AGUTTES NEUILLY. LETTRES & MANUSCRITS

LETTRES, MANUSCRITS, AUTOGRAPHES, LIVRES & PHOTOGRAPHIES 10 octobre 2023

2 Directeur du pôle Luxe & Art de vivre Philippine Dupré la Tour Directeur du département Sophie Perrine +33 (0)1 41 92 06 44 perrine@aguttes.com Expert Manuscrits Thierry Bodin Membre du Syndicat Français des Experts Professionnels en Œuvres d’Art +33 (0)1 45 48 25 31 lesautographes@wanadoo.fr Du lot n°1 à 204 Enchères par téléphone Ordre d’achat bid@aguttes.com Relations acheteurs +33 (0)4 37 24 24 22 buyer@aguttes.com Département marketing & communication Clémence Lépine lepine@aguttes.com Relations médias Anne-Sophie Philippon +33 (0)6 27 96 28 86 pr@aguttes.com Relations Asie Aguttes 拍卖公司可提供中文服务 (普通话及粤语), 请直接联系 jiayou@aguttes.com Président Claude Aguttes Directeur général Philippine Dupré la Tour Associés Directeur associé Charlotte Aguttes-Reynier Associés Sophie Perrine, Gautier Rossignol, Maximilien Aguttes Aguttes (SVV 2002 - 209) Commissaires-priseurs habilités Claude Aguttes, Sophie Perrine, Pierre-Alban Vinquant SELARL Aguttes & Perrine Commissaire-priseur judiciaire Renseignements Délivrances et expéditions Maud Vignon +33 (0)1 47 45 91 59 vignon@aguttes.com

3 LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES, LIVRES & PHOTOGRAPHIES Vente aux enchères Aguttes Neuilly 164 bis, avenue Charles-de-Gaulle, 92200 Neuilly-sur-Seine 10 octobre 2023, 14h30 Exposition publique Jeudi 5 octobre : 10h-13h et 14h-18h Vendredi 6 octobre : 10h-13h et 14h-17h30 Lundi 9 octobre : 10h-13h et 14h-18h Mardi 10 octobre : 10h-12h Aguttes Neuilly 164 bis, avenue Charles-de-Gaulle, 92200 Neuilly-sur-Seine Les conditions et termes régissant la vente des lots figurant dans le catalogue sont fixés dans les conditions générales de vente figurant en fin de catalogue dont chaque enchérisseur doit prendre connaissance. Ces CGV prévoient notamment que tous les lots sont vendus « en l’état », c’est-à-dire dans l’état dans lequel ils se trouvent au moment de la vente avec leurs imperfections et leurs défauts. Une exposition publique préalable à la vente se déroulant sur plusieurs jours permettra aux acquéreurs d’examiner personnellement les lots et de s’assurer qu’ils en acceptent l’état avant d’enchérir. Les rapports de condition, ainsi que les documents afférents à chaque lot sont disponibles sur demande. The terms and conditions governing the sale of the lots appearing in the catalogue are set out in the general terms and conditions of sale appearing at the end of the catalogue, which each bidder must read. These GTC provide in particular that all the lots are sold “as is”, i.e. in the condition in which they are found at the time of sale with their imperfections and defects. A public display prior to the sale taking place over several days will allow buyers to personally examine the lots and ensure that they accept their condition before bidding. Condition reports, as well as documents relating to each vehicle, are available on request. La vente se continue le 11 octobre à 14h30 par un important ensemble de manuscrits vendus en lots. Consultation obligatoire pour enchérir. detail lot 67

4 Rendez-vous dès à présent sur aguttes.com pour découvrir la liste complète des lots, les photos et les conditions de vente. Pour toute demande concernant cette vente ou pour laisser vos ordres d’achat, merci de prendre contact avec : Maud Vignon +33 (0)1 47 45 91 59 • vignon@aguttes.com Lot 30 Lot 99

5 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 Lot 127 Lot 156 Lot 55 Lot 67

LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 6 1 ACADÉMIE FRANÇAISE, XVIIe siècle. CHAPELAIN Jean. 6 L.A.S., Paris 1664 - 1670, à Carlo DATI, à Florence (11 p. in-8 ou in-4). Bel ensemble au secrétaire de l’Accademia della Crusca que Chapelain nomme « Primo Umanista nello Studio Fiorentino ». PELLISSON-FONTANIER Paul. L.A.S., Saint-Germain en Laye 20 novembre 1670, à l’évêque d’Angers Henri ARNAULD (3 p. in-8). Sur son abjuration du protestantisme et sa conversion au catholicisme. Plus une autre L.A.S. (1675) et un manuscrit autographe 400 - 500 2 ACADÉMIE FRANÇAISE, XVIIIe siècle. LEFRANC, marquis de POMPIGNAN Jean-Jacques. L.A.S., Paris 27 novembre 1760 (4 p. in4). Belle et longue lettre sur la campagne menée contre lui par VOLTAIRE, et sur sa décision de démissionner de l’Académie Française. On joint un manuscrit autographe, Les Travaux et les Jours (cahier de 19 p. in-4), manuscrit de travail d’une traduction d’Hésiode en vers. THOMAS Antoine-Léonard. 6 L.A.S., 2 L.A. et 1 L.S., Paris 1770 - 1779, au président Antoine Bonnier d’Alco, à Montpellier (10 p. in-4, adresses). Belle correspondance littéraire. MONTESQUIOU-FÉZENSAC Anne-Pierre, marquis de. 4 manuscrits autographes de poèmes, et une L.A.S., 1771 et s.d. (8 p. in-8 ou petit in-4). On joint 2 lettres de l’abbé de Montesquiou. DUCIS Jean-François. Poème autographe signé et 7 L.A.S., Paris et Versailles 1786 - 1814 (2 et 14 p. in-4). »… Plus 10 lettres ou pièces relatives à Ducis. LEBRUN Ponce-Denis Écouchard (1729 - 1807). 7 manuscrits autographes de poèmes (8 p. in-4 ou in-8), dont un sur la suppression de l’Académie. Plus une L.A.S (1763). FRANÇOIS DE NEUFCHÂTEAU Nicolas-Louis. 5 L.A.S., 1792 - 1824 (9 p. formats divers, portrait joint), à Dumouriez, Raynouard, N. Lemercier, etc. GARAT Dominique-Joseph. 10 L.A.S. et 4 L.S., 1793 - 1825 et s.d., à Marmontel, Jarente, Raynouard, Lacretelle, son neveu Maillia-Garat, etc. ; plus une P.S. cosignée par Pache et un décret portant sa griffe (1792), une lettre de son frère Garat aîné, et 2 décrets impr. de la Convention. DEVAINES Jean. 5 L.A.S., 2 L.S. et un ms autogr., 1771 - 1803. On joint 8 L.A.S. de Jean-Baptiste DELISLE de SALES, 1807 - 1816, plus un ms autogr. et une note jointe. 400 - 500 3 ACADÉMIE FRANÇAISE. – GUIBERT Jacques-Antoine-Hippolyte, comte de (1743 - 1790) officier, tacticien et écrivain. MANUSCRITS autographes pour son Histoire de la constitution militaire de la France depuis la fondation de la monarchie jusqu’à nos jours, [vers 1780] ; 145 pages in-fol. ou in-4. Important ensemble de manuscrits pour son Histoire de la constitution militaire de la France restée inachevée. De cet ouvrage, Guibert n’a écrit que la « Préface » et une « Introduction », recueillies dans les Œuvres militaires publiées par sa veuve, tome V, Œuvres diverses (Magimel, 1803). Les présents manuscrits correspondent aux pages 3 à 176 de ce volume. * Préface (titre et 26 pages en un cahier in-fol.), abondamment raturée et corrigée. Guibert y explique l’histoire de la conception de son ouvrage, et son projet de remonter jusqu’aux Gaules et à la fondation de la monarchie française, pour aller jusqu’à l’administration du prince de Montbarey (1777 - 1780). « Qui je suis ? Un militaire citoÿen, ces deux titres […] doivent supposer de la hardiesse et du courage »... Etc. * Introduction. Tableau de la décadence de l’empire romain en Occident. Invasion des Gaules. Commencements de la monarchie françoise. 5 cahiers : 2 cahiers in-fol. numérotés « 4 » et « 5 », un cahier in-4 numéroté « 2 et 3 », plus 2 petits cahiers in-4, formant un manuscrit de premier jet de 42 pages in-fol. et 77 pages in-4, abondamment raturé et corrigé. Sur l’Empire romain, admirable par sa constitution, ses routes, ses monuments, son juste partage entre les autorités civile et militaire, sa législation, l’universalité de sa langue, son système militaire, ses soldats aguerris, disciplinés et ayant le sens de l’honneur, quoi qu’en dise Montesquieu… * Plus un dossier de pièces utilisées par Guibert pour sa documentation, et de pièces historiques diverses. On joint 2 autres manuscrits autographes : * Testament militaire d’un vieux officier général, [vers 1789 ?] ; cahier de 16 pages in-fol. Projet de préface pour un ouvrage militaire, avec de nombreuses corrections et additions. * Compte rendu à l’assemblée generale par Mrs les commissaires ; 8 pages in-fol. Projet de réforme et de règlement d’une société littéraire, « le Sallon ». Provenance : Archives du comte de GUIBERT (vente 14 octobre 1993, n° 64, 62 et 68). 500 - 700

