15 DECEMBRE 2023 PF2353 COLLECTION HUBERT GUERRAND-HERMÈS AUTOUR DE LA DUCHESSE DE BERRY PARIS III. AUTOUR DE LA DUCHESSE DE BERRY PARIS | 15 DÉCEMBRE 2023
TO LEARN MORE ABOUT THE PROPERTY IN THIS SALE, PLEASE VISIT SOTHEBYS.COM/PF2353/PF2364 COLLECTION HUBERT GUERRAND-HERMÈS VENTE DU SOIR 13 décembre 2023 17h - Lots 1 à 61 COLLECTION HUBERT GUERRAND-HERMÈS L’HÔTEL DE LANNION 14 décembre 2023 14h - Lots 101 à 332 COLLECTION HUBERT GUERRAND-HERMÈS AUTOUR DE LA DUCHESSE DE BERRY I 15 décembre 2023 SESSION I - 10h30 - Lots 400 à 547 SESSION II - 14h30 - Lots 550 à 649 COLLECTION HUBERT GUERRAND-HERMÈS AUTOUR DE LA DUCHESSE DE BERRY II Vente en ligne du 11 au 18 decembre Lots 700 à 921 COLLECTION HUBERT GUERRAND-HERMÈS Vente en ligne du 11 au 19 décembre Lots 1000 à 1175 76, rue du Faubourg Saint-Honoré Paris, France +33 1 53 05 53 05 sothebys.com FOLLOW US @SOTHEBYS #SOTHEBYSBERRY EXPOSITION Samedi 9 décembre 11h – 19h Dimanche 10 décembre 14h – 18h Lundi 11 décembre 10h – 18h Mardi 12 décembre 10h – 18h UNE PARTIE DES LOTS SERA AUSSI VISIBLE Mercredi 13 décembre 10h – 18h Jeudi 14 décembre 10h – 18h Vendredi 15 décembre 10h – 18h VENTE À PARIS 15 DÉCEMBRE 2023 SESSION I - 10H30 BIBLIOTHÈQUE SESSION II - 14H30 TABLEAUX ET OBJETS D’ART COLLECTION HUBERT GUERRAND-HERMÈS III. AUTOUR DE LA DUCHESSE DE BERRY Veuillez noter que les lots dont l’estimation basse est égale ou inférieure à 3.000 euros sont vendus sans prix de réserve. Please note that all lots with a low estimate equal or below 3.000€ will be sold without a reserve price. Vente dirigée par Aurélie Vandevoorde, Aurélie Massou, Jeanne Calmont, Pierre Mothes, Stéphanie Denizet, Anne-Claire Strillou. Agrément du Conseil des Ventes Volontaires de Meubles aux Enchères Publiques n° 2001-002 du 25 octobre 2001. Pour connaître les modalités d’enchères pour cette vente, veuillez consulter notre site internet / For details on how to bid in the sale, please go to : sothebys.com/howtobid CETTE PAGE LOT 586
SPÉCIALISTES LIVRES ANCIENS & MANUSCRITS Anne Heilbronn Vice-présidente, Senior Director, Head of Department, Books & Manuscripts, Paris +33 1 53 05 53 18 Benoît Puttemans Director, Senior Spécialist Books & Manuscripts, Paris +33 1 53 05 52 66 benoit.puttemans@sothebys.com Patricia de Fougerolle Director, Senior Spécialist Books & Manuscripts, Paris +33 1 53 05 52 91 patncia.defougerolle@sothebys.com Ariane Adeline Consultante, manuscrits médiévaux (lot 407) +33 6 42 10 90 17 livresanciensadeline@yahoo.fr Frankie Keyworth Associate Specialist Islamic & Indian Art (pour lot 501) +44 20 7293 5294 frankie.keyworth@sothebys.com MOBILIER & ARTS DÉCORATIFS Louis·Xavier Joseph Responsable de la vente de l’hôtel de Lannion et vente de la duchesse de Berry Senior Director, Head of Department European Furniture, Paris +33 1 53 05 53 04 louis-xavier.joseph@sothebys.com Brice FoisiI Responsable vente du soir Senior Director, Senior International Specialist European Furniture, Paris +33 1 53 05 53 01 brice.foisil@sothebys.com Marine de Cenival Head of sale et co-chef de projet European Furniture, Paris +33 1 53 05 52 78 marine.decenival@sothebys.com Richard Hird Vice President, Specialist European Ceramics and glass +1 212 894 1442 richard.hird@sothebys.com TABLEAUX ANCIENS & DU XIXe SIÈCLE Olivier Lefeuvre Senior Director, Head of Department, Old Master & 19th Century Paintings and Drawings, Paris +33 1 53 05 53 24 olivier.lefeuvre@sothebys.com Côme Rombout Specialist Old Master & 19th Century Paintings and Drawings, Paris +33 1 53 05 53 84 come.rombout@sothebys.com Clémence Enriquez Associate Specialist Old Master & 19th Century Paintings and Drawings, Paris +33 1 53 05 53 94 clemence.enriquez@sothebys.com DESSINS ANCIENS Gregory Rubinstein Head of Old Master and Early British Drawings, Worldwide gregory.rubinstein@sothebys.com + 44 207 293 5417 Claire Anderson Specialist +44 207 293 5333 claire.anderson@sothebys.com ORFÈVRERIE ET OBJETS DE VITRINE Thierry de Lachaise Senior director, Head of department +33 1 53 05 53 20 thierry.de.lachaise@sothebys.com Juan Pinedo Associated Cataloger +33 (0)1 53 05 53 21 juan.pinedo@sothebys.com BOÎTES EN OR ET OBJETS DE VERTU Alexandra Starp Head of department +44 207 293 5330 alexandra.starp@sothebys.com SCULPTURE ET OBJETS D’ART Ulrike Goetz Director, Head of department Sculpture +33 1 53 05 53 64 ulrike.goetz@sothebys.com Clémence Bertrand Cataloguer +33 1 53 05 52 63 clemence.bertrand@sothebys.com COLLECTIONS Céline Deruelle Chef de projet +33 1 53 05 53 11 celine.deruelle@sothebys.com RENSEIGNEMENTS Référence de la Vente PF2353 “BERRY” Enchères téléphoniques & Ordres d’achat +33 (0)1 53 05 53 48 fax +33 (0)1 53 05 52 93/94 bids.paris@sothebys.com Les demandes d’enchères téléphoniques doivent nous parvenir 24 heures avant la vente. Enchères dans la Salle +33 (0)1 53 05 53 05 Administrateur de la Vente Marion Doireau marion.doireau@sothebys.com Céline Deruelle celine.deruelle@sothebys.com +33 (0) 1 53 05 53 11 Paiements, Livraisons et Enlevement Tel + 33 1 (0) 53 05 53 81 Fax + 33 1 (0) 53 05 52 11 frpostsaleservices@sothebys.com Service de Presse Romain Monteaux Sarmiento Head of Integrated Communication romain.monteaux-sarmiento@sothebys.com Melica Khansari melica.khansari@sothebys.com +44 207 293 5164 Remerciements Caroline Hébrard-Lescure Aude Clerempuy Mathilde Lalin-Leprevost Sabine Mallet Gaspard de la Rochère Léopold Nicolas Ulysse Gaunet Axelle Jalenques Diane Nardone PRIX DES CATALOGUES vente du soir & l’hôtel Lannion : 25€+25€ vente Autour de la duchesse de Berry : 30 € DÉTAIL LOT 574
GÉNÉALOGIE DE MARIE-CAROLINE DE BOURBON-SICILE, DUCHESSE DE BERRY Louis XVI (1754-1793) ép. Marie-Antoinette d’Autriche Louis XVII (1785-1795) Marie-Thérèse, duchesse d’Angoulême (1778-1851) Louis-Antoine, duc d’Angoulême (1775-1844) Charles Ferdinand, duc de Berry (1778-1820) Hector Lucchesi-Palli, duc de la Grazia, prince de Compofranco (1806-1864) Henri Dieudonné, duc de Bordeaux comte de Chambord (1820-1883) Louise d’Artois (1819-1864) ép. duc de Parme Anna-Maria (1833-1833) Clementina (1835-1925) ép. comte Camillo Zileri dal Verme (1830-1896) Francesca (1836-1923) ép. prince Camillo Carlo Massimo (1836-1921) Maria Isabella (1838-1873) ép.marquis Massimiliano Cavriani (1833-1863) Adinolfo (1840-1911) Marie-Caroline de Bourbon-Sicile (1798-1870) Comte de Provence Louis XVIII (1755-1824) François Ier des Deux-Siciles (1777-1830) ép. Marie-Clémentine d’Autriche Comte d’Artois Charles X (1757-1836) ép. Marie-Thérèse de Savoie Marie-Amélie de Bourbon-Sicile (1830-1848) Louis-Philipe, duc d’Orléans Louis-Philippe Ier (1773-1850) 7 6
