ALDE- LIVRES-15-11-2023

1 ALDE mercredi 15 novembre 2023

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Beaux livres anciens

Jean Lequoy Librairie Giraud-Badin 22, rue Guynemer 75006 Paris Tél. 01 45 48 30 58 – contact@giraud-badin.com En couverture le lot n°134. Louis-Julien JACOTTET et Philippe BENOIST, Promenade dans Paris et ses environs. Sommaire Livres des XVe et XVIe siècles nos 1 à 16 Livres du XVIIe siècle nos 17 à 48 Manuscrits nos 49 à 50 Livres du XVIIIe siècle nos 51 à 126 Livres du XIXe siècle nos 127 à 140 Conditions de vente consultables sur www.alde.fr Honoraires de vente : 25% TTC Vente en direct sur ALDE LIVE Exposition à la Librairie Giraud-Badin à partir du lundi 6 novembre 2023 de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h 97 Experts

Librairie Giraud-Badin 22, rue Guynemer 75006 Paris Tél. 01 45 48 30 58 Maison de ventes spécialisée Livres - Autographes - Monnaies Vente aux enchères publiques mercredi 15 novembre 2023 à 14 h Commissaire-Priseur Jérôme Delcamp ALDE Belgique Philippe Beneut Boulevard Brand Withlock, 149 1200 Woluwe-Saint-Lambert contact@alde.be - www.alde.be Tél. +32 (0) 479 50 99 50 ALDE Maison de ventes aux enchères 1, rue de Fleurus 75006 Paris Tél. 01 45 49 09 24 contact@alde.fr - www.alde.fr Agrément 2006-583 ALDE Beaux livres anciens

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7 1 1 ARIAS MONTANO (Benito). Humanæ salutis monumenta. Anvers, Christophe Plantin, 1571. In-8, maroquin olive, plats entièrement couverts d'un décor à la fanfare, encadré d'un triple filet et composé de compartiments d'entrelacs droits et courbes, volutes, branches de chêne et de frêne, cœurs empanachés et petits fleurons azurés, ovale central en réserve, dos lisse orné en long de volutes répétées, filets droits et obliques sur les coupes, tranches dorées, emboîtage (Reliure parisienne de l'époque). 6 000 / 8 000 Édition originale de ce recueil d'odes latines composées par l'orientaliste andalou Benito Arias Montano (15271598), chapelain du roi Philippe II qui a laissé son nom à une importante édition polyglotte de la bible publiée chez Christophe Plantin à la même période (1569-1572). Ce beau livre d'emblèmes est un des ouvrages illustrés les plus recherchés de ceux qui ont été publiés par Christophe Plantin. L'illustration se compose d'un titre-frontispice architectural gravé par Pieter Huys, un portrait du Christ en médaillon par Jan et Hieronymus Wierix et 70 emblèmes bibliques à pleine page gravés en taille-douce par les frères Wierix, mais aussi Abraham de Bruyn et Pieter Huys, d'après Pieter van der Borcht et Crispin van den Broeck. Les emblèmes sont contenus dans de jolis encadrements de fleurs, de fruits et d'animaux exécutés par Jan Sadeler et Pieter Huys qui ne se trouvent que dans cette première édition. L'exemplaire a été établi sans la seconde partie, qui a pu être imprimée quelques mois après la première : formant 32 pp., elle contient une seconde préface de l'éditeur, postérieure de cinq mois à la première, les Annotationes in odas Bened. Ariæ Montani et une liste des gravures. Somptueuse reliure parisienne de l'époque en maroquin olive ornée d'un riche décor à la fanfare. « Parmi les fleurons des plats se trouve un des deux types connus d'un fer caractéristique, “le cœur empanaché” [cf. Hobson, p. 28, fig. 18a]. Ce fer est l'un de ceux observés sur trois reliures d'un groupe qui en comporte au moins dix-huit, toutes données au même atelier de dorure [ibid., p. 59]. Beaucoup de ces reliures sont ornées d'un décor à la fanfare de type primitif, exécutées pour plusieurs bibliophiles, dont Thomas Mahieu et Jean Grolier. Cette reliure serait une des dernières exécutées par cet atelier disparu en 1571 ou peu après. » (P. Culot). L'exemplaire a appartenu à Jean-Baptiste de Pianne, prêtre et bénéficiaire de la Sainte-Chapelle de Paris, avec ex-libris manuscrit daté 1668 et 1676 sur le contreplat supérieur, puis à Danty, avec ex-libris manuscrit daté 1741 au bas du titre. Des bibliothèques Édouard Rahir (1931, II, n°379), avec ex-libris, Edmée Maus, avec ex-libris, et Michel Wittock (2015, VI, n°14), avec ex-libris. L'exemplaire a figuré dans l'exposition de la Bibliotheca Wittockiana Cinq siècles d'ornements dans le décor extérieur du livre (1983, n°42) et il est décrit dans l'ouvrage d'Anthony ‎Hobson et Paul Culot La Reliure en Italie et en France au XVIe siècle‎ (1991, n°59). Dos passé, courte fente sur un mors, quelques rares petites salissures dans le texte ; charnières, coiffes et coins habilement restaurés ; déchirure réparée au feuillet C2, sans manque. Voet, n°588 – Adams, M-1646 – Brunet, I, 421 – Graesse, I, 195 – Funck, 364 – Praz, 259-260 – Landwehr, Low Countries, n°26 – Foot, I, 169, n°27 – Hobson, Fanfare, n°76. Livres des XVe et XVIe siècles

