et me voici avec des tas de petits morceaux de papier devant le nez, et qui me prouvent le nombre prodigieux de choses que je ne sais pas ». Il aimerait savoir s’il existe « un dictionnaire musical bien fait […] Cela me servirait agréablement à contrôler les articles de Loquin qui me semblent parfois bizarres »… Il est près de Douai jusqu’à la mi-septembre puis ira dans le Béarn… Bonneuil-Matours vendredi matin. Il regrette de n’avoir pu assister à un concert au Cercle Saint-Simon, ayant reçu les billets trop tard pour en faire profiter des personnes « très contentes d’applaudir cette musique jeune, française et contemporaine. [...] Surtout ne coupe pas ta barbe ». 13 décembre [1894]. « Cela te dirait-il de venir chanter des fragments de Cherubini et de Franck le jour de Noël à Donnemarie, chez Husson. Nous y allons tous en bande. […] Husson me charge de te dire qu’il serait content de te voir figurer parmi les ténors »… On joint une P.S. avec la mention « compositeur de musique » et son adresse autographes, Paris 9 février 1898, abonnement à la Revue biographique des notabilités françaises contemporaines. 38. Ernest CHAUSSON (1855-1899). Photographie avec P.A.S. musicale et dédicace ; tirage argentique sépia sur carte à la marque du photographe, 15x11cm. 400 / 500 € Photographie de profil, prise à Florence par les frères Alinari, dédicacée « à Gustave Samazeuilh » avec citation musicale de 2 mesures en la majeur à 3/4. La photographie a été prise lors du séjour de Chausson à Fiesole (1895-1898). 39. Ernest CHAUSSON (1855-1899). Photographie avec dédicace autographe signée ; tirage albuminé sépia d’époque, 12,7 x 9, 4 cm (dédicace un peu passée). 250 / 300 € Dédicace au violoniste et compositeur belge Armand Parent (1863-1934) : « à Armand Parent respectueux souvenir de son dévoué Ernest Chausson ». [Avec son quatuor, Parent a créé le 27 janvier 1900 à la Société Nationale de Musique le Quatuor à cordes de Chausson.]

42 40 27 41. Alfred CORTOT (1877-1962). L.A.S., 1er avril 1946, [à Virginie Zinke-Bianchini] ; 2 pages in-8, à son en-tête et adresse 58 Boulevard Maillot à Neuilly. 80 / 100 € Il adresse de sa part et de celle de Mme Cortot, à sa correspondante et à M. Martin Zinke toutes leurs bien vives félicitations. « Je ne doute pas que vous ne teniez à maintenir dans votre nouvel état les généreuses et précieuses activités qui vous ont valu toute la gratitude des jeunes peintres et musiciens auxquels vous avez témoigné un intérêt si vif et si efficace ». Il se réjouit d’autant plus qu’elle ait accepté de bonne grâce « la vice-présidence de notre association des Amis de l’École Normale de Musique », car il en reprend bientôt la direction : « Je me félicite d’une collaboration qui sera bien précieuse à ses intérêts moraux et artistiques »… 42. Gervais-François COUPERIN (1759-1826). Ouvertures d’Iphigénie et de Démophoon Mises à la portée des jeunes élèves pour le Piano-Forte avec accompagnement de Violon, (ad libitum) par Couperin (Paris, chez l’Auteur, et aux adresses ordinaires, [1797]) ; brochure in-fol. de 9 p. (rousseurs et quelques lég. mouill.). 500 / 700 € Rare arrangement des ouvertures d’Iphigénie en Aulide de Gluck et de Démophon de Vogel. Signature autographe de Couperin, qui a ajouté de sa main la mention: «Œuvre 8me ». 40. CHEFS D’ORCHESTRE. 6 P.A.S. ; 1 page in-8 chaque, montée sous passe-partout avec photo. 400 / 500 € Pages d’album pour Madeleine Shaoul, attachée à l’Israël Philharmonia Orchestra. Sergiu Celibidache (1955 ; au verso, Manuel Rosenthal), Pierre Dervaux (1956), Jean Fournet (photo dédicacée, et p.a.s. avec musique, 1959), Serge Koussevitzky (1950, avec musique), Josef Krips (photo dédicacée, et p.a.s. avec musique, 1957), Rafael Kubelik (photo signée, et p.a.s. avec musique, 1958). On joint 2 belles photographies dédicacées à Mme Shaoul par Igor Markevitch et Zubin Mehta. Plus une photographie d’Arturo Toscanini dans son salon avec son caniche (par David Seymour).

