ALDE. Voyages & Histoire naturelle

jeudi 6 novembre 2025 ALDE

Livres anciens du XVe au XIXe siècle Voyages & Histoire naturelle

Conditions de vente consultables sur www.alde.fr Honoraires de vente : 25% TTC Exposition à la Librairie Giraud-Badin à partir du lundi 27 octobre 2025 de 9h à 13h et de 14h à 18h Expert Jean Lequoy Librairie Giraud-Badin 22, rue Guynemer – 75006 Paris Tél. : 01 45 48 30 58 – contact@giraud-badin.com 187 En couverture le lot n°172. Jean-François Galaup de LA PÉROUSE. Voyage autour du monde (...). Paris, Imprimerie de la République, 1797. Vente en direct sur ALDE LIVE Sommaire Première partie Livres des XVe et XVIe siècles nos 1 à 58 Livres du XVIIe siècle nos 59 à 89 Livres du XVIIIe siècle nos 90 à 156 Voyages & Histoire naturelle nos 157 à 187 Livres du XIXe siècle nos 188 à 240 Ensemble d’ouvrages nos 241 à 259 Seconde partie Descriptions sur www.alde.fr uniquement Livres anciens nos 260 à 305 Livres du XIXe siècle nos 306 à 348

Librairie Giraud-Badin 22, rue Guynemer – 75006 Paris Tél. 01 45 48 30 58 Maison de ventes spécialisée Livres - Autographes - Monnaies Vente aux enchères publiques jeudi 6 novembre 2025 à 14h Commissaire-Priseur Jérôme Delcamp ALDE Belgique Philippe Beneut Boulevard Brand Withlock, 149 1200 Woluwe-Saint-Lambert contact@alde.be - www.alde.be Tél. +32 (0) 479 50 99 50 ALDE Maison de ventes aux enchères 1, rue de Fleurus 75006 Paris Tél. 01 45 49 09 24 contact@alde.fr - www.alde.fr Agrément 2006-583 ALDE Livres anciens du XVe au XIXe siècle Voyages & Histoire naturelle

5 1 ALAMANNI (Luigi). Opere toscane. Venise, Peter Schoeffer pour les héritiers de Lucantonio Giunta, 1542. 2 tomes en un volume in-8, vélin souple à recouvrements, traces d’attaches (Reliure de l’époque). 500 / 600 Deuxième et meilleure édition. La première, publiée en 1532 chez le même éditeur, ne contenait qu’un seul volume. Elle a été élégamment imprimée en italiques par Peter Schoeffer, le second fils de l’associé de Gutenberg, pour les Giunta de Venise, dont la marque typographique orne les titres et le verso du dernier feuillet. Le poète florentin Luigi Alamanni (1495-1556) est considéré comme l’introducteur de l’épigramme dans la poésie italienne. Au XVIe siècle, il fut un des plus parfaits exemples du rayonnement de la culture italienne en Europe, étant fort admiré notamment des poètes de la Pléiade. Pâle mouillure angulaire. Camerini, n°465 – BM STC, Italian, p. 12 – Gamba, 15. 2 AMBROISE (Saint). Expositio in evangelium sancti Lucæ. Augsbourg, Anton Sorg, 1476. In-folio, maroquin brun sur ais de bois d’origine, dos à quatre nerfs, tranches bleues (Reliure moderne). 5 000 / 6 000 Édition princeps très rare et seule édition incunable du commentaire de l’évangile de Luc par saint Ambroise (339-397), évêque de Milan, l’un des quatre pères de l’Église d’Occident. Anton Sorg (1430?-1493), actif à Augsbourg de 1475 à sa mort, a d’abord travaillé pour l’imprimerie de l’abbaye bénédictine Saint-Ulrich-et-Sainte-Afre. Il était propriétaire d’un moulin à papier et exerça aussi comme enlumineur. Exemplaire restauré par Wood of London ; les ais de bois de la reliure originelle ont été conservés (recouverts de maroquin brun), ainsi que deux anciens feuillets de garde blancs. Cote manuscrite de la bibliothèque royale de Bavière à Munich : Inc. typ. N°1951 (annulée pour double). Livres des XVe et XVIe siècles Des bibliothèques Richard G. S. King (1871-1958), doyen du diocèse de Derry en Irlande, avec ex-libris ; Estelle Doheny (1987, I, n°43), avec ex-libris ; et Ned J. Nakles (2000, n°48). Quelques mouillures marginales, taches et salissures, déchirure réparée au premier feuillet, petits trous causant la perte de quelques lettres aux ff. 13/4 et 16/2, quelques feuillets renforcés dans la marge intérieure. ISTC ia00554000 – H 900* – Goff A554 – CIBN A-293 – BMC II 344 – GW 1602. 1

6 3 APULÉE. Apuleius cum commento Beroaldi & figuris noviter additis. Venise, Filippo Pinzi, 1510. In-folio, vélin rigide à recouvrements, dos lisse muet, tranches bleues (Reliure du XIXe siècle). 1 500 / 2 000 Importante édition illustrée de L’Âne d’or accompagnée du célèbre commentaire de Filippo Beroaldo (1453-1505). Elle est imprimée en caractères romains avec le commentaire autour du texte et 37 vignettes gravées sur bois de facture assez naïve. Composé au début du IIe siècle par Apulée (125-170), citoyen romain d’origine berbère, Les Métamorphoses ou L’Âne d’or est un des rares romans latins qui nous soient parvenus dans leur intégralité. L’ouvrage, divisé en onze livres, « relate les aventures à rebondissements d’un jeune homme qui, trop curieux des mystères de la magie, se retrouve métamorphosé en âne, compagnon d’infortune d’une bande de brigands. Le récit renferme la fable mythologique des amours de Psyché et Cupidon, dont c’est la plus ancienne occurrence écrite » (BnF). Quelques feuillets uniformément roussis, rousseurs et piqûres éparses, mouillures marginales. Adams, A-1373 – Essling, n°1323 – Sander, n°485. 4 APULÉE. L’Amour de Cupido et de Psiché, mère de volupté, prise des cinq & sixiesme livres de la Metamorphose de Lucius Apuleius philosophe. Nouvellement historiée, & exposée tant en vers italiens que françoys. – [Suivi de] : MAUGIN (Jean). Le Plaint du vaincu d’amour, avec aucuns epigrammes de divers propoz amoureux. Paris, Jeanne de Marnef, veuve de Denis Janot, 1546. In-16, veau fauve, double encadrement de filets à froid avec fleurons dorés aux angles et au centre, dos orné de petits fleurons dorés, tranches lisses (Reliure de l’époque). 4 000 / 5 000 Première édition d’un des plus beaux livres à vignettes français de la Renaissance. L’illustration se compose de 4 jolis cartouches et de 32 figures gravées sur bois dans des encadrements variés, accompagnées de huitains italiens et de leur traduction française en regard, qu’un manuscrit de la bibliothèque de Chantilly attribue à Claude Chappuys, Antoine Héroët et Mellin de Saint-Gelais. Le texte italien, en italiques, se trouve inséré dans la partie inférieure de l’encadrement, avec le texte français en regard sur l’autre page. Le Plaint du vaincu d’amour, formant la seconde partie du volume, a pour auteur Jean Maugin, dit le Petit Angevin. Ce poème suivi de quelques épigrammes n’est pas illustré. Les bibliographes sont unanimes à reconnaître dans l’extraordinaire finesse de cette illustration un des chefs-d’œuvre de la gravure sur bois du xvie siècle. Didot, en particulier, y voit « le chef-d’œuvre le plus parfait qui soit sorti de l’imprimerie de Saint Jean-Baptiste. » Ces bois, note Mortimer, sont « basés sur des gravures italiennes préparées par Agostino Veneziano et le Maestro del Dado, de l’école de Marc Antonio Raimondi, qui ont travaillé à partir d’une suite anciennement attribuée à Raphaël mais donnée de nos jours à Michiel Coxie. » On en doit sans doute la gravure à Jean Cousin ou bien à Bernard Salomon. Mortimer signale deux tirages, sans ordre de priorité : notre exemplaire appartient à l’état B, à l’instar de l’exemplaire Hoefer. Précieux et rare exemplaire en jolie reliure de l’époque. Ex-libris manuscrit du XVIe siècle sur une garde : Claude Dupalaix, de Villefranche. Reliure habilement restaurée, quelques taches et petites mouillures éparses, petit grattage en marge du f. F4. Mortimer, I, n°33 – Didot, Essai sur l’histoire de la gravure sur bois, p. 161 – Brun, p. 113.