8 2 BAÏF (Jean-Antoine de). Les Passetemps. Paris, Lucas Breyer, 1573. In-8, maroquin havane, triple filet doré, large dentelle droite, dos richement orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Reliure du XIXe siècle). 1 000 / 1 200 Édition originale, dédiée à Henri d'Angoulême, grand prieur de France. Le recueil est divisé en cinq livres renfermant quelque 332 pièces inédites : petits poèmes d'amour, pièces satiriques, épitaphes, étrennes, etc., composés ou traduites à l'occasion d'événements divers en manière de délassement. Une plaisante adresse de Baïf Au liseur figure sur le dernier feuillet. Ami de Ronsard et membre de la Pléiade, Jean-Antoine de Baïf (1532-1589) est le principal artisan de l'introduction en France d'une versification quantitative mesurée, calquée sur la poésie de l'Antiquité gréco-latine. Très bel exemplaire dans une fine reliure de maître non signée. Tchemerzine, I, 267 – Barbier-Mueller, III, n°61. 3 [CHARLES VIII]. Descriptio apparatus bellici regis Francie Karoli, intrantis Italie civitates Florentiam ac deinde Romam dum exercitum duceret contra regem Neapolitanum pro recuperando regno Sicilie, et contra Thurcos infestissimos christianitatis inimicos. S.l.n.d. [Cologne, Johann Koelhoff le jeune, vers 1495]. In-4 de [12] ff. sign. a-b6, demi-basane fauve avec coins, dos lisse, pièce de titre rouge (Reliure du début du XIXe siècle). 3 000 / 4 000 Édition originale de ce document rarissime sur les guerres d'Italie de Charles VIII et la croisade contre les Turcs. Ce livret recueille onze courtes pièces. La première, qui lui donne son titre, offre une énumération détaillée des troupes qui composaient l'armée de Charles VIII, avec les noms de leurs chefs. Elle ne semble pas avoir été publiée en français avant l'édition qu'en ont fait Doms Martène et Durand dans leur Voyage littéraire, en 1724, d'après un manuscrit qu'ils croyaient inédit. Les pièces suivantes reproduisent en latin, in extenso ou en abrégé, divers documents qui venaient alors de paraître en français. Seule la dernière pièce a vraisemblablement été composée en Allemagne : intitulée Pronosticum ad annum futurum..., il s'agit d'une prédiction pour l'année 1496 qui est attribuée à Albumasar. Le titre est orné d'un grand bois représentant le roi de France sur son trône, entre deux hommes d'armes. Le bois est répété à pleine page au verso du dernier feuillet. Cet incunable germanique est de toute rareté. L'Incunabula Short Title Catalogue n'en répertorie que neuf exemplaires (dont un incomplet) dans les collections publiques internationales – parmi lesquels, deux en France et deux aux États-Unis. Exemplaire rubriqué en rouge à l'époque. Inscriptions manuscrites du XVIIIe siècle, en allemand, sur une garde blanche. Réparations anciennes en marge du titre et du dernier feuillet, travail de ver comblé supprimant quelques lettres aux trois derniers feuillets, pâle mouillure en tête du feuillet b2, visage des deux gardes maculés d'encre sur la gravure finale. Charnière supérieure fendue. ISTC, ic00214000 – Goff, C214 – CR, 1465 – Schreiber, 4439 – CIBN, D-76 – GW, M16181 – Brunet, II, 614 – Picot-Rothschild, n°2653. 2 3

9 4 [CHRONICA CHRONICARUM]. Le Registre des ans passez puis la creation du monde jusques a l'annee presente mi cinq cens xxxii. Paris, Antoine Cousteau pour Galliot du Pré, 1532. 2 parties en un volume in-4, maroquin beige sur ais de bois, grand décor estampé à froid sur les plats composé de multiples encadrements de filets et de roulettes juxtaposées, dos muet souligné de filets à froid, doublure du même maroquin couverte d'un décor estampé à froid similaire à celui des plats, tranches lisses (A. Knetch). 3 000 / 4 000 Belle et rare édition gothique de la Chronica chronicarum abrégée, d'abord parue en français chez François Regnault en 1521 puis en 1532 au format in-folio. Le titre original en latin perdure dans le titre courant. Le titre, en rouge et noir, est orné d'une grande lettrine grotesque à figure humaine, et le dernier feuillet, de la marque de Galliot du Pré. Se développant depuis le premier jour de la Création jusqu’au règne de François Ier, cette Chronique d’une histoire du monde en 5000 ans mêle au récit biblique les généalogies de Troie, de Bretagne, de Rome, des royaumes de France et d’Angleterre, etc. La mise en page associe blocs typographiques, rameaux généalogiques, « rondeaux » frappés des noms de souverains, etc. L'ouvrage est illustré de 105 bois gravés dans le texte, parmi lesquels 5 vues de villes : Troie, Trêves, Londres, Rome et Paris – dont c’est la plus ancienne représentation connue – mais aussi 20 blasons, 12 apôtres et 68 personnages en bustes ou scènes en tondi ou blocs. On y remarque entre autres la Création du Monde en 10 vignettes, le sacrifice d’Abraham, Pharamond et sa tunique ornée de crapauds emblématiques, le baptême de Clovis, Dagobert fondateur de Saint-Denis, Godeffroy de Bouillon, Saint Louis, Artus roy de la grant bretaigne, etc. Très bel exemplaire lavé, encollé et revêtu d'une élégante reliure estampée à froid et doublée inspirée des reliures de l'époque. Le relieur Alfred Knecht était actif à Paris de 1880 à 1908. Quelques feuillets rognés un peu courts. Sans le feuillet blanc *4, comme souvent. Bechtel, C-323 – Brunet, II, 1836 – Moreau, IV, 365 – BM French, p. 374. 5 DU BELLAY (Joachim). Les Œuvres françoises. Revuës & de nouveau augmentées de plusieurs poësies non encores auparavant imprimées. Paris, Frédéric Morel, 1573. In-8, maroquin rouge, grand médaillon central aux petits fers dorés, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). 4 000 / 5 000 Première édition collective sous pagination continue. Les Œuvres de 1569 n'étaient qu'une édition collective factice, réunissant des livrets publiés antérieurement. Ce ne fut qu'en 1573 que Frédéric Morel, l'éditeur attitré de Du Bellay, édita en un volume à pagination suivie ces 695 pièces, y compris la Défense et illustration de la langue française et les traductions de l'Énéide. Les éditions postérieures ont été faites d'après celle-ci. On a ajouté un portrait gravé du poète à la fin des pièces liminaires. Superbe exemplaire relié par Trautz-Bauzonnet. De la bibliothèque du comte de Fresne (1893, n°228), avec ex-libris. Petite perforation marginale p. 451 ; p. 534 rognée trop court avec atteinte à la manchette. Tchemerzine III, 75c – Barbier-Mueller, III, n°42 (datée 1574) – Dumoulin, n°217. 4 5

