BIBLIOTHÈQUE ALAIN MOATTI

Vendredi 22 mars 2024 BIBLIOTHÈQUE ALAIN MOATTI

1 13

experts Jean-Baptiste de Proyart Libraire et expert 21, rue Fresnel - 75116 Paris Tél. +33 (0)1 47 23 41 18 - +33 (0)6 80 15 34 45 jean-baptiste@deproyart.com - www.deproyart.com Assisté de Grégoire Beurier gbeurier@deproyart.com Damien Gonnessat damien@deproyart.com Théophile de Proyart theophile@deproyart.com contact Odile Caule +33(0)1 47 70 48 90 o.caule@giquello.net Nous remercions Mme Greta Kaucher et M. Patrick Michel pour leur aide. 5, rue La Boétie - 75008 Paris +33 (0)1 47 42 78 01 - info@giquello.net drouot live offert

Certaines fiches plus détaillées sur www.deproyart.com expositions Mercredi 20 mars de 11h à 18h Jeudi 21 mars de 11h à 20h Vendredi 22 mars de 11h à 12h Téléphone pendant l’exposition + 33(0)1 48 00 20 07 Alexandre Giquello Violette Stcherbatcheff BIBLIOTHÈQUE ALAIN MOATTI Vendredi 22 mars 2024 - 14H Drouot - salle 7

4 De Sculptura Écrire la préface du catalogue d’un ami emporté par la mort n’est pas chose facile : sa voix familière résonne encore autour de bon nombre de ses exemplaires. Parmi ses multiples vies, Alain Moatti fut aussi un bibliophile passionné. Personne n’eut besoin de le forcer à le devenir. Sa passion et ses compétences mondialement reconnues pour la sculpture et les œuvres d’art lui faisaient regarder les beaux livres comme des objets d’art à part entière. Alain Moatti réunissait trois qualités essentielles au grand marchand : un œil incomparable, un savoir à la fois immense et précis, et un enthousiasme sans pareil. Les livres, dans cette galaxie, sont donc d’abord de documentation. Le rez-de-chaussée de la rue des Saints-Pères, admirablement organisé, où il lui arrivait de passer des journées entières en oubliant de déjeuner, présentait près de 40.000 titres rangés selon un ordre précis. Car le grand marchand se juge d’abord par l’étendue de sa documentation ; elle reflète son savoir. À l’âge de l’internet, on s’inquiète devant l’appauvrissement de certaines bibliothèques de référence. Sur ce sol fécond, Alain Moatti décida d’édifier une collection entièrement dédiée à la sculpture et aux beaux-arts. Et ceci très tôt, c’est-à-dire dès les années 1970. Malheureusement, pour changer les grandes cuves en inox et le chai de son vignoble, Alain décida, au début des années 1990, de vendre sa première bibliothèque, lui qui buvait si peu de vin. Adieu ses beaux exemplaires du Songe de Poliphile (Venise, 1499) et des Opera de Térence imprimées par Jean Grüninger (Strasbourg, 1496), merveilleux livres illustrés dont il savait mieux que quiconque l’influence matricielle sur les créations artistiques des siècles suivants, de la sculpture et de la peinture jusqu’aux majoliques et à l’art des jardins. Par chance, l’un des derniers livres qu’Alain eut entre ses mains fut un Poliphile de 1499 et quelques-uns d’entre nous savent qu’il s’en réjouissait. Adieu aussi, les Vite de Vasari et cet exemplaire incroyable annoté par le peintre Jacques Stella au XVIIe siècle, puis passé par les collections de Pierre-Jean Mariette et de William Beckford. Cette collection est donc la seconde réunie par Alain. Quelle chance déjà : avoir pu dans sa vie faire deux collections de livres sur la sculpture ! Elle est ici classée par ordre chronologique. Sa force et son ambition, au-delà des manques, n’en apparaissent que plus clairement. D’abord le De Sculptura de Pomponio Gaurico, premier livre imprimé entièrement consacré à la sculpture, datant de 1504, présent ici par le remarquable exemplaire de Ramiro de Guzmán (1600-1668), duc de Medina et vice-roi de Naples. Alain Moatti à la barre de Sumurun, plan Fife de 1914.

5 André Chastel avait déjà réédité ce texte fondateur en 1969. Puis l’exemplaire Arthur Vershbow des Vite de Giorgio Vasari (Florence, 1568), pierre d’angle de toute collection consacrée aux beaux-arts et texte remarquable, véritable creuset de l’histoire de l’art. Vasari conduit à Michel-Ange, mort à quatre-vingtneuf ans. L’un des jeux de la collection consista à trouver et rassembler les textes publiés à l’occasion des glorieuses funérailles florentines de Michel-Ange, le 14 juillet 1564, dans la basilique San Lorenzo. Ce sera par exemple ici l’Esequie del divin Michelagnolo Buonarotti de 1564 qui réunit les chants et poèmes de Laura Battiferri degli Ammannati, de Benedotto Varchi, de Bronzino, ou l’Orazione funerale de l’ami Varchi, également de 1564. Là encore, d’autres collectionneurs suivront la voie d’Alain Moatti et trouveront les autres textes de ces funérailles hors du commun. Puis les exemplaires consacrés à Jean de Bologne, à Donatello, à tant d’autres artistes, s’enchaînent pour conduire au classicisme et à la sculpture françaises comme à la construction des premiers musées. Au XVIIIe siècle, ce sont les catalogues de ventes des grandes collections qui l’ont passionné. Il en recherchait les exemplaires remarquables et sut se montrer entreprenant lors de la vente aux enchères de quelques catalogues de la bibliothèque du comte d’Armaillé, à Drouot, il y a quelques années. Mais les voyages furent aussi la grande passion d’Alain Moatti. De nombreuses villes d’Italie sont ici représentées par leurs guides imprimés destinés aux amateurs du Grand Tour. Alain connaissait tant de recoins de ce pays merveilleux ! La réorganisation des collections florentines grâce à la surprenante action des Habsbourg sut aussi attirer son œil comme le montre cet incroyable exemplaire de l’ouvrage d’Antonio Francesco Gori (1691-1757), le Museum florentinum, premier grand catalogue de la Galerie des Offices, relié en maroquin aux armes de l’empereur Léopold II. Mais le mieux sera pour la fin, avec l’extraordinaire livre de John Soane dédicacé à son ami William Turner : la Description of the House and Museum on the North side of Lincoln’s-inn-fields, the Residence of John Soane publié en 1830, soit la description par John Soane de sa propre maison, celle qui ravit aujourd’hui encore ses visiteurs, rédigé par John Soane lui-même et ainsi dédicacé au peintre : with sentiments of the most sincere friendship & respect for his inimitable talent. Cet exemplaire fit surface dans une modeste vente de Londres, au mois de juin 2015. Il tourna un peu parmi certains des exposants de la foire de cette ville, pour finir rapidement chez toi. Tu savais cueillir les fleurs et sculpter ta collection, comme ta vie, pour la plus grande joie de tes amis. Repose en paix, Alain, tes livres trouveront des mains fidèles. Jean-Baptiste de Proyart Catalogue manuscrit de sa première collection