7 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 4 ACADÉMIE FRANÇAISE. – LAMARTINE Alphonse de (1790 - 1869). 2 L.A.S. « Lamartine », 16 et 27 octobre 1829, à Abel VILLEMAIN ; 3 et 4 pages in-8 (quelques petites fentes). Lamartine prépare son élection à l’Académie française (il sera élu le 5 novembre 1829). Au château de Montculot, 16 octobre : « il y a plus que l’admiration dans mes sentiments envers vous. […] Je sens que je devrais être à Paris, aider au moins mes amis dans ce qui me concerne moi-même. Je le sens, je le dis, j’en rougis et je ne puis prendre sur moi d’y aller. L’amour-propre est plus fort que la convenance, je songe au lendemain d’une élection malheureuse, aux condoléances de mes amis, au rire mal voilé de mes adversaires, à la peine de mon père et de ma mère, au ridicule d’aller deux fois avec assurance chercher et raporter un désapointement. […] Mais je prie du moins sur la montagne ». On lui dit que CHATEAUBRIAND ne votera pas pour lui, et que CUVIER votera le duc de Bassano… 27 octobre. « Je crois que si je ne suis pas admis vos quatre lettres me consoleront. Mes descendants diront à l’avenir : regardez il ne fut pas reçu parmi l’élite des hommes de son époque mais M. Villemain jugea leur jugement et le trouva digne d’être son collègue autant que son ami. N’ayez donc pas de souci trop fort de mon élection, si j’ai un échec j’en suis consolé d’avance. [...] La tristesse et l’ennui sont mes deux muses. Qui les connaît mieux que moi ? L’âme se replie en elle-même et ses tortures sont ce qu’on appelle du génie »... On joint 2 autres L.A.S., château de Montculot 20 octobre 1829 et s.d., à un duc et à Amédée de Pastoret, sur sa candidature à l’Académie. Plus 3 L.A.S., une lettre dictée et la copie d’une lettre (28 mai 1848). On joint aussi 2 L.A.S. de Jules SIMON concernant l’Académie, 1861 et 1875 (plus 9 L.A.S. à divers). 300 - 400 5 ACADÉMIE FRANÇAISE. – TROYAT Henri (1911 - 2007). MANUSCRIT autographe signé « Henri Troyat », Discours de réception à l’Académie Française, 1960 ; 2-127 feuillets petit in-fol. montés sur onglets et reliés en un volume petit in-fol. carré demi-chagrin bordeaux à coins. Manuscrit de travail de son discours de réception à l’Académie française au fauteuil de Claude Farrère. Lev Aslanovitch Tarassov, dit Henri Troyat, a été élu le 21 mai 1959 à l’Académie au fauteuil de Claude Farrère (décédé le 21 juin 1957) ; né à Moscou, il était le premier écrivain d’origine étrangère admis dans cette institution. La réception eut lieu le 25 février 1960 ; Henri Troyat fut reçu par le maréchal Juin. Troyat fait part de son émotion en songeant à sa Russie natale, « à la distance qui sépare mon lieu de naissance du lieu où me voici », aux coupoles du Kremlin bien différentes de celle-ci, au petit garçon enfin qu’il était et qui, « fuyant avec ses parents son pays déchiré par la guerre, débarqua à Paris au début de l’année 1920 », pensant qu’il n’y resterait que quelques mois. Il évoque la force qu’eurent bientôt la culture et l’art français sur le jeune immigré qu’il était : « Bientôt la France le saisit tout entier ». Puis il retrace, avec son talent de biographe, la vie et l’œuvre de son prédécesseur Claude FARRÈRE (1876 - 1957), pour conclure : « Pareil aux vieux conteurs arabes qu’il avait rencontrés, Claude Farrère a voulu, jusqu’à son dernier souffle, imaginer des fables et les répandre autour de lui pour notre délassement. À une époque où trop d’écrivains croiraient déchoir s’ils n’apportaient au monde un message politique, mystique, esthétique ou social, il a eu le naïf courage de n’être qu’un romancier. Si certains de ses héros manquent de poids, si une psychologie sommaire les anime, si des péripéties invraisemblables les poussent d’un chapitre à l’autre, l’espèce d’entrain chaleureux que met l’auteur à écrire ses livres lui gagne plus d’une fois la sympathie du lecteur. Que ceux qui jugent sévèrement la littérature dite d’évasion interrogent bien leur mémoire : il n’est personne, ou presque, qui, à un moment de sa vie, n’ait été charmé par un roman, par un conte de Claude Farrère, personne qui, à l’âge des vocations hésitantes, ne lui soit redevable d’une envie de voyage, d’un rêve japonais, turc ou indochinois, d’un élan d’héroïsme ou d’amour, personne dont l’univers intérieur ne porte sa marque, à l’étage des belles illusions de l’adolescence »... Le manuscrit, de premier jet, à l’encre bleue au recto des pages de bifeuillets, comporte de nombreuses ratures, des passages entiers biffés (souvent au crayon rouge), des renvois et des ajouts sur le verso de la page en regard, et des variantes avec le texte publié (Plon, 1960). Il a été offert au grand bibliophile Jean DAVRAY (1914 - 1985), ami très intime de Troyat, comme en témoigne cette belle dédicace (sur le feuillet suivant la page de titre) : « Pour Jean Davray. Mon cher Jean, tu fus si près de moi tandis que j’écrivais ce discours ! Nous en avons tellement parlé ensemble ! Reçois-en le manuscrit comme gage de mon amitié fraternelle ! Henri le 19 mars 1960 ». Jean Davray a fait relier en tête une belle photo de Troyat jeune, le bulletin de souscription pour son épée d’académicien et 4 cartons d’invitations. On joint 3 L.A.S., 1954 - 1959, à André MAUROIS ; et une L.A.S. à André Lasseray, 1959 (avec brouillons de Lasseray). Plus 2 L.A.S. de Paul CLAUDEL relatives à une éventuelle candidature à l’Académie (1927 - 1932). 500 - 600

LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 8 6 ALBUM AMICORUM. Ensemble de 25 feuillets avec poèmes et P.A.S. de divers écrivains ; 25 feuillets oblong in-4 tirés d’un album, tranches dorées. Poèmes par Jacques ANCELOT (Adieux de Lord Byron à Venise, annoté par J. Janin), Émile BARATEAU (Pour Marie, quand elle aura trois ans), Hippolyte BIS (Fragment du Cimetière en vente), Louis BOULANGER (« Il est au fond des forêts sombres »…), Edmond COTTINET (Octobre), Antoni DESCHAMPS (« Dans ce temps d’égoïsme »…), Alexandre DUMAS père (« Vierge à qui le calice à la liqueur amère »…, avec note de Jules Janin), Charles DUPEUTY (« Excusez-moi, je ne vous connais pas »…), Charles-Guillaume ÉTIENNE (extrait de la comédie des Deux Gendres), Ernest FOUINET (Sonnet écrit pour la loterie tirée à l’opéra, au profit des pauvres), Jean-Baptiste de PONGERVILLE (« Si tout périt en nous »…), SAINTE-BEUVE (Sonnet à Madame xxx), Eugène de PLANARD (Prologue inédit de La Belle au Bois dormant, opéra-comique), J.B.A. SOULIÉ (À la Lune), Alexandre SOUMET (fragment de l’Enfer racheté), Alfred de VIGNY (L’Esprit Parisien, Sonnet pour la fête de la mi-carême à l’Opéra, au bénéfice des pauvres), Jean-Charles VIAL (« Monsieur de Castignac »… sizain)… Textes divers par Virginie ANCELOT, Antoine JAY, P.F. TISSOT (Sur la jeunesse de notre temps), Joseph MICHAUD, etc. 800 - 1 000 7 ALBUM AMICORUM. Environ 25 lettres, cartes, dessins ou inscriptions autographes ou autographes signés (plus qqs photos), 1911 - 1927, au poète Roger de NEREŸS et aux siens ; in-8, reliure maroquin bordeaux, tranches dorées, étui (qqs mouill.). R. de NEREŸS, Jules MASSENET, Henri de RÉGNIER (quatrain), Louis BARTHOU, Jean RICHEPIN (poème), Édouard SCHURÉ (vers), Sarah BERNHARDT (avec fleur séchée), Henri BERGSON (maxime), Antoine CALBET (dessin), Vincent d’INDY (extrait de Fervaal), Pierre CARRIER-BELLEUSE (dessin), CAROL-BÉRARD (9 mesures de sa Symphonie des forces mécaniques), Han RYNER, Jean de BONNEFON, H. de CALLIAS (dessin aquarellé), Jean de GOURMONT, Émile BOURDELLE (belle L.A.S. ornée de 2 aquarelles, 1921, au sujet de ses Peintures pour la Reine de Saba), Francis VIELÉ-GRIFFIN (poème, Transposition), Raoul GUNSBOURG, J.-C. MARDRUS, etc. 1 000 - 1 500 8 ALEXANDRE Ier (1777 - 1825) Tsar de Russie. L.S. « Alexandre », Sarskoe Selo 8 octobre 1821, à « Votre Altesse Royale » (le Prince EUGÈNE DE BEAUHARNAIS) ; 2 pages in-4 ; en français. Le Tsar n’a pu répondre à la lettre du 26 juillet (lui parlant sans doute de la mort de Napoléon qui fut connue seulement à cette époque en Europe). Alexandrevoue à Eugène « un trop sincère attachement pour ne pas ressentir une vive peine de son affliction [...] Le vœu dont Votre Altesse Royale m’entretient [...] honore Ses sentimens, et il seroit impossible de n’y pas trouver une nouvelle preuve des qualités de Son cœur. Il me semble néanmoins que dans cette occasion les affections, quelques vives qu’elles soient [...] devraient céder aux calculs de cette prudence qui a toujours marqué la conduite de Votre Altesse Royale. Je crois donc que sous tous les rapports il seroit préférable qu’elle renonçât à Son désir. Dans les temps où nous vivons, la malveillance est si active, ses interprétations sont si perfides et si fausses, qu’on ne saurait mettre trop de soins à s’abstenir de toute démarche dont elle pourrait s’emparer »... 800 - 1 000 9 ALEXANDRE II (1818 - 1881) Tsar de Russie. L.A., S.P. [Saint Petersbourg] 7/19 janvier 1868, à Catherine DOLGOROUKI, « Katia » ; 4 pages in8. Lettre d’amour à sa maîtresse. Il lui reproche de lui faire une scène, et il a la mort dans l’âme. Il cite longuement la lettre de Katia, et ajoute : « Après tout cela je te laisse juger toi même ta conduite, envers l’être qui vit et ne respire que par toi ». Il ne peut lui en garder rancune, car il l’aime « plus que la vie […] je veux que tu viennes, car ce serait par trop vilain de ta part de me priver du bonheur de te revoir et comme preuve, que tu ne gardes rien sur le cœur, je te supplie, quand tu m’apperceveras, de toucher de ta main ton médaillon au cou et moi en réponse je toucherai ma croix de St George. Tu me rendras la vie par là »… 1 500 - 2 000 10 ANDERSEN Hans Christian (1805 - 1875). POÈME autographe signé « H. C. Andersen », Stuttgart 2 octobre 1860 ; 1 page oblong in-8 (montée sur carte ; un peu jaunie, avec traces de montage) ; en allemand. Tercet en allemand. « Die Vernunft in der Vernunf[t] ist das Wahre. Die Vernunft in den Willen ist das Gute, Die Vernunft in der Phantasie ist das Schöne ! » Ce qui compte c’est la raison dans la raison. Ce qui est bien c’est la raison dans la volonté, Ce qui est beau c’est la raison dans la fantaisie ! 1 500 - 2 000