TÉMOINS D’UNE VIE ROMANESQUE Achat et aménagement du château de Rosny Dessin du Château de Rosny, Rosny-sur-Seine, France Lot 611 Arrestation de la duchesse de Berry à Nantes Ensemble de documents sur l’arrestation de la duchesse Lot 418 1818-1830 Exil en Angleterre, cavale, arrestastion et captivité Scène du départ de Charles X d’Ecosse vers l’Allemagne en 1832 Lot 876 1832-1833 Mariage avec le comte Lucchesi-Palli, vie conjugale en Italie et en Autriche Ca’ Vendramin Calergi, Venise, Italie 1833-1864 Décès de Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry Photographie de la duchesse de Berry 1870 9 LES ŒUVRES DE LA COLLECTION Naissance de Marie-Caroline de Bourbon, princesse des Deux-Siciles Vue de Naples sur un des coffrets Lot 566 1798 Mariage avec Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry La duchesse de Berry peu avant son mariage Lot 648 1816 Vie conjugale à Paris, naissance de la princesse Louise d’Artois en 1819 Chambre à coucher de la duchesse de Berry au pavillon de Marsan aux Tuileries Lot 846 1816-1820 Assassinat du duc de Berry par Louvel, ouvrier bonapartiste, la duchesse de Berry étant enceinte du duc de Bordeaux Les derniers moments du duc de Berry Lot 578 1820 Naissance du duc de Bordeaux, l’enfant du miracle Pendule de l’enfant du miracle Lot 590 8
SOMMAIRE 3 INFORMATIONS SUR LA VENTE 5 SPÉCIALISTES 24 SESSION I: LOTS 400 À 547 150 SESSION II: LOTS 550 À 649 224 AUTOUR DE LA DUCHESSE DE BERRY, VENTE ONLINE 264 COMMENT ENCHÉRIR 265 CONDITIONS GENERALES DE VENTE APPLICABLES AUX ACHETEURS 274 GUIDE DE L’ACHETEUR DANS UNE VENTE AUX ENCHÈRES DE SOTHEBY’S 280 EXPLICATION DES SYMBOLES 284 INDEX TO LEARN MORE ABOUT THE PROPERTY IN THIS SALE, PLEASE VISIT SOTHEBYS.COM/PF2353 POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA VENTE, NOUS VOUS INVITONS À CONSULTER SOTHEBYS.COM/PF2353
13 LA DUCHESSE DE BERRY, AMBASSADRICE DE L’ART DÉCORATIF FRANÇAIS LAURE HILLERIN HISTORIENNE, AUTEUR DE LA DUCHESSE DE BERRY, L’OISEAU REBELLE DES BOURBONS Le 30 mai 1816, la Frégate Christine, escortée d’un grand déploiement de forces navales, fait son entrée dans la rade de Marseille. Elle amène à son bord une minuscule princesse napolitaine de dix-sept ans, qui porte sur ses frêles épaules tous les espoirs d’une lignée royale menacée d’extinction. Marie-Caroline de Bourbon-Sicile est la petite-fille du roi Ferdinand IV de Naples et de la reine Marie-Caroline, sœur de Marie-Antoinette. Moitié Bourbon, moitié Habsbourg, elle est issue d’une famille prolifique ; c’est pour cette raison que le roi Louis XVIII l’a choisie comme épouse pour son neveu le duc de Berry, seul rejeton mâle de la famille capable de procréer. Sa mission : donner un héritier à la couronne de France. Elle la remplira in extremis, en mettant au monde le duc de Bordeaux, « l’enfant du miracle », sept mois après l’assassinat de son père. Rassemblée autour de l’austère et stoïque duchesse d’Angoulême, l’orpheline du Temple, la famille royale vit dans un monde clos et figé, fort éloigné de tout souci d’innovation culturelle. Très vite, la petite duchesse s’y taille une place à part. Forte de son statut de mère du futur roi Henri V, ayant acquis de haute lutte le droit de se faire appeler Madame, elle s’affirme comme une fervente adepte de la modernité. Collectionneuse enragée, elle se révélera grande mécène et ardente promotrice des arts, de l’artisanat et du commerce. Les années fastes seront de courte durée : en 1830, après les Trois Glorieuses, elle suivra la cour en exil, puis tentera de soulever la Vendée pour remettre son fils sur le trône – une épopée romantique qui se terminera à la forteresse de Blaye, avant un second exil, cette fois définitif, en compagnie d’un nouveau mari sicilien, le comte Lucchesi Palli. Mais pendant ces 14 années, Madame ne se sera pas contentée de régner sur le cœur de ses sujets : elle aura soutenu la création artistique et artisanale, patronné les jeunes talents et marqué les arts décoratifs français de l’empreinte de son goût très personnel. Elle apporte sa protection au théâtre du Gymnase, temple du vaudeville et de la comédie « bourgeoise », rebaptisé en son honneur Théâtre de Madame. Elle patronne les musiciens, comme Rossini ou Boieldieu, qui composera en son honneur un opéra-comique, La dame blanche. Elle se passionne pour l’Exposition des produits de l’Industrie, où triomphe en 1819 L’Escalier de Cristal, créé par la veuve Désarnaud qui, la première, a l’idée d’associer le cristal taillé et le bronze doré pour créer des objets et meubles d’ornement. C’est là qu’elle acquiert la fameuse table de toilette exposée au musée du Louvre. Chose encore jamais vue pour une altesse royale, elle fait elle-même ses emplettes dans ce magasin de nouveautés et dans bien d’autres, comme le Coq Saint-Honoré, ou le Petit-Dunkerque, où elle fait une ample moisson de pendules, candélabres, vases d’ornement, bronzes, laques de chine, meubles et bibelots d’esprit gothique. Dès la fin de son deuil officiel, elle fait entièrement refaire ses appartements des Tuileries, laissant éclater la couleur sur les murs et remplaçant les sombres meubles d’acajou d’époque Empire par des marqueteries de bois clair incrustées de riches décors. Dans la station balnéaire de Dieppe, où elle met à la mode les bains de mer, elle ne se contente pas de « prendre la lame » : par ses innombrables achats, elle contribue à faire renaître l’artisanat de la ville – sculpture sur ivoire et dentelles – sinistré par le blocus continental, et subventionne la création d’une école-manufacture de dentelles. Consciente de sa popularité, elle agit comme une « influenceuse » avant la lettre, saisissant chaque occasion de visiter les manufactures françaises – porcelaine de Sèvres et de Limoges, toiles de Nantes, glaces de St Gobain ... – pour y découvrir les nouvelles créations, contribuant ainsi au rayonnement économique et culturel de la France dans les métiers d’art. DÉTAIL LOT 574
15 Ses vastes appartements des Tuileries ne suffisent plus à abriter tous ses trésors, et c’est dans son cher château de Rosny qu’ils vont trouver un écrin digne d’eux. Car c’est dans ce domaine du Vexin normand, acheté par le duc de Berry au lendemain de leur mariage, qu’elle passe le plus clair de son temps, dès qu’elle peut se soustraire aux obligations de la Cour. Entièrement remanié par ses soins, entouré d’un parc romantique à l’Anglaise qu’elle a conçu ellemême, Rosny est son espace de liberté, le lieu où elle peut vivre à sa guise et abriter ses collections, qui ne se limitent pas à sa célèbre bibliothèque. La peinture, qu’elle pratique elle-même avec un joli coup de pinceau, est sa grande passion après la bibliophilie : les tableaux envahissent les murs de ses salons, dans un accrochage à l’Italienne qui ne laisse pas un pouce carré inoccupé. Laissant à l’Élysée-Bourbon la riche collection constituée par son mari, elle choisit de soutenir les peintres « modernes » encore inconnus. Environ six cents tableaux seront ainsi réunis à Rosny : outre quelques portraits de famille et toiles historiques à la gloire de la monarchie, sa prédilection va aux scènes de genre et aux paysages. Toujours pionnière, elle a l’idée, dès 1822, de recourir à une nouvelle technique, la lithographie, pour diffuser plus largement les œuvres des artistes contemporains, et confie à M. de Bonnemaison, conservateur de sa galerie, le soin de lithographier sa collection. Le mobilier de ses appartements témoigne de sa passion pour les