6 1 GAURICO, Pomponio De sculptura [Florence, Filippo di Giunta, 8 janvier 1504] LE PREMIER LIVRE IMPRIMÉ ENTIÈREMENT CONSACRÉ À LA SCULPTURE. “LE PREMIER TRAITÉ D’ART DESTINÉ AUX AMATEURS ET AUX DILETTANTES CULTIVÉS” SELON ANDRÉ CHASTEL ET ROBERT KLEIN. EXEMPLAIRE AUX ARMES DE L’UN DES PLUS ÉMINENTS PERSONNAGES DU SIÈCLE D’OR ESPAGNOL : LE DUC DE MEDINA, VICE-ROI DE NAPLES ÉDITION ORIGINALE In-8 (142 x 94 mm) COLLATION : a-f8 (f2 blanc) soit, 48 ff. n. ch. RELIURE NAPOLITAINE DU XVIIe SIÈCLE. Maroquin rouge, décor doré, armes au centre des plats avec devise, encadrement à la roulette et fleurons aux angles, dos à nerfs orné, tranches dorées. Boîte moderne PROVENANCE : Julius Ballini avec la date du 24 février 1568 écrite à l’encre brune sur la page de titre -- Ramiro Núñez de Guzmán, duc de Medina de Las Torres et vice-roi de Naples (1600-1668 ; armes) avec les initiales. Ses armoiries et son emblème portent autour de l’écusson les initiales : “A.C.G.D.D.M.M.A.H. P.P.M.I.G.P.C.L.” pour Addidit, Comitatui, Grandatum, Ducatum, Ducatum, Marchionatum, Marchionatum, Arcis, Hispanoliensis, Perpetuam, Praefecturam, Magnam Indiarum, Guzmanorum, Primam, Chancellariatum, Lineam. Sa devise est également frappée Revoluta foecundant -- William Godolphin (1634-1696) ; note manuscrite à l’encre brune sur la page de titre. Godolphin acheta en bloc la bibliothèque du vice-roi de Naples, Ramiro Núñez de Guzmán -- v.j. d. dom Salomone 1739 : ex-libris manuscrit à l’encre brune sur la page de titre -- Arthur Lauria (cachet manuscrit sur le feuillet de garde à la date de 1935) -- Maurice Burrus (1882-1959 ; ex-libris ; sa vente, Paris, 15 décembre 2015, n° 79) Rousseurs dans les marges Ramiro Núñez de Guzmán (1600-1668) est le gendre du Premier ministre sous Philippe IV d’Espagne, le comte-duc de Olivares. Sous le nom de duc de Medina de Las Torres, il fut nommé en 1637 vice-roi de Naples et embellit la ville de façon considérable. Il fit construire entre autres le Palazzo Donn’Anna. Amateur d’art, bibliophile averti, en somme véritable uomo universale du Siècle d’or espagnol, le vice-roi Núñez de Guzmán fut, en outre, l’un des plus grands mécènes du peintre José de Ribera. Pomponio Gaurico (vers 1481-1530) appartient à cette génération pour laquelle la maîtrise des humanités littéraires et scientifiques allait de pair avec l’étude de l’histoire de l’art. Le De sculptura parut en 1504, à l’époque où l’étude de l’histoire de l’art commence à faire partie de la Bildung d’un homme cultivé. La théorisation de l’art se développait dans toute l’Italie depuis la parution des travaux de Leon Battista Alberti (1404-1472). Le texte dédié au duc Ercole Ier d’Este prend ainsi la forme d’un dialogue et expose les différences entre les padouans et les artistes florentins du Quattrocento. Le De sculptura est un éloge de la sculpture, tant pour ses aspects esthétiques que techniques, avec notamment de longues sections sur les matériaux, les bronzes et les procédés utilisés. Gaurico loue ensuite l’émulation culturelle de Padoue et fait un recensement des membres de l’école padouane avec Antonio Rizzo, les frères Lombardo, Giorgio Lascaris, Bartolomeo Bellano, Andrea Riccio et Severo da Ravenna. BIBLIOGRAPHIE : USTC 832061 -- Adams, G-292 : collation conforme -- J. von Schlosser, La Littérature artistique, Paris, 1984, pp. 259-262 -- Vagnetti, E, II, b1 -- Riccardi, I, i, 367 –- André Chastel & Robert Klein, Pomponius Gauricus, De Sculptura, Droz, 1969, p. 20 -- on connait de cet ouvrage rare, un autre bel exemplaire vendu par la librairie Thomas Scheler, Cat. 2012, n° 9 WEBOGRAPHIE : https://dbe.rah.es/biografias/14418/ramiro-nunez-felipez-de-guzman -- pour lire l’introduction de l’édition annotée du texte donnée par A. Chastel et R. Klein : https://books.google.fr/books?id=JHw6L7Yyj44C&pg=PA21&lpg=PA21&dq 25 000/35 000 € Page de droite : photo agrandie

7

8 2 VIRGILE Publii Virgilii maronis opera Strasbourg, Johannes Grünninger & Sebastian Brandt, 5 septembre 1502 L’UN DES OUVRAGES ILLUSTRÉS LES PLUS IMPORTANTS DU DÉBUT DU XVIe SIÈCLE AVEC UN CYCLE ICONOGRAPHIQUE REMARQUABLE DANS L’HISTOIRE DES VIRGILE ILLUSTRÉS. UN MODÈLE INCONTESTABLE POUR LA SCULPTURE ET LES MAJOLIQUES PREMIÈRE ÉDITION LATINE ILLUSTRÉE In-folio (288 x 205 mm). Titre imprimé en noir & rouge, initiales gravées, caractères ronds COLLATION : A6 B-G8 H9 I-T8 V10 X-Z8 2A-H8 2I6 2K-V8 2X6 2Y-Z8 a-f8 2a-c8 2d10 CONTENU : A1r, titre ; A1v, Sebastian Brant ad Lectore operis ; A2v Proemium Cristoferi ; B1r, Les Bucoliques ; F2r, les 4 livres des Géorgiques ; R1v les 11 livres de l’Énéide ; f8v, Treizième livre de l’Énéide ; 2br, Opuscula de Virgile ; d9v, Tables et colophon ILLUSTRATION : 1 titre gravé sur bois, 211 gravures sur bois dont 7 en coloris allemand de l’époque ANNOTATION : note bibliographique manuscrite du début du XVIIIe siècle en hollandais au verso du second feuillet de garde, et de la même main le numéro d’inventaire « n° 23 » sur le premier feuillet de garde. Étiquette avec numéro d’inventaire manuscrit « 384 » de la première moitié du XIXe siècle collée sur un feuillet fixé en partie sur la marge intérieure du feuillet de titre RELIURE DU XVIIe SIÈCLE. Vélin teinté, décor doré, fer central, triple encadrement de filets, fleurons aux angles, dos à nerfs orné, attaches, tranches rouges. Emboîtage de chagrin brun moderne PROVENANCE : Paris, 17 juin 2010, n° 203 Sans les feuillets H7 et T5, T6 de la planche double, titre remargé, 2C2 mouillure marginale, 2F4 et 2a avec déchirure en bas de page, derniers cahiers légèrement brunis BIBLIOGRAPHIE : Brunet, V, col. 1277 -- OCLC n° 644084108 WEBOGRAPHIE: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k718198/f298.item--LaRijksuniversiteitàGroningenaunecollationcomplètedel’ouvrage: https://rug.on.worldcat.org/search/detail/65808954?submitButton=&queryString=Publii%201502&databaseList=638 2 000/3 000 €

9 3 TAGLIENTE, Giovanni Antonio Lo presente libro Insegna la vera arte de lo excelle[n]te scrivere de diverse varie sorte de litere Venise, Giovann’Antonio, e Pietro fratelli de Nicolini da Sabio, 1545 CÉLÈBRE TRAITÉ DE CALLIGRAPHIE VÉNITIENNE In-8 (188 x 125 mm). Initiales gravées, caractères typographiques grecs, hébraïques, romains, cursives, gothiques et fantaisistes COLLATION : 28 ff. entièrement gravés sur bois RELIURE. Demi maroquin rouge, dos à la bradel, titre doré Court de marge Trente-neuf modèles d’écriture et neuf gravures sur bois à fond noir ou fond criblé, dont une reproduisant des caractères hébraïques. BIBLIOGRAPHIE : Hendrik Jansen, Essais sur l’origine de la gravure en bois et en taille-douce…, Paris, 1808, II, pp. 50-51 1 500/2 000 €