9 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 11 ART CANANÉEN. Plaquette (élément de mobilier) sculptée en léger relief dans un encadrement. « Dame à sa fenêtre » : tête féminine parée d’une lourde perruque égyptisante dégageant les oreilles et surmontant une balustrade soutenue par quatre colonnettes. Il s’agit probablement d’une représentation de la déesse Astarté-hor. Ivoire. Dépôt calcaire. Restaurations. Art Cananéen, IXe-VIIIe s. av. J.C. 7,3 x 5,8 cm. Des plaquettes similaires sont conservées au Musée du Louvre et au British Museum, provenant des sites d’Arslan Tash et Nimrud. Provenance : vente Piasa 17 mars 2003. CITES N°FR2309200222-K 800 - 1000 12 ARTS. 6 L.A.S. de peintres adressées à Jacques LASSAIGNE, par André BEAUDIN (2), Geneviève CLAISSE, François DESNOYER, Jean LE MOAL, Francis TAILLEUX ; plus un tapuscrit corrigé, Francis Gruber vu par Francis Tailleux. Robert DOISNEAU. « La voiture de Tabou décolant devant l’église Saint Germain », photographie de Robert DOISNEAU. Exceptionnel tirage argentique d’époque, photomontage représentant le peintre Yves CORBASSIERE au volant de la célèbre voiture du Tabou. Signé au dos du cachet timbre humide de l’artiste, titré au crayon par sa main et daté de 1947 (23,5 x 27 cm). Probablement un tirage unique. Photo originale pièce N° 2494. Plus un dessin de danseuse par Hubert YENCESSE (31,5 x 23,5 cm). 200 - 300 13 APOLLINAIRE Guillaume (1880 - 1918). L.A.S. « Guillaume Apollinaire », Paris « 15 rue Gros » 5 septembre 1910, à Pierre LAFITTE ; 3 pages in-8. Belle lettre au directeur de la revue Excelsior. Il rappelle sa « qualité d’ancien collaborateur de la Revue Blanche », et pense qu’il n’est pas un inconnu pour l’éditeur. « Depuis la Revue Blanche, j’ai beaucoup travaillé et je crois avoir fait des progrès sensibles. C’est pourquoi je pense pouvoir être utile à un journal qui consentirait à insérer régulièrement mes productions littéraires ». La réussite de sa démarche auprès de Lafitte « est pour moi de la dernière importance et me délivrerait de mille soucis, de toutes les difficultés qui embarassent ma vie » ; et il attend avec confiance une réponse favorable. Il annonce la parution à la fin de septembre chez Stock d’un « livre [L’Hérésiarque et Cie] où vous retrouverez les nouvelles qui ont eu l’honneur de paraître dans la Revue Blanche. C’est M. Élémir Bourges qu a eu l’extrême bonté de chercher un éditeur pour ce livre et obtenir des conditions excellentes »… 1 000 - 1 200 14 APOLLINAIRE Guillaume (1880 - 1918). MANUSCRIT autographe, Avertissement ; 2 pages in-12, sur des bulletins de demande de livres à une bibliothèque [Bibliothèque Mazarine], quelques ratures et corrections. Notice pour une édition du « roman célèbre de Bernard de Trévies », L’histoire de Pierre de Provence et de la belle Maguelonne : « L’édition que nous avons suivie est une des plus anciennes et peut-être même la plus ancienne. C’est un petit in-folio gothique », probablement antérieur à 1490… « on ne doute pas que le lecteur instruit ne trouve un délicat plaisir à lire l’histoire des amours de Pierre, fils du comte de Provence et de la belle Maguelonne, fille du roi de Naples. Ces deux parfaits amants dont les aventures ont été traduites en flamand, en grec vulgaire, en castillan, en catalan, en allemand, en danois et en polonais, méritent encore aujourd’hui de retenir l’intérêt des gens de goût ». 1 000 - 1 500

LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 10 15 ARAGON Louis (1897 - 1982). MANUSCRIT autographe signé « Aragon », Une histoire contemporaine : Claude-André Puget, [1947] ; 22 pages et demie in-4 (quelques bords légèrement effrangés). Préface pour le recueil de poèmes de Claude-André PUGET (1900 - 1975), La Nuit des temps (Clairefontaine, 1947). « D’où naît le chant, et qui est le chanteur ? Qu’est-ce que c’est que cette murmurante folie dans un jeune homme, qui s’éveille... Qu’est-ce que c’est que cette musique en lui, ce besoin de la communiquer aux autres par des arrangements de mots, arbitraires sûrement, arbitraires... On dit c’est un poète ; il fait des vers... […] Ce siècle est un puits profond et noir, et si je me penche à la margelle, que de choses inexplicables au tréfond ! […] Un poète aussi est la créature du temps. [...] Il se croit libre, il invente sa romance, il avance et se met à chanter. [...] comment sont les poètes cingalais, ou ceux de Carcassonne ? Les uns écrivent pour les yeux, et d’autres ne sont que voix, et j’ai connu des poètes de l’absence, qui prenaient leur grandeur de ce qu’ils ne disaient pas. […] C’est vers 1920, à dix-sept ans, à Nice, […] que Claude-André Puget écrivit les premiers poèmes qui nous sont parvenus de lui ! ».... Arago parcourt alors l’œuvre poétique de Puget, depuis son premier livre Pente sur la mer… « C’est une poésie de la chute. C’est pourquoi elle méprise les tambours, la rime. Chose extraordinaire qu’un chant qui n’est chant que d’être retenu. Ce jeune homme que nous entendons encore, quel trouble exprimait-il donc, quel trouble à ces poèmes commun, quelle tristesse si différente des plaintes du temps de la Pléiade ou de cette nostalgie de Lamartine qu’on aurait cru, le prenant au mot, même à vingt ans, toujours sur le point de mourir ? […] Je ne parle pas d’influence : je constate les analogies du chant sur une assez courte période de la poésie française, comme si dans un temps donné les chanteurs ne pouvaient sortir de certaines règles informulées, d’un certain cadre vocal, où le chant se plie à des traditions neuves, aussi exigeantes que celles du sonnet ou de la sextine. J’aime ces premiers livres où les hommes très jeunes livrent d’eux-mêmes plus qu’il ne paraît »… Etc. Aragon continue à explorer et commenter les divers recueils de Puget, faisant de nombreuses citations, pour terminer par La Nuit des temps : « Oui, nous sommes à une charnière du siècle, à un seuil de l’aventure humaine, et à ce lieu de passage il faut savoir lire aux variations de la poésie les variations de l’homme. J’ai suivi pas à pas ce poète pendant vingt années, et il pouvait ne sembler suivre que sa rêverie, mais je sais cependant que comme les reflets d’un incendie sur les nuages, ces variations du rouge au noir par le rose venaient d’un brasier extérieur et lointain. Rien n’est arbitraire dans la poésie, bien qu’on en pense. Et c’est à ce moment seul où la voix du poète semble dans la réalité se perdre, qu’elle chante enfin, qu’elle emplit le cœur de sa musique, et les yeux de larmes, à ce moment où la poésie avec le destin de l’homme se confond, dans La Nuit des Temps »… 3000 - 3500 16 AUERBACH Berthold (1812 - 1882) écrivain allemand. MANUSCRIT autographe signé, Lederherz ; et 26 L.A.S., 1862 - 1881, à Ignaz ELLISSEN ; 13 pages in-4 (plus un feuillet de dédicace ; qqs légers défauts), et 49 pages in-8, plusieurs à son chiffre ou à son nom, qqs enveloppes ; en allemand. Très bel ensemble de l’auteur des Schwarzwälder Dorfgeschichten (Récits villageois de la Forêt Noire). Le manuscrit, sur papier bleuté, sans autre correction qu’une addition marginale, est daté en fin de Berlin 6 février 1862. Il est dédié sur un feuillet liminaire à son ami Ignaz Ellissen. Lederherz (Cœur de cuir) est sous-titré « Aus den Erinnerungen des Pfarrers vom Berge » (des souvenirs du pasteur des montagnes), et a été publié anonymement par Auerbach dans ses Deutsche Blätter. Beilage zur Gartenlaube (N° 261, p. 81-85), éditées par Auerbach de 1862 à 1864, comme a bien voulu nous l’indiquer M. Eberhard Koestler. Lederherz (Cœur de cuir) est l’histoire d’un pauvre colporteur juif en Alsace, qui vend du cuir ; son surnom vient des pièces de cuir qui couvrent les coudes de sa redingote ; il est l’ami du cordonnier Lipp, très versé dans l’étude de la Bible, qui l’aidera à mourir religieusement. Ce texte est marqué par les idées de tolérance politique et religieuse, et par l’amour de l’humanité. Nous en citons le début : « Wahre Menschenfreundlichkeit zeigt sich darin, dass wir jedem Mitlebenden, der uns ungekannt und flüchtig begegnet, die gemeinsam gegebenen Augenblicke mit Gutem zu erfüllen trachten. Die wahre Menschenliebe bethätigt sich darin, dass wir den Gedanken der Zusammengehörigkeit festhalten, auch da, wo wir den Widerspruch und Gegensatz vor Augen haben. Nur wenn wir uns liebevoll gegen Menschen anderen Glaubens, anderer Überzeugung bewähren, nur dann haben wir das Recht, uns Bekenner der Religion der Liebe zu nennen »... C’est à Ignaz ELLISSEN, habitant Frankfurt am Main, qu’est adressée l’importante correspondance littéraire et amicale, commençant le 9 janvier 1862 pour s’achever le 8 mars 1881. La plupart des lettres sont écrites de Berlin ; pendant les vacances de 1863, Auerbach séjourne à Cannstatt près Stuttgart (août), à Heiden dans le canton d’Appenzell (septembre)… Auerbach a joint à deux de ses lettres de 1862 des lettres reçues des professeurs B. Frankfurter et Russ. Cette correspondance est complétée par la copie ancienne de 5 lettres manquant à l’ensemble, comme l’explique une lettre jointe de l’exécuteur testamentaire d’Ellissen, transmettant l’ensemble en 1884. 1 500 - 2 000