28 43. Jean CRAS (1879-1932). Manuscrit musical autographe signé, Concerto pour piano et orchestre, 1931 ; [1]-87 pages in-fol. sous couverture de papier bleu titrée (taches d’encre à quelques feuillets). 5 000 / 6 000 € Manuscrit de travail complet de la partition d’orchestre de ce Concerto. L’unique Concerto pour piano de Jean Cras fut composé en 1931. Il fut créé le 6 février 1932 par sa fille, Colette Cras (1908-1953), aux Concerts Pasdeloup, sous la direction de D.E. Inghelbrecht. Ce concerto est en trois mouvements : I Lent, modéré, animé ; II Très lent ; III Très animé. Robert Brussel (Figaro, 11 février 1932), tout en faisant des réserves quant à la forme un peu confuse, loue « son invention mélodique », sa couleur et sa diversité. Le compositeur, « qui est aussi un poète », a voulu « exprimer, à travers les mouvements du paysage, les mouvements du cœur. On trouve toujours dans l’œuvre musicale de ce grand marin, un horizon profond et vaste comme ceux sur lesquels il a médité et, pour le faire vivre, des êtres imaginaires, dont l’âme est, à l’égal de la sienne, contemplative dans le rêve, délicate dans la fantaisie, forte dans l’action ». Le premier mouvement, de nature rhapsodique et de forme libre, est fluide et très coloré. Le second mouvement, très lent, avec son thème mélancolique, est d’une grande beauté, aux harmonies presque orientales, et « sa péroraison d’une vaporeuse poésie ». Il s’enchaîne avec le finale, très animé, aux rythmes contrastés, qui s’achève dans une exaltation festive. Le manuscrit, au crayon noir sur des bifeuillets en cahiers de papier à 20 lignes, présente des corrections et annotations à l’encre noire ou rouge. Il est dédié en tête « à Colette Cras ». Le premier mouvement (p. 1-36) est daté en tête « 24.10.31 » et en fin « 30.10.31 », le II (p. 37-51) porte en fin la date « Paris 1.11.31 », et le dernier mouvement (p. 52-87) porte en fin une double date : « St Marc été 1931 – Paris 4 novembre 1931 ». Sur un feuillet liminaire, à l’encre, Cras a noté la composition de l’orchestre : 2 grandes flûtes (et la petite), 2 hautbois (et cor anglais), 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, timbales, tambour (obligé), et le quatuor à cordes. Il donne également des explications sur les « changements de mouvements » et les « variations progressives de mouvement». Discographie : Colette Cras-Tansman, Orchestre Radio-Symphonique de Paris ; dir. Eugène Bigot (1948 ; Timpani 2013) ; Alain Jacquon, Orchestre philharmonique du Luxembourg, dir. Jean-François Antonioli (Timpani 1996).

