HEURES
DE ROHAN-MONTAUBAN
2 - [HEURES
MANUSCRITES]. Livre dheures selon
lusage du diocèse de Saint-Brieuc.
Bretagne, vers 1430/1440. Parchemin. 129
folios (208 x 150 mm. Justification : 90 x 60 mm.).
Réglure à lencre brun clair,
quinze longues lignes par page. Maroquin rouge
à grain long, large encadrement de filets et
fine roulette feuillagée sur les plats,
larges écoinçons dorés en
éventail et fleuron central, dos lisse
orné, tranches dorées (reliure
début XIXe s.).
Résultat :
5.000.000,
Préemption de la
ville de Rennes (Bretagne) Bibliothèque
municipale.
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TRÈS BEAU LIVRE DHEURES exécuté
pour lamiral Jean de rohan, sire de Montauban par le
maître des heures de Jean de Montauban.
Il est illustré de 110
miniatures, dont 37 grandes compositions et 20 scènes
cynégétiques.
Le style de ses grandes peintures, leur
originalité, leur composition, leurs couleurs,
sombres et violentes, leur cloisonnement typique,
linvention des pages pleinement enluminées
révèlent en leur auteur lun des plus
fascinants enlumineurs bretons du XVe siècle.
(Réf. : François Avril Les Manuscrits à
peinture en France 1440-1520. Paris, 1993.)
Proche du « maître des Heures de Rohan
» et du « maître des Heures de Marguerite
d'Orléans » dont il a subi l'influence, le
« maître des Heures de Jean de Montauban »
apparaît ici comme un grand peintre. Il est l'auteur
des vingt premières grandes miniatures du manuscrit ;
les autres, du même style, semblent avoir
été peintes par une main
différente.
L'abondance des miniatures, leur étonnante
originalité stylistique, leur composition, la
rareté de certains des tableaux (Le Christ au milieu
des docteurs [. 58], les Vertus adorant Dieu
[. 76], le Combat autour des âmes
[. 93], le Mont Saint-Michel [.
121]
), ou portraits de saints (Saint Armel,
. 126), la présence et la mention des
commanditaires, le très riche dispositif
héraldique, les symboles (sanglier [Arthur de
Richemont ?], levrette ailée [Bretagne
?]
), les bordures soignées
font de
cet exemplaire, resté
inconnu jusquà ce jour, UN très GRAND
LIVRE DHEURES.
Ces « heures jumelles » de Jean de Montauban
apportent un éclairage nouveau sur cet ATELIER. La
comparaison avec les « Heures de Montauban »,
conservées à la Bibliothèque nationale
(ms lat. 18026) savère passionnante.
COMPOSITION
Calendrier
: .
1-12 v° : calendrier complet. On y relève, entre
autres saints : Guillaume,
évêque de
Saint-Brieuc
(10 janvier),
Gildas, abbé [de Rhuys] (29 janvier),
Guennolé, abbé [de Landévenec]
(3 mars), Lifard, abbé [de Meung] (3 juin),
Tugdual, évêque (6 juin), Mériadec,
évêque [de Vannes au VIIe s.] (9 juin),
Jacut, abbé [en Bretagne au VIe s.] (5
juillet), Turian (ou Turiau), évêque [de
Dol] (13 juillet), Samson, évêque [de
Dol] (28 juillet), Guillaume,
évêque [de Saint-Brieuc]
(29 juillet), Armel,
ermite [en Bretagne] (16 août)
. 1 v° : (mois de janvier) mention «
Tri[s]tan du Periez ».
. 2 v° : (mois de février) mention
« Tri[s]tan du Periez. Conte de Quintin. Sires
du Periez et de la Roch Diré ».
. 11 v° : (mois de novembre) mention «
Ysabeau de Montauban ».
Prières
. 13-15 : Prologue de lévangile selon
saint Jean, Oraison et lAnnonciation selon saint Luc :
In principio erat Verbum
. 16 : Prière à la Trinité :
Gloria tibi trinitas
. 17-20 : Obsecro te (ici écrite pour un
homme : [
] et michi famulo tuo
[
]).
Heures de la Vierge
. 21-30 : Matines.
. 31-40 : Laudes.
. 41-46 : Prime.
. 47-51 : Tierce.
. 52-54 : Sexte.
. 55-57 : None.
. 58-60 : Vêpres.
. 61-65 : Complies.
Prière
. 66 : Ave Regina celorum.
Heures de la Passion
. 67-76 : Heures de la Passion.
. 77-92 : Psaumes de la pénitence : dont
. 88-90 r° : Litanies des saints : Brieuc (4e
ligne . 89 v°) et Guillerme
[évêque de Saint-Brieuc 1234]
(5e ligne . 89 v°)
Office des morts
. 93-104 : LOffice des morts. Les
répons aux lectures sont ceux de saint Brieuc
à la fin du moyen âge.Suffrages aux saints
. 105-110 : Suffrages aux saints : Nicolas, Fiacre,
Magdeleine, Apolline, Pierre & Paul, Jean, André
et Jacques.