arts décoratifs. Le romantisme naissant répond pleinement à sa sensibilité, marquée à jamais par son enfance libre et exubérante, à Naples et surtout en Sicile, l’île du soleil, patrie des dieux, terre des volcans et des cités baroques. Férue de romans historiques médiévaux, elle aura une influence décisive dans le développement du style gothique, ou « troubadour », qui se signale par la place prépondérante donnée aux motifs ornementaux et par l’abondance du répertoire décoratif. « Rien ne peut être comparé au mobilier de Rosny », admirera la duchesse de Maillé. « Il faut rendre cette justice à Madame qui le mérite, elle a fort bon goût. Chez elle tout est bien choisi. Elle a le sentiment du beau comme une Italienne; la musique qu’elle préfère est la meilleure. Le tableau qu’elle choisit le mérite toujours. » Mais c’est peut-être dans le domaine des vêtements, accessoires et bijoux que la petite duchesse imposera le plus vigoureusement ses goût excentriques, sans le moindre souci du qu’en dira-t-on. « Elle s’affuble souvent de parures ou de costumes bizarres sans se préoccuper de savoir s’ils lui iront bien ou mal. Elle n’y pense pas [...] elle ne veut pas mettre de corset. Peu lui importe d’être mal habillée pourvu qu’elle soit à son aise... », déplore Mme de Maillé. Soucieuse de son confort et de sa liberté de mouvement, elle lance la mode des robes évasées dites « courtes » — à cinq centimètres du sol... — si pratiques pour danser et faire admirer ses jolies chevilles et ses ravissants petits pieds, mais aussi mieux adaptées à sa vie trépidante et à ses voyages incessants. À côté des coiffures rehaussées de plumes d’autruche ou de marabout, sa passion pour Walter Scott l’incite à adopter les manches gigot, les bérets et turbans Renaissance ou les ceintures, parures et bijoux fantaisie de goût gothique. Ce goût transgressif, qui confine parfois au déguisement, culmine dans les bals costumés qu’elle met en vogue. Le plus célèbre d’entre eux, le « Quadrille de Marie Stuart », donné au palais des Tuileries en 1829, fut immortalisé par Eugène Lami en vingt-huit aquarelles représentant les membres de la cour dans leurs costumes de l’époque Henri II. Les mémoires de ses fournisseurs, retrouvés dans les archives de Rosny, tout comme le catalogue de la vente des objets personnels de ses appartements des Tuileries en 1830 témoignent de son impressionnante collection de châles, montres et bijoux fantaisie, d’une modernité ébouriffante. Délaissant volontiers les grands joailliers pour les jeunes créateurs, elle affectionne en particulier les parures complètes, comprenant collier à pendeloque, peignes, boucles d’oreilles, bracelets et ceinture assortis, réalisées avec les matériaux les plus divers – coquillages, pierre de lune, lave, topazes roses, fer de Berlin, feldspath, etc. Projetée trop jeune dans une cour moribonde comme jadis Marie-Antoinette sa grand-tante, Marie-Caroline fut, comme elle, longtemps blâmée pour sa futilité. Cette vente historique permet aujourd’hui de lui rendre justice et de la reconnaître, à son tour, comme une incontestable ambassadrice de l’art décoratif français de son époque. COMPLETE CATALOGUING AVAILABLE AT SOTHEBYS.COM/PF2353 14 DÉTAIL LOT 846
17 beloved Château de Rosny that they were to find a setting becoming them. Whenever she could get away from the exigencies of court life she would escape to the chateau situated in the Vexin region of Normandy which her husband had bought just after their wedding and which she redecorated from top to bottom. It was she who designed the romantic English garden that surrounded it, and Rosny became a haven of freedom in which she could live as she pleased, as well as house her collections and celebrated library. She painted, not without talent, and after reading it was the great passion in her life: paintings adorned the walls of the public rooms, hung in the Italian style which left no space uncovered. Leaving behind in the Elysée-Bourbon palace the impressive collection of paintings which her husband had formed, she here chose to support ‘modern’ unknown painters. In all, some 600 paintings were to be hung in Rosny which, apart from a few family portraits and scenes glorifying the monarchy, tended to favour landscapes and genre scenes. Ever the pioneer, in 1822 she had the idea of using the new technique of lithography to promote the work of contemporary artists and instructed Monsieur de Bonnemaison, curator of her pictures, to prepare lithographs of her collection. The furniture in her apartments is testament to her passion for the decorative arts. Romanticism was in its early stages at this time, and its tenets were in keeping with the sensibilities of someone who had grown up in the freedom and exuberance of Naples and especially Sicily, bathed as it is in sunshine and ancestral home to the gods, but also to volcanoes and sumptuous Baroque towns. An adept of medieval historical novels, she had a decisive influence in the development of the Gothic or ‘Troubadour’ style that is marked by a preponderance of ornamental motifs and an abundance of decorative features. “The furniture at Rosny is incomparable,” said the Duchess of Maillé admiringly. “You have to admit it, Madame has exceptionally good taste. Everything in her house is exquisitely well-chosen. She has that innate Italian feeling for what is inherently beautiful; the music she likes is always the best; the painting she hangs on the wall always deserving of its place.” But it was perhaps in the areas of clothing, accessories and jewellery that the diminutive Duchess was most vigorous in imposing her somewhat eccentric tastes, come what may and without a care for what others thought of her. “She regularly dresses in the oddest of clothes without stopping to think whether they suit her or not. She doesn’t seem to care… she won’t wear a corset. She doesn’t seem to mind being badly dressed, provided she is comfortable…” bemoaned Madame de Maillé. With an eye to her comfort, as well as her freedom of movement, she launched a fashion for flared, socalled ‘short’ dresses that stopped five centimetres from the ground. These were practical for dancing and for those wanting to admire her pretty ankles and delicate little feet but were above all suited to her hectic lifestyle and constant travels. To go with the ostrich and stork feathers she would put in her hair, her love of Walter Scott would drive her to adopt puffed sleeves, Renaissance berets, and turbans and to adorn herself with Gothic inspired belts, adornments and jewellery. This taste for the transgressive, bordering on the desire to disguise herself, culminated in the costume balls which she made fashionable. The most famous of these, the “Mary Stuart Quadrille” took place in the Tuileries palace in 1829 and was celebrated by Eugène Lami in 28 watercolours which showed members of the court in their costumes from the time of Henry II. The reminiscences of her suppliers which were found in the archives at Rosny, and the 1830 catalogue from the sale of