7 5 ARIOSTE (L’). Orlando furioso. Venise, Francesco de Franceschi, 1584. 3 parties en un volume in-4, maroquin rouge, triple filet doré, dos orné à la grotesque, dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure du XVIIIe siècle). 1 000 / 1 200 Premier tirage de cette magnifique édition donnée par Ruscelli. « Elle est recherchée à cause des notes qui l’accompagnent et des gravures dont elle est ornée », écrit Brunet. Mortimer la tient pour « the most elaborate of the 16th century editions » du poème épique de l’Arioste. L’illustration comprend 3 titres gravés (un titre-frontispice général et deux titres intermédiaires pour I Cinque canti et les Osservationi de Lavezuola), ainsi que 51 planches à pleine page gravées sur cuivre par Girolamo Porro en collaboration avec Giacomo Franco et Bernardo Castello. La rarissime planche xxxiv ayant été supprimée par l’Inquisition dans quasiment tous les exemplaires, la planche xxxiii a été répétée à la place. Très bel exemplaire luxueusement relié pour le comte de Sabran, avec son ex-libris gravé par Humbelot inséré à pleine page en tête du volume. De la bibliothèque Roger Paultre (1993, n°11), avec ex-libris. Manquent 6 ff. des Osservationi de Lavezuola (a1-a3, k4, l1, l4) ; titre-frontispice doublé, rousseurs, quelques feuillets tachés et petits accidents aux sept derniers. Brunet, I, 436 – Adams, A-1677 – Mortimer, n°30. 6 ARISTOTE. Ad Nicomachum filium de moribus, quæ Ethica nominantur, libri decem. Bâle, Johannes Oporinus, s.d. [1540]. In-8, vélin rigide (Reliure ancienne). 300 / 400 Édition rare de la traduction latine de l’Éthique à Nicomaque par Joachim Périon, dont l’originale avait été publiée la même année à Paris. Ex-libris manuscrits au titre et quelques marginalia. Petites mouillures sans gravité. 7 ARISTOTE. Φυσικῆς ἀκροάσεως [...]. Commentationum de Natura, De cælo, De ortu et interitu, Meteorologicorum, De anima, Parva dicuntur naturalia. Paris, Guillaume Morel, 1561 [au colophon : 1556]. 6 parties en un volume in-4, vélin de réemploi à recouvrements, décor de médaillon et d’écoinçons dorés sur le dos et les coins, tranches lisses (Reliure moderne). 800 / 1 000 Seconde émission de la physique aristotélicienne en grec publiée par Guillaume Morel ; la première est de 1556. L’ouvrage, imprimé avec les célèbres « grecs du roi », se compose de six parties sous pagination et signatures séparées renfermant respectivement la Physique, Du ciel, De la génération et de la corruption, les Météorologiques, De l’âme et enfin les Petits traités d’histoire naturelle. Les trois premières parties ont été réimprimées en 1561, tandis que les trois dernières sont une réémission de l’édition de 1556. Helléniste distingué, Guillaume Morel (1505-1564) fut l’associé puis le successeur d’Adrien Turnèbe à la charge d’imprimeur du roi pour la langue grecque. Ses éditions grecques sont réputées tant pour leur beauté que pour leur correction. Exemplaire grand de marges dans une élégante reliure en vélin doré, réalisée dans le plat d’une reliure ancienne de plus grandes dimensions. Quelques marginalia manuscrites en grec. De la bibliothèque Mark J. Lowe (Balliol College d’Oxford), avec timbre sec. Mouillure angulaire ; titre manuscrit au dos du volume.

8 8 ARRIEN. Περίπλους Εὐξείνου Πόντου... Arriani et Hannonis periplus. Plutarchus de fluminibus et montibus. Strabonis epitome. Bâle, Hieronymus Froben & Nicolaus Episcopius, 1533. Petit in-4, veau granité, bordure de veau fauve encadrée de filets et roulettes à froid, dos à trois nerfs, tranches lisses (Reliure anglaise du XVIIe siècle). 3 000 / 4 000 Édition princeps. L’ouvrage, publié par Sigismund Gelenius, donne pour la première fois le Périple du Pont-Euxin (mer Noire) d’Arrien, le Périple de la mer Érythrée (mer Rouge), anciennement attribué à Arrien, et le Périple d’Hannon de Carthage aux Colonnes d’Hercule (Gibraltar). Il contient de surcroît l’opuscule du pseudo-Plutarque sur l’Origine des noms de fleuves et de montagnes et un abrégé de la Géographie de Strabon connu sous le titre de Chrestomathies. Ces deux traités géographiques grecs, de même que les Périples d’Arrien et d’Hannon, nous ont été transmis grâce au Palatinus Heidelbergensis gr. 398, un précieux manuscrit byzantin du IXe siècle conservé à l’université d’Heidelberg. La marque typographique de Froben orne le titre et le dernier feuillet. Précieux exemplaire annoté de Lilio Gregorio Giraldi (1479-1552), humaniste et poète ferrarais, tenu pour un des hommes les plus érudits de son temps, protonotaire apostolique sous Léon X et Clément VII et ami de J.-F. Pic de la Mirandole. Ses œuvres complètes ont été imprimées en 1580 et de nouveau en 1696. Il avait suivi les leçons de lettres grecques de Démétrios Chalcondyle à Milan. Le volume comporte de nombreuses annotations marginales de sa main en grec (atteintes parfois par le couteau du relieur), ainsi que son ex-libris en grec (Λιολιου Γρηγοριου Γιραλδου) et son chiffre manuscrits sur le titre. Reliure restaurée, gardes et pièce de titre renouvelées, mouillures marginales. Adams, A-2014 – VD16 A3798. 9 AUGUSTIN (Saint). De Trinitate. [Bâle, Johann Amerbach, 1490]. – [De civitate Dei]. [Ibid., 1490]. 2 ouvrages en un volume in-folio, vélin rigide, dos à nerfs, tranches mouchetées (Reliure ancienne). 600 / 800 Seconde des deux éditions publiées par Johann Amerbach de ces deux œuvres maîtresses d’Augustin d’Hippone, enrichies des additions de Sébastien Brant et, dans La Cité de Dieu, du commentaire de Thomas Waleys et Nicholas Trivet. La première édition est antérieure d’un an. Remarquable incunable bâlois imprimé en gothiques à deux colonnes. Exemplaire partiellement rubriqué en jaune avec des annotations manuscrites anciennes en marge de certains chapitres. Il manque 4 ff. à la fin de De Trinitate (m3-6) et De civitate Dei est incomplet de 16 ff. au début et à la fin de l’ouvrage (a1-4/7-10 et O1-8) et présente un important manque de texte à 6 ff. (M2-7). Mouillures, taches, piqûres de ver et réparations anciennes dans les deux ouvrages. Déchirure à la coiffe de tête, des feuillets déreliés. I. De Trinitate : ISTC ia01345000 – Goff A1345 – HC 2039* – GW 2928. – II. De civitate Dei : ISTC ia01244000 – Goff A1244 – HC 2066* – GW 2888.