10 6 DU BELLAY (Martin). Mémoires. Paris, Thomas Brumen, 1582. In-folio, veau fauve, double filet doré, écoinçons à médaillons et gerbes de feuillage doré, médaillon de rameaux doré au centre, dos orné de fleurons azurés, tranches dorées (Reliure de l'époque). 500 / 600 Nouvelle édition de ces mémoires importants pour l'histoire des guerres d'Italie, composés par Martin du Bellay (1495-1559), prince d'Yvetot et lieutenant général en Normandie, et publiés après sa mort par son gendre René du Bellay, baron de La Lande. Ils renferment trois livres et des fragments des Ogdoades de Guillaume du Bellay (1491-1543), seigneur de Langey, frère aîné de Martin. La présente édition, soigneusement imprimée par Pierre Le Voirrier, reproduit l'édition originale de 1569. Exemplaire réglé. Reliure restaurée, dos refait, caissons d'origine réappliqués, petites rousseurs éparses. Renouard, Brumen, 165. 7 FLAVIUS JOSÈPHE. De antiquitate judaica. De bello judaico. Vérone, Pierre Maufer pour Innocente Ziletti, 25 décembre 1480. In-folio, demi-basane maroquinée rouge, dos lisse orné de filets dorés, tranches jaspées (Reliure vers 1800). 3 000 / 4 000 Quatrième édition collective, la première imprimée en Italie. L'édition princeps des Antiquité judaïques et de la Guerre des Juifs a vu le jour à Augsbourg en 1470, suivie de deux autres vers 1475 à Lübeck et aux Pays-Bas méridionaux ; l'édition romaine parue en 1475 ne contenait que la Guerre des Juifs. La traduction latine des œuvres de Flavius Josèphe, qui écrivait en grec, est traditionnellement attribuée à Rufin d'Aquilée. La présente édition, publiée à Vérone par l'humaniste Ludovico Cendrata, contient en outre l'édition princeps du traité Contre Apion, la dernière œuvre de Flavius Josèphe, dans laquelle il défend l’ancienneté du peuple d’Israël, contestée par les historiens grecs, et présente le judaïsme comme une religion et une philosophie classique. Somptueuse impression incunable en lettres rondes, constituant le seul livre imprimé par Pierre Maufer de Maliferis durant son séjour à Vérone. Le typographe français, originaire de Rouen, travailla d'abord à Padoue, entre 1473 et 1480, puis à Venise, entre 1480 et 1486, mais il a également réalisé quelques impressions à Trévise, Modène, Crémone et Bologne jusqu'en 1496. L'exemplaire n'est pas rubriqué. Le feuillet blanc suivant la dédicace manque, comme presque toujours. Mouillures et traces de moisissure dans les marges, quelques rares petites déchirures marginales. Coiffes et charnières un peu frottées, papier des plats renouvelé.

11 8 [FONTAINE (Charles)]. Les Figures du Nouveau Testament. Lyon, Jean de Tournes, 1554. In-8, maroquin rouge, dos orné de caissons à froid, dentelle intérieure, tranches dorées (C. Hardy). 1 000 / 1 200 Édition originale rare, dédiée à Marguerite de France, duchesse de Berry, fille de François Ier. Elle renferme une suite de 95 bois de Bernard Salomon, inspirés des Évangiles, des Actes des apôtres et de l'Apocalypse. Ces gravures sont accompagnées de sizains en vers français par Charles Fontaine (1514-1570?), excepté celles de l'Apocalypse, dont les sizains ne parurent que dans la seconde édition. Le titre est orné de la marque aux deux vipères de Jean de Tournes. Très bel exemplaire. Signature lavée au dernier feuillet. Cartier, n°269 – Gültlingen, IX, 178, n°276 – Delaveau & Hillard, n°1275. 9 FROISSART (Jean). Le Premier [–quart] volume de l'histoire et cronique. Reveu & corrigé sus divers exemplaires, & suyvant les bons auteurs, par Denis Sauvage de Fontenailles en Brie. Lyon, Jean de Tournes, 1559-1561. 4 tomes en 2 volumes in-folio, veau brun, armoiries au centre, dos orné d'un chiffre répété, tranches jaspées (Reliure du XVIIe siècle). 1 000 / 1 200 Première édition donnée par Denis Sauvage, historiographe d'Henri II. Cette version du monument de la chronique historique, rédigé un siècle et demi auparavant par Jean Froissart, et dont les précédentes éditions avaient corrompu le texte, est la meilleure de son époque. L'édition a été imprimée avec grand soin par Jean de Tournes, à Lyon, et décorée de grandes lettrines historiées et d'ornements typographiques variés. Les commentaires de Denis Sauvage ont été imprimés dans les marges en caractères italiques. Chacun des titres est orné de la belle marque aux deux vipères de Jean de Tournes. Exemplaire aux armes et au chiffre de Mathieu Molé (1584-1656), procureur général puis premier président au Parlement de Paris. Avec diplomatie et au risque même de sa vie, il joua un rôle conciliateur entre le Parlement et Anne d'Autriche pendant les troubles de la Fronde et fut à l'origine de la Paix de Rueil en mars 1649. Il fut ensuite garde des Sceaux de 1651 à sa mort. Reliures restaurées, pièces de titre refaites. Mouillure angulaire au début du premier volume. Cartier, n°441 – Adams, F-1066 – OHR, 258 et 895. 8 9

12 10 HEURES À L'USAGE DE PARIS. [Paris, début du XVe siècle]. Manuscrit sur parchemin de I + 166 ff. (168 x 118 mm), f. 86 blanc, calendrier à 17 longues lignes, justification : 105 x 50 mm, texte : 95 x 59 mm, texte à 14 longues lignes en écriture textura. Collation : I12, II2, III4, IV2, V8, VI6, VII8-1, VIII10-1, IX-XIII8, XIV6, XV8-1, XVI6-1, XVIII-XIX8, XX10-2, XXI8, XXII4, XXIII6, XXIV8-1, XXV6+1. In-8, veau fauve sur ais de bois, plats ornés de frises de trèfles et de fleurs de lis estampées à froid (Reliure du début du XVIe siècle). 3 000 / 4 000 Texte ff. 1-12v : Calendrier parisien ff. 13-16v : Passion selon saint Jean (écriture du XVIe siècle) ff. 17-21v : Quiconques voudras oir la messe (écriture du XVIe siècle) ff. 22-27v : Péricope de saint Jean ff. 27v-35v : Obsecro te et O Intemerata ff. 36-85v : Heures de la Vierge à l’usage de Paris ; lacune de l’Annonciation à matines ff. 87-103v : Psaumes de la pénitence ; lacune d’une miniature (David), suivis des litanies avec saint Denis ff. 104-109 : Heures de la Croix ; lacune de la Crucifixion ; heures du Saint-Esprit ff. 109v-158v : Office des morts à usage indéterminé (répons: 1 Qui Lazarum, 2 Credo quod, 3 Domine quando veneris, 4 Heu michi domine, 5 Ne recorderis peccata mea, 6 Libera me domine de viis inferni, 7 Pecantem me cotidie, 8 Memento mei Deus, 9 Libera me domine de morte eterna). ff. 159-166v : Douce Dame ; lacune d’une miniature (Vierge à l’Enfant) ; Doulx Dieu. Décoration Trois miniatures à pleine page f. 106v : Pentecôte sur fond d’or (abîmée) f. 109v : Lecture autour du catafalque avec moines et clercs, fond à damier f. 163v : Christ sur un arc-en-ciel, fond à damier Initiales vignettées et champies, avec des bordures à feuilles d’or, en tête de chaque heure de la Vierge. À rapprocher de Frère Hayton de Coucy, Fleur des histoires de la terre d’Orient, Paris, 1403 (Paris BnF. fr. 12201, cf. Paris 1400. Les arts sous Charles VI, Paris, Musée du Louvre, exposition du 22 mars au 12 juillet 2004, cat. n°65). Rare livre d'heures à l'usage de Paris enluminé au début du xve siècle. Les trois miniatures sont d’un style naïf, que l’on peut vraisemblablement localiser à Paris d’après l’usage des Heures de la Vierge et ses bordures. L’office des morts n’est pas identifié. Provenance : armoiries de Guiot et Chappet dessinées à l'encre brune au verso du premier feuillet. Manuscrit lacunaire avec de petites restaurations de vélin dans les marges de quelques feuillets, miniatures frottées et la première usagée, des feuillets salis, manques importants à la reliure, dos absent, lacunes de peau et de bois sur les plats, traces de colle sur les mors.