10 4 ALCIATI, Andrea Emblèmes Lyon, Guillaume Rouillé, 1549 AGRÉABLE EXEMPLAIRE DANS UNE ÉLÉGANTE RELIURE DU XVIIIe SIÈCLE. EXEMPLAIRE DE PIERRE BERÈS In-8 (170 x 110 mm). Première édition avec le commentaire. Traduction en français par Barthélémy Aneau. Page de titre et chaque page d’emblème encadrée d’un cartouche ILLUSTRATION : 203 emblèmes gravés sur bois RELIURE DU XVIIIe SIÈCLE. Maroquin rouge, encadrement d’un triple filet doré, dos long orné, tranches dorées PROVENANCE : Paris, 17 décembre 2007, n° 22 Marges un peu courtes par endroits, très rares rousseurs BIBLIOGRAPHIE : Index Aureliensis, 102.966 -- Adams, Rawles, Saunders, Bibliography of French emblem books, Genève, 1999, pp. 44-46, F.026 -- Mortimer, French, n° 1 1 500/2 500 €

11 5 VICO, Enea Augustarum imagines aereis formis expressae ; vitæ quoque earundem breviter enarratæ, Signorum etiam, quæ in posteriori parte numismatu[m] efficta su[n]t ratio explicata Venise, [Paolo Manuzio], 1558 LA NUMISMATIQUE ET LES FEMMES DE POUVOIR DANS L’EMPIRE ROMAIN. “BIEN IMPRIMÉ ET PEU COMMUN” SELON RENOUARD. EXEMPLAIRE DE PIERRE JAMMES Première édition de la traduction latine de Natale Conti, dédiée au cardinal Otto Truchsess von Waldburg In-4 (224 x 165 mm). Initiales gravées sur bois COLLATION : a4 b6 A-Z4 2A6, soit 10 ff. n. ch., 192 pp., 2 ff. n. ch. ILLUSTRATION : titre gravé en taille-douce représentant Minerve et Saturne, portrait non signé de Jules César gravé sur cuivre et placé en frontispice, 63 gravures sur cuivre à pleine page dans le texte, toutes numérotées, et ornées de riches encadrements architecturaux, 38 médailles et pièces de monnaie gravées sur bois dans le texte TIRAGE : les gravures sont en 2ème état, portraits de Cossutia (pl. IV) et de Servilia (pl. XI) supprimés ; pl. XV et pl. XXIII sans portrait ni adresse ; pl. XVIII et XIX (qui avaient été interverties à l’impression) découpées et recollées en bonne place RELIURE DU XVIIIe SIÈCLE. Veau brun marbré, décor en encadrement de filets estampés à froid, dos long orné, tranches rouges PROVENANCE : Catalogue Pierre Berès, novembre 1987 -- Pierre Jammes (Paris, 12-13 octobre 2010, n° 269) Reliure épidermée, coiffe supérieure arrachée, charnières fendues, un coin restauré, mouillures marginales Cet ouvrage est une compilation de courtes biographies sur les femmes importantes, les Augusta, des dynasties julio-claudienne à vespasienne. Dennis Rhodes a démontré que cette édition latine, comme l’originale en italien datée de 1557, fut imprimée par Vincenzo Valgrisi. BIBLIOGRAPHIE : USTC 863206 -- Brunet, V, col. 1175 -- Renouard, p. 176, n° 18 -- Mortimer, Italian, II, n° 533 –– Adams, V-634 800/1 000 €

12 6 VICO, Enea, et Antonio ZANTANI Omnium Caesarum verissimae imagines ex antiquis numismatis desumptae Venise, Paul Manuce, 1553 RARE RELIURE LYONNAISE EMBLÉMATIQUE, À LA TÊTE DE GRIFFON, EXÉCUTÉE À MAIN LEVÉE, AUX FILETS DORÉS, ET PEINTE À LA CIRE. ÉDITION ALDINE D’UN OUVRAGE DE NUMISMATIQUE ANCIENNE. ÉLÉGANTE ILLUSTRATION DE STYLE MANIÉRISTE ET VÉNITIEN Première édition aldine In-4 (224 x 153 mm). Traduction latine du texte d’Antonio Zantani. Initiales gravées ILLUSTRATION : titre frontispice et 12 encadrements donnant en médaillon les portraits des douze César empreints d’un style maniériste vénitien très pur, 72 planches gravées sur cuivre contenant la représentation de diverses monnaies ou médailles sous les règnes de chacun de ces César - dont 10 planches nouvelles par rapport à l’édition italienne de 1548 ANNOTATION : annotations marginales et foliotation manuscrite contemporaine RELIURE MOSAÏQUÉE DE L’ÉPOQUE. Veau brun, décor de filets dorés et peints à la cire en argenté et noir sur fond criblé d’or, dos long orné, tranches dorées ciselées. Étui PROVENANCE : ancienne collection Rossignol (ex-libris) Dos refait Beau recueil de monnaies et médailles antiques publié à Venise chez les Alde par Paul Manuce. Le texte est la traduction latine de l’ouvrage d’Antonio Zantani paru en italien en 1548. Le volume porte la date 1554 mais il s’agit bien de la première édition latine de 1553 à laquelle ont été ajoutés un I et un L sur la date comme c’est le cas pour un certain nombre d’exemplaires. La remarquable illustration, très enrichie par rapport à l’édition italienne de 1548, est l’œuvre du graveur italien Enea Vico (1520-1570) qui se passionna pour l’étude des médailles antiques. BIBLIOGRAPHIE : USTC 863199 -- Mortimer, Italian, 557-- Brunet, V, col. 1174-- Cigognara, 3056 (à la date de 1548) -- Renouard, Annales de l’imprimerie des Alde, p. 158, n°21 -- Ahmanson-Murphy, 452 -- pas dans Adams 4 000/6 000 €