9 10 [BAYEUX]. Registre des insinuations de la Vicomté de Bayeux. Manuscrit sur parchemin. 1557-1559. In-folio de 293 ff., vélin rigide (Reliure ancienne). 2 000 / 3 000 Important manuscrit sur parchemin du xvie siècle. C’est d’après son titre le Quatrième registre pour Me Marin Canyvet, escuyer, greffier en chef des insinuations de la vicomté de Bayeux, auquel sont enregistrés les contractz et obligations de la qualité mentionné en l’édit du Roy faict au moys de may 1553 contremerché... par nous Philippes Blondel, licencié aux droictz, lieutenant en ladicte vicomté de Mons. le bailly de Caen, et Denys Le Barbey, procureur pour le roy en icelle vicomté. Intéressante et rare pièce d’histoire locale. Déchirure et manque au bas du 2e feuillet, mouillures et taches, quelques feuillets rongés dans la marge. 11 [BERLAIMONT (Noël de)]. Colloquia et dictionariolum septem linguarum... Colloques ou dialogues, avec un dictionaire, en sept language : flamen, anglois, allemand, latin, italien, espaignol, & françois. Liège, Hovius, 1589 [au colophon : 1591]. In-12 oblong, parchemin de réemploi calligraphié et rubriqué, dos lisse (Reliure de l’époque). 400 / 500 Très curieux « manuel de conversation de la vie quotidienne, une sorte de méthode Assimil destinée aux marchands et voyageurs. » Cette réédition liégeoise comprend sept dialogues, un chapitre sur l’écriture épistolaire et un lexique en sept langues, imprimés en autant de colonnes et accompagnés de remarques de prononciation et de grammaire. 10 Séduisant exemplaire, relié à l’époque dans une feuille de parchemin manuscrit, avec au pied du titre l’ex-libris manuscrit : Antonii Szutter academici Cracoviæ anno 1770. Reliure usée avec légers manques et travaux de ver, pâle mouillure marginale sur la première moitié du volume, petites déchirures sans gravité à quelques feuillets, petit manque angulaire au f. d2. B. Charlet-Mesdjian et J.-L. Charlet, « Une méthode Assimil pour apprendre le latin à l’époque humaniste... », Rursus, 6/2011, en ligne sur rursus.revues.org/495.

10 12 BOCCACE. Il Decameron, di nuovo ristampato, e riscontrato in Firenze con testi antichi, & alla sua vera lezione ridotto dal Cavalier Lionardo Salviati. Florence, Filippo & Jacopo Giunti, 1582. Petit in-4, veau marbré, dos orné, roulette intérieure, tranches marbrées (Reliure moderne). 500 / 600 Célèbre et belle édition du chef-d’œuvre de Boccace établie par l’humaniste florentin Leonardo Salviati (1539-1589), un des fondateurs de l’Academia della Crusca, à la demande de François Ier de Médicis, grand-duc de Toscane. Elle est imprimée en italiques et ornée de jolies lettrines historiées. Exemplaire enrichi d’une lettre à l’adresse du Royal Archaeological Institute des années 1870 vantant la rareté de l’édition. Manque angulaire à un feuillet annexe. Adams, B-2158 – Brunet, I, 1002 – Gamba, n°59 – CNCE, 6372. 13 CATON, VARRON, COLUMELLE et PALLADIUS. Libri de re rustica. Florence, Filippo Giunti, juillet 1515. In-4, vélin rigide, titre manuscrit sur le dos, tranches mouchetées (Reliure du XVIIIe siècle). 600 / 800 Première édition donnée par les Giunti des Libri de re rustica, les quatre principaux traités agricoles de l’antiquité latine, composés par Caton l’Ancien, Varron, Collumelle et Palladius. Faite sur l’édition aldine de 1514, elle est enrichie des commentaires de Niccolò Angeli et illustrée de figures géométriques dans le texte. Nombreuses marginalia manuscrites de l’époque (certaines partiellement rognées). Notices biographiques anciennement copiées en latin sur une garde. De la bibliothèque Raymond Oliver, avec ex-libris anagrammatique Rouvier de Vaulgran. Rares mouillures claires. Delfiol-Camerini, I, n°72. 14 13 12