her personal effects from her apartments in the Tuileries, are evidence of her vast collection of resolutely modern scarves, watches and costume jewellery. Deliberately shunning the big-name jewellers of her day in favour of younger artists, she was particularly fond of a full set comprising a pendant necklace, hair comb, earrings, bracelets and matching belts made from an array of materials – shells, moonstone, lava, pink topaz, Berlin iron and feldspar among others. Thrust at too young an age into a moribund court, much like her great aunt Marie-Antoinette had been, Marie-Caroline was for a long time tarred with a similar brush as being flippant and irresponsible. This historic sale helps to set the record straight and to recognise in her an unquestionable ambassadress for the French decorative arts of her time. THE DUCHESS OF BERRY, AMBASSADRESS FOR FRENCH DECORATIVE ARTS LAURE HILLERIN HISTORIAN, AUTHOR OF LA DUCHESSE DE BERRY, L’OISEAU REBELLE DES BOURBONS On May 30th, 1816, the frigate Christine, accompanied by a flotilla of the French Navy, made its way into the bay of Marseille. On board was a diminutive, seventeen-year-old Neapolitan princess on whose delicate shoulders rested the hopes and dreams of a royal family under threat of imminent extinction. Marie-Caroline of Bourbon-Two Sicilies was the granddaughter of King Ferdinand IV of Naples and Queen Marie-Caroline, MarieAntoinette’s sister. Half Bourbon, half Habsburg, she came from a large family, for which reason Louis XVIII, king of France, had chosen her to be the wife of his nephew the Duke of Berry, the only male offspring capable of continuing the lineage. Her mission? To produce a male child who would become the future monarch. It was a role she was to fulfill in extremis when, seven months after her husband’s assassination, she gave birth to a ‘miracle child’ who was to become the Duke of Bordeaux. Closeted with the austere and stoical Duchess of Angoulême, eldest child of Louis XVI known colloquially as the Orphan of the Temple, life with the royal family was isolated and hidebound, with no interest shown in cultural innovation or novelty. But quickly, the young Duchess made a place for herself. Emboldened by her position as mother to the future Henri V, and having fought hard for the right to be called ‘Madame’, she showed herself as a fervent advocate for all things modern. An avid collector she was also an important patron and promoter of the arts, crafts and commerce. But the glory years were not to last long. In 1830, in the aftermath of the July Revolution, she followed the rest of the court into exile before attempting to foment an uprising in the Vendée as part of a bid to put her son on the throne. This romantic, if somewhat cockeyed scheme, was to finish with her incarceration in the Chateau of Blaye before a second, this time permanent exile in the company of her new Sicilian husband, Count Lucchesi Palli. But during the previous 14 years she had not limited her role to that of a royal figurehead: she had immersed herself in actively supporting arts and crafts, sponsored emerging talents and made an indelible mark on the development of French Decorative Arts through her own, very personal, tastes and likes. She gave her support to the Gymnase Theatre, home of vaudeville and of ‘bourgeois’ comedy and in return the theatre changed its name to the Théâtre de Madame. She was patron to musicians such as Rossini and Boieldieu, who returned the compliment by composing the comic opera, La Dame Blanche in her honour. She was enthusiastic about the Industrial Products Exhibition, at which was shown the Crystal Staircase in 1819 created by Madame Désarnaud, who first had the idea of combining cut crystal with gilded bronze to create decorative objects and furniture. It was there that she acquired the famous dressing table, now on display at the Louvre. Unprecedented for a royal highness, she did her own shopping at this event and would stock up on clocks, candelabras, ornamental vases, bronze statues, lacquered goods, furniture and gothicinspired ornaments in other stores such as the Coq Saint-Honoré and the Petit-Dunkerque. At the end of her official period of mourning, she overhauled her apartments in the Tuileries, brightening the walls with fresh colours and replacing the dark, Empire-period furniture made of teak, with new items in pale wood richly decorated with sophisticated marquetry. In the seaside resort of Dieppe, where she popularized sea bathing, she was not content only to ‘take a dip’: with her incessant buying she helped to rekindle the town’s craftsmanship in skills such as ivory carving and lacemaking which had been badly affected by the Continental Blockade, as well as subsidizing the creation of a school and factory for lacemaking. Conscious of her popularity, she was, in many ways an ‘influencer’ before her time. In keeping with this, she took every opportunity to visit the workshops of French manufacturers, including those devoted to porcelain at Sèvres and in Limoges, to textiles in Nantes and to mirrors at St Gobain. There, she would inspect their latest creations, and in the process contribute to the economic and cultural influence of France’s creative industries. The treasures she had amassed soon outgrew her vast apartments in the Tuileries, and it was in her 16
SESSION I BIBLIOTHÈQUE 10H30 LOTS 400 – 547
21 LA DUCHESSE DE BERRY, UNE PRINCESSE BIBLIOPHILE PATRICIA DE FOUGEROLLE Princesse dont les goûts raffinés, autant que la personnalité rebelle, ont marqué son époque, la duchesse de Berry était une bibliophile avertie et une grande lectrice. Au palais de l’Élysée, où elle s’installe au début de son mariage, son beau-père, le comte d’Artois, futur Charles X, lui constitue une première bibliothèque, mais c’est au château de Rosny, acheté en 1818, qu’elle affirme un goût personnel pour les livres et se lance dans de nombreuses acquisitions. Digne héritière de Mme de Pompadour et de Marie-Antoinette, elle constitue, avec le précieux concours de M. Thoury et d’André Osmond, conservateur de la Bibliothèque Mazarine, une luxueuse bibliothèque de quelque huit mille volumes. S’y côtoyaient livres imprimés et lettres autographes ainsi que de nombreux manuscrits provenant des collections de Marguerite de Valois, Henri II, Louis XIII et Marie Leszczynska. Histoire, littérature française et étrangère, récits de voyages, livres de sciences et de botanique, aucun sujet ne semblait échapper à l’insatiable curiosité de la princesse. Elle confie ses livres aux meilleurs relieurs de l’époque dont René Simier (relieur de Louis XVIII puis de Charles X) et son fils Alphonse Simier, Jean-Claude Bozerian et Joseph Thouvenin qui les habillent de maroquin bleu, vert, violet, rouge ou citron, le plus souvent à ses armes. Après les fatales journées de juillet 1830 et l’abdication de Charles X, la duchesse de Berry entame un long exil qui la mène notamment à Bath, en Angleterre, puis au château de Holyrood en Écosse. Elle plonge alors dans l’univers de