LIVRES & MANUSCRITS 5 DÉCEMBRE 2025
VENDREDI 5 DÉCEMBRE 2025 AGUTTES NEUILLY Session du matin : 10h Session de l’après-midi : 14h Livres & Manuscrits
Responsable de la vente Sophie Perrine +33 1 41 92 06 44 perrine@aguttes.com Assistante spécialisée Quiterie Bariéty +33 1 47 45 00 91 bariety@aguttes.com Avec la participation de Laurent Bartholomot Enchères par téléphone Ordre d’achat bariety@aguttes.com Relations acheteurs Quiterie Bariety +33 1 47 45 00 91 bariety@aguttes.com CONTACTS POUR CETTE VENTE Experts Thierry Bodin, membre du Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art 67 avenue du Suffren, 75007 Paris +33 1 45 48 25 31 lesautographes@wanadoo.fr (autographes et manuscrits lots 62 à 265) Cabinet Le Prince 67 avenue de Suffren, 75007 Paris +33 1 40 56 95 85 info@cabinet-leprince.com (livres lots 266 à 418) Délivrances & Expéditions +33 1 47 45 00 91 bariety@aguttes.com Délivrances à Neuilly-sur-Seine, sur rendez-vous uniquement Président Claude Aguttes Directeur général Philippine Dupré la Tour Associés Directeur associé Charlotte Aguttes-Reynier Associés Sophie Perrine, Gautier Rossignol, Maximilien Aguttes Aguttes (SVV 2002 - 209) Commissaires-priseurs habilités Claude Aguttes, Sophie Perrine, Pierre-Alban Vinquant, Jessica Remy-Catanese, Juliette Rode SEINE OUEST Commissaires de justice Isabelle Cazeils +33 7 68 27 12 77 info@expertiseiclic.com (lot 50) Camille Celier Expert CEA en Arts de l’Islam +33 6 75 03 11 66 camille.celier@gmail.com (lot 312) 2
Aguttes Neuilly 164 bis, avenue Charles de Gaulle 92200 Neuilly-sur-Seine Exposition publique Mercredi 3 et jeudi 4 décembre : 10h - 18h Vente aux enchères Vendredi 5 décembre 2025 Session du matin – 10h : lots 1 à 200 (lots 1 à 49 : autographes et manuscrits en lots non décrits, consultation obligatoire) Session de l’après-midi – 14h : lots 201 à 418 Autographes & Manuscrits - Livres SCANNEZ OU CLIQUEZ L’ensemble des lots est reproduit sur aguttes.com 3
4 Les conditions et termes régissant la vente des lots figurant dans le catalogue sont fixés dans les conditions générales de vente figurant en fin de catalogue dont chaque enchérisseur doit prendre connaissance. Ces CGV prévoient notamment que tous les lots sont vendus « en l’état », c’est-à-dire dans l’état dans lequel ils se trouvent au moment de la vente avec leurs imperfections et leurs défauts. Une exposition publique préalable à la vente se déroulant sur plusieurs jours permettra aux acquéreurs d’examiner personnellement les lots et de s’assurer qu’ils en acceptent l’état avant d’enchérir. Les rapports de condition, ainsi que les documents afférents à chaque lot sont disponibles sur demande. Nous attirons votre attention sur les lots précédés de +, °, *, ¤, #, ~, = pour lesquels s’appliquent des conditions particulières visibles en fin de catalogue. PRÉCISION IMPORTANTE À L’ATTENTION DES ENCHÉRISSEURS détail du lot 152
MANUSCRITS LOTS 50 À 265
50 54 56 50 CARJAT Etienne (1928-1906, attribué à) Portrait de Arthur Rimbaud, circa 1871. Tirage contretype argentique postérieur, probablement des années 1910, monté sur carton. Sur verso, légende, annotation manuscrite et une signature. Sur recto, nombreux manques sur le visuel, taches, traces et rayures sur le visage. Format entier environ 7 x 5,5 cm 1 000 - 2 000 € Expert : Isabelle Cazeils 53 VORISEK Josef (1902 - 1980) Le palais de Chaillot Tirage argentique d’époque 13 x 9 cm (à vue sous encadrement) 100 - 120 € 54 DUPAS Jean (1882- 1964) Couple de femmes à la corbeille de fruits Dessin au fusain et encre de Chine signé en bas à droite et daté 1928 15 x 13 cm ( à vue sous encadrement) 1 000 - 1 200 € 55 DUPAS Jean (1882- 1964) Portrait de profil Dessin au fusain et encre de Chine sur papier contrecollé sur carton et monogrammé en bas à droite 15 x 11 cm 500 - 700 € 51 LARTIGUE Jacques-Henri (1894-1986) Renée, Jacques-Henri et des amis Tirage argentique d’époque avec annotations au dos et cachet de la collection 8 x 13,5 cm ( à vue sous encadrement) 500 - 700 € 52 LARTIGUE Jacques-Henri (1894-1986) Renée à la terrasse Tirage argentique d’époque 13,5 x 23 cm (sous encadrement) 200 - 300 € 6
58 60 56 DUPAS Jean (1882- 1964) La corne d’abondance Dessin au fusain et encre de Chine sur papier contrecollé sur carton Signé en bas à gauche et daté 1929 14 x 10,5 cm 800 - 1 000 € 57 COGNAC PELISSON Cognac Pelisson Père et Cie Affiche entoilée d’après LEONETTO CAPPIELLO Imp.Vercasson Paris 117 x 78,4 cm (fentes et déchirures) 200 - 250 € 58 LE THERMOGENE Engendre la chaleur et combat : toux, rhumatismes, points de côté Affiche lithographique entoilée illustrée d’après LEONETTO CAPPIELLO Imp.Dehon, Valenciennes-Paris 77.5 x 116.5 cm (petites déchirures) 150 - 200 € 59 LE SOUVERAIN Vin Tonique au Vieux Porto Paul Pelgé à Bordeaux Affiche lithographiée entoilée . Imp. par Camis. 126,5 x 96,5 cm 100 - 150 € 60 RITA Gaufres Sèches et Fourrées Ets. DEMEULENEIRE à Roubaix. Affiche entoilée d’après Léon Dupin - Mention Création 1933 des Imprimeries JOSEPH CHARLES, Paris. 138,5 x 98 cm (déchirures et fentes) 150 - 180 € 61 BUVEZ LES BIERES DE GARDE. Vins Spiritueux de la Brasserie Arnould Mochez. Onnaing. Affiche en couleur entoilée d’après LE CLERCQ. Création 1930 GRAU.NERFI & Cie 20 rue des Pyramides, Lille. 117 x 77 cm 80 - 100 € Autographes & Manuscrits - Livres • 5 décembre 2025 7
64 62 62 AMBROGIANI Pierre (1907-1985) DESSIN original Scène de plage, avec femmes et marins. Plume et encre de Chine 26 x 21 cm sur papier fort. 300 - 400 € 65 CASSATT Mary (1844-1926) L.A.S. (en tête à la 3e personne). « Beaufresne par Fresneaux Montchevreuil » 15 septembre, à M. ANZOLI ; 1 page et demie petit in-8. À son encadreur. «Melle Cassatt prie M. Anzoli de lui faire de suite deux cadres blanc, comme il a l’habitude d’en faire avec verre […] aussitôt que possible », dans les dimensions de châssis qu’elle indique. Elle ajoute qu’elle est très pressée… 700 - 800 € 66 DELACROIX Eugène (1798-1863) L.A.S. « Eug Delacroix », 1er mai 1855 ; 1 page in-8. Il envoie à son correspondant « un billet avec lequel il vous sera possible de visiter les Salons de l’Hôtel de Ville dans lesquels se trouvent des peintures que j’ai exécutées dernièrement. Je serais ravi qu’elles vous présentent quelque intérêt »… 500 - 700 € 63 ART Plus de 350 signatures sur 13 grands feuillets Plus de 350 signatures (avec quelques remarques, et des signatures de fantaisie) lors de vernissages, sur de grands feuillets de papier Canson, au crayon. On relève notamment, parmi les signataires : D. Abadie, Alechinsky, Ben, Pol Bury, P. Cabanne, César, Jean Clair, Dubuffet, J. Dupin, Q. d’Hellemmes, Moshe Katz, Louise Leiris, P. Nahon, Michel Magne, D. Oppenheim, Spoerri, D. Templon, Tobiasse, A. Verdet, etc. 50,5 x 65 cm 400 - 500 € 64 BLANCHE Jacques-Émile (1861-1942) Deux Manuscrits autographes, le 1er signé « J. E. Blanche », Souvenirs sur Clemenceau, et Clemenceau, écuyer de Haute École, écrivain hippique ; 4 et 5 pages in-4. Souvenirs sur CLEMENCEAU amateur d’art et d’équitation. Les deux manuscrits présentent de nombreuses ratures et corrections. Le second a paru dans Les Nouvelles littéraires du 14 décembre 1929 ; le premier semble en être une version primitive, fort différente. Blanche a rencontré Clemenceau pour la première fois chez le peintre Raffaëlli, et il a été séduit par « le japonisant, l’admirateur de Monet » ; il lui rendit souvent visite, dans son appartement, empli de trésors de l’art japonais… Mais c’est dans les écuries du manège de l’écuyer James Fillis « qu’une brève intimité se forma entre le futur “Père-la-Victoire”, et le jeune homme absurde », et au cours de promenades équestres au Bois de Boulogne, dans les années 1890-1894… « Il y avait déjà dans sa silhouette quelque chose de cocasse et de démodé, caractère vieux-bourgeois français ratapoil qu’accentua la guerre de 1914 ». Blanche voyait en lui « un ancêtre des Rougon-Macquart de Zola » ; mais il était fasciné par cet « écrivain d’art, portraituré par Manet, ami de Claude Monet, et japonisant. […] Ses goûts, en peinture moderne, s’apparentaient à ceux de Gustave Geffroy, il croyait à un art populaire, anonyme, comme celui des cathédrales ; il nourrissait bien des idées humanitaires, sociales, antinomiques à l’œuvre d’art […] L’on était tout feu, tout flamme, alors, dans l’atmosphère effervescente de l’impressionnisme, du néo-impressionnisme, du Théâtre Libre, du symbolisme… et de l’Affaire Dreyfus ». 600 - 800 € Beaux-Arts 8
67 DELACROIX Eugène (1798-1863) L.A.S. « Eug. Delacroix », Champrosay 22 mai 1860, [à Henri DELABORDE ?] ; 2 pages et demie in-8. Réfugié à la campagne pour se remettre d’une « convalescence trop longue », Delacroix prie son correspondant « d’appuyer à la Commission des beaux-arts de l’Hôtel de ville, la demande faite par PRÉAULT de la statue de St Louis qui sera une des trois qui vont être données pour l’église St Paul et St Louis au Marais […] J’espère que MÉRIMÉE, FOUCHÉ, DURET notamment et qui est plus important à cause de ses idées sur la sculpture, fort différentes de celles de Préault, appuieront mon candidat ; je prends donc la liberté de vous le recommander aussi »… Il regrette sincèrement que sa maladie l’ait empêché de répondre à ses invitations : « Depuis j’ai eu plusieurs rechutes successives et je ne me retrouve véritablement un peu qu’à la campagne, où j’éprouve un changement notable qui me permettra à mon retour à Paris d’aller et venir comme tout le monde »… 700 - 800 € PROVENANCE ancienne collection Louis de LAUNAY (vente Artcurial, 24 novembre 2008, n° 131). 68 DELVAUX Paul (1897-1994) MANUSCRIT autographe signé « P. Delvaux »,avec L.A.S. d’envoi, 28 novembre 1952 ; 3 pages et quart in-4, et demi-page in-4. Réponses à une enquête sur le rôle de l’Art. Enquête du journal La Gauche (questionnaire dactyl. joint). Delvaux évoque l’importance de « l’étude de la forme […] Mais cette forme peut revêtir une infinité d’aspects différents [...] selon la qualité de l’émotion qu’elle éveille chez les artistes : drame, joie, lumière, poésie, abstraction ». Il ne croit pas « à une grande influence de l’art dans la société » ; mais il faudrait éveiller par l’éducation le sentiment du beau chez les jeunes gens… Sur l’art figuratif et l’art abstrait, il répond : « Comme peintre “de figure” je défends évidemment l’Art figuratif. Mais je pense que la polémique abstrait-figuratif est une tempête dans un verre d’eau. L’expression abstraite tient compte de la composition, de la couleur, de l’expression de la forme, tout comme l’art figuratif. Mais, pour moi, la figure donne en plus le sentiment humain »… Sur l’art actuel dans son ensemble, Delvaux évoque l’influence – et les dangers – du progrès technique et scientifique, avant de conclure : « Il n’y a jamais d’impasse pour l’art : il y a évolution. L’art abstrait aura apporté un remède à l’art qui perdait son caractère plastique : le respect de la forme et de la couleur. [...] Si la déshumanisation est le danger de l’art actuel, sa qualité dominante est le retour au respect des formes plastiques et à la vraie couleur. Tout mouvement artistique porte avec lui ses scories et aussi ses diamants Il en sort toujours quelque chose pour continuer la grande évolution. » 600 - 800 € 69 DUFY Raoul (1877-1953) L.A.S. « Raoul Dufy », [1930], à Paul POIRET ; 1 page in-4 avec ratures et corrections. Préface en forme de lettre pour une exposition des peintures de Paul Poiret. « Vous avez été mon parrain dans la décoration et dans la soierie lyonnaise. Vous me demandez aujourd’hui de vous rendre votre parrainage à propos de peinture. Ma tâche est bien facile et la présentation est toute faite. Paul Poiret artiste peintre, n’a pas plus besoin de conseils ni d’encouragements que Paul Poiret tout court, n’en eut besoin. Donc vous peindrez comme vous cousez, avec passion et élégance pour le plaisir de tous »… [Paul POIRET et Raoul Dufy avaient créé en 1910 un atelier d’impression de tissus, « La petite usine », Dufy dessinant les motifs et gravant les bois pour l’impression des étoffes qui firent la célébrité du styliste. Un an plus tard, il était engagé par la maison de soieries BianchiniFerrier pour laquelle il créa de très nombreux motifs. Poiret exposa ses propres peintures à la galerie La Renaissance, 11 rue Royale, en 1930.] 600 - 800 € 70 DUFY Raoul (1877-1953) L.A.S. « Raoul Dufy », Perpignan 29 mai 1943, à Madame Briand à Grenoble ; 1 page et demie petit in-4, enveloppe timbrée. Il confirme qu’il occupera l’appartement qu’elle a retenu pour lui à l’Hôtel de l’Europe à partir du 15 juin : « Il m’est impossible de quitter Perpignan avant cette date et ma femme me rejoindra le lendemain »… 200 - 300 € 67 Autographes & Manuscrits - Livres • 5 décembre 2025 9