11 14 CHAUMEAU (Jean). Histoire de Berry, contenant l’origine, antiquité, gestes, prouësses, privileges et libertés des Berruyers. Avec particulière description dudit païs. Lyon, Antoine Gryphius, 1566. In-folio, veau brun, dos orné, tranches jaspées (Reliure du XVIIe siècle). 800 / 1 000 Édition originale du seul ouvrage connu de l’auteur. L’illustration, entièrement gravée sur bois, comprend un superbe encadrement sur le titre portant la devise de Gryphe, le tout surmonté d’un griffon aux ailes éployées et cantonné des allégories de la Prudence et du Temps ; les armes de la ville de Bourges (p. 162), et deux planches hors texte : une carte du Berry à double page, avec les noms des localités en minuscules italiques, et une superbe vue cavalière de la ville de Bourges placée dans un cadre ovale, gravée par Jean Arnoullet, repliée. De plus, l’ouvrage est orné de très nombreuses figures d’armoiries des officiers municipaux, de bandeaux, de lettres ornées et des monnaies de Bourges. Fils d’un procureur de la ville de Bourges, Jean Chaumeau, seigneur de Lassay, était avocat et archéologue. Il fut élu échevin de sa ville en 1540. Son ouvrage contient un récit légendaire sur l’origine, l’antiquité, les fastes et la noblesse de sa province et de la capitale du Berry, cependant l’ensemble de la partie moderne présente le plus grand intérêt, car elle abonde en détails d’une réelle importance historique et documentaire. Dans sa longue Chronologie, arrêtée en 1562, Chaumeau donne à Bourges 3733 ans d’ancienneté. Ex-libris manuscrit ancien au bas du titre : J. F. Arnoult d.M.S. 9#. De la bibliothèque Louis-Alexandre Gitton du Plessis (1800-1888), avocat et ardent collectionneur de Blois, avec ex-libris. Petites épidermures à la coiffe de tête et sur les plats, quelques taches et discrètes mouillures éparses. Brun, 153 – Saffroy, II, n°18065. 15 DANTE. Dante, con l’espositioni di Christoforo Landino, et d’Alessandro Vellutello, sopra la sua Comedia dell’ Inferno, del Purgatorio, & del Paradiso. Venise, Giovambattista, Marchio Sessa & fratelli, 1578. In-folio, veau raciné, dos lisse fileté, tranches jaspées (Reliure du début du XIXe siècle). 1 000 / 1 200 Réimpression de la première édition publiée par Francesco Sansovino en 1564, réunissant pour la première fois les commentaires de Landino et de Vellutello. Abondante illustration gravée sur bois comprenant un portrait de Dante sur le titre, 96 figures dans le texte et la marque de l’imprimeur au dernier feuillet. Ces gravures, reprises de l’édition donnée par Marcolini en 1544, et pour certaines agrandies, sont tout à fait curieuses ; elles donnent pour la première fois un caractère moderne et expressif à l’illustration de la Divine Comédie. Charnières usées, épidermures sur les plats, petite réparation au coin du titre, petites mouillures sans gravité, trou de ver en fin de volume. 15 14

12 16 DENYS LE PÉRIÉGÈTE. Opus de situ orbis cum commentariis Eustathii Thessalonices archiepiscopi. Abele Matthæo jurisconsulto interprete. Paris, Poncet Le Preux, 1556. 2 parties en un volume in-4, vélin souple (Reliure ancienne). 800 / 1 000 Unique édition,très rare, de la traduction en vers latins d’Abel Matthieu, accompagnée de l’abondant commentaire d’Eustathe de Thessalonique, traduit aussi en latin. Le titre du volume est orné de la belle marque gravée de Poncet Le Preux. L’important traité de géographie antique de Denys le Périégète a été composé en grec sous le règne de l’empereur Hadrien (117-138 ap. J.-C.). Ce long poème didactique avait déjà été traduit en latin par Avienus au IVe siècle et par Priscien au VIe. Robert Estienne en a publié l’édition princeps en grec en 1547. Exemplaire des frères Louis (1571-1659) et Scévole de Sainte-Marthe (1571-1650), historiens et érudits, fils jumeaux du célèbre poète poitevin Scévole de Sainte-Marthe (1536-1623), avec double ex-libris manuscrit De Sainte Marthe et Ex Bibl. Fratr. Sammarthanorum au titre. Exemplaire remboîté, gardes renouvelées, discrètes restaurations au dos. 17 DU BELLAY (Joachim). Epithalame sur le mariage de tres illustre prince Philibert Emanuel, duc de Savoye, et tres illustre princesse Marguerite de France, sœur unique du roy, et duchesse de Berry. Paris, Fédéric Morel, 1559. In-4 de [14] ff., maroquin rouge, triple filet doré, dos lisse orné titré en long, dentelle intérieure, tranches dorées (M. Godillot). 1 500 / 2 000 Édition originale. Il existe des exemplaires sous la date de 1558. Joachim a composé cette plaquette contenant trois pièces inédites en vers en prévision des noces de sa bienfaitrice, la princesse Marguerite de France (1523-1574), duchesse de Berry, à laquelle il écrivait « ce qu’on admire en vous, c’est ce qui est tout vôtre », avec le duc Emmanuel-Philibert de Savoie. Le titre porte la marque au mûrier de Fédéric Morel (Silvestre, n°830). Le dernier feuillet comprend un sonnet français et un distique latin du poète gantois Charles Utenhove (1536-1600) et, au verso, un extrait du privilège royal accordé à Morel pour ce présent Epithalame, et autres œuvres poëtiques de Joachim Du Bellay le 3 mars 1557. Très bel exemplaire, grand de marges (21 x 15,5 cm), lavé et finement établi par Marcel Godillot. Tchemerzine, III, 66 b – Dumoulin, n°25 – Picot-Rothschild, n°3257 – Barbier-Mueller, III, n°22. 17

13 18 DUNS SCOT (Jean). Quotlibeta doctoris subtilis Scoti. S.l.n.d. [Venise, Bernardino Rizzo, 1490]. In-folio goth. à deux colonnes de [62] ff., broché, couverture d’attente. 1 000 / 1 200 Cinquième édition de cet opuscule de Duns Scot (1266-1308), dit le Docteur subtil, imprimé pour la première fois à Padoue en 1474, et dès 1477 à Venise. Ce rare incunable vénitien se trouve souvent joint aux Quæstiones in quattuor libros Sententiarum publiées la même année par Bernardino Rizzo. Exemplaire rubriqué et orné d’initiales rouges. Nombreuses annotations marginales du temps. Mouillure au premier cahier, piqûres de ver épargnant le texte au dernier. Exemplaire à relier. ISTC id00396000 – H *6432 – GW 9071 – BMC V, 402 – Goff D-396 – CIBN D-275. 19 GERSON (Jean). Prima pars operum. S.l.n.n. [Strasbourg, Johann Grüninger], 1488. In-folio, maroquin rouge, triple encadrement de roulettes dorées avec fleurons aux angles internes, dos orné, tranches dorées et ciselées (Reliure du XVIIIe siècle). 3 000 / 4 000 Premier volume seul de cette rare édition incunable des œuvres théologiques de Jean Gerson (1363-1429), chancelier de l’Université de Paris de 1395 à 1415, établie par Peter Schott et Johann Geiler von Kaysersberg. Au complet, l’édition se compose de trois volumes parus en 1488 et d’un index général édité par Martin Flach en 1502, lesquels ne se trouvent que très rarement réunis. Au verso du titre, un grand bois à pleine page représente l’auteur en costume de pèlerin, portant un écu à ses armes et suivi d’un chien. Précieux incunable alsacien entièrement rubriqué, avec de grandes initiales peintes en rouge et une initiale en bleu et rouge à l’incipit, luxueusement relié en maroquin décoré du xviiie siècle. De la bibliothèque Richard Heber, avec cachet ex-libris. Membre du Parlement pour l’Université d’Oxford de 1821 à 1826, et membre fondateur de l’Athenaeum Club, Richard Heber (1773-1833) est un des plus illustres bibliophiles anglais, ayant réuni une immense collection de livres anciens, riche de plus de 100 000 volumes, qui occupait non moins de huit bâtiments, en Angleterre et sur le continent. Menus frottements et marques d’usage à la reliure, ex-libris supprimé au contreplat, brunissures et quelques rousseurs éparses, petites réparations au titre sans atteinte à l’imprimé, cassure marginale au feuillet suivant, petits travaux de ver sans gravité aux derniers feuillets. ISTC ig00186000 – HC 7622* – Goff G-186 – GW 10714 – BMC I, 170 – Pell 5125. 19