Walter Scott, qu’elle admire tant, et de Marie Stuart à laquelle elle s’identifie. En 1832, débute sa folle équipée vendéenne destinée à défendre à cor et à cri les droits au trône de son fils, le duc de Bordeaux, futur comte de Chambord. Mais l’audacieuse princesse est arrêtée à Nantes puis incarcérée à la citadelle de Blaye. Elle trouve refuge dans la lecture et le docteur Ménière rapporte : «Je reçois encore aujourd’hui une caisse de livres nouveaux. Madame en fait une grande consommation. Le pavillon est un vrai cabinet de lecture : M. Deneux dévore Notre-Dame de Paris ; la princesse se délecte avec Le Roi s’amuse […]» (La Captivité de Madame la duchesse de Berry à Blaye, Paris, Calmann Lévy, 1882, p. 29). De l’Élysée-Bourbon à Rosny, de Rosny à Blaye puis de Blaye à Brünnsee, où qu’elle aille, les livres l’accompagnent bien que l’infatigable et coûteux combat qu’elle mène pour rétablir le comte de Chambord dans ses droits la pousse à vendre, à regret, de nombreux ouvrages. L’amour maternel et la défense de la monarchie légitime la conduisent à tous les sacrifices. «Mon fils est unanimement reconnu comme le seul lien possible entre le passé et l’avenir [...] Mère du roi, c’est à moi de rallier tous ceux qui comme vous consacrent leurs talents à la défense de sa cause» (lettre au vicomte Walsh en mars 1835). Anonyme, une première vente de livres a lieu à Londres du 21 au 25 mars 1831 (Catalogue of the Splendide Library of an illustrious Foreign Personage). Le catalogue compte 846 numéros. La duchesse a ainsi commenté cette vente : «Cela s’est assez bien vendu. J’avais des exemplaires de choix, ornés de dessins originaux, quelques ouvrages étaient très rares, plusieurs mêmes uniques et d’un grand prix sous tous les rapports. Eh bien, les Anglais ont des goûts si singuliers, que la plupart de ces belles choses n’ont pas été vendues à leur valeur, et qu’il m’a fallu retirer les principales.»(P. Ménière, La Captivité… op. cit., p. 132.). Six ans plus tard, elle se sépare de sa bibliothèque de Rosny qui sera dispersée en plusieurs vacations, du 20 février au 23 mars 1837, dans une salle de la galerie Bossange à Paris. Plus de 8000 volumes sont présentés au feu des enchères. La préface du catalogue souligne l’importance de cette collection riche «en beaux et grands ouvrages dans tous les genres», la plupart reliés à ses armes et à son chiffre couronné. Charles Nodier, qui assiste à la COMPLETE CATALOGUING AVAILABLE AT SOTHEBYS.COM/PF2353 20 DÉTAIL LOT 604
DÉTAIL DU LOT 411 22 vente, rapporte : «Les amateurs se disputaient les livres armoriés comme des antiques […] la concurrence était si grande aux livres de Madame la duchesse de Berry qu’elle avait presque l’air d’une émeute […]». En 1838, elle achète le château de Brünnsee, en Autriche, où elle reconstitue une importante bibliothèque. La situation redevient alarmante et la duchesse de Berry croule sous les dettes. Son fils la somme alors de se séparer de toutes ses collections et le 22 mars 1864 sont vendus 35 très précieux manuscrits. Beaucoup de ses livres réapparaissent également dans plusieurs ventes posthumes. Le 20 février 1885, quinze ans après sa mort, a lieu à Paris une vente de livres et manuscrits précieux de sa bibliothèque. À Londres, le 14 avril 2011, Sotheby’s disperse plusieurs livres et souvenirs de la duchesse de Berry provenant de la famille Lucchesi-Palli et enfin, le 21 novembre 2012, une vente parisienne présente un bel ensemble de livres réunis par Jean Lebaudy dont le grand-père avait acheté le château de Rosny en 1869. La passion d’Hubert Guerrand-Hermès pour la duchesse de Berry l’a conduit à partager son goût pour la bibliophilie. Il s’est attaché non seulement à rassembler un grand nombre de livres lui ayant appartenu mais aussi des manuscrits et des ouvrages, témoins directs ou indirects de sa longue et tumultueuse vie, de celle de ses proches et de ses fidèles soutiens. Parmi les lots phares figure un exceptionnel manuscrit du XIIe siècle réunissant deux textes de S. Augustin (De trinitate et les Confessions), témoignage du goût de la duchesse pour les manuscrits médiévaux. Férue d’un moyen âge redécouvert et réinventé, elle fut l’une des propagatrices du style troubadour qui s’invite jusque dans les ateliers de reliure. René Simier, à qui l’on doit la magistrale reliure de son exemplaire de Paul et Virginie, réalisa ainsi pour son illustre cliente de nombreuses reliures «à la cathédrale». La naissance de l’“enfant du miracle” est l’occasion de somptueux cadeaux bibliophiliques. Le rituel de Se Marguerite (patronne des parturientes) de l’abbaye de Saint-Germaindes-Prés, manuscrit enluminé en 1661 par Nicolas Robert pour Marie-Thérèse d’Autriche à l’occasion de la naissance du dauphin, rejoint la bibliothèque de la duchesse de Berry quelques jours seulement avant la naissance du duc de Bordeaux. C’est aussi pour ce jeune prince tant espéré que Doll revêt un missel, enrichi de planches imprimées sur soie et brodées, d’une spectaculaire reliure brodée. Les manuscrits patiemment rassemblés par Hubert Guerrand-Hermès nous mènent dans les coulisses de la vie de son héroïne. Le 24 avril 1816, quelques heures après son mariage par procuration, elle écrit à son époux, avec quelques fautes d’orthographe bien excusables : «Vous serez mon guide, mon ami, vous m’apprendrai à plaire à votre auguste famille […] C’est sur vous enfin, que je me repose entièrement du soin de ma conduite pour la diriger vers tout ce qui pourra procurer votre bonheur […]». Dans son journal de 1821, un an après l’assassinat du duc de Berry, elle confie : «Toutes ces fêtes sont pour moi un supplice j’ai l’air de ne pas souffrir mais la douleur la plus profonde est dans mon cœur je n’ai plus la seule personne que j’aimais». Son journal d’exil, sa correspondance pendant près de quarante ans, ses albums de dessins, les nombreux documents relatifs à son arrestation à Nantes, à sa captivité, à sa grossesse et à son accouchement à Blaye, permettent de revivre avec elle les moments heureux ou douloureux. La collection brosse également un tableau des débats et des bouleversements politiques qui émaillèrent cette époque. De grandes plumes du temps se mirent au service de Marie-Caroline et de sa cause. Chateaubriand, soutien indéfectible, confie à la duchesse d’Angoulême : «[…] quand j’aurai vu Henri V à cheval à la tête des grands dans la cour des Tuileries, alors je m’en irai content à Dieu» (minute autographe, 1833). Le tout jeune Victor Hugo se fait le chantre de la monarchie restaurée et publie successivement, en 1820 et 1821, trois odes sur la mort du duc de Berry, la naissance et le baptême du duc de Bordeaux. Balzac, quant à lui, s’insurge farouchement, dans un article de cinq pages, contre la destruction projetée de la chapelle expiatoire érigée en mémoire du duc de Berry. À travers les livres que la duchesse de Berry a collectionnés, chéris ou offerts, et ceux qu’elle a suscités, Hubert Guerrand-Hermès ravive le souvenir de cette femme d’action et de passion, de cœur et de raison.