11 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 17 BALZAC Honoré de (1799 - 1850). L.A.S. « de Balzac », 8 octobre [1831], à l’imprimeur-lithographe Charles MOTTE ; 2 pages in-8, adresse (pli central du bifeuillet fendu). Belle lettre accompagnant l’envoi des Romans et contes philosophiques. « Mon cher Monsieur Motte, je n’ai pas perdu le souvenir des obligations que j’ai contractées envers vous. Vous m’avez donné de charmantes lithographies et je vous promis de vous faire des articles. Ils n’ont point été faits et cette conduite constituerait une sorte d’indélicatesse très éloignée de mon caractère ; mais la Mode a changé de maîtres à cette époque ; je me suis brouillé avec le Tems ; et les occasions de vous servir n’ont pas répondu au désir que j’en avais. Voilà l’histoire de mon manque de soin apparent ; perdonate mi ». Il n’a pas osé demander le prix de l’album (de lithographies) qu’il a reçu de Motte : « voulez-vous me permettre de vous offrir un échange de nos productions ; échange auquel vous perdrez ; mais au moins avec le tems, la quantité de mes produits finira peut-être par équivaloir à la qualité des vôtres et ma conscience sera plus tranquille. Maintenant permettez-moi d’ajouter sérieusement que je vous offre mon livre comme un témoignage de notre ancien voisinage, et comme une marque de profonde estime pour vous qui n’êtes pas le moindre artiste parmi ceux dont vous traduisez les œuvres »... [Motte avait son atelier rue des Marais-Saint-Germain (actuelle rue Visconti), où Balzac avait aussi son imprimerie, de 1826 à 1828.] Balzac ajoute en post-scriptum : « Il va sans dire, qu’aussitôt que par une position journalistique je pourrai vous être utile, vous n’aurez qu’à demander. Pour le moment, je serais en mesure à l’Artiste et j’ai des amis au Messager ». Correspondance (Bibl. de la Pléiade), t. I, p. 413, n° 31-103. 3 000 - 4 000 18 BALZAC Honoré de (1799 - 1850). L.A.S. « de Balzac », 22 mai [1833, à Émile DESCHAMPS] ; 1 pages et demie in-8 sur papier fin. Belle lettre, en partie inédite, sur les Contes drolatiques. [Le « premier dixain » des Contes drolatiques avait paru chez Gosselin en avril 1832, et le second allait paraître chez le même éditeur en juillet 1833. Balzac complimente Deschamps sur son conte « physiologique » René-Paul et Paul-René qui venait de paraître dans le tome III du Livre des conteurs.] Il envoie ses remerciements à Deschamps « pour la bonne fortune que vous m’avez donnée. J’avais déjà lu, en voyage, alléché par votre nom, les Deux Frères que je viens de relire en rentrant dans mon bouge parisien – et cette ravissante aventure, pleine de poësie m’avait si fort frappé que je désirais la relire. Par le déluge de contes dont nous sommes inondés, votre Paul, cet être double, est une de ces créations destinées à demeurer dans toutes les mémoires artistes. Mais j’aurais voulu plus de détails, non pas un conte, mais une histoire, un livre, comme Paul et Virginie, gourmand que je suis ! mais vous êtes parti pour faire un conte et sans le savoir ou le sachant sans doute, vous avez été plus loin, comme tous les esprits qui (passez moi cette trivialité,) agrandissent toujours le trou par lequel ils passent parce qu’ils sont grands. […] Pour n’être pas insolvable moi-même j’espère pouvoir vous envoyer d’ici à qlq. jours le 1er et le 2e dixain des Contes drolatiques, et si, par hazard, je vous avais envoyé le 1er dixain, faites le moi savoir, car Gosselin est avare comme un libraire, et me mesure l’exemplaire comme Dieu mesure le vent aux brebis tondues. Je voudrais que cet échange de nos produits coloniaux me valût encore un livre de vous, trop paresseux poëte qui rêvez sans doute vos livres et ne les écrivez pas, en sultan jaloux de votre sérail intellectuel ». [Émile Deschamps répondit à Balzac le lendemain : « Je garderai toute ma vie de ce monde votre lettre qui est une lettre de noblesse pour moi. C’est un titre de famille dont j’ai le cœur et le front triomphants »… Correspondance (Pléiade), t. I, n° 33-84, p. 796. 2 500 - 3 000 19 BALZAC Honoré de (1799 - 1850). L.A.S. « Honoré », [Sèvres, aux Jardies 3 juin 1839], à Madame DELANNOY ; 1 page in-8, adresse. Balzac raconte sa chute dans sa propriété des Jardies. « Ma chère madame Delannoi, il vient de m’arriver un petit accident assez déplorable, je me suis foulé le tendon d’Achille et les nerfs qui envellopent la cheville, dans une chute sur un terrain glissant et je suis condamné à demeurer au moins dix jours au lit, à la campagne sans pouvoir bouger sous peine d’être blessé pour le reste de mes jours, ainsi point de mercredi ! pardonnez moi d’être si malheureux, c’est arrivé bien à contretemps pour mes affaires. un de vos enfants Honoré ». Correspondance (Pléiade), t. II, n° 39-103, p. 493. 1 000 - 1 200

LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 12 20 BARRE Auguste et Albert (1811 - 1896 et 1818 - 1878). 9 CARNETS de DESSINS ; 9 carnets oblong in-12 (8 x 12 à 8,5 x 14,5 cm), couvertures cartonnées, toilées ou maroquinées, les carnets inégalement remplis, principalement à la mine de plomb. Carnets de croquis et dessins des deux frères, sculpteurs, dessinateurs, graveurs et médailleurs. Des archives de la dynastie BARRE, derniers graveurs généraux et indépendants à l’Hôtel des Monnaies de Paris et en France à statut privé. 3 carnets d’Auguste. – Groupe « 1832 Mme Tremyn et sa fille », ornements et éléments décoratifs, têtes de femmes et de Cérès, projet de médaille de la République française, esquisses d’orateurs (dont Odilon Barrot), bijou… – Tête de pape, esquisse de la statuette de Rachel, mère donnant la bouillie à un enfant, broderie, poignées de glaive… – Feuilles de vigne, amours, barque en construction, enclume et outils, emblèmes pontificaux… 6 carnets d’Albert. – Notes autographes (scènes historiques, recette de fixatif), esquisses de vignettes ou tableaux (sujets antiques ou religieux, scène de jeunesse de Diderot, Jean-Jacques Rousseau…), aigle impériale, une femme dans un intérieur, mobilier… – Esquisse de femme à la sanguine, plans d’un appartement. – Brèves notes de voyage en Italie (côte amalfitaine, 1844) ; têtes et statues antiques ; signes du zodiaque ; vues de Paestum et Sorrente… – Notes de voyage à Gand et Bruges, comptes (1847) ; sujets de tableau ; un fauteuil ; études de têtes et de costumes ; paysage ; ornements et éléments décoratifs… – Vues de Saint-Malo et de rochers, croquis au Mont Saint-Michel… – Recettes pour bronzer le cuivre, souder l’étain ou l’acier, faire « la colle au fromage » (3 photos de statues jointes, dont la princesse Mathilde). On joint 21 lettres adressées à Albert BARRE, 1858 - 1880, par José de Araújo Ribeiro, A. Brochon (avec d’autres membres de la Société de progrès de l’Art industriel), le général Malherbe, Ch. Masset, Natalis Rondot (3), JeanLouis Ruau, Henry Uhlhorn (3), F.G. Wagner jeune, Bronislaw Zaleski, etc. ; la minute a.s. d’une lettre d’Albert Barre à Hainol, directeur de la Monnaie de Munich ; plus la minute d’une lettre de son père Jean-Jacques Barre (et 4 lettres à lui adressées). 300 - 400 21 BAUDELAIRE Charles (1821 - 1867). L.A.S. « Ch. Baudelaire », [Paris, vers le 16 février 1860, à l’écrivain Philoxène BOYER] ; 1 page in-8 avec ratures et corrections. « Ayez l’obligeance, cher ami, de laisser ici pour moi une note-catalogue des différents ouvrages écrits sur la Vénus de Milo. GUYS m’écrit de Londres à ce sujet. Je crois qu’il veut écrire une brochure, un article, illustré de dessins représentant les hypothèses, c’est-à-dire la Vénus restaurée selon les différentes imaginations des auteurs »… [Baudelaire éprouvait une vive admiration pour le talent du peintre Constantin GUYS dont il fit l’éloge dans Le Peintre de la vie moderne. Il mit en contact Guys avec plusieurs auteurs au sujet de ce projet autour de la Vénus de Milo, mais aucun ne convint à l’artiste. Baudelaire appréciait également Philoxène BOYER, auteur de pièces dramatiques et de vers, pour sa grande culture et les banquets littéraires qu’il organisait.] Correspondance, Pléiade, t. I, pp. 671 - 672. 1 000 - 1 500 22 BAUDELAIRE Charles (1821 - 1867). L.A.S. « CB », 6 janvier 1863, à POULET-MALASSIS à la maison d’arrêt des Madelonnettes ; 1 page et demie in-8, adresse, marque postale, trace de cachet cire rouge. Lettre à son éditeur emprisonné. [Poulet-Malassis est alors détenu et en attente de procès pour ses agissements républicains.] Baudelaire vient de dîner avec un ami [probablement Charles Asselineau] dont la jambe va mieux et qui pense, comme lui, que le fameux cadeau de Poulet-Malassis est une idée tout à fait absurde... Puis il donne quelques nouvelles de la vie artistique et littéraire parisienne : Théophile GAUTIER quitterait Le Moniteur et recevrait des fonctions aux Beaux-Arts, le comte de Nieuwerkerke [alors directeur des Musées impériaux] irait au Sénat « et M. DELACROIX prendrait la direction des Musées. [...] Enfin, pour comble d’absurdité, F. Desnoyers prétendait hériter de d’AUREVILLY au Pays. Mais son ami Ulysse Pic, devenu directeur du Pays, n’a pas cru pouvoir oser cela »... 1 200 - 1 500 23 BEETHOVEN Ludwig van (1770 - 1827). Cinq éditions anciennes de Sonates pour piano. Grande Sonate pour le Clavecin, ou Fortepiano… Œuvre XXVI [Op.26] (Leipzig, Bureau de musique, [ca 1802]), 19 pages, cotage 118 [Hoboken 136]. Première édition allemande, quasiment contemporaine de la première édition à Vienne chez Cappi.– Sonata quasi una Fantasia… Op.27 n° 2 [« Clair de lune »] (Vienna, Cappi, [ca 1806]), 15 pages, cotage 879 [Hoboken 144] (sous chemise verte toilée, marges un peu froissées et déchirées). – Trois Sonates pour le Piano-forte, Op. 31, nos 1-3, « Edition tres Correcte. Prix 6 francs » (Bonn, Simrock, [1803 - 1804]), 65 pages (renumérotées à l’encre, coin réparé au dernier f.), cotage 345 [cf Hoboken 171 - 172]. – Sonate für das Piano-Forte, Op.110 (Wien, Cappi & Czerny, [ca1826]), 15 pages, cotage N° 2500. – Deux Sonates pour le Pianoforté et Violoncell... Op.102 Liv[raison] 1 [Sonate pour violoncelle op.102, n° 1] (Bonn: Simrock, [1817]), cotage 1337, en partition, sans la partie séparée de violoncelle, première édition [Hoboken 423] 600 - 800