13

14 7 PARADIN, Claude Quadrins historiques de la Bible Lyon, Jean de Tournes, 1555 L’UN DES GRANDS LIVRES DE MODÈLES POUR LES ARTISTES DE LA RENAISSANCE FRANÇAISE. EXEMPLAIRE DE PIERRE BERÈS 4 ouvrages en 1 volume in-8 (171 x 113mm) Trois autres ouvrages sont reliés à la suite : (II) : Charles Fontaine. Les Figures du Nouveau Testament. Lyon, Jean de Tournes, 1554 ; (III) : Pierre Du Val. De la grandeur de Dieu et de la cognoissance qu’on peult avoir de luy par ses œuvres. Paris, Michel de Vascosan, 1555 ; (IV) : Claude Paradin. Devises heroïques, Lyon, Jean de Tournes et Guillaume Gazeau, 1557. Marque typographique au dernier feuillet, riche ornementation typographique gravées sur bois. (I) : seconde édition française des Quadrins ; (II) : ÉDITION ORIGINALE dédiée à Marguerite de France ; (IV) : deuxième édition, dédiée à Théodore de Marzé COLLATION : (I) : A-P8 Q4 ; (II) : A-F8 G4 ; (III) : A-F4 ; (IV) : a-q8 r4 ILLUSTRATION : (I) : 231 gravures sur bois, soit 33 bois de plus que dans la première édition ; (II) : 95 gravures sur bois. Les figures de l’Apocalypse (f. E6-G2v) ne sont pas accompagnées des poèmes ; (IV) : 182 emblèmes, entre autres : la salamandre de François Ier, le triple croissant de Henri II, le porc-épic de Louis XII, les colonnes d’Hercule de Charles-Quint, le collier de l’Annonciade, le collier de la Toison d’Or... RELIURE DE L’ÉPOQUE. Veau havane, décor doré, motif central losangé et filets, dos à nerfs orné dans chaque entrenerfs d’une fleur de lys dorée, tranches dorées PROVENANCE : au verso du second plat, signature du XVIIIe siècle L’encomie, avec la mention d’achat 5 ll -- le verso blanc du dernier feuillet de garde porte l’indication : «ce livre apartiens à moi Jean François Cheviron fait à Dijon le 29 Mai 1803» -- Pierre Berès (1913-2008 ; Paris, 17 décembre 2007, n° 29) Fragilité en O3, P4, quelques mouillures. Traces d’épidermures, reliure légèrement restaurée Cette seconde édition des Quadrins historiques est un chef-d’œuvre de la gravure française du XVIe siècle et l’œuvre la plus célèbre du lyonnais Bernard Salomon, dit Le Petit Bernard. La première partie concerne la Genèse ; la seconde l’Exode et d’autres livres de l’Ancien Testament. L’ouvrage servit d’inspiration ou de modèle aux artistes : faïenciers, émailleurs, ébénistes et verriers, et fut réimprimé à de nombreuses reprises, notamment en éditions anglaises, espagnoles ou italiennes. BIBLIOGRAPHIE: (I):USTC11313--BrunetIV,995(Quadrins) -- A. Cartier, DeTournes,p.382,n°292--AdamsP-293;(II):A.Cartier, DeTournes, p. 366, n° 269 -- Mortimer, French, n° 85 ; (IV) : A. Cartier, De Tournes, p. 452-453, n° 379 -- Adams P-291 -- Mortimer, French, n° 410 2 000/3 000 €

15 8 POLDO D’ALBENAS, Jean Discours historial de l’antique et illustre cité de Nismes Lyon, Guillaume Rouillé, 1560 ÉDITION ORIGINALE In-folio (300 x 205 mm). Initiales et bandeaux gravés sur bois COLLATION : *6 a-c4 d2 e-m4 n2 o-z4 2a-i4 soit 6 ff. n. ch., 226 pp., 7 ff. n. ch. ILLUSTRATION : titre gravé sur bois attribué à Pierre Eskrich avec les chiffres entrelacés de Henri II et de Diane de Poitiers, 7 planches doubles hors-texte dont 4 dépliantes pour la description de la Maison Carrée, du Temple de la Fontaine, de l’Amphithéâtre et du Pont du Gard, 4 figures à pleine page, 1 gravure à mi-page représentant trois haches de licteurs, 4 médaillons avers et revers d’une médaille à l’effigie de Marc Aurèle et de l’As de Nîmes, 1 double schéma astrologique, 3 petites gravures sur bois représentant des bonnets de serfs romains RELIURE DU XVIIe SIÈCLE. Basane brune, dos à nerfs, tranches jaspées PROVENANCE : Fournier (note manuscrite du XVIIIe siècle précédée du n° 87) -- Angelo Ferdinand Mazzoli (1821-1893 ; ex-libris manuscrit ; cat. 1893, n° 535) Titre en partie détaché, mouillure claire dans la marge inférieure, frottements légers sur les plats, une planche double consolidée avec légère perte restaurée à la plume La présence d’un encadrement de titre aux emblèmes de Henri II et de Diane de Poitiers s’explique par une volonté affirmée d’allégeance au pouvoir royal de la part du présidial de Nîmes et de l’auteur. Le juriste et humaniste Jean Poldo d’Albenas (15121563) fut l’un des premiers, sinon le premier en France, à publier des relevés d’architecture, avant Jean Bullant, Philibert de l’Orme (ou Delorme) et Jacques Androuet du Cerceau. Les relevés cotés en pouces, pieds et toises, quoique présentant des erreurs, ne trouvent pas d’équivalent dans les traités d’architecture français imprimés au milieu du XVIe siècle. Poldo d’Albenas, s’inspirant de la tradition italienne, a recours à l’élévation oblique cotée. À la fin du Quattrocento, Giuliano da Sangallo (1445-1516) donna les tout premiers relevés, restés manuscrits, des principales ruines gallo-romaines de France : théâtre et arc d’Orange, amphithéâtre d’Arles et pyramide de Vienne. Fra Giovanni Giocondo (vers 1433-1515), lors de son long séjour en France, exécuta des dessins de quelques antiquités, dont l’amphithéâtre de Nîmes, la pyramide de Vienne et le mausolée de Glanum. On connaît de Giovanni Sallustio Peruzzi (vers 1511-1572) un dessin de l’amphithéâtre de Nîmes, probablement exécuté d’après une composition de son père, Baldassarre. BIBLIOGRAPHIE : USTC 24395 -- Brunet, IV, 775 -- Eugène Lapierre, “Éloge de M. A.-F. Mazzoli”, in Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, Toulouse, 1894, pp. 99-102 -- H. Beraldi, Les Graveurs du XIXe siècle : guide de l’amateur d’estampes modernes, Paris, 1885-1892, t. IX, p. 254 300/500 €

16

17 9 [MICHEL-ANGE]. Esequie del divin Michelagnolo Buonarroti Celebrate in Firenze dall’Accademia de Pittori, Scultori & Architettori. Nella Chiesa di S. Lorenzo il di 14 Luglio MDLXIIII Florence, Giunti, 1564 LES OBSÈQUES DE MICHEL-ANGE : POÈMES ET CHANTS DE SES AMIS : VARCHI, BRONZINO... PLAQUETTE EXTRÊMEMENT RARE ÉDITION ORIGINALE Plaquette in-4 (210 x 145 mm). Marque typographique avec le lys florentin gravée sur le titre. Il semblerait qu’il s’agisse ici d’un second tirage : le Getty Research Institute possède un exemplaire avec sur la page de titre la date du 28 juin “28 giugno” qui fut ensuite remplacée par celle du 14 juillet COLLATION : A-E4 F2 RELIURE de vélin souple, restes de lacets PROVENANCE : Paris, 21 octobre 2015, n° 76 L’enterrement de Michel-Ange eut lieu en l’église florentine de San Lorenzo, le 14 juillet 1564. Le sculpteur était mort le 18 février 1564 à l’âge de quatre-vingt-neuf ans. Il s’agirait d’une des premières nécrologies à avoir été publiées. BIBLIOGRAPHIE : USTC 804333 -- Adams M-1408 -- Cicognara, n° 2261 -- Gamba, n° 1014 -- Steinmann & Wittkower, Michelangelo bibliography, 1510-1926, Leipzig, 1927, p. 116, n° 619 -- Olschki Choix VII-10513, “plaquette excessivement rare” -- Bertelà and Tofani, Feste e apparati Medicei, pp. 11-12 3 000/5 000 € 10 [MICHEL-ANGE]. VARCHI, Benedetto Orazione funerale di M. Benedetto Varchi Fatta, e recitata da Lui pubblicamente nell’essequie di Michelagnolo Buonarroti in Firenze, nella Chiesa di San Lorenzo Florence, Appresso i Giunti, 1564 MICHEL-ANGE : L’UNE DES DEUX ORAISONS FUNÈBRES PRONONCÉES PAR L’UN DE SES AMIS DEVANT SON CATAFALQUE, DANS L’ÉGLISE SAN LORENZO À FLORENCE. EXEMPLAIRE FAIRFAX MURRAY ÉDITION ORIGINALE In-4 (210 x 145 mm). Armes des Médicis gravées sur bois imprimées sur la page de titre. Initiales, bandeaux, culs-de-lampe et marque typographique au colophon gravés sur bois COLLATION : [A]-H4 : 32 feuillets, [A3v]- H4r paginés 6-63 RELIURE ANGLAISE SIGNÉE DE RIVIERE AND SON. Maroquin rouge, décor doré et estampé à froid, filets en encadrement, fleurons dorés aux angles, dos à nerfs, tranche de tête dorée. Boîte toilée PROVENANCE : Charles Fairfax Murray (ex-libris) -- Luis Cervera Vera, architecte et historien espagnol (1914-1998 ; ex-libris) Fine décharge marginale de la reliure sur les gardes. Charnière supérieure légèrement usée et fragilisée, coins émoussés Deux oraisons funèbres y furent prononcées, l’une par Benedetto Varchi (1502-1565), l’autre par Leonardo Salviati, jeune homme de vingt-deux ans qui devait justement prononcer, un an plus tard, l’oraison funèbre de Benedetto Varchi. La plupart des bibliothèques publiques d’Europe et des États-Unis conservent un exemplaire de l’oraison funèbre de Michel-Ange par Benedetto Varchi. Mais un seul exemplaire, relié en vélin moderne, a été proposé aux enchères sur le marché international depuis plus de trente ans. BIBLIOGRAPHIE : USTC 862027 -- EDIT16 28283 -- Cicognara, 2388 -- Brunet, V, 1087 -- Adams, II, V 256 3 000/5 000 € 9 10 Ci-contre, lot 11