402 403 400 401 LES LIVRES REGROUPÉS EN LOTS N’ONT PAS ÉTÉ COLLATIONNÉS. BOOKS IN GROUP LOTS HAVE NOT BEEN COLLATED. □ 402 [ALMANACHS] 4 almanachs royaux, aux armes de Louis XVIII ou de la duchesse de Berry. Almanach royal pour l’année MDCCCXIV ET MDCCCXV. Paris, Testu, [1815]. In-8. Maroquin rouge, chiffre doré au dos, dos lisse orné, tranches dorées (Reliure de l’époque). Provenance : Louis XVIII (chiffre). Almanach royal pour l’an 1818. Paris, Testu, [1818]. In-8. Vélin, armes dorées, dos lisse orné, tranches dorées, doublure et gardes de tabis rose (Reliure de l’époque). Rousseurs. Provenance : duchesse de Berry (armes ; ex-libris Bibliothèque de Rosny). – Vicomte de Fontenay (ex-libris). Almanach royal pour l’année MDCCCXX. Paris, Guyot, [1820]. In-8. Maroquin rouge, chiffre et armes dorés au dos, dos lisse orné, tranches dorées (Reliure de l’époque). Provenance : Louis XVIII (chiffre et armes). Almanach royal pour l’année MDCCCXXVIII. Paris, Guyot, [1828]. In-8. Maroquin rouge, armes dorées, dos lisse orné, tranches dorées (Reliure de l’époque). Provenance : Louis XVIII (armes). 1 500-2 000 € 12 500-16 600 HK$ □ 403 [ALPINISME] – HENRI DE TILLY Ascensions aux cimes de l’Etna et du Mont-Blanc. Genève, Berthier-Guers, Chateauvieux et Pelletier, 1835. In-8 (198 x 125 mm). Veau blond glacé à décor doré, roulette et filets dorés en encadrement, supralibris “S.A.R. Madame Duchesse de Berry” doré au centre du premier plat, second plat décoré d’un motif à froid central, dos à nerfs orné, doublure et gardes de tabis bleu, tranches dorées (Reliure de l’époque). Mors légèrement frottés. Exemplaire de la duchesse de Berry, sur vélin. Récit du premier Français à avoir réussi l’ascension du Mont-Blanc. Édition originale de ce récit de l’ascension de l’Etna les 23 et 24 mai 1834, puis du MontBlanc (p. 33-114), les 8-10 octobre suivants. 2 planches lithographiées hors texte, l’une en frontispice. D’après les dessins de Siméon Fort, elles représentent le cratère de l’Etna et l’escalade du Rocher des Grands Mulets. □ 400 ALIBERT, JEAN-LOUIS Physiologie des passions ou Nouvelle doctrine des sentimens moraux. Paris, Béchet Jeune, 1826. 2 volumes in-8 (217 x 130 mm). Mwwaroquin olive, roulette à froid et 2 filets dorés en encadrement, grande plaque dorée à décor gothique avec rosaces mosaïquées de maroquin rouge, citron et violet, dos à nerfs orné d’un motif répété mosaïqué de maroquin rouge, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge, roulette intérieure, tranches dorées (Thouvenin, signature en pied et au premier plat des deux tomes). Chemises et étui modernes. Dos légèrement passés, très rares rousseurs. Un des rares exemplaires sur Chine, dans une très élégante reliure mosaïquée de Thouvenin. Seconde édition revue et corrigée. Frontispice gravé par Mougeot d’après Arsenne et 12 figures hors texte gravées par ou sous la direction de Couché fils, d’après Bergeret, Gayrard, Devéria, Desbordes, Naderman, etc. Provenance : vicomte de Janzé (1909, n° 93). – Descamps-Scrive (ex-libris ; II, 25-27 mai 1925, n° 1). – Laurent Meeûs (double ex-libris ; 1982, n° 175). – Dr. Fleury (ex-libris ; 1997, n° 77). 1 500-2 000 € 12 500-16 600 HK$ □ 401 [ALMANACHS] 8 almanachs en reliures brodées, aux armes peintes ou ornées de miniatures, sous mica. Paris, Lille ou Lisbonne, 1776-1833. 8 volumes in-16. 4 volumes en velours ou soie brodée, 2 en maroquin rouge ou vert, et 2 en papier décoré, dos ornés, tranches dorées parfois ciselées, gardes de tabis ou de papier coloré (Reliures de l’époque). Détails : – Diario ecclesiastico para o Reino de Portugal […]. Lisbonne, 1795, 1816 et 1833. 3 calendriers ecclésiastiques portugais, dédiés à la reine ; celui de l’année 1795 en velours rouge brodé de fils et paillettes or et argent aux armoiries archiépiscopales, sous étui de maroquin rouge aux armes, et celui de 1816 avec une carte dépliante coloriée. – Petites étrennes spirituelles dédiées à Madame la Dauphine, 1776, aux armes de France peintes sous mica. – Calendrier de la cour pour l’année 1781, avec un miroir au premier contreplat, et pour l’année 1790, aux armes du duc d’Aumont, peintes, sous mica. – Étrennes intéressantes des quatre parties du monde, 1785, aux armes peintes de François de Polignac avec 2 mappemondes dépliantes. – Recueil d’ariettes des opéras, et autres chansons choisies, Lille [1804], avec 2 miniatures à l’encre et aquarelle dans un encadrement brodé de fils et paillettes or. 1 000-1 500 € 8 300-12 500 HK$ Ancien officier des Dragons au service de Charles X, en exil depuis la Révolution de 1830, le comte de Tilly entreprit l’ascension de ces deux sommets européens en 1834. Après avoir aperçu les sommets brûlants de l’Etna, il s’attaqua à ceux glacés des Alpes. Parti de Chamonix le 8 octobre 1834 avec six guides, il atteint les hauteurs du Mont-Blanc dès le lendemain. Gravir ces sommets enneigés en octobre rendait évidemment l’expédition plus périlleuse : tous les guides ne parvinrent pas au sommet et, en redescendant, Tilly eut les membres gelés et risqua l’amputation. Bel exemplaire imprimé sur papier vélin et très élégamment relié, offert par l’auteur à la duchesse de Berry. Le comte de Tilly offrit un autre exemplaire, pareillement relié, au jeune comte de Chambord (voir lot 705, vente en ligne). Provenance : offert par l’auteur à MarieCaroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry (supralibris). 600-800 € 5 000-6 700 HK$ COMPLETE CATALOGUING AVAILABLE AT SOTHEBYS.COM/PF2353 25 24