14 20 GERSON (Jean). [Opera]. Sermo de Passione Domini. – Prima pars. – Secunda pars. – Index. Bâle, Adam Petri pour Ludwig Hornken et Gottfried Hitorp, 1518. 4 parties (sur 6) en un volume in-folio, vélin ivoire à recouvrements, dos lisse, grande pièce de titre de maroquin rouge, tranches lisses (Reliure moderne). 800 / 1 000 Majestueuse édition des œuvres théologiques de Jean Gerson (1363-1429), chancelier de l’université de Paris, surnommé le doctor christianissimus. Les exemplaires parfaitement complets sont extrêmement rares. Celui-ci contient les deux premières parties, le sermon sur la Passion du Christ et l’index ; la troisième et la quatrième parties lui font défaut. Superbe impression gothique à deux colonnes du typographe bâlois Adam Petri de Langendorf (1454-1527) agrémentée de lettrines ornementales à fond noir. Les titres sont ornés de trois remarquables encadrements gravés sur bois : deux par Urs Graf et un par Hans Holbein le Jeune. Au frontispice de la première partie et de l’index est répétée la même gravure sur bois à pleine page, très belle, représentant l’auteur costume de pèlerin avec un écu à ses armes. Le frontispice du sermon sur la Passion comporte une superbe Cruxifixion gravée sur bois par Ambrosius Holbein. Le texte est entièrement rubriqué en rouge et les lettrines sont coloriées en bleu, jaune et rouge. De la bibliothèque Roger Budin, de Genève, avec ex-libris. Piqûres de ver marginales au début de l’index. Adams, G-502. 21 GIOVIO (Paulo). Historiarum sui temporis. Florence, Lorenzo Torrentino, 1550-1552. 2 tomes en un volume in-folio, veau fauve, triple filet doré, dos orné de grands fleurons dorés, dentelle intérieure, tranches dorées (H. Lefèvre). 1 500 / 2 000 Édition originale rare et recherchée de cet ouvrage essentiel pour l’histoire des guerres d’Italie. Paolo Giovio (1483-1552), dit Paul Jove en français, était médecin, mais aussi historien, légat du pape et évêque de Nocera. Cette Histoire de son temps est dédiée à Côme de Médicis, duc de la république de Florence, dont les armes gravées sur bois ornent les deux titres et le verso du dernier feuillet. Le premier tome relate les événements survenus depuis l’entrée des armées de Charles VIII en Italie en 1494 et la prise de Naples jusqu’à la paix de Noyon, signée entre François Ier et Charles Quint en 1516 ; le second tome poursuit la chronique des guerres d’Italie jusqu’en 1547. L’auteur se montre fort critique à l’égard de Charles Quint, qu’il tient pour responsable du Sac de Rome de 1527, dont il a été témoin. Superbe exemplaire, lavé, encollé et soigneusement établi par H. Lefèvre dans la seconde moitié du XIXe siècle. Minimes épidermures à la reliure. Le dernier feuillet du premier tome (Ee4) a été retiré, comme souvent. Adams, G-649 – CNCE : 21172 – USTC : 833173. 20 21

15 22 GIROFFLIER AUX DAMES (Le). Ensemble le Dit des Sibiles. Imprime a Paris par Michel Le Noir, [Adam Pilinski], s.d. [1861]. Petit in-4, maroquin vert janséniste, dentelle intérieure, tranches dorées (Capé). 200 / 300 Remarquable reproduction homéographique par le procédé d’Adam Pilinski, dont le cachet se trouve au bas du dernier feuillet. Elle n’a été tirée qu’à un très petit nombre d’exemplaires. Il s’agit d’une réimpression d’une introuvable plaquette gothique imprimée vers 1510-1515 par Michel Lenoir. L’illustration comprend 17 curieux bois dans le texte et la grande marque de l’imprimeur au dernier feuillet. Exemplaire bien relié par Capé. Charnières frottées, quelques taches sur la reliure. Bechtel, G-147 – Brunet, II, 1616. 23 GRÉVIN (Jacques). Deux livres des venins, ausquels il est amplement discouru des bestes venimeuses, theriaques, poisons et contrepoisons. Ensemble les œuvres de Nicandre, medecin et poëte grec, traduictes en vers françois. Anvers, Christophe Plantin, 1568. 2 parties en un volume in-4, vélin souple à recouvrements, filet doré, médaillon d’arabesques ovale au centre, dos lisse orné, titre manuscrit postérieure, attaches de soie verte (Reliure de l’époque). 3 000 / 4 000 Édition originale de ce rare traité de toxicologie. Elle est ornée de 52 jolies figures dans le texte de formats variés de plantes et d’animaux, gravées sur bois par Jean de Gourmont d’après des dessins de Geoffroy Ballain. Né à Clermont-en-Beauvaisis en Picardie, Jacques Grévin (1538-1570) est connu comme poète, disciple de Ronsard tout calviniste qu’il fût, et l’un des premiers auteurs dramatiques à introduire la tragédie en France, à la suite de Jodelle. Médecin de son état, il mourut à Turin, à trente-deux ans, au service de Marguerite de France, duchesse de Savoie, fille de François Ier. Il avait publié en 1567 une traduction du célèbre ouvrage de Jean Wier De l’imposture et tromperie des diables et il fit encore paraître en 1569 une traduction de l’Anatomie de Vésale. Cet important traité publié par Christophe Plantin se divise en deux livres dont le premier est consacré aux morsures des bêtes venimeuses et aux thériaques et le second aux poisons et contrepoisons. Il est suivi dans la seconde partie des Œuvres de Nicandre, médecin grec et poète grec du IIe siècle avant notre ère, traduites en vers français par Jacques Grévin. Précieux exemplaire dans sa première reliure en vélin doré. De la bibliothèque Stanislas de Guaita (1899, n°372), avec ex-libris et note autographes sur la première garde (« Très rare »). Deux caissons et un coin habilement restaurés. Voet, n°1266.

16 24 [GRINGORE (Pierre)]. Le Chasteau de labeur. Nouvellement imprimé, hystorié, commenté, & curieusement emendé. Lyon, Claude Nourry dit Le Prince, 1526. Petit in-8, maroquin rouge, décor à la Du Seuil, dos orné, doublures de maroquin olive à dentelle, gardes peigne, tranches dorées (Koehler). 3 000 / 4 000 Très rare édition gothique lyonnaise de ce fameux poème allégorique ornée de 32 curieuses vignettes gravées sur bois. La marque de l’imprimeur figure en fin de volume. Oulmont, dans son étude sur Pierre Gringore, identifie cette édition à celle de 1529 du fait d’une erreur dans le catalogue Yemeniz ; le colophon porte pourtant bien la date de mil ccccc xxvi. Le Château de labeur est la première œuvre imprimée de Gringore (1475-1539), poète et dramaturge lorrain estimé et protégé de Louis XII. Ce long poème sur les différentes tribulations de la vie et plus particulièrement sur celles du mariage est une adaptation de La Voie et adresse de pauvreté et de richesse, composé en 1342 par Jacques Bruyant. Il fut imprimé pour la première fois en 1499. Exemplaire en fine reliure doublée de François Koehler. Seul exemplaire cité par Brunet, provenant des bibliothèques Charles Nodier (1844, n°346) et Nicolas Yemeniz (1867, n°1725), avec leurs ex-libris. Exemplaire un peu court de marges, mais sans atteinte au texte ; réparation angulaire touchant deux lettres au f. D3. Dos très légèrement passé et minimes frottements. Brunet, II, 1744 (exemplaire cité) – Baudrier, XII, 142 – Gültlingen, I, 88, n°126 – Bechtel, G-254 – Tchemerzine, III, 520 c – Oulmont, 30, n°12.