73 72 72 HODLER Ferdinand (1853-1918) L.A.S. « Ferd. Hodler », Genève 2 janvier 1918, à Georges NAVAZZA, procureur général à Genève ; 2 pages oblong in-12, enveloppe ; en français. Il le remercie pour ses vœux. « J’ai vivement regretté de ne pas pouvoir sortir un jour où l’on aime à serrer la main de ses amis. J’espère que ma santé me permettra de vous revoir chez Dussez »… 400 - 500 € On joint une carte signée (montée sur carte, trous de classeur), au sujet du prix de son tableau Kämpfender Krieger, dont il remonte le prix de 2.400 à 3.000 marks. Plus une photographie (contretype) de Hodler peignant dans son atelier le portrait de Navazza, avec lettre d’envoi de la fille de Navazza. 73 HODLER Ferdinand (1853-1918) L.A.S. « Ferd. Hodler », « Genf » (Genève) 22 octobre 1905, à un ami [probablement Carl MOLL] ; 3 pages et demie in-8 ; en allemand. Intéressante lettre sur son ralliement à la nouvelle Sécession Viennoise. Le peintre Carl MOLL (1861-1945) avait demandé à Hodler de quitter la première Sécession pour rejoindre la nouvelle Sécession Viennoise et se rallier au mouvement créé autour de Klimt, Koloman Moser, Josef Hoffmann, Moll… Hodler avait été très honoré d’être admis au sein de la Sécession de Weimar. Il avait alors fait la connaissance à Vienne d’autres bons collègues, et il a de la peine pour le pauvre Andri [Ferdinand ANDRI (1871-1956)]. Mais il ne veut rien faire contre Moll, Klimt, Hoffman et Moser ; cela irait à l’encontre de ses sympathies artistiques. Il va donc se séparer de cette chère Sécession et rejoindre le nouveau groupe, priant Moll de l’y inscrire. Il va remettre sa démission au président Andri. Il enverra une photographie de ses tableaux pour l’Album… « Damals als ich zum Mitglied der Wiener Secession aufgenommen wurde, machte mir diese Ehre große Freude. Die Ehre hatte ich Dir und deinen Freunden zu verdanken. Ich habe dann in Wien in der Secession noch andere gute Kollegen kennen gelernt und heute thut es mir weh für den armen Andri. Gegen dich und Klimt, Hoffmann und Moser kann ich nichts machen; es wäre völlig gegen meine künstlerischen Sympathien handeln. Also werde ich mich von dieser lieben Secession trennen und da Ihr so gütig seid mich in Eure neue Gruppe einzuladen, so bitte ich dich, mich zu den Euren zu zählen. Dem Präsidenten Andri werde ich meine Demission einreichen. Für das Album ist es absolut nothwendig, daß man das Cliché mit der Photographie zu senden hat? Ich werde also alle Bilder photographieren lassen...». 1 500 - 1 800 € PROVENANCE Galerie Kornfeld, Berne, Künstlerautographen, Eine Schweizer Privatsammlung, 16 juin 2013, n° 49. 71 GRANDVILLE Jean-Jacques (1803-1847) L.A.S. « JJ. Grandville animaliste », 28 novembre 1839, à Édouard CHARTON ; 1 page in-8. Il remet un rendez-vous, « attendu que je reçois à l’instant un billet de théâtre que j’ai sollicité depuis plusieurs jours pour aller entendre Mme DORVAL à la Renaissance. Je ne sais par quelle raison on donne aujourd’hui le Proscrit [de Frédéric Soulié et Timothée Dehay] que l’on devait donner hier mais comme j’ai demandé ce billet pour le premier jour qu’elle jouait, je me trouve dans la dure obligation de vous donner contre ordre et de vous prier, ai-je dit, de remettre notre rendez-vous à………… demain par exemple? […] je vous attends demain soir, pour couper au court et peut-être bien que le théâtre où je vais me donnera une idée heureuse qui tournera ce contre tems à votre avantage »…. [Grandville était l’un des collaborateurs épisodiques du Magasin Pittoresque d’Édouard Charton.] 600 - 800 € 10
74 76 74 KOKOSCHKA Oskar (1886-1980) L.A.S. « Oskar Kokoschka », Berlin 9 septembre 1916, à la comtesse Alexandrine DIETRICHSTEINMENSDORFF ; 1 page oblong petit in-4, adresse au verso ; en allemand. Il s’excuse de ne pouvoir voyager en raison des difficultés du front, d’un froid glacial, alors qu’il souffre d’un catarrhe. et demande s’il doit envoyer une carte avec des dessins pour montrer sa bonne volonté... 700 - 800 € 75 LEBASQUE Henri (1865-1937) 11 L.A.S. « H. Lebasque », Le Cannet 1927-1933, à Georges BERGAUD ; environ 27 pages formats divers, 2 enveloppes et une adresse. Correspondance amicale au directeur de la Galerie Georges Petit. 26 avril-16 décembre 1927. Malgré sa mauvaise santé, Lebasque s’inquiète de l’évolution du « bouquin » [Henri Lebasque, par Paul VITRY (éd. Georges Petit-Henri Floury, 1928)] et va tenter d’aller à Paris pour s’en occuper ; mais ses médecins le lui interdisant, il demande qu’on lui envoie « les épreuves des planches en couleur, et pour le reste mon gendre […] connait mes goûts et est assez compétent pour me suppléer […]. Je travaille beaucoup avec plus de lucidité que l’année dernière, et les tableaux que j’avais laissé en train n’étaient pas en très bon état, je les reprends. […] Je travaille, mais il faut que je me ménage » : il n’aura rien à lui envoyer en janvier, etc. 16 décembre. Vitry l’a informé que des dessins et des croquis ont été retirés à l’impression, il est inquiet : « il était nécessaire qu’ils y soient tous afin d’avoir un sens. […] Il me dit que c’est trop copieux, mais il n’y a qu’à enlever des tableaux », car il y en a beaucoup… 21 décembre 1932. Il attend des nouvelles de la Galerie Petit, et au vu des dernières belle ventes les affaires ont l’air de marcher à Paris. Il travaille « aux illustrations. Il faut s’y cramponner ferme, et oublier la peinture, je suis dans les derniers délais ! Je commence à comprendre ce qu’il faut faire et m’y passionne », et puisque les tableaux se vendent mal, il en profite un peu aussi. « Vous n’avez dû avoir que deux tableaux au Salon d’Automne »... 2 février 1933. Il y a moins de monde cette année sur la Côte, « La crise a atteint jusqu’ici, et il y a bien de la tristesse, cependant la ribouldingue continue pour les privilégiés ». Il demande d’envoyer chercher deux petites toiles. Il a beaucoup travaillé, mais surtout aux illustrations du livre … 10 février 1933. Il envoie des feuilles concernant une exposition à Bruxelles, et a accepté d’exposer au Musée du Luxembourg, auquel il prie de faire parvenir quelques tableaux… 500 - 700 € 76 LÉGER Fernand (1881-1955) MANUSCRIT autographe, Californie ; 3 pages in-4 au crayon avec ratures et corrections. Impressions d’Amérique. « Cela commence à Dallas. La route s’allonge une vie horizontale se prépare. […] Le vent, les sables, un soleil éblouissant, du bleu jusqu’au raz du sol. On baigne dans le bleu ». Puis c’est le désert, « un paysage roux couleur de lion » ; puis les champs de pétrole, « une famille de petites Tour Eiffel » avec une « odeur de garage » ; et enfin Hollywood… « Ce sentiment d’improvisation rapide de maisons déposées seulement sur le sol, pas dans le sol, aucune liaison avec l’arbre la pierre la terre, c’est vraiment tellement au rebours des édifices européens qu’on doit sentir un “départ”, un essai de nouvelle civilisation. C’est cela qui est si intéressant en Amérique, ce sont les dispositifs contraires – radicalement contraires – c’est trop facile de critiquer superficiellement. Il faut attendre. Tout est voulu, mobile. Je vois dans l’avenir l’avion-habitation. Ils vont vers cela et c’est parfaitement logique. L’avion ne se posant pas au sol même pouvant faire un temps d’arrêt devant un beau nuage, ou dedans. Peut-être y a-t-il à 2000 mètres en l’air dans un coin de la stratosphère un endroit idéal où le sentiment de solitude sera absorbé ». 