. 111-112 : Office de la Résurrection.
. 113-114 : Office de lAscension.
. 115-116 : Suite des suffrages aux saints :
Eustache, Anne, Léonard
. 117-126 : Seconde suite des suffrages aux saints
: Julien (martyr), François, Vincent, Julien
(confesseur et évêque), Martin, larchange
Michel, Laurent, Christophe, Sébastien, Antoine,
Armel.
. 127 : Suffrage à la Vierge Marie.
. 128-129 : Salve Regina.
PEINTURES
. 1-12 : chaque mois du calendrier est
illustré dune vignette carrée portant le
travail ou loccupation mensuelle et dune roue
solaire portant la station zodiacale du soleil.
. 13 : Grande composition : le Christ en
majesté cantonné des quatre
évangélistes et de leur symbole.
. 16 : Grande composition à cinq
scènes : la Trinité, la Transfiguration avec
Moïse, la création dAdam et celle
dEve et quatre Vertus.
. 17 : Grande composition à plusieurs
scènes ordonnées autour dune orbe
représentant la Vierge et son fils.
. 21 : Grande composition à plusieurs
scènes : La Visitation (scène principale).
. 22 à 24 r°-v° & 27 à
29 r°-v° : Début du cycle de la
Genèse : Adam et Ève et leur histoire
(mangeant la pomme, découvrant leur
nudité
), meurtre dAbel, arche de
Noé, combat de saint Michel
. 31 : Grande composition à plusieurs
scènes : LAnnonciation entourée des
scènes de la vie de la Vierge.
. 40 : Scènes cynégétiques ;
deux cerfs.
. 41 : Grande composition à deux
scènes : La Nativité et lannonce aux
bergers.
. 47 : Grande composition à deux
scènes : LAdoration des bergers et la
Circoncision.
. 52 : Grande composition à deux
scènes : LAdoration des mages et
lapparition de lange aux mages.
. 55 : Grande composition à deux
scènes : Présentation au temple et Fuite en
Egypte).
. 58 : Grande composition à deux
scènes : Le Christ au milieu des docteurs et son
baptême par Jean.
. 61 : Grande composition à deux
scènes : La Dormition de la Vierge.
. 66 : Grande composition à deux
scènes : Le Couronnement de la Vierge et son
Assomption.
. 67 : Grande composition à deux
scènes : LArrestation de Jésus et
lAgonie au jardin des oliviers.
. 67 v° : Vue dun château et
armoiries de Tristan du Perrier.
. 68 r°-v° : Scènes
cynégétiques et petites esquisses
darmoiries.
. 69 : Grande composition à deux
scènes : Le Christ devant Pilate et sa
flagellation.
. 70 : Grande composition à deux
scènes : Le Portement de croix et la Crucifixion.
. 72 : Grande composition à scène
unique : Le Christ en croix.
. 73 : Grande composition à deux
scènes : La Mise au tombeau et le matin de
Pasques.
. 75 : Grande composition à deux
scènes : La Messe de saint Grégoire et Vierge
en pitié.
. 76 : Grande composition à deux
scènes : Les Vertus adorant Dieu et les vices
précipités dans la gueule
de lenfer. .
. 77 : Grande composition à plusieurs
scènes : le Jugement dernier.
. 77 v° : Esquisse dune scène
avec château, biche et sanglier. Emplacements
prévus pour les armes du Perrier.
. 79 : Premier tableau danimal fantastique :
combat dun lion et dun dragon.
. 79 v° : Deuxième tableau
danimal fantastique : griffon dévorant une
femme.
. 81 r°-v° : Scène
cynégétique : chasse au sanglier avec une
levrette ailée.
. 82 : Troisième tableau danimal
fantastique : panthère ailée dévorant
un enfant.
. 82 v° : Scène
cynégétique.
. 84 v° : Scène
cynégétique : biche courante.
. 88 r° : Danse de sauvages.
. 93 : Grande composition à deux
scènes : le combat autour des âmes et messe
pour le défunt.
. 96 v° : Quatrième tableau
danimal fantastique : dragon.
. 100 v° à 104 r° : Histoire
cynégétique en sept tableaux dont lun
sur double page en vis-à-vis.
. 104 v° : Scène musicale.
. 105 : Grande composition à deux
scènes : saint Nicolas.
. 106 : Grande composition à deux
scènes : saint Fiacre.
. 107 : Grande composition à deux
scènes : sainte Marie Madeleine.
. 108 : Grande composition à deux
scènes : sainte Apolline.
. 109 : Esquisse dun tableau de saint Jean
Baptiste.
. 109 v° : Esquisse dun tableau de saint
André.
. 110 : Esquisse dun tableau de saint
Jacques.
. 111 : Grande composition à deux
scènes : La Résurrection du Christ et la
Descente aux enfers. .
. 113 : Grande composition à une
scène en deux tableaux : LAscension du
Christ.
. 115 à 116 v° : Quatre scènes
de la vie de saint Eustache.
. 117 : Grande composition à quatre
scènes : saint Julien et saint Eustache.
. 117 v° : Paons devant un château.