13 11 [HEURES]. Hore divine virginis Marie secundum usum Romanum. Paris, Germain Hardouyn, s.d. [vers 1518 (calendrier pour 1518-1532)]. Grand in-8 sur vélin de [84] ff. à 31 lignes, maroquin violet, double encadrement de filets à froid, dos orné de filets à froid, double encadrement intérieur à froid, doublure et gardes de vélin blanc, tranches dorées (Reliure du XIXe siècle). 10 000 / 12 000 Superbe et très rare livre d'heures imprimé en lettres rondes par Germain Hardouyn, le frère de Gilles et de Guillaume. Très riche illustration gravée sur bois, comprenant la grande marque de l'imprimeur sur le titre, l’Homme anatomique encadré de quatre vignettes au verso, 17 grandes figures et 24 vignettes dans le texte. Les grandes figures représentent : saint Jean (6r), l'Arrestation du Christ (8v), l'Annonciation avec en arrière-plan Adam et Ève (12v), une autre interprétation de l'Annonciation à mi-page (13r), la Visitation (18v), la Nativité (23r), l'Annonce aux bergers (25r), l'Adoration des mages (27r), la Présentation au temple (28v), la fuite en Égypte (30r), le Couronnement de la Vierge (32v), Bethsabée au bain (42r), la résurrection de Lazare (49r), la Crucifixion (61v), la Pentecôte (63v) et une troisième interprétation de l'Annonciation (65r). La majorité des vignettes sont des portraits de saints et de saintes, réunis dans les Suffrages. Précieux exemplaire imprimé sur peau de vélin, réglé et enluminé à l'époque. Toutes les figures, grandes comme petites, ont été miniaturées, avec rehauts d’or et de blanc ; les grandes sont agrémentées d'encadrements architecturaux manuscrits à fond d'or ; les initiales du texte sont rehaussées d'or sur fond rouge, bleu ou bicolore. Chaque page est placée dans un double filet d’encadrement doré. La marge extérieure de quatre feuillets est ornée de portraits en médaillon miniaturés dans un encadrement bleu et or : un vieillard barbu coiffé d’un turban à la fin du calendrier (5v), le Christ à la fin des Heures de la Vierge (41v), un soldat casqué et cuirassé à la fin des Psaumes pénitentiaux (48v) et un Romain portant une couronne de lauriers au début des Heures de la Croix (62r). Brunet souligne la rareté des livres d'heures imprimés par les Hardouyn lorsqu'ils sont ornés d'enluminures : « Il se trouve des exemplaires assez précieux à cause des peintures et des lettres ornées qui les décorent. Il paraît que ces lettres en or et en couleur sont l'ouvrage de Germain Hardouyn. » Petites restaurations de parchemin en marge de quelques feuillets, dont une en pied de la figure de la Nativité ; certaines enluminures sont un peu frottées et présentent des marques d'usage ou de légères bavures ; des feuillets légèrement gondolés dans la seconde moitié du volume, petites salissures au titre ; un feuillet de vélin blanc inséré entre les ff. 2 et 3 ; dos légèrement passé. Signature ancienne en marge du f. 82. Bohatta, n°1027 – Lacombe, n°290 – Brunet, Heures, n°251 – Van Praet, n°135.

14 12 LEMAIRE DE BELGES (Jean). Le Promptuaire des conciles de l'Eglise catholique avec les scismes et la difference d'iceulx. Traicte singulier et exquiz imprime nouvellement. Lyon, Romain Morin, 1533. Petit in-8, maroquin rouge, large frise de rinceaux à froid sertie d'un triple encadrement de filets avec petits fleurons aldins aux angles, dos orné de fleurons à froid, dentelle intérieure dorée, tranches dorées (Chambolle-Duru). 2 000 / 3 000 Très jolie et rare édition lyonnaise, publiée par Romain Morin en 1532 et remise en vente l'année suivante sous un titre rajeuni. L'ouvrage, imprimé en petites lettres rondes, a le titre tiré en rouge et noir dans un encadrement xylographique de motifs floraux, avec un bois au centre montrant l’auteur présentant son livre à un prélat (bois qui fut utilisé par Romain Morin pour son édition des Mots dorez de Sénèque parue en 1530). L'illustration comprend 31 bois dans le texte (19 répétés) représentant des papes, rois et empereurs, ainsi que des scènes tirées de l'Énéide. Un des tout premiers ouvrages de propagande politique. Dans cet ouvrage virulent et polémique, écrit sur un ton prophétique, Jean Lemaire de Belges (1473-1515) fait acte de propagande pour le roi de France Louis XII dans sa lutte visant à la déposition du pape Jules II. Il réserve à l'église romaine les actes de divisions, les schismes et aux princes régnants les actes d'unification, les conciles. À ce traité, Lemaire de Belges a joint deux pièces destinées à piquer la curiosité des lecteurs : L’Histoire du prince Syach Ysmail, dict Sophy, soit du Chah de Perse, et L’Occasion et matière du saufconduit donné par le Souldan. Superbe exemplaire parfaitement établi par Chambolle-Duru. Baudrier, V, 375 – Rothschild, II, n°482 – Tchemerzine, IV, 117.