1 000 - 1 200 € On joint le tapuscrit de ce texte, avec des corrections autographes et une importante addition marginale (2 p. in-4), et cette note autographe en fin, signée FL : « Voici “en vitesse” un papier sur la Californie. C’est vu en auto à travers la vitre à 800 à l’heure arrangez pour le mieux » ; plus un double ; et un feuillet de justificatif des Illuminations, signé. Autographes & Manuscrits - Livres • 5 décembre 2025 11
77 MAGRITTE René (1898-1967) L.A.S. « René Magritte », Bruxelles 20 septembre 1955, à Marcel BÉALU ; 1 page in-4, enveloppe timbrée. Comptes pour la vente de ses « cartes en couleur », qu’il vend 25 fr. pièce, moins la remise de 33% au libraire…. Il attend les monographies qu’il enverra dès que possible, au prix de 300 fr. l’exemplaire. Il remercie pour l’envoi du billet de 5000 fr… « Bien sûr, j’aimerais “faire” quelque chose avec vous. Est-ce que vous aviez déjà un peu pensé à une possibilité ? Des dessins qui accompagneraient ce que vous me communiqueriez, ou bien un écrit que vous feriez correspondre à des images que je vous donnerais ? ou bien une autre formule ? Pour la prochaine “Carte d’après nature”, qui paraîtra dans un avenir très indéterminé, vous pourriez peut-être également songer à y collaborer ? Je pense que des “questions de personnes” ne pourraient vous en empêcher, à part parfois des contributions sans grandes conséquences, jusqu’ici rien d’antipathique n’a été mis en avant par la Carte d’après nature ? Cependant, des “cas” vont sans doute se présenter, et je serai embarrassé – n’étant pas un esprit très politique »… [Magritte a autopublié La Carte d’après Nature à partir de 1952, et le temps de 14 numéros, combinant poésie, illustrations, nouvelles et autres contributions ; il envoie ces publications sous forme de simples cartes postales]. 800 - 1 000 € 78 MALLET-STEVENS Robert (1886-1945) 3 L.A.S., 1920 et s.d., à une amie 1, 2 et 2 pages in-4 à son en-tête Rob. Mallet-Stevens Architecte. Lettres tendres à une amie. Mercredi, à « Mon bon petit Punch chéri », signée « Ton vieux “Dear Rob. » Ses nuits sont tristes : « plus de petite fille qui mâche quand je l’embrasse le soir, plus de Maman qui s’endort avant d’avoir lu ton livre »… Mardi matin 18 août 1920, signée « Rob. M.S. ». Il revient de voyage, ayant accompagné son frère Philippe et son ami Maurice Michel « sur une Rochet-Schneider », au Grand Hôtel de Cabourg, et à Deauville et Villerville. Il viendra bientôt visiter Chartres. « Ce que ces palaces de Normandie peuvent être lamentables, malgré ce faux luxe de nouveaux riches : lumières, tziganes, colliers de perles, fleurs, grosses voitures, danses, courses etc. […] tout cela est artificiel et vain »… Mi-carême, signée « Ton vieux Rob. ». Il se réjouit de savoir que son chéri va mieux. Il a vu « l’architecte en chef des plantations de la Ville de Paris pour les Artistes décorateurs ; ça va très bien ». L’exposition de l’École d’Architecture a un « gros succès ». Il doit rédiger un numéro de L’Architecte consacré au « palais Stoclet »… 1 200 - 1 500 € 12
79 MONET Claude (1840-1926) L.A.S. « Claude Monet », [ÉtrÉtat, décembre 1868], à Frédéric BAZILLE ; 6 pages in-8 (dernier feuillet entièrement fendu au pli). Belle et longue lettre sur son séjour et son travail à ÉtrÉtat. Il est « très content très enchanté. Je jouis comme un vrai coq en pâte car je suis ici entouré de tout ce que j’aime. Je passe mon temps en plein air sur le galet quand il fait bien gros temps ou bien que les bateaux s’en vont à la pêche ou bien je vais dans la campagne qui est si belle ici que je trouve peut-être plus agréable encore l’hiver que l’été et naturellement je travaille pendant tout ce temps et je crois que cette année je vais faire des choses sérieuses. Et puis le soir mon cher ami je trouve dans ma petite maisonnette un bon feu et une bonne petite famille ». Il parle de son fils Jean, filleul de Bazille : « comme il est gentil à présent […] c’est ravissant de voir pousser ce petit être et ma foi je suis bien heureux de l’avoir. Je vais le peindre pour le salon avec d’autres figures autour comme de juste. Je vais faire cette année deux tableaux de figures, un intérieur avec bébé et deux femmes, et des matelots en plein air. Et je veux faire cela d’une façon épatante. Grâce à ce Mr du Hâvre [Louis GAUDIBERT] qui me vient en aide je jouis de la plus parfaite tranquilité puisque débarrassé de tracas ainsi mon désir serait de rester toujours ainsi dans un coin de nature bien tranquille comme ici ». Paris et « les réunions du café Guerbois » ne lui manquent guère… « franchement je crois que bien mauvais ce que l’on ne peut bien faire dans un pareil milieu, ne croyez-vous pas qu’à même la nature seul on fasse mieux. Moi j’en suis sûr […] ce que j’ai fait dans ces conditions a toujours été mieux. On est trop préoccupé de ce qu’on voit et de ce que l’on entend à Paris si fort que l’on soit et ce que je ferai ici [a] au moins le mérite de ne ressembler à personne, du moins je le crois parce que ce sera simplement l’expression de ce que j’ai ressenti moi personnellement. Plus je vais plus je regrette le peu que je sais c’est cela qui gêne le plus c’est certain plus je vais plus je m’aperçois que jamais on ose exprimer franchement ce que l’on éprouve ». Il est « doublement heureux d’être ici et je crois bien que je ne viendrai de longtemps à Paris maintenant, un mois tout au plus chaque année ». Il espère que Bazille est « plein d’ardeur » et devenu « tout à fait piocheur. C’est si bête de perdre son temps volontairement vous qui êtes dans de si belles conditions vous devriez faire des merveilles »... Il recommande ses toiles restées chez Bazille : « J’en ai tant perdu que je tiens à celles qui me restent. Du reste je vous ai débarrassé du plus grand [Le Déjeuner sur l’herbe] et si vous voulez me faire un plaisir cherchez dans tous vos recoins les toiles blanches que j’ai encore chez vous et aussi les toiles où il y a des choses abandonnées tel que votre portrait en pied et une autre toile de 60 où j’avais fait de mauvaises fleurs. Cherchez et envoyez-moi tout ce que vous verrez dont je puisse me servir. […] je travaille tant que le peu de toile que j’avais est presque usé », et Carpentier lui a fermé son crédit : « me voilà obligé d’acheter au comptant et vous ne savez pas ce que cela coûte »… 7 000 - 8 000 € Autographes & Manuscrits - Livres • 5 décembre 2025 13