18 11 VASARI, Giorgio Le vite de piu eccellenti pittori, scultori, e architettori Florence, Giunta, 1568 L’UN DES PLUS BEAUX EXEMPLAIRES AUJOURD’HUI CONNUS, GRAND DE MARGES ET RELIÉ EN VÉLIN DE L’ÉPOQUE. LA PLUS BELLE ÉDITION DES VIES DE VASARI : L’ORIGINE DE L’HISTOIRE DE L’ART PAR L’INVENTEUR DU MOT “RENAISSANCE” PMM 88. ANCIENNES COLLECTIONS FAIRFAX MURRAY ET ARTHUR VERSHBOW PREMIÈRE ÉDITION ILLUSTRÉE, dédiée à Cosme de Médicis 3 volumes in-4 (236 x 164mm). Titre dans des encadrements architecturaux gravés sur bois, avec armes des Médicis en tête, et vignette représentant Florence COLLATION conforme à Mortimer : volume I : A-B4 +-5+4 A-Z4 2AZ4 3A-T4 3V2 ; volume II : *-5*4 a-z4 2A-Z4 3A2 ; volume III : A2 +-5+4 a-e4 3A3 4A-Q4 4R2 4S-Z4 5A-Z4 6A-H4 (6H4 blanc) ÉTAT conforme à Mortimer : dernière ligne du feuillet K4v (volume I) omise et frappée après impression de la page, corrections manuscrites : “Fiorentinore” (volume I, f. 2T3r), “gradito” (volume III, f. 5Y3r), nom de l’artiste corrigé (volume III, f. 3R4r) ILLUSTRATION : portrait de Vasari en B4v (volume I), répété en 6D1v (volume III), 144 portraits d’artistes dans des médaillons et des encadrements de figures féminines représentant les arts RELIURES UNIFORMES DE L’ÉPOQUE. Vélin souple à rabats, titraison à l’encre au dos PROVENANCE : Di me Girolamo Perelli, 1766 : signature ex-libris et date sur la page de titre du premier volume. Girolamo Perelli (1742-1811), issu d’une famille noble d’Arezzo, bibliothécaire de la Fraternité dei Laici d’Arezzo fondée au XIIIe siècle, fils de Zanobi Perelli, et neveu du mathématicien Tommaso Perelli (1704-1783). Il a sans doute apposé titre et nom d’auteur sur les dos des volumes, à l’encre brune -- Charles Fairfax Murray (1849-1919) -- Edward W. Forbes, 1905 (signature, date et inscription sur la première garde : “purchased from C[harles] F[airfax] M[urray] -- Bernard Quaritch, 1972 -- Arthur et Charlotte Vershbow (New York, 9 avril 2013, n° 47) Marge supérieure des premiers feuillets du volume I tachée Giorgio Vasari (1511-1574), natif d’une famille modeste d’Arezzo, fut élevé à Florence. Il devint un architecte et un peintre reconnu, travaillant au service des Médicis et du Pape. Vasari fut le premier à utiliser, en 1550, le mot “rinascita”, “renaissance”, pour désigner la résurrection des lettres et des arts renouant avec l’Antiquité. La première édition des Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes italiens depuis Cimabue jusqu’à notre époque parut sans illustration en 1550. Vasari avait pour amis certains des artistes dont il fit le portrait dans les Vite, notamment Michel-Ange. L’édition illustrée des Vite, considérablement augmentée, parut en 1568. La galerie d’artistes composée de cent vingt vies, depuis Cimabue jusqu’à Michel-Ange, est divisée en trois périodes. La première commence au milieu du XIIIe siècle avec les artistes toscans qui, “abandonnant le vieux style, se mirent à copier les Anciens avec entrain et diligence”. Giotto domine cette première phase tendant à libérer la peinture de l’influence byzantine. La deuxième période correspond au XVe siècle, qui voit d’immenses améliorations techniques. Elle est marquée par Brunelleschi qui conçut la coupole du Duomo à Florence, Masaccio qui perfectionna la perspective, et Donatello. Selon Vasari, ces créateurs cherchaient à imiter la nature, “mais rien de plus”. Leurs œuvres sont encore “sèches et dures”, attachées au modèle. Cette floraison artistique est indissociable du mécénat des Médicis à Florence. La troisième période, contemporaine de Vasari, est celle de la “manière parfaite”, incarnée par Léonard de Vinci, Raphaël et surtout Michel-Ange. Cette époque est, pour Vasari, celle durant laquelle “l’art a réalisé tout ce qui est permis à un imitateur de la nature ; il s’est élevé si haut que son déclin serait maintenant à redouter plutôt que d’autres progrès à attendre”. Vasari organisa l’enterrement de Michel-Ange à Florence et dessina son tombeau. BIBLIOGRAPHIE : USTC 862081 -- Printing and the Mind of Man, 88 (“the first modern history of art”) -- Mortimer Italian 515 -- Adams V-296 -- Gamba 1725 30 000/50 000 €