15 13 OSORIO (Jerónimo). Histoire de Portugal, contenant les entreprises, navigations et gestes memorables des Portugallois, tant en la conqueste des Indes orientales par eux descouvertes, qu’ès guerres d’Afrique & autres exploits, depuis l’an mil quatre cens nonante six, sous Emmanuel I., Jean III. et Sebastian I. du nom. – Paris, Abel l’Angelier, 1587. 2 volumes in-8, veau blond, dos orné, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle). 1 500 / 2 000 Seconde édition de la traduction française de l'humaniste Simon Goulard (1543-1628), partagée entre plusieurs libraires parisiens. Cette histoire du Portugal de 1496 à 1578 a paru pour la première fois en 1581 sous le titre De rebus Emmanuelis regis Lusitaniæ. On y trouve de précieux renseignements sur les découvertes des navigateurs Cabral, Gaspar de Lemos, Magellan, Cortereal, etc. Les douze premiers livres traitent du règne du roi Manuel et sont dus au théologien portugais Jerónimo Osório de Fonseca (1506-1580), appelé le « Cicéron portugais » tant pour son style, que pour le choix de ses sujets. Les huit autres livres traitent du règne de Jean III et sont dus entre autres à Fernand Lopes de Castanheda, dont on trouve l’Histoire des Indes de Portugal – qui avait été publiée en français en 1553 et dont l’originale portugaise avait paru en 1551. Bel exemplaire bien relié au xviiie siècle. Reliures habilement restaurées. Brunet, IV, 249 – Adams, O-384 – Borba de Moraes, 637. 14 PARADIN (Claude). Quadrins historiques de la Bible. Revuz et augmentez d’un grand nombre de figures. Lyon, Jean de Tournes, 1560. – FONTAINE (Claude). Figures du Nouveau Testament. Ibid., 1579. 2 ouvrages en un volume in-8, maroquin rouge, double filet doré, grand médaillon azuré d'arabesques au centre, dos orné de petits fleurons azurés, dentelle intérieure, tranches dorées (Capé). 1 200 / 1 500 « Un pur chef d’œuvre de l’école lyonnaise » (Brun). Nouvelle édition des Quadrins historiques de Claude Paradin, illustrée d’un joli titre dans un décor d’arabesques et de 231 gravures sur bois à mi-page, dues au graveur lyonnais Bernard Salomon. Jean de Tournes en avait fait paraître la première édition en 1553. Elle est reliée, comme souvent, avec les Figures du Nouveau Testament de Claude Fontaine, illustrées d'une suite de 96 gravures sur bois à mi-page, également de Bernard Salomon. La première édition est de 1554. Superbe exemplaire très finement relié par Capé. De la bibliothèque Ambroise Firmin-Didot (1882, n°420), avec ex-libris. Paradin : Cartier, n°452 – Fairfax Murray, n°615 – Adams, P-293 – Fontaine : Cartier, n°593 – Mortimer, n°95 – Adams, F-706. 13 14

16 15 SCHÖNER (Johann). Opera mathematica. Nuremberg, Johann vom Berg & Ulrich Neuber, 1551. 3 parties en un volume in-folio, basane fauve, roulette à froid sertie de filets en encadrement, fleurons aux angles, médaillon circulaire à froid au centre, dos à nerfs enduit anciennement de peinture grise portant le titre et une cote manuscrites à l'encre brune, tranches lisses, traces d'attaches (Reliure de l'époque). 8 000 / 10 000 Première édition collective des œuvres astronomiques et cosmographiques de l'humaniste allemand Johann Schöner, publiée peu après sa mort par son fils Andreas et préfacée par Philippe Mélanchthon. L'ouvrage est orné d'un beau titre en rouge et noir dans un cartouche ornemental et d'un portrait de l'auteur à mi-page à la fin des pièces liminaires. Il comprend quatre gravures à pleine page de globes terrestre et célestes et de nombreuses illustrations et diagrammes dans le texte, le tout gravé sur bois. Dans le second livre, la section Cœlestis globi compositio livre un important catalogue d'étoiles tiré du De revolutionibus de Copernic, paru en 1543, mais dont Schöner a calculé les positions pour l'année 1550. Johann Schöner (1477-1547) est, par ailleurs, l'auteur du premier globe terrestre nommant le continent américain. Abondantes annotations manuscrites anciennes à l'encre et quelques annotations modernes au crayon. De la bibliothèque du monastère de Teplitz, en Bohème, avec inscription manuscrite sur le titre, biffée et complétée de la mention Author prohibitus ex Conc. Trid. [auteur prohibé par le Concile de Trente]. Les onze volvelles sont incomplètes de leurs parties mobiles. Marge inférieure du titre refaite. Coiffes et coins usagés. Les feuillets blancs [29]4 et 2α4 ont été conservés mais le feuillet blanc final manque. Zinner, 2033 – Houzeau & Lancaster, 2388.

17 16 SEYSSEL (Claude de). La Grand monarchie de France. Paris, Denys Janot, 1541. 2 parties en un volume in-8, veau brun, filets à froid en encadrement, dos muet, tranches rouges (Reliure ancienne). 1 000 / 1 200 Seconde édition, la première réunissant l'histoire de la monarchie française et la loi salique. Elle fait suite à l'édition originale de 1519, qui n’était pas illustrée. Celle-ci est ornée d'un bel encadrement de titre et de 7 vignettes dans le texte gravés sur bois. Au verso du dernier feuillet figure la marque de l’imprimeur Denys Janot. La seconde partie de l'édition, sous pagination continue mais avec une page de titre particulière à la date de 1540, renferme La Loy Salicque, première loy des Françoys. Le colophon est daté du dernier jour de décembre, sans année (probablement 1540). Dédié à François Ier, à qui l’ouvrage devait servir de manuel, il s’agit d’une biographie du roi Louis XII qui insiste sur les efforts entrepris par ce monarque pour lutter contre les Vénitiens et se développe ensuite en une charte de gouvernement traitant des divers domaines de l’exercice de la royauté. Reliure restaurée. Mortimer, n°495 – Adams, S-1034 – Rawles, II, n°160.

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19 17 BALZAC (Jean-Louis Guez de). Aristippe, ou de la Cour. Paris, Augustin Courbé, 1658. In-4, maroquin rouge, décor à la Du Seuil, dos orné à la grotesque, roulette sur les coupes, tranches dorées (Reliure de l'époque). 800 / 1 000 Édition originale, ornée d'un superbe frontispice allégorique gravé en taille-douce par Grégoire Huret. Ce traité posthume de Guez de Balzac aborde les mœurs de la cour et la manière de concilier le devoir avec la politique, en peignant, en sept discours fictifs, les portraits satiriques de conseillers incompétents. Très bel exemplaire en maroquin rouge à la Du Seuil, condition rare et désirable. Ex-libris aux initiales JD dorées sur cuir vert. Minimes restaurations aux coins, discrètes éraflures sur les charnières. 18 [BENSERADE (Isaac de)]. Labyrinte de Versailles. Paris, Imprimerie royale, 1679. Grand in-8, maroquin rouge, riche bordure composée de la dentelle du Louvre sertie de filets et de fines roulettes dorés, armoiries au centre, dos orné du chiffre royal répété, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure de l'époque). 2 000 / 3 000 Seconde édition de ce bel ouvrage consacré aux fontaines du labyrinthe de Versailles, réimprimée sur l'édition originale parue deux ans plus tôt dans la collection du Cabinet du Roi. Cette partie du parc royal, aménagé à partir de 1668 par André Le Nôtre sur une idée de Charles Perrault, s'inspirait des fables d'Ésope. Le labyrinthe fut détruit en 1775, lors de la replantation des jardins. L'illustration contient un plan du labyrinthe et 40 belles figures à pleine page, gravées en taille-douce d'après des dessins de Charles Le Brun, et signées pour la plupart de Sébastien Leclerc. Chaque fontaine est accompagnée d'un quatrain d'Isaac de Benserade, poète de la cour, compositeur de ballets et auteur dramatique. Le texte explicatif en prose est de Charles Perrault. Prestigieux exemplaire en maroquin rouge aux armes de Louis XIV, orné autour des plats de la dentelle dite du Louvre, caractéristique des reliures exécutées pour l'Imprimerie royale. Ex-libris en grec au bas du titre, au pochoir : Loukas Gian[...]inos (une lettre illisible). L'illustration de la cinquième fable (p. 11) a été répétée par erreur à la place de celle de la sixième fable (p. 13), qui manque de ce fait. Quatre épreuves sont contrecollées (pp. 25, 27, 47 et 77) et le plan du labyrinthe est légèrement plus court de marge. Léger manque à la coiffe supérieure, quelques petites marques d'usure, feuillet de titre lavé. Tchermezine, V, 165 – Brunet, III, 723 – Ganay, 29. Livres du XVIIe siècle 27 17 18