80 81 82 80 MONET Claude (1840-1926) L.A.S. « Claude Monet », Giverny [9 décembre 1886], à Gustave GEFFROY ; 1 page in-8. Enfin de retour, il se rendra à Paris mercredi pour quelques jours, et espère le voir : « à quelle heure aurais-je la chance de vous rencontrer à la Justice ? […] Nous conviendrons d’un jour pour que vous veniez à Giverny si cela vous va et si vous en avez le temps »… 1 200 - 1 500 € On joint une enveloppe de la main de RODIN : « Monsieur Geffroy ». 81 MONET Claude (1840-1926) L.A.S. « Claude Monet », Giverny 7 décembre 1893, à une dame ; 1 page in-8 à l’encre violette à son adresse Giverny par Vernon. Il lui envoie « la somme de 700 F en billets de banque dont vous voudrez bien m’accuser réception. Mon ami Mr CAILLEBOTTE que j’ai prévenu ira vous voir pour s’occuper de l’expédition de la grande toile »… 1 500 - 1 800 € 82 MONET Claude (1840-1926) L.A.S. « Claude Monet », Giverny 23 mai 1899, à François DEPEAUX ; 1 page et quart in-8 à l’encre violette, à son adresse Giverny par Vernon, Eure (deuil). Au collectionneur rouennais François DEPEAUX. Il a reçu son télégramme ce matin : « Il n’est évidemment pas facile de vous avoir. Bref venez quand vous voudrez […]. Mais je dois vous dire que M. VIAU ne serait pas fâché d’en terminer son rôle de trésaurier, et qu’il est désireux de savoir comment doivent être employés les fonds de la souscription »... [Il s’agit de la souscription en faveur des enfants de SISLEY.] 1 500 - 1 800 € 83 NADAR Félix Tournachon, dit (1820-1910) L.A.S. « Nadar », 10 mai 1870, à SAINT-ALBIN ; 1 page in-4 à son chiffre et sa devise Quand Même ! Recommandation d’une jeune orpheline : « Vous êtes si bon […] que je mets du coup sous votre éternelle protection une infortune très réelle et très honorable. Melle Raban est fille de François RABAN [1795-1870, auteur sous le pseudonyme de comte de Barins] qui vient de mourir […] laissant derrière lui quelque six cents volumes publiés… Elle n’a jamais quitté son père et a épuisé ses dernières ressources pour le soutenir ». Il le prie de la recommander à « Madame votre sœur et à JUBINAL […] Enfin, mon bien bon et bien cher ami, faites de votre mieux, comme toujours »… 200 - 250 € 14
84 85 84 PECHSTEIN Max (1881-1955) MANUSCRIT autographe signé « HMPechstein », 27.III.1928 ; 1 page in-4 ; en allemand. Beau texte sur DÜRER et l’émotion artistique. « Wenn es einem Künstler gelingt, durch sein Werk eine Forschüttering hervor zu rifen, zu wicken, gleich einem gewaltigen Naturereigniß, dann kann man wohl behaupten, daß seine Kunst pertlos ist. Manches in Dürers Schaffen bleibt uns fremd und unverständlich, weil wir die Verschnörkelungen der Renaissance nicht fühlen. Deso geweltiger wirken aber die Werke auf uns, in welchen er in seiner Hingabe und gestaltender Phantasie den Style seiner Zeit vergessen hat »… Etc. 1 000 - 1 500 € 85 PILON Germain (1515-1590) P.S. « G Pillon » avec DESSIN, 21 avril 1573 ; parchemin oblong petit in-4 (10 x 26,5 cm) Rarissime autographe du grand sculpteur orné du dessin d’une tête d’ange. « Je Germain Pillon sculteur du roy demeurant À Paris au nom et comme ayant droit par transport de noble homme Me Simon Boucquet bourgeois de Paris et de dame Laure de Breda sa femme […] avoir eu et receu de noble homme Me Francois de Vigny recepveur de la Ville de Paris la somme de cinquante livres tournois pour un quartier escheu au jour de Pasques dernier passé acause de deux cens livres tournois de rente que au moyen dudict transport jay droit de prendre et percepvoir pour chacun an aux quatre termes de lan quinze jours apres chacun diceulxs escheu sur messieurs les prevost des marchans et eschevins de ceste Ville de Paris de constitution par iceulx faict a Me Bouquet […] sur cinquante une mil livres tournois de rente venduz et alienez par le roy a ladicte Ville aussi vingt six mil livres tournoi de rente sur les plus vallues des aydes greniers ascel subcides et imposicions auparavant venduz et alienez par Sa majesté à ladicte Ville et xxvm ll sur les deniers des tailles de leslection de Paris »… Il reconnait en avoir été bien payé… À côté de sa grande signature autographe, le sculpteur a dessiné une tête d’angelot. [Simon BOUQUET, échevin de Paris et humaniste, a notamment préparé l’entrée du roi Charles IX à Paris, avec, entre autres, la collaboration de Ronsard, Jean Dorat, Antoine de Baïf, comme il est relaté dans le Bref et sommaire recueil de ce qui a esté faict... à la ioyeuse et triumphante entree de tres-puissant... Prince Charles IX..., en sa bonne ville et cité de Paris... (1572).] Les autographes de Germain Pilon sont de la plus grande rareté. 4 000 - 5 000 € 86 PISSARRO Camille (1830-1903) L.A.S. « C. Pissarro », Eragny-Bazincourt 27 août 1896, à M. TAILLARDAT ; 1 page in-8. Au sujet de ses gravures. « Avez-vous pensé à mes essais de tirage sur papier Ingres ? […] il est plus que probable que j’irai travailler à Rouen le mois prochain, probablement jusqu’à la fin de novembre. Je n’aurai donc pas eu le temps de faire mon expérience [...] Dites moi où vous en êtes ? »… Correspondance, t. 4, n° 1282. 500 - 600 € 87 PISSARRO Camille (1830-1903) L.A.S. « C. Pissarro », Eragny-Bazincourt 1e janvier 1897, à son fils Georges (MANZANA-PISSARRO) ; 2 pages et demie in-8 (une correction à l’encre rouge d’une autre main). Lettre de vœux et de conseils à son fils. « Mon cher Georges, Toute la famille se joint à moi pour vous souhaiter à tous les deux une bonne année et une bonne santé etc etc. [...] Le colis contenant les bottes était déjà parti quand tu t’es décidé à quitter San Sébastian ». Il espère que Dario [de REGOYOS] l’a fait suivre. « Vous aimez mieux, dites vous, la France et l’Angleterre, je l’ai toujours pensé, pour moi aussi c’est certain, comme peintre j’aime mieux les pays de finesse d’atmosphère. Je crois que l’Italie vous aurait plu d’avantage, mais n’en parlons plus puisque vous avez de la prévention contre, il n’y a comme l’expérience personnelle pour vous faire voir clair. Tachez par exemple que le temps ne passe pas trop en expérience, à changer trop souvent on ne fait pas grand travail et ce que vous avez grand besoin c’est d’exécuter avec persistance »… 800 - 1 000 € On joint 2 L.A.S.de Georges à ses parents, [vers 1890]. Autographes & Manuscrits - Livres • 5 décembre 2025 15