19

20 12 ORSINI, Fulvio Imagines et elogia virorum illustrium et eruditor ex antiquis lapidibus et nomismatib(us) expressa cum annotationb(us) Rome, Ant. Lafrerri, 1570 [Venise, Petri Dehuchino, Galli, 1570] DE L’ANTIQUITÉ À LA RENAISSANCE : LA COLLECTION FARNÈSE-ORSINI. EXEMPLAIRE DE PIERRE JAMMES ÉDITION ORIGINALE In-folio (335 x 225 mm). Initiales et bandeaux gravés sur bois COLLATION : A-O4. ILLUSTRATION : 1 titre gravé sur cuivre et signé du monogramme d’Andrea Marelli, 58 gravures sur cuivre et 17 gravures sur bois gravées par Fulvio Orsini RELIURE DE L’ÉPOQUE. Vélin ivoire souple, avec traces de lacets. PROVENANCE : Pierre Jammes (Paris, 12-13 octobre 2010, n° 261). Gardes doublées, déchirure en h2 sans atteinte à la gravure, légères brunissures sur quelques feuillets. Quelques usures au vélin, petite mouillure angulaire. BIBLIOGRAPHIE : USTC 845515 -- Brunet, V, 1019 -- Cicognara 2120 -- Mortimer, Italian books, n° 329 600/800 € 13 SERMARTELLI, Michelangelo Alcune composizioni di diversi autori in lode del ritratto della Sabina, Scolpito in Marmo dall’Eccellentissimo M. Giovanni Bologna, posto nella piazza del Serenissimo Grand Duca di Toscana Florence, Bartolomeo Sermartelli, 1583 L’UN DES LIVRES LES PLUS IMPORTANTS DANS L’HISTOIRE DE LA SCULPTURE : L’ENLÈVEMENT DE LA SABINE SUSCITA UNE ADMIRATION IMMÉDIATE. LA FAMEUSE SCULPTURE DE GIAMBOLOGNA NE PORTAIT AUCUN NOM AVANT D’ÊTRE DÉCRITE PAR LES POÈMES DE CE LIVRE. EXEMPLAIRE DE BERNARD MALLE ÉDITION ORIGINALE Petit in-4 (221 x 159 mm). Armes des Médicis gravées sur bois imprimées sur la page de titre, bandeaux, initiales historiées ou à décor de feuillage et culs-de-lampe gravés sur bois ÉTAT : premier cahier, celui de la préface, en PREMIER ÉTAT avec des fautes d’impressions corrigées à l’encre brune et que l’on retrouve corrigées sur l’exemplaire de la British Library, variation d’état jusqu’ici non signalée par les bibliographies COLLATION : *6 A-F4 G2 (*6v et G2 blancs, comme il se doit) : (4) ff., 50 pp., (1) f. ILLUSTRATION : 3 gravures sur bois imprimées à pleine page : l’une représente une célèbre vue gravée de la Piazza della Signoria et du Palazzo Vecchio, et sur les deux pages suivantes deux vues de la Sabine observée selon deux angles différents RELIURE DU XIXe SIÈCLE. Cartonnage d’attente de papier bis, dos muet, non rogné PROVENANCE : Bernard Malle (cachet) Infimes taches éparses, petite restauration marginale ancienne aux derniers feuillets Giambologna (1529-1608) fut le plus grand sculpteur maniériste italien. La sculpture monumentale dont il est l’auteur est considérée par Henry Ogden Avery comme “le sommet de sa carrière en tant que sculpteur sur marbre” (Avery Architectural Library). L’œuvre fut révélée le 15 janvier 1583 et unanimement saluée. Cette statue colossale reçut bientôt le nom d’Enlèvement de la Sabine, car elle n’en portait pas encore. Bernardo Vecchietti (1514-1590), célèbre client de Giambologna, finança la publication de ce livre en octobre 1583. L’ouvrage comporte des poèmes d’éloge, deux gravures sur bois représentant les sculptures, à pleine page, et une vue très précise de la fameuse Piazza montrant la nouvelle sculpture installée in situ aux côtés de celles déjà présentes. Ces poèmes, à la gloire de l’Enlèvement de la Sabine de Giambologna, furent rédigés par Vincenzo Alamanni (1536-1590), l’ambassadeur des Médicis à la Cour de France, Bernardo Vecchietti, Bernardo Davanzati (1529-1606), traducteur de Tacite, Cosimo Gaci (15501619), poète qui traduisit les œuvres de Thérèse d’Ávila, le chevalier Gualtieri, poète originaire d’Arezzo, Piero di Gherardo Capponi, etc. Le travail de Giambologna était destiné à susciter l’écriture. Une telle approche d’une œuvre sculptée était tout à fait nouvelle et appelait un certain ingegno. Tout l’esprit de cette sculpture réside en partie dans les diverses interprétations possibles de sa complexe exécution. La statue était conçue de manière à ce que la scène représentée change selon l’angle depuis lequel elle était observée. BIBLIOGRAPHIE : USTC 805784 -- Mortimer, Italian Books, II, 478 -- Cicognara, I, 1016 -- Thieme-Becker, IV, pp. 249, 252 8 000/14 000 € 12

21 13

22 14 CHACON, Alfonso Historia utriusque belli Dacici a Traiano Caesare gesti... ex simulachris quae in columna eiusdem Romae visuntur collecta... ad catholicum Hispaniarum regem Philippum II Rome, Francesco Zanetti & Bartolomeo Tosio, 1576 LA PREMIÈRE REPRÉSENTATION GRAVÉE DES CÉLÈBRES BAS-RELIEFS DE LA COLONNE TRAJANE. AVEC DEUX SUPERBES GRANDES PLANCHES DÉPLIANTES ILLUSTRANT CE GRAND MONUMENT DE L’ANTIQUITÉ, CHEF-D’ŒUVRE DE LA SCULPTURE. OUVRAGE RARE ET PRÉCIEUX, LORSQUE RELIÉ EN MAROQUIN À L’ÉPOQUE ÉDITION ORIGINALE In-folio (310 x 240mm) Initiales [de 6 lignes] et cul-de-lampe gravés sur bois Marque typographique à l’ancre aldine imprimée sur la page de titre. L’usage de l’ancre s’explique sans doute par le fait que Francesco Zanetti, originaire de Venise, et Bartolomeo Tosio furent tous deux des disciples de Paolo Manuzio. Celui-ci s’installa à Rome en 1564 pour diriger l’imprimerie pontificale, qui prit le nom de Stamperia del popolo romano. Il fut protégé par le pape Grégoire XIII et mourut en 1574 COLLATION : A-F4 + 4 feuillets (6 planches) + 130 doubles pages ; A3r-F1v paginés 5-42 CONTENU : A1r titre, A2r dédicace au roi d’Espagne, A3r texte Columnae traiani tam intimae quam extimae frontis exactissima orthographia, F2r Index columnae traianicae explicationem (6 pp.) ILLUSTRATION : 6 planches gravées sur 3 pages dont une double [1 : 2 planches bout à bout dont l’extérieur de la colonne ; 2 : 2 planches bout à bout dont l’une dépliante pour l’intérieur de la colonne ; 3 : 2 planches de coupe de l’intérieur de la colonne imprimées sur double page] ; 130 planches imprimées sur double page numérotées 1-130, EN TOUT 133 PLANCHES DESSINÉES PAR GIROLAMO MUZIANO ET GRAVÉES PAR FRANCESCO VILLAMENA RELIURE FRANÇAISE VERS 1600 (sans doute provençale). Maroquin rouge, décor doré, grand fleuron central à motif de feuillage, double encadrement de filets avec fleurons aux angles, dos à nerfs avec fleuron, tranches mouchetées de rouge PROVENANCE : Vincent-François Jouvène, négociant marseillais (ex-libris manuscrit du XVIIe siècle sur la page de titre : Ex Bibliotheca Vincentii fransci Jouvene Massiliensis). Les Jouvène, importante famille du négoce provençal anoblie au début du XVIIIe siècle, donnèrent un échevin à Marseille à la fin du XVIe siècle et un conseiller au Parlement de Provence. Une rue et une place Jouvène appartiennent aujourd’hui encore à l’ancien quartier aristocratique d’Arles CENSUS : 6 exemplaires aux U.S.A. : Boston Athenaeum, Princeton (veau, vers 1600, anciennement Librairie Sokol, £14.500), George Washington University (reliure moderne), Yale (exemplaire Borghese), Emery Library à Atlanta. USTC et EDIT16 recensent 7 exemplaires en Europe : 3 en France et 4 en Italie. L’exemplaire de la BnF est relié en maroquin rouge de la fin du XVIIe siècle ; il est costaud et peu élégant. L’ouvrage est très rare en vente aux enchères : seulement deux occurrences dont celle-ci. Un exemplaire de cette édition, dépourvu des planches, mais relié en vélin pour la célèbre bibliothèque Pillone a figuré dans la vente Hauck (New York, 27 juin 2006, lot 233). Un exemplaire incomplet d’une planche a été proposé par la librairie Sokol en 1997 Quelques manques mineurs aux deux planches dépliantes, petit manque à la planche 14, quelques pâles taches brunes dans les premiers feuillets ou dans les marges de quelques planches, quelques anciens renforcements au verso des planches 38, 39, 42, 43, 85, 90, 110, 111, 121, 124, 127, 128 et 130, venant parfois combler d’anciennes déchirures Inaugurée en 113 après J.-C., la colonne Trajane, seul élément intact du somptueux Forum de Trajan, est, depuis le XVe siècle, au centre de nombreux débats d’interprétations. Ils tournent autour d’une même question : comment l’art doit-il et peut-il représenter l’histoire et sa violence ? En clair, la question de l’épopée. Mais c’est aussi par le style de leurs sculptures elles-mêmes que ces bas-reliefs créés par le “Maître de la colonne Trajane” exercèrent une influence multiséculaire et déterminante, de Michel-Ange à Rodin. Vers 1500, le pape Alexandre VI (mort en 1503) ou Jules II commandèrent au peintre Jacopa Ripanda (mort en 1516) un relevé exhaustif par dessins de la colonne. L’artiste conçut un appareil de visée qui le rendit célèbre. Il acheva son relevé dans des conditions particulièrement périlleuses, puisque suspendu dans un panier. Plus tard dans le siècle, le pape Grégoire XIII (1502-1585) fut élu en une journée par le conclave le plus bref de l’histoire de l’Église (14 mai 1472). Il devait son élection au parti espagnol et donc à Philippe II. L’empereur Trajan était lui-même d’origine espagnole ; Philippe II éprouvait pour lui une réelle fascination. Le pape commanda donc à l’érudit espagnol Alfonso Chacon (1540-1599) un ouvrage qui devait pour la première fois représenter la totalité des bas-reliefs de la colonne.