13 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 24 BEETHOVEN Ludwig van (1770 - 1827). Messa a quattro Voci coll’ accompagnamento dell’ Orchestra… Drey Hymnen für vier Singstimmen mit Begleitung des Orchesters… 86s Werk (Leipzig, Breitkopf & Härtel, [1812]) ; un volume oblong in-fol. (26,5 x 35 cm) de 107- [1] pages, couverture d’origine sur papier bleu-gris (le plat sup. imprimé Messe von L. v. Beethoven, avec prix ms), sous cartonnage ancien (petites déchirures marginales réparées p. 71-74, tache d’encre marginale à partir de la p. 59, quelques trous infimes, fente marginale à la p. 106 ; cachets de possession ; cartonnage usagé et dos usé). Rare première édition de la Messe en ut, la première des deux Messes de Beethoven. Édition gravée, chaque planche portant le n° de cotage 1667. [Hoboken 374]. Dédiée au Prince von Kinsky, elle est divisée en trois parties titrées « Erster [Zweyter, Dritter] Hymnus » (pp. 3, 39, 71). État original des pp. 92-93 (début de l’Agnus Dei) ; « Anmerkung » pour la p. 71 au verso de la p. 107. 600 - 800 25 BEETHOVEN Ludwig van (1770 - 1827). [Ouverturen]. Recueil de cinq premières éditions, [1823 - 1838] ; 5 partitions in-fol. (32,5 x 24,5 cm) reliées en un volume, reliure ancienne dos percaline vert bronze avec titre doré et orné. Premières éditions de cinq Ouvertures en partition d’orchestre. Musique gravée. Cachets encre sur les pages de titre A. Le Lièvre et Musis Sacrum 1828. Ouverture zu Aug: v: Kotzebue’s Ruinen von Athen, Op. 113 (Wien, S.A. Steiner und Comp., [1823]) ; 26 pages, cotage S: u. C: 3951, [Hoboken 469]. – Grosse Ouverture in C. dur [ut], Op. 115 [« Jour de fête »] (Wien, S.A. Steiner & Comp., [1825]) ; 43 pages, cotage S: u. C: 4682, [Hoboken 475]. – Grosse Ouverture (in Es) zu König Stephan, Op. 117, 2e éd. (Wien, Tobias Haslinger, [1828]), 48 pages, cotage S: u. C: 4691, [Hoboken 479]. – Ouverture en Ut à grand orchestre, Op. 124 [« Die Weihe des Hauses »] (Mayence, B. Schott Fils, [1825]), 60 pages, cotage 2262 (manque la liste des souscripteurs) [Hoboken 498]. – Ouverture in C. componiert im Jahre 1805 zur Oper Leonore, Op. 138 [Leonore I] (Wien, Tobias Haslinger, [1838]), titre gravé décoré, 48 pages, cotage T.H. 5141 [Hoboken 537]. 600 - 800 26 BELLMER Hans (1902 - 1975). L.A.S. « Bellmer », Revel [vers 1946], à René MAGRITTE ; 2 pages in-4. Longue lettre dans laquelle Bellmer évoque les pamphlets de Magritte. « Votre lettre et celle qui m’est parvenue parallèlement d’Eliane m’ont fait un plaisir immense : si je ne vous ai pas répondu de suite [...] c’est que ma vie a subi une modification totale et bouleversante. Ceci et, encore, un travail pour lequel je n’étais pas outillé (eaux-fortes) – déménagement etc. ne m’ont pas laissé de répit [...] Parmi vos tracts et publications qui me sont parvenus par l’un ou par l’autre chemin, c’est particulièrement celui qui porte le titre l’enculeur qui me paraît efficace et essentiel comme une bonne potion d’acide nitrique »… [La plupart de ces pamphlets particulièrement virulents, dirigés contre le gouvernement belge, avaient été confisqués par la poste]. « Dès la “libération”, j’avais proposé à un ami fidèle Brun de faire imprimer des feuilles qui, pliées en quatre, rentreraient facilement dans les enveloppes habituelles. Nous étions trop isolés, trop emmerdés et trop chargés de travail quelconque pour les réaliser ». Mais il ajoute avoir « l’intention de faire un petit tract de ce modèle sur ce que l’on a pas dit pendant et depuis cette guerre : la glorification froide et nette de celui qui n’a pas marché (déserteurs, objecteurs de conscience, résistants etc.) – et il y en a qui ont payé cher le maintien de cette position [...] Brun vient de me dire que vous insérez mes “lettres d’amour” dans ce “savoir vivre” [...] Ces lettres d’amour sont extraites d’un livre : Petite anatomie de l’inconscient physique qui doit paraître – comme suite des Jeux de la Poupée mais il en manquent deux, dont une sera une lettre de haine »… 500- 600 27 BIZET Georges (1838 - 1875). Carmen. Opéra Comique en 4 actes Tiré de la nouvelle de Prosper Mérimée. Poème de H. Meilhac et L. Halévy. Musique de Georges Bizet (Paris, Choudens Père et Fils, s.d. [1875]). In-4 de (4)-351 pp. (titre lithographié, catalogue des morceaux et musique imprimés) ; reliure demi-basane fauve à coins (fortes rousseurs, accidents aux premier et dernier feuillets, réparations, plats frottés). Rare édition originale de Carmen (partition pour chant et piano). Bibl. : James Fuld, The Book of World Famous Music, 4e éd (New York, 1995, p. 585) ; Hugh Macdonald, The Bizet Catalogue (en ligne). 1 000 - 1 200

LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 14 28 BLANC Louis (1811 - 1882). L.A.S. « Louis Blanc l’un des deux rédacteurs en chef du Bon Sens », Paris 10 février 1836 : 2 pages in-4 à en-tête Le Bon Sens, journal de la démocratie. « Nous n’accordons à personne le droit de révoquer en doute notre sincérité et de nier notre patriotisme. Celui qui vous répond écrit dans le Bon Sens depuis plus de deux ans. Et il sait le cas qu’on doit faire des reproches qui portent sur la versatilité de ce journal demeuré scrupuleusement fidèle à son origine. […] le Bon Sens est celui de tous les journaux qui s’est imposé pour le peuple le plus de sacrifices et qui a apporté le plus d’abnégation dans son œuvre de propagande ». Il rejette comme une insulte l’accusation de patriotisme de la Bourse, alors qu’il reçoit des lettres de soutien « de patriotes qui sont ouvriers aussi […] Et certes au lieu des travaux, des fatigues, des chagrins de tout genre auxquels nous expose la défense d’une cause sainte, il est consolant pour nous d’acquérir de plus en plus cette conviction : qu’il n’en est pas de la reconnaissance des Peuples comme de la reconnaissance des rois »… On joint 3 L.A.S. par E.X. Poisson de LA CHABEAUSSIÈRE (1811, à Stanislas Champein), LAMOTHE-LANGON (1830, à M. Sclesinger) et SULLY-PRUDHOMME (1896). 100 - 150 29 BONAPARTE Joseph (1768 - 1844) frère aîné de Napoléon, Roi de Naples puis d’Espagne. MANUSCRIT autographe, Mon Brouillon de la lettre sur l’histoire de M. de Norvins. – Réponse à M. de Norvins, Philadelphie janvier 1829 ; 25 pages in-4 Brouillon d’un article adressé aux rédacteurs du Courrier des États-Unis pour réfuter les erreurs de l’Histoire de Napoléon du baron de Norvins. Sous couvert de l’anonymat, l’auteur se donne comme l’interlocuteur privilégié du comte de Survilliers, ayant consulté des pièces originales inédites… Il défend notamment le bilan politique et militaire de Joseph en Espagne. On joint une copie avec une nouvelle conclusion, et des corrections, feuillet intercalaire et couverture autographes ; et une autre copie avec qqs corrections et des compliments autographes ; plus le numéro du 31 janvier 1829 du journal new-yorkais avec qqs notes autographes. 1 200 - 1 500 30 BOULEZ Pierre (1925 - 2016). MANUSCRIT MUSICAL autographe signé, Deuxième Sonate pour piano (1948) ; 1 feuillet de titre et 23 pages in-fol. Précieux manucrit de la Deuxième Sonate pour piano, œuvre majeure de la production du premier Boulez et du répertoire pianistique du vingtième siècle. Composée d’octobre 1947 à mai 1948, elle fut créée par Yvette Grimaud à l’École Normale de Musique, au Concert des éditeurs, le 29 avril 1950, et publiée la même année chez Heugel. Le manuscrit est tracé avec précision à l’encre noire sur papier à 26 lignes Il est signé et daté en fin : « mai 48 / octobre-novembre 47 février 48 ». Il porte cette note en tête : « Remarque générale : Pour l’interprétation des nuances, éviter absolument, surtout dans les tempos lents, ce que l’on convient d’appeler les “nuances expressives” ». La Sonate est divisée en quatre mouvements : I. Extrêmement rapide ; II. Lent ; III. Modéré, presque vif (page 15 : 22 mesures biffées et insertion d’un feuillet avec 9 mesures nouvelles) ; IV. Très librement, avec de brusques oppositions de mouvement et de nuance. Citons le beau commentaire de cette Deuxième Sonate par André Boucourechliev : « Dans cette œuvre, le système dodécaphonique se transforme en une conception sérielle – beaucoup plus élargie – du langage musical, qui régit non plus les sons mais les rapports sonores, et fait entrer le rythme, sous une forme extrêmement développée et une organisation autonome, dans ses nouvelles structures. Boulez procède ici par cellules rythmiques brèves, constituées en véritables thèmes rythmiques indépendants, et développées selon des principes mis en valeur et enseignés par Messiaen : rythmes non rétrogradables, canons rythmiques, transformations, augmentation et diminutions proportionnelles des valeurs, etc. L’autonomie rythmique des contrepoints dans la Sonate de Boulez (où, comme l’indique le compositeur, toutes les voix sont également importantes), l’abolition totale de toute pulsation régulière (la barre de mesure n’est plus qu’un repère visuel pour l’exécutant), créent un temps musical nouveau, d’une totale discontinuité, qui exige de la part de l’auditeur une écoute nouvelle car, évidemment, c’est tout le contraire d’une évasion que nous propose l’œuvre de Boulez ; elle fait appel à notre participation, à notre propre inquiétude : alors seulement – et bien plus vite qu’il ne semble au premier abord – elle se révèle, avec ses violences rythmiques discontinues et imprévisibles, étonnamment proche de nous, de notre sensibilité d’hommes modernes ». On a joint les épreuves corrigées (Heugel 1950) tirées en bleu par le graveur Buchardt (48 pages chaque) : la première épreuve (8 décembre 1949) est surchargée de corrections autographes ; la 2e épreuve porte la commande du tirage (datée 21-2-50). Plus une L.A.S. de Pierre Boulez (1 p. in-8), avec une page in-4 de corrections autographes pour l’Errata ; plus le feuillet d’épreuve de l’Errata. Bibliographie : Dominique Jameux, Pierre Boulez (Fayard 1984), p. 298 - 315 (analyse détaillée de la Deuxième Sonate). Discographie : Maurizio Pollini (Deutsche Grammophon, enr. 1976). 30 000 - 40 000