20 19 [BIBLE]. La Genèse [– L'Apocalypse de S. Jean], traduite en françois, avec l'explication du sens littéral et du sens spirituel... par le Sr Le Maistre de Sacy. Dernière édition. Bruxelles, Eugène Henry Fricx, 1699-1703. 30 parties en 45 volumes in-12, maroquin lavallière janséniste, pièces de titre noires, tomaison dorée en queue, dentelle intérieure, doublure et gardes de papier doré d’Augsbourg, tranches dorées sur marbrure (Reliure de l'époque). 3 000 / 4 000 Exceptionnelle réunion de tous les livres de la Bible de Port-Royal édités séparément par Eugène Henry Fricx, à Bruxelles, entre 1699 et 1703. Exemplaire réglé. Précieux exemplaire dont les 45 volumes ont été reliés uniformément en maroquin lavallière. Le papier à motifs dorés recouvrant les gardes sont signés de Jacob Enderlin, dominotier d'Augsbourg actif vers 1681-1710. Ensemble en excellent état de conservation, malgré de minimes restaurations aux reliures ; petites mouillures sans gravité à quelques feuillets. 20 BOSSUET (Jacques-Bénigne). Exposition de la doctrine de l'Église catholique sur les matières de controverse. Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1671. In-12, maroquin bleu, riche composition de compartiments aux filets et petits fers dorés sur les plats, dos orné aux petits fers dorés, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure anglaise du début du XXe siècle). 600 / 800 Première édition mise dans le commerce, dite « du centurion ». « Cette même année 1671, Bossuet avait fait tirer quelques exemplaires en épreuves de son ouvrage et les avait envoyés à différents prélats pour qu'ils lui fissent leurs observations avant de publier l'édition définitive. Quelques-uns ne furent pas exacts à rendre le livre soumis à leur examen, et c'est grâce à cette négligence que l'on est redevable des 3 ou 4 exemplaires connus, dit Brunet, de cette édition préparatoire que l'on a appelée l'édition des amis. » (Rochebilière). Exemplaire de première émission, avant les modifications des pp. 87, 146 et 185 signalées par Rochebilière. Très jolie reliure anglaise du début du xxe siècle. Ex-libris manuscrit biffé sur la page de titre : Bibliothecæ S. Bernardi ad Thermas Diocletianas (San Bernardo alle Terme à Rome). Légères rousseurs éparses. Rochebilière, n°236.

21 21 [CHESNEAU (Augustin)]. Emblemes sacrez sur le tres-saint et tres-adorable sacrement de l'Eucharistie. Paris, Florentin Lambert, 1667. In-8, maroquin brun, double filet doré, armoiries au centre, dos orné du chiffre VM répété, dentelle intérieure, doublure et gardes de moire rouge, doubles gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure (Belz-Niédrée). 1 500 / 2 000 Première édition française de ce beau livre d'emblèmes illustré de 101 mystérieuses figures gravées à l'eau-forte par Albert Flamen, accompagnées de devises en latin et en français. Ce recueil de poèmes religieux composé par le P. Augustin Chesneau (1615-1693), religieux augustin de la communauté de Bourges, a d'abord été publié en latin, en 1657, sous le titre Orpheus eucharisticus. La traduction française est l'œuvre du P. Augustin Lubin (1624-1695), religieux du même ordre. Somptueux exemplaire aux armes et chiffre de Victor Masséna (1836-1910), duc de Rivoli et prince d'Essling. Petit-fils du maréchal napoléonien, cet ardent collectionneur et bibliographe fut député des Alpes-Maritimes sous le Second Empire. C'est lui qui fit construire la magnifique villa sur la Promenade des Anglais, à Nice, qui abrite aujourd'hui le Musée Masséna Des bibliothèques Roger Paultre (1993, n°65) et Claude Lebédel (2007, I, n°118). Landwehr, n°225 – Praz, 304 – Brunet, I, 1835 – Adams-Rawles-Saunders, F. 182. 22 [CHOISY (François-Timoléon de)]. La Vie de Salomon. Paris, Claude Barbin, 1687. In-8, maroquin rouge, triple filet doré, armoiries au centre, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure de l'époque). 800 / 1 000 Édition originale. Exemplaire en maroquin rouge aux armes d'Élisabeth-Charlotte de Bavière (1652-1722), duchesse d’Orléans par son mariage avec Philippe d'Orléans, frère cadet de Louis XIV. Un mors restauré. 21 22

22 23 DU LORENS (Jacques). Les Satyres. Paris, Jacques Villery, 1624. Petit in-8, veau raciné, dentelle dorée, dos lisse orné, roulette sur les coupes, tranches marbrées (Reliure vers 1800). 2 000 / 3 000 Édition originale d'une grande rareté, recueillant onze satires dans le premier livre et quatorze dans le second. Les éditions parisiennes des Satyres de 1633 et de 1646 diffèrent complètement du recueil de 1624, comme l'a écrit Brunet à la suite du marquis de Gaillon : « elles ont été tellement retouchées et remaniées dans la seconde, et ensuite dans la troisième édition, que ce sont, pour ainsi dire, des ouvrages nouveaux. » Précurseur de Boileau, Jacques Du Lorens (1580-1655) fut avocat au Parlement de Paris, puis de Chartres, mais sa verve satirique lui suscita des inimitiés qui le forcèrent à quitter cette ville en 1613 pour Châteauneuf-en-Thymerais, où il occupa la charge de bailli puis de lieutenant-général. Lié à Rotrou, il est l’auteur d’une cinquantaine de satires en vers libres, mais aussi d’œuvres juridiques et d’un Discours à Monseigneur le duc de Nevers sur son joyeux retour d’Italie (1613). On a relié en fin de volume : MALHERBE (François de). Pour le Roy allant chastier la rebellion des Rochelois, & chasser les Anglois, qui en leur faveur estoient descendus en l'Isle de Ré. S.l.n.d. [vers 1628]. Très rare édition de cette ode de Malherbe, suivie d'une longue adresse au roi Louis XIII et de son sonnet Sur la mort du fils de l'autheur. Tchemerzine décrit l'édition lyonnaise de 1628, mais signale deux autres éditions sans lieu ni date : celle-ci en 20 pp. et une autre en 18 pp., toutes deux probablement parisiennes. Précieux exemplaire dans une jolie reliure due à Courtival, comme en atteste une note manuscrite ancienne sur une garde : « Courtival est le relieur estimé de ce livre rare ». Il provient des collections de deux des plus grands bibliophiles du xviiie siècle : Denis Guyon de Sardière (1759, n°620), avec sa signature, et Louis-César de La Baume Le Blanc, duc de La Vallière (1767, I, n°2874), qui avait acquis en bloc la bibliothèque de Guyon de Sardière. Il a ensuite appartenu au célèbre astronome et explorateur Charles-Marie de La Condamine (1701-1774), avec cachet ex-libris (il ne figure pas dans le catalogue de sa bibliothèque, dispersée en mai 1774) ; puis au marquis de Gaillon, auteur d'importantes découvertes bibliographiques sur les satires de Du Lorens, avec ex-libris. Il a ensuite figuré dans un catalogue de la librairie Claudin (1899, n°19853). Exemplaire un peu court de marges, mais sans atteinte au texte ; petites rousseurs éparses ; réparation marginale à un feuillet de la pièce de Malherbe (pp. 13-14) ; menus frottements à la reliure. Du Lorens : Tchemerzine, III, 113 b – Brunet, II, 875 – Isidore de Gaillon, « Les Satires de Du Lorens », Bulletin du bibliophile, 1861, pp. 413-425 – Denis Lopez, « Jacques Du Lorens, satirique français (1580-1655) », Littératures classiques, 1995/24, pp. 99-126 – Malherbe : Tchemerzine, IV, 337 b.