17 25 GRITSCH (Conradus). Quadragesimale Gritsch una cum registro sermonum de tempore et de sanctis per circulum anni. Lyon, Jean Trechsel, 23 octobre 1489. In-4 goth. de [250] ff. à deux colonnes, broché, couverture d’attente. 1 500 / 2 000 Très rare incunable lyonnais. Ce recueil de sermons pour le Carême est attribué dans toutes ses éditions anciennes à Johannes Gritsch, chanoine à Bâle. Il est pourtant attribué de nos jours à son frère Conradus Gritsch (1409-1475), un religieux franciscain qui a servi dans plusieurs églises suisses. Imprimé à Nuremberg dès 1474, l’ouvrage a connu plus de 24 éditions incunables. Celle-ci est la seconde parue à Lyon et la première des trois éditions publiées par Jean Trechsel. Exemplaire rubriqué et orné d’initiales rouges. Inscriptions anciennes à l’encre sur le premier et le dernier feuillets. Exemplaire à relier, complet du feuillet blanc b10 mais sans le feuillet blanc H6. Déchirures sans manque au premier feuillet, quelques piqûres de ver, mouillure claire sur une partie du volume, salissures éparses. ISTC ig00503600 – R 1221 – BMC VIII 292 – GW 11555.

18 26 HEURES À L’USAGE DE TROYES. Troyes, vers 1450-1460. Manuscrit sur parchemin de I + 196 ff. (184 + I-XIIv calendrier, -1 f. 78 découpé après la foliotation), 185 x 120 mm, justification du calendrier 100 x 65 mm, 17 longues lignes ; justification du texte 100 x 70 mm, 12 longues lignes ; écriture textura à l’encre noire et rouge ; réclames aux ff. 24v, 32v, 48v, 56v, 64v, 72v, 80v, 88v, 104v, 112v, 120v, 128v, 152v, lacunes de 4 peintures : Pentecôte entre les ff. 9-10, Annonciation entre les ff. 16-17, David entre les ff. 77-79 et Office des morts entre les ff. 107-108. In-8, veau fauve, décor doré sur les plats formé d’une large roulette droite en encadrement, larges écoinçons et médaillon ovale au centre à fonds azurés, semé de fleurettes dorées sur le champ, dos orné, tranches dorées (Reliure du XVIe siècle). 8 000 / 10 000 Texte Description sur www.alde.fr décoration Le manuscrit comportait 5 miniatures, il n’en reste plus qu’une. f. 3v : Belle Crucifixion au coloris chatoyant. Saint Jean porte un manteau rose doublé de vert et la Vierge un manteau bleu doublé d’or. Le sang ruisselle des plaies du Christ. Paysage avec des rochers cubiques. Bordures sur trois côtés avec feuillettes d’or, acanthes et fraises en tête des Heures de la Vierge : ff. 31 (laudes), 45 (prime), 51 (tierce), 55v (sexte), 59v (none), 64 (vêpres), 71v (complies). Grandes initiales vignetées, petites initiales, initiales filigranées sur 1 ligne. L’unique miniature peut être attribuée au Maître du Missel de Troyes, artiste de formation parisienne ainsi dénommé d’après le Missel Paris, BnF. ms. Lat. 865A, enluminé vers 1460. On relève dans la Crucifixion du missel le même paysage rocheux, un peu moins exubérant ici, motif emprunté aux frères Limbourg, et la même subtile atmosphère lumineuse suggérant un espace profond (Peindre en France. Trente ans de recherches sur les manuscrits à peintures (1440-1520), sous la direction de Fr. Elsig, S. Gras, D. Vanwijnsberghe, Milan, 2025, M. Hermant : la Champagne, fig. 1a, pp. 286 et 293). Les silhouettes sont moins allongées. Saint Jean porte le même manteau rose doublé de vert et partage le même visage grimaçant. François Avril s’interroge sur la disparition du Maître du Missel de Troyes au cours des années 1460, ou sur son expatriation, comme semble l’indiquer son intervention dans divers manuscrits bourguignons et surtout franccomtois (Fr. Avril, Très riches heures de Champagne, catalogue d’exposition Troyes 2007, cat. 21-23 et fig. 5-6, 72). On relève également ici des saints francs-comtois et bourguignons qui sont peut-être à mettre en relation avec la dévotion de la commanditaire. En effet, l’artiste a travaillé pour la bourgeoisie bisontine à partir de Troyes avant de s’expatrier en FrancheComté comme l’atteste son influence sur des enlumineurs locaux dont le Maître des pontificaux de Neufchâtel. D’après ses bordures à feuillettes d’or, ce livre d’heures peut être situé tôt dans la carrière du Maître du Missel de Troyes, vers 1450. Superbe exemplaire dans une très belle reliure du xvie siècle. Ce manuscrit a été calligraphié pour une femme du diocèse de Troyes ayant des attaches en Franche-Comté et en Bourgogne. Il est resté dans la région jusqu’au XIXe siècle. De la bibliothèque du château de Jallerange, en Franche-Comté, avec ex-libris.

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20 27 HIPPOCRATE. Liber secundus de morbis vulgaribus. Bâle, Jakob Kündig pour la veuve de Michaël Isingrin, 1560. In-8, vélin souple, riche décor doré d’entrelacs de rinceaux et d’enroulements sur fond criblé entourant un médaillon central à semé de pointillés, dos lisse orné d’un même semé, tranches dorées et ciselées (Reliure de l’époque). 1 500 / 2 000 Première édition donnée par Anuce Foës du second livre des Épidémies d’Hippocrate, élégamment imprimée en latin et en grec, avec le commentaire de Galien, par les soins du typographe bâlois Jakob Kündig (dit Jacobus Parcus en latin). Il s’agit du premier ouvrage publié par Anuce Foës (1528-1595), médecin et humaniste de Metz, spécialiste de l’œuvre d’Hippocrate. Il est dédié à Charles III, duc de Lorraine, et valut à son auteur d’être nommé médecin stipendié de la ville de Metz, ayant charge de soigner gratuitement les pauvres et de veiller à la salubrité de la ville. « Dans cet écrit, observe R. Bolzinger, Foës révèle non seulement son immense savoir, mais aussi sa profonde sensibilité aux détresses des malades les plus déshérités et son constant désir de faire luire dans leurs yeux un rayon d’espérance. » Très joli exemplaire réglé dans une reliure en vélin richement décoré de l’époque, aux tranches délicatement ciselées. Mouillure angulaire sur une moitié du volume et en tête de quelques feuillets ; petites réparations de papier sans atteinte à l’imprimé aux trois premiers feuillets ; déchirure sans manque au dernier feuillet blanc ; attaches manquantes. Durling, NLM, n°2427.