91 95 90 RODIN Auguste (1840-1917) L.A.S. « A. Rodin », Grenoble [1894], à son ami Alphonse LEGROS ; 1 page in-8 à en-tête de l’Hôtel Monnet Grenoble. « Une lettre de vous, mon cher ami m’est précieuse et me fait tant plaisir. Oui je donnerai ce que vous voulez, comptez sur moi. Et puis des amitiés bien sincères à l’ami un grand artiste qui fait tant d’honneur à l’amitié »… [Alphonse LEGROS (1837-1911), peintre et sculpteur, fut l’un des plus proches intimes de Rodin, qui fit son buste, et dont Legros a peint et gravé le portrait. Leur amitié dura jusqu’à la mort de Legros en 1911.] 500 - 600 € 93 SIGNAC Paul (1863-1935) 2 L.A.S. « Paul Signac », Paris 1933-1934, à Henri GUILBEAUX ; 1 et 2 pages in-8, à en-tête de la Société des Artistes Indépendants. Au militant communiste et pacifiste Henri GUILBEAUX (1884-1938), condamné à la peine de mort par contumace pour haute trahison, qui s’était exilé à Moscou, et qui venait de rentrer à Paris de son exil. 21 février 1933, invitation à déjeuner avec les Martinet. – 4 février 1934, au sujet du livre de Guilbeaux (Du Kremlin au Cherche-Midi) : « Je l’ai lu avec grand intérêt, il m’a appris beaucoup de choses. Oui, où allons-nous ? de minute en minute tout se précipite...mais vers quoi ? Voyezvous clair… ; pour moi ce que j’aperçois le mieux à l’horizon, c’est un camp de concentration. On s’y retrouvera »… 400 - 500 € 94 TOULOUSE-LAUTREC Henri de (1864-1901) L.A.S. « Henri », Bordeaux [décembre 1909], à sa grand-mère paternelle Gabrielle de TOULOUSE-LAUTREC ; 3 pages in-8. « Ma chère Bonne Maman, Je suis à Bordeaux et vous souhaite une bonne année. Je suis en train de partager votre opinion sur les brouillards de la Gironde mais je suis tellement occupé que je n’ai guères le temps de faire des réflections. Je travaille toute la journée. Je figure à l’Exposition de Bordeaux avec 4 tableaux et j’ai du succès. J’espère que cela vous fera un peu de plaisir. Je vous souhaite une bonne année et de la part d’un revenant comme moi cela compte double comme qualité de souhaits. Je vous embrasse Votre petit fils respectueux Henri ». Correspondance (1992), n° 603. 1 500 - 2 000 € 95 WALDE Alfons (1891-1958) 11 L.A.S. « A. Walde » ou « Alfons Walde ». Kitzbühel, 1924-1925, à M. HUBER de la galerie d’art UNTERBERGER à Innsbruck ; 15 pages formats divers, dont 4 Postkarte avec adresses, 6 enveloppes ; en allemand (transcription jointe). Intéressante correspondance relative à l’organisation de son exposition à la galerie Unterberger en 1924 : listes de tableaux avec prix, recommandations pour la présentation des œuvres, etc. 1 000 - 1 500 € 91 RODIN Auguste (1840-1917) L.A.S. « Rodin », [fin avril 1897], à Claude MONET ; 2 pages in 8. « Cher ami Merci de votre bonne lettre, si cordiale pour moi ! C’est avec une véritable joie que je l’ai lue. Et surtout du pronostic que vous m’avez fait à Paris, en me disant votre impression sur le Victor Hugo, qui est celle de beaucoup de monde. Malgré, cependant, et comme vous, ce qui m’honore en vous ressemblant, j’ai des ennemis qui s’acharnent toujours et jettent le public dans une confusion dont ils profitent pour faire préférer leur ours. Voilà ami en attendant mieux cette petite Salomé. Si MIRBEAU en a besoin nous en ferons prendre une photographie »… [Le 2 mai, Monet accusera réception du « beau dessin de la Salomé ».] 1 000 - 1 500 € PROVENANCE Archives Claude MONET ; Michel MONET ; son petit-fil Michel CORNEBOIS (vente Arcurial, 13 décembre 2006, n° 284. 92 RODIN Auguste (1840-1917) L.S. « Auguste Rodin », Meudon Val-Fleury 26 janvier 1916, à une dame ; 2 pages in-8. « Votre œuvre “l’aide aux Familles”, votre dévouement à cette œuvre, sont dignes du plus sympathique intérêt et c’est avec plaisir que je vous offre mon concours, espérant qu’il vous aidera à secourir quelques infortunes de plus. Je vais vous envoyer quelque chose pour votre tombola »... 200 - 300 € 89 RICHTER Hans (1888-1976) L.A. (brouillon) avec DESSINS, [vers 1910, à Elizabeth STEINER] ; 2 pages in-4 (27,5 x 20,7 cm) ; en allemand. Brouillon de lettre d’amour à sa première femme : il est triste et déprimé ; ce n’est pas parce qu’il n’y pas d’argent, qu’ils doivent pleurer. Il lui dit d’oublier tout ce qu’elle endure en travaillant, tout, et même manger c’est plus drôle qu’autre chose… Sur ce brouillon à l’encre noire abandonné, dessins au recto et au verso au crayon noir et au crayon violet : un chien, une tête d’homme coiffé d’un chapeau, et composition abstraite. 500 - 700 € 88 RENOIR Auguste (1841-1919) L.A.S. « Renoie », [Cagnes-sur-Mer] 6 octobre 1918, à son ami Maurice GANGNAT ; 1 page in-8, enveloppe timbrée. « La maison est pleine après 4 mois de solitude et d’ennuis, et Pierre va revenir après avoir subi une opération très douloureuse, […] je ne saurais où vous loger pour le moment »… [Pierre RENOIR, grièvement blessé pendant la Guerre, a perdu l’usage de son avant-bras.] 700 - 800 € 16
97 98 96 BALAKIREV Mili (1837-1910) P.A.S. « M. Balakirev », Saint-Petersbourg 2 avril ; 1 page oblong in-8 ; en russe. Note à l’intention d’un pianiste. Il lui conseille de prendre les « compositions à 4 mains » de SCHUBERT en 2 volumes chez l’éditeur Litolff, et de réessayer les études à 4 mains de BERTINI. 400 - 500 € 97 BERLIOZ Hector (1803-1869) L.A.S. « H. Berlioz », Dresde 14 avril [1854], à Ferdinand FRIEDLAND ; 3 pages in-8 (rousseurs). Il se plaint d’être resté sans nouvelles de son ami Friedland, en évoquant « le service que vous m’avez rendu si gracieusement lors de mon départ pour la Russie » [en 1847, Friedland avait avancé 1200 F pour faciliter le voyage de Berlioz en Russie]. Il a rencontré Mme Friedland et sa fille ; il avait même oublié que Friedland était marié : « C’est impardonnable ! Mais j’ai de tels tourbillons dans la tête depuis que je vous ai quitté.... Cela peut, à la rigueur, ne pas m’être compté comme une preuve d’imbécillité mais seulement de distraction. Madame Friedland croyait trouver un piano chez moi et pouvoir me faire entendre votre jeune virtuose. Mais je n’en ai pas. Je vais m’enquérir de celui de l’hôtel et s’il est en état je prierai Mademoiselle de vouloir bien y essayer ses petits doigts. J’aurais été bien aise d’aller à Prague [où Friedland dirigeait l’usine de gaz] cette fois-ci ; mais