23 24 GALLONIO (Antonio). De ss. martyrum cruciatibus. Paris, s.n. [Cramoisy], 1659. In-4, vélin rigide à recouvrements, dos lisse muet, tranches mouchetées (Reliure de l'époque). 1 200 / 1 500 Première édition parisienne de ce livre rare et curieux sur les supplices infligés aux martyrs chrétiens. Elle est ornée d'un titre-frontispice gravé spécialement pour cette édition, surmonté des armes de Nicolas Fouquet, à qui elle est dédiée. L'illustration comprend 44 planches gravées sur cuivre par l'artiste florentin Antonio Tempesta (1555-1630), représentations terrifiantes des tortures infligées aux chrétiens, crucifiés, écartelés sur des roues, suspendus avec des poids aux pieds ou autour du cou, battus, brûlés ou cuits vifs, énucléés, etc. La première édition de l'ouvrage avait été publiée à Rome en 1591, en italien, sous le titre de Trattato de gli instrumenti di martirio. Elle fut suivie d'une première édition latine, parue dans la même ville en 1594 ; les cuivres passèrent ensuite à Cologne, où ils furent réédités en 1602, avant d'être employés dans la présente édition. Bel exemplaire en vélin de l'époque. Salissures et pâles mouillures en marge de quelques feuillets. 25 HARDOUIN DE PÉRÉFIXE (Paul). Histoire du Roy Henry le Grand. Reveuë, corrigée et augmentée par l'auteur. Amsterdam, Daniel Elzevier, 1664. Petit in-12, maroquin havane, triple filet doré, armoiries au centre, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Allô). 400 / 500 Édition elzévirienne « la plus ample et la plus estimée de ce texte » (Brunet), augmentée d'un Recueil de quelques belles actions et paroles mémorables du Roy Henry le Grand et d'un poème de l'abbé Jacques Cassagnes. Né à Beaumont près de Châtellerault, Hardouin de Péréfixe (1606-1671) fit ses études à Poitiers puis à Paris où il fut reçu docteur en Sorbonne. Protégé de Richelieu, il fut nommé précepteur du Dauphin, futur Louis XIV, dont il devint plus tard le confesseur. C'est pour Louis XIV qu'il composa cette histoire d'Henri IV, qui fut traduite dans de nombreuses langues. Il fut nommé archevêque de Paris et membre de l'Académie française. Très bel exemplaire finement relié aux armes d'Henri IV par Charles Allô. Willems, n°1346 – Rahir, n°1394. 26 ISAÏE, traduit en françois. Paris, Guillaume Desprez, 1686. In-8, maroquin rouge, pièces d'armes couronnées aux angles, dos orné des mêmes pièces d'armes, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure de l'époque). 400 / 500 Nouvelle édition de la traduction et du commentaire de Lemaistre de Sacy, accompagnés du texte latin de la Vulgate. Exemplaire réglé. Élégante reliure en maroquin rouge aux hermines héraldiques de Charles de Rohan, prince de Soubise (1715-1787). Coiffes et coins restaurés, légères rousseurs éparses. Delaveau & Hillard, n°1797 – OHR, 2034/6 (petit fer).

24 27 KEPLER (Johannes). De cometis libelli tres. Augsbourg, Andreas Aperger pour Sebastian Mylius, 1619. In-4, vélin souple, dos lisse muet, tranches mouchetées (Reliure pastiche). 6 000 / 8 000 Première édition collective en grande partie originale de ces trois traités de Kepler sur les comètes, considérées du point de vue astronomique, physique et astrologique, d’après les travaux menés par l’astronome sur les grandes comètes de 1607 (dite de Halley) et de 1618. Les trois parties de l’ouvrage sont réunies sous pagination continue, mais la deuxième et la troisième ont chacune une page de titre propre. L’ouvrage est illustré de quelques figures dans le texte gravées sur bois et de cinq planches hors texte repliées, dont deux comportent des figures gravées et trois des tableaux typographiques. L’astronome Johannes Kepler (1571-1630), qui avait été l’assistant de Tycho Brahe, adapta la théorie copernicienne aux observations en suggérant que les planètes avaient des orbites non circulaires mais elliptiques autour du Soleil, et calculé la vitesse de leur mouvement. Dans cet ouvrage, il cherche à dépasser le cadre théorique aristotélicien qui faisait des comètes non des corps célestes mais des phénomènes météorologiques. Kepler tient les comètes pour des corps célestes sphériques et transparents reflétant la lumière du Soleil, contre Galilée, qui leur conférait une origine terrestre. Le premier traité (I. astronomicus) expose les théorèmes du mouvement et de la trajectoire des comètes, avec un diagramme dépliant représentant la comète de Halley ; le deuxième (II. physicus) se concentre sur leur nature physique, leur formation et la composition de leur queue ; le troisième traité (III. astrologicus), initialement publié en allemand mais augmenté dans cette édition, évoque l’interprétation astrologique et l’influence sur l’histoire humaine du passage des comètes de 1607 et de 1608. Exemplaire bien conservé dans une excellente reliure pastiche en vélin de réemploi. Feuillet de titre doublé (le verso est blanc) ; légères rousseurs éparses. Caspar, n°60 – Zinner, n°4739 – Honeyman, n°1798. 28 [LA CAILLE (Jean de)]. Histoire de l'imprimerie et de la librairie, où l'on voit son origine et son progrès, jusqu'en 1689. Paris, Jean de La Caille, 1689. In-4, veau granité, triple filet doré, chiffres couronnés aux angles, armoiries au centre, dos orné d'un semé du même chiffre, roulette sur les coupes, tranches rouges (Reliure de l'époque). 1 500 / 2 000 Édition originale de la première histoire de l'édition française, nourrie de sources aujourd'hui perdues. Elle est ornée de quatre en-têtes gravés par Vermeulen d'après Sevin, un fleuron de titre, deux culs-de-lampe et trois lettrines en taille-douce. L'ouvrage de l’imprimeur-libraire Jean de la Caille (1645-1723) se divise en deux livres : le premier est consacré à l'origine et au progrès de l’imprimerie en Europe durant l’ère incunable, de 1450 à 1500 ; le second, à l’histoire de l’imprimerie et de la librairie parisiennes de ses origines, en 1469, jusqu'à 1689. Cette dernière partie, la plus importante, contient une liste des imprimeurs et libraires reçus dans la capitale depuis le syndicat de Sébastien Huré, en 1644, jusqu’à celui de Jean-Baptiste Coignard, en 1689, suivie de copieux index. Exemplaire de premier tirage, sans les cartons et additions détaillés par Brunet. Très bel exemplaire relié pour Charles de Saint-Maure, duc de Montausier, aux armes et au chiffre qu'il partageait avec sa défunte épouse, « l'incomparable Julie ». Manque infime sur un nerf, tache sans gravité au second plat, quelques feuillets jaunis. Brunet, III, 724 – Bigmore & Wyman, 98 – OHR, 451.