23 L’édition originale d’Alfonso Chacon fut en effet l’une des sources du classicisme français. Son influence sur Nicolas Poussin a été longuement travaillée. Comme l’avait démontré Anthony Blunt, Poussin copia ces bas-reliefs dans plusieurs dessins. Une feuille conservée au Musée Condé de Chantilly (INV AI 206, NI 250) représentant des légionnaires romains et des Daces, dérive clairement des planches 77, 87 et 126. Le peintre rassembla de façon très personnelle les attributs de différents personnages dans une composition où dominent les verticales. Poussin trouvait dans le livre de Chacon ces realia qui donnaient matière à son histoire romaine re-présentée. Ces motifs sont directement tirés des gravures de Villamena et plus particulièrement des planches 76, 92, 110 et 117. Cet exemplaire a été monté sur onglets, dès sa reliure, comme les autres exemplaires que nous avons pu examiner (cf. http:// pudl.princeton.edu/boundart. php?obj=dv13zt97m et le site de la Emory Library à Atlanta). Il s’agissait d’adapter le texte et les planches à un même format. Rencontrer cet ouvrage relié en maroquin à l’époque est très inhabituel. Cette condition rend cet exemplaire, à l’évidence, d’autant plus précieux. BIBLIOGRAPHIE : USTC 821795 et EDIT 16 10970 -- pas au Berlin Katalog -- Getty research Institute : l’exemplaire est incomplet du texte de Chacon -- Adams, Catalogue of Books printed on the Continent of Europe (1501-1600) in Cambridge Libraries, C 1627 (qui n’a que trois planches) -- BM STC Italian, 1465-1600, p. 167 -- M. Galinier, La Colonne trajane et les Forums impériaux, Rome, 2007 -- Salomon Reinach, La Colonne trajane, Paris, 1886 -- L. Marin, “Visibilité de l’histoire : à propos des dessins de la colonne Trajanne”, Caesar triomphans, Florence, Institut français, 1984, pp. 3344 -- sur Poussin, cf. T. Olson, Poussin and France : Painting, Humanism, and the Politics of Style, Yale, 2002, p. XVII ; J.-F. Méjanès, Musée du Louvre, Cabinet des dessins - Inventaire Général des dessins français, Lettre P, Paris, 1997, n° 1698, p. 432 ; P. Rosenberg, L.-A. Prat, Nicolas Poussin, Catalogue raisonné des dessins, Milan, 1994, n° 197 8 000/12 000 €

24 15 BOCCHI, Francesco Eccellenza della statua del San Giorgio di Donatello Scultore Fiorentino, Posta nella facciata di fuori d’Orsan Michele... Dove si tratta del Costume, della Vivacità & della Bellezza di detta Statua Florence, Giorgio Marescotti, 1584 UNE RÉVOLUTION DANS L’HISTOIRE DE L’ART. LA PREMIÈRE MONOGRAPHIE CONSACRÉE À UNE ŒUVRE : LE SAINT GEORGES DE DONATELLO. OUVRAGE TRÈS RARE ÉDITION ORIGINALE In-12 (153 x 100 mm). Bandeaux, initiales et culs-de-lampe gravés sur bois. Marque typographique de Marescotti imprimée sur la page de titre COLLATION : A-G8 CONTENU : A1r titre, A2r dédicace Al Serenissimo Cosimo de Medici datée de 25 mai 1571, A4r seconde dédicace All’Accademia fiorentina del disegno imprimée en italiques, A6r Ragionamento di M. Francesco Bocchi sopra l’eccelenza del San Giorgio di Donatello, G6r Tavola delle cose notabili, che si contengono in questo Libro RELIURE ITALIENNE VERS 1800. Dos de veau brun, coins de vélin, plats de papier marbré dans les tons violets (légèrement passée) Francesco Bocchi (1548-1618) est un écrivain d’humble origine né et mort à Florence. Il fut précepteur dans les familles les plus en vue de l’aristocratie, comme les Bentivoglio et les Strozzi. En 1594, il publia le premier guide de la cité des Médicis sous le titre La Bellezza della città di Firenze. L’ouvrage de Bocchi sur le San Giorgio (1415-1417) de Donatello fut très certainement achevé en 1571 comme en témoigne la date de la dédicace à Cosme de Médicis ; la seconde dédicace date de 1584, année de la publication. L’Eccellenza se présente comme le commentaire et la lecture des passions exprimées par cette célèbre statue du Saint Georges, située aujourd’hui dans le musée du Bargello. Selon Schlosser, Bocchi signe ici la plus ancienne monographie dédiée à une œuvre d’art spécifique. La sculpture n’est alors plus la simple reproduction d’un modèle antique mais bien l’expression d’un sentiment. Bocchi emprunte à la rhétorique son vocabulaire herméneutique pour considérer l’œuvre sous ses trois formes les plus prégnantes : l’expression du caractère, la vivacité des traits et la simple beauté (costume, vivacità et bellezza). Le Saint Georges de Donatello devient ainsi le plus pur symbole de la Renaissance italienne. BIBLIOGRAPHIE : USTC 815020 -- Cicognara 3484 -- Th. Frangenberg, “The art of talking about sculpture : Vasari, Borghini, Bocchi”, Journal of the Warburg and Courtauld Institutes 58, 1995, pp. 115-131 -- C. Hattendorff, “Francesco Bocchi on Disegno”, Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 55, 1992, p. 274, n. 18 -- S. Menchi, DBI XI (1969), pp. 72-74 -- pas dans Adams ni dans BM Ital. 3000/5 000 € 16 TAILLEPIED, Noël Recueil des antiquitez et singularitez de la ville de Rouen. Avec un progrez des choses memorables y advenues depuis sa fondation jusques à present Rouen, Richard Petit, 1587 RELIURE DE CAPÉ. EXEMPLAIRE DE PIERRE BERÈS ÉDITION ORIGINALE In-8 (161 x 104 mm). Bandeaux et initiales gravés sur bois COLLATION et ILLUSTRATION : A-S8 soit 8 ff. n. ch., 265 pp., 3 ff. n. ch. RELIURE DU XIXe SIÈCLE SIGNÉE DE CAPÉ. Maroquin brun, médaillon doré au centre, double filet à froid en encadrement avec fleurons dorés aux angles, dos à nerfs orné, tranches dorées PROVENANCE : Toustain (ex-libris à la devise : “Toustain de sang”) -- Pierre Berès (19132008 ; Paris, IVe partie, 17 décembre 2007, n° 48). BIBLIOGRAPHIE : Brunet V, 646 («Ouvrage curieux») -- Frère II, p. 551 700/1 000 €