□ 405 [ARTOIS, LOUISE D’] 5 ouvrages en 9 volumes, aux armes de la fille du duc et de la duchesse de Berry, élégamment reliés par Simier ou Bozerian. 1803-1825. Aux armes de la jeune Louise d’Artois, future duchesse de Parme. DUAULT, François. Poésies. Paris, Debray, 1803. Petit in-12. Maroquin citron, double filet doré en encadrement, armes dorées, dos lisse orné, tranches dorées (Rel. P. Bozerian, signature en pied du dos). Édition originale. Armes frappées postérieurement par Jean-Claude Bozerian (dit l’Aîné), considéré, avec son frère, comme l’un des meilleurs relieurs de son temps. GENLIS, Mme de. Le Siège de La Rochelle, ou Le Malheur et la conscience. Cinquième édition. Paris, Maradan, 1816. 2 volumes petit in-12. Maroquin vert émeraude à long grain, roulette dorée et filets dorés, dos à nerfs orné, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Simier, R. du Roi, signature en pied du dos). Dos passé. Armes frappées postérieurement par Simier. Exemplaire probablement offert par la duchesse de Berry à sa fille, qui tenait Mme de Genlis pour un grand écrivain. Cours d’histoire à l’usage de la jeunesse. Lyon, Rusand, 1820. 4 volumes in-12. Maroquin vert, roulette dorée en encadrement, armes dorées, dos à nerfs fins orné de filets et fleurons dorés, roulette intérieure, tranches dorées (P. Simier, signature en pied du dos). Dos légèrement passé, quelques griffures, carte déchirée au tome 2 avec manque, rousseurs. BLANCHARD, Pierre. Félix et Félicie ou Les Pasteurs du Jura. Paris, l’Auteur, 1824. Petit in-12. Reliure de Simier, uniforme à la précédente. Dos légèrement passé. Vignette de titre et planche gravée par Lecerf d’après Devéria. COURVAL, Mme de. L’Expérience du jeune âge. Troisième édition. Paris, Peytieux, 1825. 2 ouvrages en un volume petit in-12. Veau glacé rose, roulette à froid et filet noir en encadrement, armes dorées, dos lisse orné de faux-nerfs dorés et fleur de lys répétée, roulette intérieure, tranches dorées (Simier R du Roi, signature en pied du dos). Quelques épidermures au dos, pâles rousseurs au titre. Exemplaire de dédicace, en grand papier. Vignette de titre et planche gravée par Rouargues d’après Choquet. Provenance : Louise-Marie-Thérèse d’Artois (1819-1864), fille du duc et de la duchesse de Berry, appelée Mademoiselle, puis comtesse de Rosny en 1830 à la chute de Charles X son grand-père. Elle épousa à Frohsdorf en Autriche le 10 novembre 1845, Ferdinand-Charles de Bourbon, prince héréditaire de Lucques et duc de Parme à partir du 4 mars 1849 sous le nom de Charles III. Mère de quatre enfants, elle exerça la régence du duché de Parme après l’assassinat de son mari le 26 mars 1854, et ce jusqu’à la majorité de son fils aîné Robert Ier. Elle posséda une importante bibliothèque littéraire dont les exemplaires, reliés en demi-maroquin rouge avec plats de papier rouge frappés à son chiffre, font encore rêver les bibliophiles avertis. 2 000-3 000 € 16 600-24 900 HK$ □ 404 ANGOULÊME, MARIE THÉRÈSE CHARLOTTE DE FRANCE, DUCHESSE D’ Portefeuille brodé par elle pour le duc d’Angoulême et 2 ouvrages à ses armes. Portefeuille. Chagrin rouge brodé de fil doré à décor de volutes et de feuillages, le nom “Marie Terese de France” brodé au centre du premier plat et sur la languette de fermeture, le mot “Souvenir”; deux poches à soufflets intérieures, doublées de soie bleue, la même soie recouvrant un carnet retenu par un ruban, composé de 4 feuillets de papier fort, étui à crayon (145 x 145 mm). Cuir frotté, avec quelques petits manques intérieurs. Provenance : MarieThérèse de France, duchesse d’Angoulême (qui l’aurait offert à son mari, selon une note manuscrite). – Louis-Antoine d’Artois duc d’Angoulême qui épousa Marie-Thérèse en juin 1799. – Gabriella Zileri Dal Vermen née Massimo, petite-fille de la duchesse de Berry et du comte Lucchesi-Palli (carte de visite autographe, faisant don de ce souvenir à sa nièce Fabiola Galli Zugaro). SEWRIN, Charles-Augustin. La Fête du village voisin, opéracomique en trois actes… Paris, Vente, 1816. In-8. Maroquin citron, roulette fleurdelisée en encadrement, armes dorées de la duchesse d’Angoulême au centre des plats, dos lisse orné, tranches dorées, doublure et gardes de papier rose (Reliure de l’époque). Rares rousseurs marginales. Édition originale du livret de l’opéra de Boildieu, publiée à l’occasion du mariage de Charles-Ferdinand d’Artois duc de Berry avec Marie-Caroline de Bourbon-Sicile. Provenance : Marie-Thérèse de France, duchesse d’Angoulême (armes, exemplaire cité par OHR). – Charles X (ex-libris à ses armes et onglet contrecollé portant la signature “Charles Philippe”). LIONNOIS, Jean-Jacques Bouvier, dit abbé. Traité de la mythologie ou Explication de la fable par l’histoire... Nancy, Haener, 1816. In-8. Veau glacé noisette, encadrement de multiples roulettes dorées et à froid sur les plats, armes dorées, dos à faux-nerfs orné de motifs romantiques dorés et à froid, roulette intérieure, tranches dorées (Duplanil). Quelques frottements, mors partiellement fendus. Sixième édition revue, corrigée et augmentée. 216 vignettes gravées en taille-douce sur 17 planches dépliantes in fine. Exemplaire relié par Duplanil, étiquette comme “relieur de son Altse Royle Madame la Dauphine / Rue de Savoye n° 6”. Provenance : Marie-Thérèse de France, duchesse d’Angoulême (armes comme Dauphine de France). 2 500-3 000 € 20 800-24 900 HK$ COMPLETE CATALOGUING AVAILABLE AT SOTHEBYS.COM/PF2353 27 26