29

30 44. César CUI (1835-1918). L.A.S., [S. Petersbourg] Fontanka 31 octobre 1892, à Julien Tiersot ; demi-page in-8, enveloppe. 150 / 200 € « J’ai été tellement charmé par votre livre [Rouget de Lisle], que je n’ai pu résister au désir de faire là-dessus un compte-rendu. [...] Ça vous paraîtra peut-être curieux de voir votre nom imprimé en russe »... 45. Charles DANCLA (1817-1907). L.A.S., 27 mai 1898 ; 2 pages in-8. 100 / 120 € Le violoniste rectifie des erreurs dans le livre de son correspondant : « C’est en 1837 et 1838, que je jouai à la Société des Concerts du Conservatoire le Concerto de Masset. C’est en 1840 que je fis entendre avec mon frère ma 1re Symphonie concertante et non en 1837»… On joint une L.A.S. de Jacques THIBAUD, 22 octobre 1923, à Tiarko Richepin et Albert Wolff, pour un comité d’honneur. 46. DANSES. 4 manuscrits musicaux ; 4 cahiers de formats divers, la plupart in-4 ou in-fol. 200 / 300 € Danses pour piano. – Cinque Contradanze sopra alcuni motivi della Semiramide di G. Rossini et Bagatella Napolitana de L.G. Cottrau (19 p.). – Choix de Walses (dont une chansonnette, et Valse de la Tentation de Tolbecque, Beethoven, etc., 26 p.). – Recueil de Walses (9 p. in-8, sur une portée). – Contredanses (sur une portée, 14 p. au dos de papier administratif de la Préfecture de la Vienne, 1809). Plus le manuscrit d’un chœur La Tyrolienne des Pyrénées, paroles et musique d’Alfred Rolland, et autres pièces (25 p.) ; et 5 pièces brèves, certaines pour piano à 4 mains, sur feuillets simples ou bifeuillets, dont la polka Léontine de Strauss. On joint un ensemble d’environ 50 contredanses imprimées ou gravées, pour piano ou flageolet, publiées chez Edmé Collinet, souvent complétées à la main (in-8).. 47. Nguyen Thien DAO (1940-2015). Manuscrit musical autographe signé, [1980] ; 1 page oblong in-fol. (27 x 35 cm). 100 / 150 € Page 114 extraite de son opéra Écouter/mourir, commande de l’État français, créé au Festival d’Avignon en 1980. Elle est notée à l’encre noire sur papier oblong à 16 lignes, pour soprano coloratura (rôle de Pouvoir), sans paroles. Elle est signée en bas à droite, avec le cachet à l’encre rouge du compositeur. Provenance : vente au profit du Fonds d’Entr’aide Musicale sous le patronage de l’Unesco, Paris 5 avril 1984, n° 35c (don du compositeur). 48. Claude DEBUSSY (1862-1918). L.A.S., [1er juin 1889], à Mme M.V. [Meyer Van Ysen] Peter ; 1 page in-12, adresse au dos (carte pneumatique fermée). 300 / 400 € « Excusez-moi, chère Madame, mais Maman a été renversée par une voiture et je ne sais ce qu’il en adviendra, j’aurai votre réponse pour M. ayant prié Abel de me l’envoyer là-bas »… 49. Claude DEBUSSY (1862-1918). Manuscrit musical autographe, Mazurka, [vers 1890-1891] ; titre et 3 pages in-fol. (35 x 27 cm ; marques de plis). 12 000 / 15 000 € Seul manuscrit, jusqu’à présent inconnu, de cette Mazurka pour piano. [L 75(67)] Debussy a vendu la Mazurka (avec la Rêverie) à Choudens le 14 mars 1891 pour cent francs (voir ci-dessous le contrat n° 53), puis, de nouveau, par mégarde, les deux pièces étant restées inédites, le 30 août de la même année à Julien Hamelle. La partition de la Mazurka est publiée par Hamelle en 1903, à 290 exemplaires, et réimprimée en 1905. L’édition sera reprise en 1908 par Eugène Fromont (à qui Choudens avait cédé ses droits par l’intermédiaire de Georges Hartmann). Le 21 avril 1905, Debussy avait cependant écrit à Mme Fromont qu’il ne voulait « plus entendre parler de la Mazurka », ajoutant qu’il n’avait « aucun goût pour ce genre de morceau ». La Mazurka est en fa dièse mineur à 3/4, avec un intermède central en ré majeur. Elle est marquée en tête Scherzando, et compte 138 mesures. On y sent la double influence de Chopin et de l’Intermezzo de la Petite Suite de Borodine (1885) ; selon Harry Halbreich, « il s’agit de l’une de ses pages les moins personnelles, malgré un charme toujours indéniable ». Le manuscrit, sur un bifeuillet à 26 lignes à la marque de Litolff, est noté à l’encre noire, sur 21 systèmes de 2 portées, avec les mesures répétées numérotées en rouge. Par deux fois, Debussy a biffé une première rédaction : 3 puis 2 mesures. La page de titre, sur laquelle Debussy a inscrit à l’encre le titre Mazurka, porte la trace de quelques esquisses au crayon, en partie effacées. Le manuscrit a servi pour la gravure de l’édition chez J. Hamelle ; il porte au crayon le nom de numéro de cotage J.3341.H ; le nom de l’auteur « Cl. A. Debussy » a été ajouté, ainsi que le titre, au crayon, en tête de la partition. L’éditeur (ou le graveur) a pointé au crayon quelques problèmes ou difficultés de lecture concernant des notes ou des altérations. Les plis montrent que le manuscrit a été envoyé sous enveloppe, soit par Debussy à l’éditeur, soit après gravure pour correction de l’épreuve. C’est le seul manuscrit retrouvé des pièces pour piano de jeunesse de Debussy, à l’exception des Arabesques.

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==