Scraub [Frantizek Skroup] le maître de chapelle m’a écrit à Paris une lettre où il ne me faisait entrevoir aucune possibilité d’y donner [un] concert. Il me disait que je ne pourrais avoir l’aide des élèves du Conservatoire. Je crains que Kittl ne soit pas bien disposé ». Il reste à Dresde « jusqu’au 2 mai. Mes concerts auront lieu au théâtre le 22 et le 29. Nous donnons Faust, Roméo et Juliette, La Fuite en Egypte, Le Roi Lear ». Il ajoute : « Si le directeur du théâtre de Prague voulait monter Faust, il y aurait chance d’une bonne recette. Strackati ferait un très bon Méphistophélès, et nous pourrions venir à bout de cette entreprise même sans le Conservatoire ». Correspondance générale, t. VIII, n° 1735 bis. 1 500 - 2000 € 98 BERLIOZ Hector (1803-1869) L.A.S. « H. Berlioz », Paris 15 janvier 1854, à Ferdinand DAVID ; 4 pages in-8 (petite fente au pli). Belle lettre musicale. [Ferdinand DAVID (1810-1873), violoniste et compositeur allemand, ami de Mendelssohn, était Konzertmeister (premier violon) au Gewandhaus de Leipzig.] Il a rendu visite au luthier VUILLAUME : « Il a fouillé partout, à Milan, à Rome, à Naples etc. Impossible de trouver un Stradivarius. Il vous prie de bien conserver le violon que vous avez, les violons de maîtres devenant d’une rareté excessive. Cependant il ne se décourage pas absolument »… Puis Berlioz parle de son oratorio L’Enfance du Christ : « Pour la ou les partitions de La Fuite en Égypte, oui, il faut remettre la partie du Ténor dans l’Halleluia, en mettant au dessus cette indication : Le Ténor ne chantera ces 10 dernières mesures que s’il n’y a pas de chœur » ; et il indique une faute dans le texte français des parties de chœur envoyées par Kistner. « Du reste c’est très bien édité. Seulement je trouve que 11 Th. pour cette musique forment avec le port et le droit d’entrée un total assez cher pour l’auteur. Cela met chaque partie (indépendamment du port etc.) à près de six sous ; or, ce petit carré de papier coûte beaucoup moins et mon éditeur aurait dû me traiter mieux ». Il n’a pas reçu d’exemplaire des partitions de La Fuite en Égypte, qui ne sont peut-être pas encore gravées et qu’il se propose de prendre à Dresde lors de son prochain voyage ; « mais s’il faut les payer je m’en passerai ». Quant à la traduction allemande de Sara la baigneuse, il la croyait « expurgata. Mais enfin si ces dames ne veulent pas qu’on parle du beau pied et du beau col d’une jeune fille il faut bien vous garder d’effaroucher leur pudeur ». Il remercie David d’avoir parlé à M. Behr de son Benvenuto Cellini : « J’envoie aujourd’hui même la partition de Piano à LISZT qui va y faire écrire la traduction allemande soigneusement revue et complétée pour les nouveaux morceaux. Dès qu’il sera possible de vous envoyer un livret Liszt le fera ». Et il termine : « Adieu mon cher David, vous voyez que votre Grace ! en fa majeur a été écoutée, mais ne me laissez plus si longtemps sans réponse, autrement vous seriez obligé de me chanter Grace ! en fa mineur et je me boucherais les oreilles »… Et il se rappelle au souvenir de Dreyschock et Moscheles. Correspondance générale, t. IV, n° 1688. 1 500 - 2 000 € Musique & Spectacle 99 BIZET Georges (1838-1875) L.A.S. « Georges Bizet », [été 1868 ?, à Philippe GILLE] ; 1 page et demie in-8. « Je n’en suis pas mort – et me réintéresse aux choses de ce monde. Mévil est venu chez moi, je n’étais guère en état de le recevoir, hélas ! ma bonne m’a raconté ainsi sa visite : “Monsieur, il est venu un vieux homme, qui se branle la tête en marchant, il a dit comme ça que votre affaire allait comme vous vouliez”. Je ne comprends pas trop, vite, un mot – ou faites mieux. Venez me serrer la main – j’ai été très malade »… 500 - 700 € Autographes & Manuscrits - Livres • 5 décembre 2025 17
103 101 100 BRAHMS Johannes (1833-1897) L.A.S. « J. Brahms », [Vienne 25] février 1869, à un ami [Carl REINECKE] ; 3 pages in-8 à son chiffre gravé ; en allemand. Remerciements après la création du Deutsches Requiem. [Carl REINECKE (1824-1910) avait créé Ein deutsches Requiem le 18 février au Gewandhaus de Leipzig.] « Die Concerte laßen mich nicht zu Athem kommen, sonst wären m[ein] Dank nicht so spät u. nicht so fliegend gekommen. Daß Ihre Aufführung eine sehr gute war, ist mir nicht nur brieflich mehrfach mitgeteilt, ich sehe es deutlich aus der Art, wie das Werk besprochen wird. Ich will gestehen daß ich es nicht erwartete, da ich Ihre Chorverhätnisse, wenn auch nicht genau, kenne. Auch die Schwierigkeit des Werks und manches andre fürchtete ich u. alles das steigert mein Dankgefühl gegen Sie aufs lebhafstete. Recht von Herzen möchte ich Ihnen denn hiemit dank sagen. Finden Sie es angemessen so möchte ich Sie bitten bei Gelegenheit auch den Herren und Damen vom Chor diesen meinen wärmsten dank auszusprechen. Morgen erwarten wir Hiller der denn hoffentlich so freundlich wie Sie hier empfangen wird. Stockhausen schickt seine Grüße mit und ich kann nur dankend wiederholen daß Sie mich durch Ihre schöne Aufführung sehr erfreut haben »… Traduction libre : Les concerts [de Brahms à Vienne avec Julius Stockhausen] ne me laissent pas respirer, sinon mes remerciements ne seraient pas arrivés si tard et si brefs. La qualité de votre exécution m’a été signalée dans plusieurs lettres ; je le constate clairement à la façon dont l’œuvre est présentée. Je dois avouer que je ne m’y attendais pas, car je connais la situation de votre chœur. J’appréhendais aussi la difficulté du travail et bien d’autres choses, et tout cela accroît ma gratitude envers vous au plus haut point. Je tiens à vous exprimer ici mes sincères remerciements. Si vous le jugez opportun, je vous demanderais, à l’occasion, d’adresser également mes plus chaleureux remerciements aux Messieurs et aux Dames du chœur. Demain, nous attendons HILLER, qui, je l’espère, sera accueilli ici [pour sa cantate Die Nacht] aussi chaleureusement que vous [en novembre 1868, Reinecke avait dirigé au Musikverein des extraits de son opéra Manfred]. STOCKHAUSEN vous adresse ses salutations, et je ne peux que vous répéter avec gratitude que vous m’avez enchanté par votre magnifique prestation. 2 000 - 2 500 € 101 BRAHMS Johannes (1833-1897) L.A.S. « J. Br », [Thun 22 août 1888], à son ami et éditeur Fritz SIMROCK à Gurnigelbad ; 1 page oblong in-12 au crayon, adresse à l’encre au dos (Postkarte) ; en allemand. Il voudrait savoir quand Simrock partira. Il pensait aller peut-être à Berne dimanche. Si Simrock passe le voir, il repoussera son départ. « Können Sie mir beiläufig sagen wann Sie von dort abreisen? Ich dachte Sonntag vielleicht nach Bern zu gehen. Falls Sie aber etwa im Laufe der nächsten Woche durchkommen, verschiebe ich es bis dahin? »… Briefwechsel, XI, n° 648. 