406 406 □ 406 [ARTOIS, LOUISE D’] La Toilette de Son Altesse Royale Louise MarieThérèse de France, duchesse de Parme. Parme, Imprimerie Royale, 1853. In-folio (322 x 230 mm). Velours bleu roi, dentelle et filets à froid en encadrement, inscription centrale à froid “A S.A.R. Carolina di Borbone, duchesse de Berry”, surmontée d’une couronne, couronne répétée sur le second plat, tranches dorées (Reliure de l’époque). Texte bilingue français et italien, signé des initiales “A.B.”. Présentation du meuble de toilette commandé à l’orfèvre Froment-Meurice pour le mariage de Louise d’Artois. Exemplaire de la duchesse de Berry. À l’occasion du mariage de la fille de la duchesse de Berry, en 1845, avec le prince de Lucques, futur Charles III duc de Parme, plusieurs dames légitimistes commandèrent par souscription à François-Désiré Froment-Meurice, l’un des plus célèbres orfèvres de l’époque, une coiffeuse d’un luxe inouï, destinée à Mademoiselle d’Artois. Fait d’émail, d’argent niellé, d’acier et de bronze argenté, rehaussé de grenats, ce meuble fut présenté à Londres lors de l’Exposition universelle de 1851 avant d’être offert à la duchesse de Parme. Avec une gravure le représentant, le meuble est longuement décrit : “c’est sous la forme d’un de ces meubles de luxe qui sont le plus aimable ornement d’un riche boudoir d’une dame de la plus haute naissance, que l’on a accompli cet acte de réparation. C’est une toilette : mais quelle toilette !”. La duchesse de Berry possédait également une table de toilette, restée célèbre : ornée de cristal, dessinée par le peintre Nicolas Jacob et réalisée par l’atelier de Mme Désarnaud propriétaire de “L’Escalier de Cristal”, magasin situé au Palais royal. Cette toilette est aujourd’hui conservée au Musée du Louvre, tandis que celle de sa fille est l’un des fleurons des collections du Musée d’Orsay. Provenance : Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry (supra-libris). [On joint :] HÉRICART DE THURY, Louis-Étienne — Pierre-Henri MIGNERON. Rapport sur les produits de l’industrie française. Paris, Imprimerie Royale, 1828. In-8. Maroquin rouge à long grain, roulettes dorées et à froid avec éventail à froid dans les angles, armes dorées, dos à nerfs orné, tranches dorées, doublure et gardes de tabis bleu (Reliure de l’époque). Petites taches sur le 1er plat, rousseurs éparses, surtout sur les premiers feuillets. Exemplaire sur papier vélin, luxueusement relié aux armes de Louise d’Artois. Ouvrage consacré aux produits de l’industrie française, présentés à l’exposition de 1827 : soie, laine, tapis, tapisseries, menuiserie, ébénisterie, coutellerie, etc., présentés par catégories. Provenance : Louise-MarieThérèse d’Artois, (armes, fer inconnu à OHR). 1 800-2 200 € 15 000-18 300 HK$ 407 407 AUGUSTIN, SAINT (AURELIUS AUGUSTINUS HIPPONENSIS) De Trinitate (livres IV-XV, cum tabula) ; Confessiones (livres I-V). Manuscrit enluminé sur parchemin. France du nord-est, Laon (?), vers 1125-1150. Avec une grande initiale ornée (f. 59). 70 feuillets, en latin, texte lacunaire (partie I, manques au livre IV du De Trinitate : chapitres 1-15 et l’essentiel du chapitre 16 ; texte débute avec les dernières lignes du chapitre 16, chapitres 17 à 21 sont présents) ; partie II, Confessiones : lacunes dans les livres III, IV et V [voir section “Texte” infra]) [collation : i7 (de 8, manque i), ii-vii8, viii2, ix8, x4 (de 8, manque v-viii)], écriture romane tardive ou gothique primitive (littera proto-gothica), à l’encre brune, texte copié sur une seule colonne (justification : circa 310 x 190 mm), réglure à la mine de plomb et à la pointe sèche, manuscrit non rogné, avec piqûres de la réglure maintenues dans les marges extérieures, 43 à 53 lignes par feuillets, signatures anciennes de cahiers en chiffres romains (sig. iiii–sig. x ; puis sig “a”), capitales rehaussées de rouge sur certains feuillets, rubriques à l’encre rouge in-texte (parfois en capitales romaines) et parfois copiées dans les marges du manuscrit, certains textes faisant office de rubriques sont en lettres capitales et rayées d’un trait rouge, grandes initiales peintes en rouge introduisant les divisions textuelles (initiales monochromes rouges, certaines avec des décors ornementaux), grande initiale décorée (fol. 59), dessinée à l’encre brune avec motifs zoomorphes (sorte de monstres aux oreilles pointues, “goules” ou génies dévorants, avalant des poteaux bagués formant le tracé de la lettre) et rinceaux avec feuillages sur un fond coloré (vert, rouge pâle, bleu ou jaune). Grand in-4 (370 x 280 mm). Vélin rigide, dos à 6 nerfs, titre inscrit à l’encre au dos : “Aurelius Augustinus MS”, gardes renouvelées (Reliure XIXe ou fin XVIIIe siècle). Emboîtage moderne, titré : “St Augustine. Manuscript on vellum. XIII. Century”. Manques signalés. Manuscrit généralement grand de marges avec piqûres non rognées (quelques feuillets avec marges extérieures découpées, e.g. ff. 36, 44, 46, 48, 55 ; f. 26, partie de parchemin découpée dans la marge inférieure). Quelques défauts au parchemin (ff. 45, 52) ou taches (f. 1, taches et traces de rouille ; f. 67, trois lignes salies au centre du feuillet) ; quelques traces de mouillures et petits trous de vers par endroit ; dernier feuillet (fol. 70v) frotté. De format presque carré, ce manuscrit patristique contient deux textes importants de saint Augustin, à savoir son De la Trinité et ses célèbres Confessions. Beau témoin de la période baptisée “Renaissance du XIIe siècle“, ce manuscrit nous paraît datable du XIIe siècle (2e quart ?) sur des critères paléographiques et ornementaux. Doté d’une provenance érudite (Pierre Pithou) et prestigieuse (Le Peletier de Rosambo, Duchesse de Berri, Barrois, Earl of Ashburnham), ce codex est peut-être à rapprocher des scriptoria laonnois liés à l’école cathédrale et aux abbayes voisines pendant cette période de production et d’enseignement que connut la ville de Laon, célèbre pour ses “écolâtres” (dont Anselme et Raoul de Laon mais aussi Abélard). COMPLETE CATALOGUING AVAILABLE AT SOTHEBYS.COM/PF2353 28 29
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