21 28 HOLCOT (Robert). Super Sapientiam Salomonis. Spire, Peter Drach, 26 février 1483. In-folio goth. à 2 colonnes de 48 lignes, veau fauve estampé sur ais de bois, cornières, ombilic central et fermoirs métalliques (Reliure de l’époque). 3 000 / 4 000 Seconde édition de cet important commentaire scolastique sur le Livre de la Sagesse. Le dominicain anglais Robert Holcot, né vers 1290 à Holcot dans le Northamptonshire et mort de la Peste noire en 1349, fut un philosophe scolastique, disciple de Guillaume d’Ockham, professeur de théologie à l’université de Cambridge, et un commentateur de la Bible influent. On connaît plus de 175 manuscrits médiévaux du présent Commentaire sur le Livre de la Sagesse, son principal ouvrage avec ses Questions sur le livre des Sentences, dont il subsiste 48 copies manuscrites. L’édition princeps de l’ouvrage a été imprimée à Cologne également, vers 1476 ou 1479, sur les presses de Conrad Winters. La présente édition, la seconde de l’ouvrage, est la première précisément datée. On la doit à Peter Drach (1455?-1504), imprimeurlibraire et relieur issu d’une famille de riches notables de Spire, dont la première impression connue date de mai 1477. Il parut encore quatre éditions incunables du Commentaire de Robert Holcot : trois durant l’année 1489, à Reutlingen, Paris et Bâle, et la dernière en 1494 à Haguenau. Exemplaire entièrement rubriqué en reliure monastique de l’époque. De la bibliothèque du monastère augustinien de Wurtzbourg, avec ex-libris manuscrit au début du texte : Monasteri S. Augustini Herbipoli. Coiffes et une attache de fermoir manquantes, épidermures et petits manques sur les plats, fente au dos, quelques trous de ver marginaux, manque en marge du f. E7. ISTC ih00289000 – HC 8757* – GW 12885 – Goff H289.

22 29 HOMÈRE. Ιλιας και Οδυσσεια μετα της εξηγησιος. Ilias et Ulissea cum interpretatione. Bâle, Johann Herwagen, 1535. 2 tomes en un volume in-folio, peau de truie estampée à froid sur ais de bois, fermoirs métalliques, tranches rouges (Reliure de l’époque). 2 000 / 3 000 Édition grecque de l’Iliade et l’Odyssée sorties des presses de Johann Herwagen, dont la marque est imprimée sur le titre et au dernier feuillet de chaque tome. Élégant exemplaire relié en peau de truie estampée, complet de ses fermoirs. Exemplaire d’Adolphus Van Voorst (1597-1663), médecin et botaniste hollandais qui fut directeur du jardin botanique de Leyde et recteur de l’université de cette ville, avec ex-libris manuscrit au titre. Les corrections manuscrites laissées dans L’Odyssée seraient de sa main. De la bibliothèque de Sir Archibald Hope (1808-1883), avec ex-libris. Adams, H-748 – VD16 H 4591. 30 HORACE. Opera. Bâle, Heinrich Petri, 1545. In-folio, vélin rigide à recouvrements, dos lisse titré à froid (Reliure de la fin du XIXe siècle). 400 / 500 Importante et rare édition bâloise des œuvres d’Horace, accompagnée des commentaires et annotations de Glaréan, Érasme, Matteo Bonfini, Alde Manuce, Pietro Crinito, Ange Politien et d’autres. Quelques rousseurs et des feuillets uniformément roussis ; dos assombri. VD16 : H4860. 31 HORAPOLLON. De hieroglyphicis notis. Paris, Robert Estienne, 1530. Petit in-8 de [28]-4 ff., maroquin grenat, roulette dorée, dos orné, double filet intérieur avec fleurons aux angles, tranches dorées (Reliure du XIXe siècle). 500 / 600 Très rare seconde édition des Hiéroglyphiques d’Horapollon dans la traduction latine de Bernardino Trebazio, élégamment imprimée par Robert Estienne d’après la première édition, publiée par Froben, à Bâle, en 1518. L’édition princeps, en grec, est aldine ; elle date de 1505. Cet ouvrage attribué au philosophe alexandrin Horapollon du Nil est le seul traité sur les hiéroglyphes de l’Antiquité qui nous soit parvenu dans son intégralité. Conservé par les Byzantins, il est resté inconnu en Occident durant tout le Moyen Âge. De la bibliothèque du Theological Institute of Connecticut, avec timbre sec. Reliure un peu usagée, dos refait, petite déchirure sans manque au dernier feuillet. Renouard, 34 :13 – Schreiber, n°42 – Moreau, III, n°2148. 29

23 32 JACQUES DE VORAGINE. Lombardica historia. Cologne, [Ludwig von Renchen], 1485. In-folio de [303] (sur 304) ff., veau marbré, dos orné, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle). 3 000 / 4 000 Édition incunable rarissime de la Légende dorée, un des plus célèbres textes médiévaux. Cette compilation hagiographique narrant la vie d’environ 150 saints, saintes et martyrs chrétiens a été rédigée en latin entre 1261 et 1266 par Jacques de Voragine, dominicain et archevêque de Gênes. La même année, Ludwig von Renchen a aussi donné une édition en allemand vernaculaire de la Légende dorée. On connaît au moins soixante productions de cet imprimeur originaire de Renchen, près de Fribourg-en-Brisgau ; il fut reçu bourgeois de Cologne en 1482 et était encore en activité en 1505. Exemplaire rubriqué, orné de grandes initiales rouges ou bleues. De la bibliothèque Marcellus Schlimovich, avec ex-libris et cachet du legs à la Sociedad Hebraica Argentina (Colección Schlimovich, Incun. n°513). Sans le dernier feuillet blanc ; mouillure marginale en tête des premiers feuillets, le premier anciennement restauré, quelques piqûres de ver touchant le texte, réparations marginales anciennes, petit manque en marge des trois derniers feuillets. Endossure refaite (dos réappliqué). ISTC ij00112000 – Copinger 6442 – Goff J-112 – Proctor 1277 – BMC I 267 – GW 14011. 33 JEAN CHRYSOSTOME (Saint). [Opera]. Que secundo Joannis Chrisostomi volumine continentur : Super Mattheum homelie… 89. Super Joannem homelie 87. De laudibus Pauli homelie 8. In ep[isto]lam ad Titum homelie 6. Ad Hebreos homelie 34. Ad Thimotheum Homelie 28. Aduersus vituperatores vite monastice libri 3. S.l.n.d. [Bâle, Jacob Wolff pour Wolfgang Lachner, 1504]. In-folio, basane fauve sur ais de bois, veau d’origine estampé à froid partiellement conservé et rapporté sur les plats, deux restes d’attaches en laiton sur le bord du second plat, dos orné de filets à froid (Reliure moderne). 500 / 600 Second volume seul des œuvres de Jean Chrysostome, réunissant les Sermons ou Homélies. Cette édition bâloise post-incunable reproduit la première édition collective, publiée à Venise l’année précédente par les soins de Thomas Januensis de Valerano. Elle est imprimée en caractères gothiques sur deux colonnes. Exemplaire rubriqué en rouge et bleu. Notes manuscrites du XVIe siècle en latin couvrant le dernier feuillet blanc ; notice du XIXe siècle sur la première garde blanche. Des bibliothèques de la Chartreuse de Paris, avec ex-libris manuscrit raturé ; Dayet (?), avec signature ; D. M. Rinssant, de Niort, avec signature datée 1594 ; Charles Labande, avec signature ; des Capucines de Saint Maixent, avec ex-libris manuscrit, du Cardinal Spinola, avec ex-libris armorié au verso du titre ; et Jules-Ladimir François, avec ex-libris. Reliure entièrement refaite en conservant des vestiges de la reliure d’origine sur les plats. Dos passé, quelques épidermures et frottements. Trace d’une étiquette décollée sur le titre. Quelques travaux de vers touchant le texte. 34 JUVÉNAL. Iuvenal tradotto di latino in volgar lingua per Georgio Summaripa veronese, novamente impresso. [Toscolano], Alessandro Paganini, s.d. [1527-1533]. Petit in-8, vélin souple à recouvrements (Reliure de l’époque). 300 / 400 Seconde édition de la traduction en italien vernaculaire des Satires de Juvénal procurée par l’humaniste véronais Giorgio Sommariva (1435-1497). La première édition avait vu le jour à Trévise en 1480. Petit trou aux trois premiers feuillets, derniers feuillets réparés dans la marge latérale, mouillures marginales, reliure usagée avec manques. CNCE 28202.