15 Lettres, manuscrits, autographes, livres & photographies • 10 octobre 2023 LOT DESCRIPTIF ESTIMATION (€) 31 BRAHMS Johannes (1833 - 1897). Sonate… für das Pianoforte, Op. 1, 2 et 5 (Leipzig, [1853 - 1854] ; 3 partitions gravées ; in-fol. Premières éditions des trois Sonates pour piano de Brahms. Sonate (C Dur) für das Pianoforte .... Joseph Joachim zugeeignet, Op.1 (Leipzig, Breitkopf & Härtel, [1853]) ; 31 pages in-fol. (34 x 27 cm), musique gravée, cotage 8833, couverture originale d’éditeur jaune (brunissure) avec le catalogue des œuvres de Beethoven au verso [Hofmann p. 3 ; Hoboken n° 1]. Sonate Fis moll für das Pianoforte ... Frau Clara Schumann verehrend zugeeignet, Op.2 (id., [1854]) ; 27 pages in-fol. (32,2 x 26 cm), musique gravée, cotage 8834, sans la couv., signature du possesseur « Rheinthaler » sur le titre, sous chemise à rabats percaline verte, pièce de titre sur le plat sup. [Hofmann p. 5 ; Hoboken 2]. Sonate (F moll) für das Pianoforte... der Frau Gräfin Ida von Hohenthal gb. Gräfin von Scherr-Thoss zugeiegnet… Op.5 (Leipzig, Bartholf Senff, [1854]) ; 39 pages in-fol. (32,5 x 26 cm), musique gravée, cotage n° 101, cartonnage moderne avec couverture d’éditeur impr. collée sur le plat sup., dos de veau fauve titré [Hofmann, p. 11 ; Hoboken 5]. On joint : Variationen für das Pianoforte über ein Thema von Robert Schumann, Frau Clara Schumann zugeeignet… Op.9 (Leipzig, Breitkopf & Härtel, [1854]) ; 19 pages in-fol. (33 x 26 cm), musique gravée, cotage n°9001, couvertures d’éditeur impr. sur papier vert, la couv. sup. (avec la dédicace à Clara Schumann) montée sur cartonnage de l’époque à dos toilé, la couv. inf. avec le catalogue des « Robert Schumann’s Werke im Verlage von Breitkopf & Hærtel in Leipzig » (quelques notes musicologiques au crayon, léger manque dans le coin sup. de la couv.) [Hofmann, p. 21 ; Hoboken 10]. 800 - 1 000 32 BRASSAÏ Gyula Halasz dit (1899 - 1984) photographe. Tapuscrit signé « Brassaï » avec corrections autographes, Marie, [ca 1948] 47 pages in-4 sous chemise titrée. Le dossier comprend également le tapuscrit corrigé des Nouveaux propos de Marie (5 pages in-4), reprenant certains passages de Marie avec des variantes On joint l’édition originale : Histoire de Marie, avec une introduction par Henry Miller (Paris, Éditions du Point du jour, 1949), in-8, broché. 1 000 - 1 200 33 BRETON André (1896 - 1966). MANUSCRIT autographe signé « André Breton », Magie quotidienne, avec 2 dessins à la plume, Paris 1955 ; 1 page in-4 sur papier vert. Curieux texte, relatant un cas de hasard surréaliste. Ce beau manuscrit, illustré de deux dessins, est déidé à Lise DEHARME : « Pour Lise ». Magie quotidienne a paru dans la revue La Tour Saint Jacques en novembre 1955. « Lundi 21 février. – 20 heures. À mon retour chez moi, mon chien, Uli, m’accueille par des transports de joie tout à fait inhabituels. […] c’est comme s’il avait à m’avertir d’un événement exceptionnellement heureux. » Breton retrouve ensuite dans son courrier une enveloppe qui « contient une plaquette intitulée Salades, par Robert-Guy, qui porte cette dédicace : “A M.A.B., en souvenir du chien qui faillit nous rapprocher” ». L’avocat Robert- Guy l’avait en effet aidé auprès du gérant de l’immeuble pour qu’il puisse garder son chien. Le manuscrit est agrémenté de deux dessins faisant écho au contenu du texte. 1 000 - 1 500 34 BROSSOLETTE Pierre (1903 - 1944) journaliste, homme politique ; héros de la Résistance, il se suicida pour ne pas parler. L.A.S. « Pierre Brossolette », Royan 27 août 1930, [à G. PELLETIER, de l’Agence économique de Madagascar] ; 1 page in-8. Très rare lettre du grand résistant, au début de sa carrière journalistique. « J’ai fait beaucoup de copie pour une foule de revues, achevé un bouquin pour POMARET, assuré la permanence rue Oudinot. L’amitié a souffert de tout cela – et je m’en excuse. L’activité “ministérielle” demeure toujours aussi vague et incoordonnée. Il “tient” plus que jamais aux projets qui nous sont chers. Nous savons tout cela. Et ça devient plutôt exaspérant. Serez-vous à Paris au début de septembre. J’y passerai, après quelques jours de mer (il fait beau par hasard) et avant quelques jours de campagne… hélas quasi électorale. Je serais heureux de vous voir »… 1 000 - 1 200

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