800 - 1 000 € 102 BRAHMS Johannes (1833-1897) L.A.S. « J Br », [Vienne 11 novembre 1892], à son ami et éditeur Fritz SIMROCK à Berlin ; 3 pages in-12 ; en allemand. Au sujet de Johann Strauss. [Simrock avait demandé l’avis de Brahms sur la prochaine opérette de Johann STRAUSS, Fürstin Ninetta, qui sera créée le 10 février 1893.] Il pense que le livret et la partition de Ninetta doivent être terminés. Il se fera lire le livret, et en saura plus alors. Si Simrock venait, tout serait à sa disposition : Pizzicato-Polka, Valses pour orgue de Barbarie, et tout le reste ! Mais il ne pense pas que la consultation soit très utile. Il n’y a pas de temps à perdre, et Simrock n’arrangera rien en retardant ; et un « non » vaudrait mieux que cette tergiversation. Brahms n’ose pas porter de jugement sur les questions de théâtre, surtout sur les opérettes, et se contente toujours d’un regard très superficiel et rapide, mais ne veut rien décider dans ce cas, demandant compréhension et pardon. « Daß Buch und Partitur von Ninetta durchaus fertig sind, daran zweifle ich nicht. Nächstens werde ich mir ersteres lesen lassen und würde auch längst mehr von allem kennen, wenn man nicht von beiden Seiten soauf mein Aussprechen paßte – was mir nicht paßt! Wenn Sie hierher kämen, stände Ihnen alles, wie mir, zu Diensten, Pizzicato-Polka, DrehorgelWalzer und was alles sonst! Ich finde allerdings, daß auch das Be sehen nicht gar zu viel nutzt. Jedenfalls aber finde ich: entweder – oder. Zeit hat die Sache nun einmal nicht, und Sie machen sie durch Zögern für niemand und auch für sich selbst nicht besser und vorteilhaster. Haben Sie kein Zutrauen, so ist ja auch Ihr Nein willkommener als dies Hinhalten. Ich traue mir in Theatersachen, vollends über Operetten und bei immer doch nur ganz beiläufigem, flüchtigem Hinsehen, kein Urteil zu, würde es aber in diesem Falle (abgesehen von der Diskretion) nicht abgeben – was zu begreifen und zu entschuldigen bittet »… Briefwechsel, XII, n° 783. 4 000 - 5 000 € 103 CARUSO Enrico (1873-1921) DESSIN original signé et daté « Enrico Caruso New York 1905 » ; in-8 sur une carte à en-tête du Westminster-Hotel, Berlin (encadré). Autoportrait de profil, à l’encre brune. 400 - 500 € 18
102 Autographes & Manuscrits - Livres • 5 décembre 2025 19
105 105 HONEGGER Arthur (1892-1955) MANUSCRIT MUSICAL autographe signé « AHonegger », Les Aventures du Roi Pausole – Final du 2d Acte, 1930 ; 9 pages in-fol. L’opérette Les Aventures du Roi Pausole (H. 76), composée par Honegger sur un livret d’Albert Willemetz d’après le roman de Pierre Louÿs, fut créée le 12 décembre 1930 aux Bouffes-Parisiens. Le manuscrit, pour chant et piano, du n° 21 Final, est en deux parties et comprend : – (1) Ensemble des Revendications par les Femmes : « Majesté nous vous supplions d’écouter nos revendications » ; interviennent successivement une étudiante, une jeune fille sage et deux girls, auxquelles répondent Pausole, le page Giglio, et le grand eunuque Taxis ; puis Diane réclame : « Je vous demande au nom de vos Reines »… ; échanges entre Pausole, Giglio, Taxis, le Métayer puis le Brigadier ; la scène s’enchaîne avec – [2] Hymne chanté par Diane (Diane à la houppe) : « A ton voisin il ne faut jamais nuire »…, et « repris par tous ». Le manuscrit, à l’encre noire sur papier à 24 lignes, a servi pour la gravure de la partition publiée par Salabert ; il est daté en fin « 12 Novembre 1930 ». Il est précédé d’un feuillet de garde, avec cet envoi autographe : « au Docteur L. Devraigne avec le souvenir reconnaissant de son dévoué AHonegger Septembre 32 » [Louis DEVRAIGNE (1876-1946) était chef du service de Maternité à l’hôpital Lariboisière, et auteur de nombreux ouvrages d’obstétrique] ; au verso, envoi autographe d’Andrée Vaurabourg-Honegger (18941980) au nom de leur fille Pascale, née le 11 août 1932 : « à mon premier Ami à mon second Papa au docteur L. Devraigne, avec toute la reconnaissance affectueuse de Pascale Honegger 11 Août 1932 et de sa Maman A. Vaurabourg Honegger ». 2 500 - 3 000 € 106 KARAJAN Herbert von (1908-1989) L.A.S. « Heribert », Bournemouth [été 1924], à ses parents « Liebe Eltern ! » ; 4 pages petit in-41 ; en allemand. Lettre du jeune homme de 16 ans racontant son voyage en Angleterre. Le trajet jusqu’à Buchs était plutôt ennuyeux, mais de là, c’était très beau, surtout le lac de Zurich… Le voyage de nuit fut désagréable, à cause d’un dérangement intestinal dû à l’alcool au wagon-restaurant (« Die Nachtfahrt war sehr unangenehm, hervorgerufen durch einen Darmkatharr den ich mir durch den Saufraß im Speisewagen zugezogen hatte »). Paris était bien plus magnifique qu’il ne l’avait imaginé (« JÀ Paris! In meinen Erwartungen hatte ich mich nicht getäuscht, nur war alles noch viel großartiger als ich mir es vorgestellt hatte. Was ist Wien dagegen »)… Lors de la traversée orageuse vers Southampton, au lieu du mal de mer habituel, il a savouré avec bonheur une nuit de pleine lune sur la mer. Les douaniers avaient transformé ses vêtements bien rangés en une boulette informe. Bournemouth est une ville comme les autres, avec même des tramways, et la seule autre chose à signaler est que les toilettes dans les rues sont souterraines (« sonst ist nur noch zu bemerken daß auf den Straßen die Aborte unterirdisch sind »)… 500 - 700 € 104 DIETRICH Marlene (1901-1992) 3 L.A.S. « Marlene », Paris 1977-1978, au costumier Maurice ALBRAY ; 3 pages in-4 (une à en-tête du Southern Cross Melbourne) et 2 pages in-12, 3 enveloppes timbrées. 12 mai 1978 : « Comment avez-vous réussi de perdre le téléphone quand des milliers de gens, moi inclus, cherchent d’aquerir un téléphone ! Je travaille encore écrivant ce livre. Bientôt, cela sera fini ! Je n’ai jamais entendu de Stéphane, jamais - jamais. Qu’elle amie !!!!!!! On apprends des choses, même maintenant, quand le monde est si misérable et confus. Vous devez m’écrire car j’ai dû fermer mon téléphone à cause des journalistes qui me poursuivent »… – « From what paper from what country is the clipping you sent me. It says the Gramophone Oct. It is in English It reviews my Polydor record Berlin. Is the record out in Paris ?? »… – « Merci –pour mes fleurs favorites. [...] Appellez- moi. Appellez-moi. Marlene 225-8549 ». 700 - 800 € 20
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