25 29 [LA FAYETTE (Marie-Madeleine de)]. La Princesse de Monpensier. Paris, Charles de Sercy, 1662. Petit in-8, maroquin rouge janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées (M. Godillot). 1 500 / 2 000 Édition originale rare et recherchée du premier ouvrage de Madame de La Fayette, publié sans nom d'auteur comme toute son œuvre romanesque. L'édition a été partagée entre les libraires Augustin Courbé, Thomas Jolly, Louis Billaine et Charles de Sercy. Amie de La Fontaine, de La Rochefoucauld et de Segrais, familière de l'hôtel de Rambouillet, la comtesse de La Fayette (16341693) fut assistée par Ménage dans la composition de cette nouvelle historique peignant les ravages de l'amour sur l'existence d'une femme. La Princesse de Montpensier a été adaptée au cinéma en 2010 par Bernard Tavernier. Très bel exemplaire, grand de marges (142 x 90 mm). De la bibliothèque Albert Natural (2009, n°60), avec ex-libris. Tchemerzine, III, 831 (vignette de titre différente) – Le Petit, 346 – Lever, 354 – Brunet, III, 742 – Diesbach-Soultrait, n°124. 30 LA FONTAINE (Jean de). Poëme du Quinquina, et autres ouvrages en vers. Paris, Denis Thierry et Claude Barbin, 1682. In-12, maroquin rouge, triple filet doré, grand fleuron central doré aux petits fers, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (David). 800 / 1 000 Édition originale. Le Poëme du Quinquina célèbre la guérison de Colbert grâce à l’écorce de cette plante – guérison qui fut de courte durée, puisqu’il mourut l’année suivante ; le 2 mai 1684, La Fontaine lui succédait au fauteuil 24 de l’Académie française. Le recueil contient en outre deux contes, La Matrone d’Ephèse et Belphégor, et deux opéras, Galatée et Daphné, qui paraissent aussi pour la première fois. Exemplaire de second tirage avec les cartons des pp. 22 et 26 ; sans l'ultime feuillet blanc. Très bel exemplaire offert par Paul Mariéton à la princesse Hélène de Caraman-Chimay, la sœur d'Anna de Noailles, avec ex-dono autographe daté du 31 décembre 1900 sur une garde. Rochambeau, p. 610, n°12 – Tchemerzine, III, 887. 29 30

26 31 LOUIS XI. Le Rozier des guerres. Paris, Nicolas Buon, 1616. 2 parties en un volume petit in-8, veau jaspé, dos orné, armoiries en pied, dentelle intérieure, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle). 300 / 400 Édition rare, préparée par Jean d'Espagnet (1564-1637), le célèbre magistrat et alchimiste bordelais, qui l'a fait suivre d'une œuvre personnelle sur le même sujet : L'Institution du jeune prince. Le Rosier des guerres est un traité historique, politique et éthique que Louis XI fit rédiger par son médecin Pierre Choinet vers 1482 pour l'éducation du dauphin, le futur Charles VIII. Il était traditionnellement attribué au roi Louis XI lui-même. Exemplaire aux armes de la famille de Voyer d'Argenson frappées au dos du volume. Nombreux soulignés anciens dans le texte. Des bibliothèques Achille Perreau (1945, II, n°60) et Jacques Vieillard (1929, n°147), avec ex-libris. Discrètes restaurations à la reliure. Quelques petits trous de ver. OHR, 1721/4 (variante). 32 MAGINI (Giovanni Antonio). Tabulæ primi mobilis, quas directionum vulgo dicunt. Venise, Damiano Zenario, 1604. 2 parties en un volume in-folio, vélin souple, dos lisse, titre manuscrit sur la tranche inférieure (Reliure de l'époque). 1 500 / 2 000 Édition originale extrêmement rare. Le texte est illustré de schémas et diagrammes gravés sur bois. La seconde partie de l'ouvrage regroupe les tables astronomiques, qui occupent 203 ff. Une belle marque gravée à la salamandre orne le titre, imprimé en rouge et noir, et le dernier feuillet. L'ouvrage a été réédité sous le titre de Primum mobile à Bologne en 1609 puis en 1619, et à Francfort en 1613. Mathématicien, cartographe, astronome et astrologue padouan, Giovanni Antonio Magini (1555-1617) occupait depuis 1588 la chaire de mathématiques de l'université de Bologne. Demeuré fidèle à la cosmographie géocentrique, il n'adopta pas le système héliocentrique de Copernic mais entretint une fructueuse correspondance avec Tycho Brahe et Johann Kepler (plusieurs lettres de Tycho Brahe sont reproduites dans cet ouvrage, aux ff. 73-88). Il fut également un fervent défenseur de l'astrologie, dont il prôna l'usage en 1607 dans De astrologica ratione, et réalisa des horoscopes fondés sur ses connaissances astronomiques qui eurent en leur temps beaucoup de succès. Exemplaire très pur en vélin ancien. De la bibliothèque du monastère de Cimiez, à Nice, avec ex-libris manuscrit du XVIIe siècle sur le titre. Fine mouillure avec légères atteintes au papier et petits travaux de ver sans gravité dans les marges des derniers feuillets. Lalande, 141 – Riccardi, I/ii, 67, n°10 – Houzeau & Lancaster, n°2753.

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