25 17 AGOSTÍN, Antonio I Discorsi sopra le medaglie et altre anticaglie divisi in XI dialoghi con l’agiunta d’alcune annotatione e molti ritratti di belle e rare medaglie [Rome], [Ascanio & Girolamo Donangeli], [1592] SUPERBE EXEMPLAIRE RELIÉ À L’ÉPOQUE POUR JACQUES-AUGUSTE DE THOU. IMPORTANT TRAITÉ SUR LES MÉDAILLES ET INTAILLES. BELLES PROVENANCES : DE THOU, ROHAN-SOUBISE, DESTAILLEUR, BÉHAGUE ET GALARD DE BÉARN Première édition en italien In-4 (230 x 165mm) COLLATION, CONTENU et ILLUSTRATION : 72 planches gravées + A-Z4 2A-G4 a-b4, soit : titre gravé et au verso portrait gravé de l’auteur suivi par 70 planches de médailles numérotées 3-72, A1r : texte, a1r Tavola RELIURE DE L’ÉPOQUE. Maroquin rouge, décor doré, armes au centre des plats, dos à nerfs orné du monogramme conjugué des prénoms (“IAM”), tranches dorées PROVENANCE : Jacques-Auguste de Thou (1553-1617) et sa première femme Marie de Barbançon-Cany (morte en 1601) -- JeanJacques Charron, marquis de Mesnard (1643-1718) -- Armand-Gaston, cardinal de Rohan (1674-1749), puis Charles de Rohan, Prince de Soubise (1715-1787 ; cote Soubise à l’encre brune sur le plat supérieur et au contreplat) -- probablement John Hunter, sa vente, Londres, 1805 selon une note à l’encre -- Hippolyte Destailleur (Cat., Paris, 1895, n° 845 : “très bel exemplaire”) -- comte de Béhague (ex-libris) -- comte René de Galard de Béarn de Brassac (ex-libris armorié), acquis dans sa vente -- docteur Henri Polaillon (Paris, 8 juillet 2020, n° 1) Petites morsures sur le plat supérieur, coiffe supérieure légèrement frottée Antonio Agostín (1516-1586) fut archevêque de Tarragone. Ce “mentor espagnol des antiquaires romains” (J. Cotte) écrivit ce traité sur les médailles qui, traduit dans toute l’Europe, se plaçait dans la lignée d’Enea Vico. BIBLIOGRAPHIE : USTC 808136 (l’exemplaire est conforme à cette collation, comme celui du Getty Research sur HathiTrust) -- Edit 16 CNCE 562 -- J. Cotte, “Du trésor au médaillier : le marché des monnaies antiques dans la France du début du XVIIe siècle”, Bibliothèque de l’École des Chartes, 1996 3 000/5 000 €

26 18 BOISSARD, Jean-Jacques Romanæ urbis topographiae & Antiquitatum [Pars I à VI] Francfort-sur-le-Main, Théodore de Bry, puis Jean-Théodore de Bry et Jean-Israël de Bry, 1595-1602 SUPERBE EXEMPLAIRE RELIÉ EN VÉLIN DE L’ÉPOQUE. LA ROME ANTIQUE GRAVÉE PAR THÉODORE DE BRY : MODÈLE DES SCULPTEURS. EXEMPLAIRE DE PIERRE JAMMES ÉDITION ORIGINALE. Le colophon de la troisième partie, page 42, est daté de 1595 alors que le titre indique 1597. Six parties en deux volumes in-4 (308 x 196mm) COLLATION : (I): *-2* A-T4 V6 ; (II) : (:)4 **-***4 A-D2 E-H4 I4+2 K L-Z 2A-L4 ; (III) : + A4 B-E6 F-Z 2A-I4 ; (IV) : )( (:)2 A-Z GG4 ; (V) : *4 **6 A-Z 2A-H4 II6 ; (VI) : ):(4 A-F4. Quelques erreurs dans les signatures et paginations, quelques feuillets en double et quelques feuillets inversés ILLUSTRATION : 6 titres-frontispices, trois cartes dépliantes, 8 portraits de Boissard et de Bry, et 522 planches gravées sur cuivre (sans compter les doublons) : (I) : 1 pl. ; (II) : 37 pl. ; (III) : 108 pl. ; (IV) : 96 pl. et 8 doublons ; (V) : 130 pl. ; (VI) : 150 pl. La planche 125 de la partie IV n’a pas paru. Quelques erreurs de signatures RELIURES ALLEMANDES DE L’ÉPOQUE. Vélin ivoire à recouvrements, décor estampé en noir, filets et roulettes, fleurons au centre et aux angles, dos long orné de même, lanières d’attache PROVENANCE : monastère bénédictin de Blaubeuren, près d’Ulm (ex-libris manuscrit à l’encre brune sur chaque volume : “Monasterÿ Blauburani 1637”) -- Nikolaus Rauscher, évêque d’Evaria, ancienne Phénicie, actuelle Syrie (ex-libris manuscrit à l’encre brune sur une garde : “Ad Bibliothecam Episcopi Evarien Auctions Lege Aug. 1822” -- Marcel Destombes (1905-1983 ; note au crayon sur une garde) -- Pierre Jammes (Paris, 12 et 13 octobre 2010, n° 39) Selon Brunet, il faut un index de 12 feuillets à la troisième partie. Celui-ci n’est cependant pas requis par Adams. Quelques mouillures Dans cet ouvrage, le poète, dessinateur et antiquaire bisontin Jean-Jacques Boissard (1528-1602) publie ses propres travaux sur la Rome antique et reprend ceux de ses prédécesseurs, notamment Bartolomeo Marliani et Fabio Calvo (deuxième partie). Ses dessins ont été gravés par son ami Théodore de Bry ou son atelier. Le plan de la Rome «moderne», gravé par de Bry en 1597, dérive du plan Brambilla-Vanaest de 1590, avec une présentation différente de la basilique Saint-Pierre. BIBLIOGRAPHIE : Adams B-2331-32-36-38-39-41 -- Cicognara 3626 -- Graesse I, p. 475 -- Brunet I, 1069 -- Les Français à Rome, Archives nationales, 1961, n° 95 -- Inventaire du Fonds Français XVIe, I, p. 452-454, nos 26-33 2 000/3 000 €

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==