24 35 LASSUS (Roland de). Meslanges de la musique d’Orlande de Lassus, à 4. 5. 6. 8. & 10. parties. Paris, Adrian Le Roy & Robert Ballard, 1586. – Livre de chansons à cinc parties : avec deux dialogues : à huit. Ibid., 1581. – Continuation du Mellange d’Orlande de Lassus, à 3. 4. 5. 6. & dix parties. Ibid., 1584. [Tenor. – Quinta pars]. 6 parties en 2 volumes in-4 oblongs, vélin souple à petits recouvrements, filet doré, médaillon de lauriers doré au centre, dos lisse orné, tranches dorées (Reliure de l’époque). 3 000 / 4 000 Très rare et précieux recueil musical, réunissant de nombreuses anciennes poésies françaises avec la musique notée du compositeur wallon Roland de Lassus (1532-1594). Le premier volume contient les trois parties du Tenor, et le second, celles de la Quinta pars. Cette édition est très belle. Elle est ornée de titres encadrés, de lettrines et de bandeaux gravés sur bois d’une grande élégance. Elle manquait à la collection Fétis, qui ne possédait du reste aucun des recueils de chansons françaises de Lassus. Superbe exemplaire, d’une grande pureté, dans sa première reliure en vélin doré, très grand de marges et remarquablement conservé. Ex-libris manuscrits : Loyson sur une garde et De Collan aux titres. De la bibliothèque Étienne-Marie Bancel (1882, n°462), avec ex-libris. RISM A/I L967 – Lesure, n°279. 36 MACHIAVEL (Nicolas). Tutte le opere di Nicolò Machiavelli... divise in V. parti, et di nuovo con somma accuratezza ristampate. S.l.n.n., 1550 [i.e. vers 1615]. 5 parties en un volume petit in-4, veau fauve, bordure de doubles filets dorés, dos orné, tranches lisses (Reliure du XIXe siècle). 500 / 600 Première des éditions dites della testina, en raison du portrait de Machiavel qui orne leur titre. Ces cinq éditions des œuvres de Machiavel ont toutes été imprimées au XVIIe siècle, le plus souvent à Genève, mais publiées sous la fausse date de 1550 pour déjouer la censure. La présente édition date des environs de 1615 et n’est vraisemblablement pas genevoise. Abondantes marginalia manuscrites en français, au crayon et à l’encre. Mors supérieur fendu, charnières et coins frottés, quelques petites auréoles marginales. Brunet, III, 1274 – Adams, M-9 – Bertelli-Innocenti, n°203 – GLN-6756. 35

25 37 MONTEUX (Jérôme de). Commentaire de la conservation de santé, et prolongation de vie. Lyon, Jean de Tournes, 1559. In-4, veau marbré, dos orné, tranches rouges (Reliure du XVIIIe siècle). 300 / 400 Très rare première édition française, imprimée par Jean de Tournes. Édition originale de la traduction française de Claude Valgelas d’un intéressant traité composé en latin par le médecin dauphinois Jérôme de Monteux, seigneur de Miribel et de La Rivoire. Maints passages de cet « ouvrage curieux où se trouvent résumées toutes les notions de médecine domestique et d’hygiène en cours à cette époque » (Cartier) se rapportent à l’alimentation et aux boissons. Exemplaire de Pierre Adamoli (1707-1769), avec ex-libris et cachet de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, à laquelle le célèbre collectionneur lyonnais avait légué sa bibliothèque et son médaillier. Le volume est ensuite passé dans la bibliothèques du bibliophile dauphinois Eugène Chaper (1827-1890), avec ex-libris et cette note manuscrite : Acquis à la vente Bréghot du Lut fils en 1863, Grenoble. L’avocat et philologue lyonnais Claude Bréghot du Lut (1784-1849) avait été président de l’Académie lyonnaise. Exemplaire incomplet de 10 feuillets (ff. n1-4, s2-3 et Q1-4), épidermure au second plat, coiffe de tête abîmée, mouillures et rousseurs. Cartier, n°445 – Durling, n°3286. 38 MUZIO (Vittorio). Opuscula quædam e quibus belli et pacis artes studiosus lector facile discere poterit. Pavie, [héritiers de Girolamo Bartoli pour] Giovanni Battista Vismara, 1594. In-4, maroquin rouge, triple filet doré, armoiries au centre, dos orné d’un chiffre couronné répété, dentelle sur les coupes, tranches jaspées (Reliure du XVIIe siècle). 1 000 / 1 200 Précieux exemplaire en maroquin rouge aux armes et au chiffre du grand Colbert, avec sur le titre l’ex-libris manuscrit de la Bibliotheca Colbertina (1728, II, n°10485). Le ministre de Louis XIV avait formé, avec le concours de Pierre de Carcavi, une bibliothèque savante célèbre dans toute l’Europe. À sa mort, elle passa entre les mains de son fils aîné Jean-Baptiste, marquis de Seignelay, puis de son fils cadet Jacques-Nicolas, archevêque de Rouen, et enfin de son petit-fils Charles-Éléonor, avant d’être dispersée en vente publique, de 1728 à 1732, en non moins de 111 vacations. Des bibliothèques du château écossais de Skene, dans l’Aberdeenshire, avec ex-libris ; et du château de Rubelles, avec cachet des Archives Le Moyne de Martigny. Edit16 : CNCE 40097. 38

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