. 118 r° : Saint équestre
décochant un trait sur un cerf.
. 118 v° : Scène de la vie dun
saint.
. 119 : Grande composition à deux
scènes : Vie de saint Julien.
. 119 v° : Vie de Saint Julien.
. 120 : Saint Martin.
. 120 v° : Licorne au penon tenant un monstre
en respect.
. 121 : Grande composition à cinq
scènes : Le Prince des anges et le Mont-Tombe.
. 122 : Grande composition à deux
scènes : Le saint diacre Laurent.
. 123 : Grande composition à trois
scènes : saint Christophe et son martyre.
. 124 : Grande composition à deux
scènes : saint Sébastien et son martyre.
. 125 : Grande composition à deux
scènes : saint Antoine et son « feu ».
. 126 : Grande composition à deux
scènes : saint Armel.
. 127 : Vaste composition sordonnant autour
dune orbe multiple centrée sur la Vierge. Le
donateur est présenté par son patron.
. 128 : Vaste composition a plusieurs scènes
: les commanditaires dans une orbe, saint Jean et la
bête de lApocalypse.
TEXTE
Écriture bâtarde à lencre
brune, lettrines dorées sur fond
bleu
et rouge,
majoritairement en latin avec quelques oraisons en
français.
ORIGINE
Deux destinataires
distincts apparaissent dans lensemble du manuscrit
:
Les Heures proprement
dites furent préparées pour lusage
dun membre de la famille des sires de
Montauban [-de-Bretagne], ainsi
quen témoigne la fréquente
présence (plus de 40 occurrences)
des armes de cette branche de la
maison de Rohan (de gueules à neuf macles dor,
au lambel dargent). Le commanditaire
plusieurs fois représenté, accompagné
par saint Jean lÉvangéliste ou saint
Jean le Baptiste, est probablement Jean de Montauban, amiral
de France, né en 1412 et mort en 1466.
Le calendrier, quant à lui, fut
exécuté pour Tristan du Périer et
Ysabeau de Montauban, sur de Jean, comme
lattestent leurs noms inscrits par la même
main.
Il existe à la
Bibliothèque nationale (ms lat. 18026) un manuscrit
provenant du même atelier, exécuté pour
Jean de Montauban et sa femme Anne de
Kéranrais. Deux livres dheures
furent ainsi apparemment réalisés pour Jean de
Montauban. On peut donc penser quil donna le
nôtre à sa sur à loccasion
de son mariage avec Tristan du Périer ; lequel relia
en son début le calendrier marqué de leurs
noms, et fit peindre postérieurement ses armes en
marge de deux folios des heures.
On remarque que la composition de la Visitation (qui
ouvre loffice de Matines) est avant celle de
lAnnonciation (qui ouvre loffice de Laudes).
Les folios 111-114 qui forment le cahier vingt ont
été reliés à une mauvaise place.
Lenluminure de quelques bordures est inachevée
; celle du folio 74 na pas été faite.
est : 5.000.000/7.000.000
Résultat :
5.000.000,
_____________________
1 - LORRIS (Guillaume de)
et MEUNG (Jehan de). Le roman de la Rose. Manuscrit
enluminé sur vélin. XIVe
siècle.
Description : 136 feuillets répartis en
dix-sept cahiers de parchemin, format xx cm sur xx,
reliés ensemble et couverts dun parchemin
notarié du XVIIe siècle.
Manuscrit à toutes marges. Texte sur deux
colonnes de quarante lignes réglées.
Écriture en lettres gothiques à lencre
sombre. Nombreuses lettrines rouges ou bleues à
longues hampes. Rubriques. La première page est
encadrée dune fine arabesque feuillagée,
portant un oiseau, une hermine et un lièvre.
Le corps de louvrage est illustré de onze
enluminures et dune grande lettrine. Les dix
premières (larges dune demi-colonne environ)
ornent les quatre premiers folios du texte, la
dernière (. 27), placée en tête de
la seconde partie du roman («Ci commence mestre Iehan
de Meun»), représente lauteur et son
scribe. Bordées de
rouge
et bleu, ces
enluminures figurent, sur fond dor, deux, parfois
trois personnages (dame, moine, paralytique
). La
grande lettrine du . 27 est à lor,
à panses rouges et encadrement bleu.
Composé vers 1230 par Guillaume de Lorris, le
roman de la Rose fut, cinquante ans plus tard,
complété dune seconde partie,
très différente, par Jehan de Meung. Cette
uvre maîtresse du Moyen-Âge, aura une
influence durable comme code de lamour courtois
caractérisé par le raffinement et la
poésie.
Les exemplaires du XIVe
siècle de ce roman sont rarissimes : trois seulement
se trouvent à la BNF, et quelques autres
à létranger. Calligraphié au
cours des cinquante années suivant
lachèvement de cette grande uvre,
notre exemplaire, complet et en bon
état, est lun des rares qui soient encore en
mains privées. est : 700.000/900.000
Résultat :
1.100.000,
_________________________
3 - La Mer des
hystoires. Acheue a paris par Pierre le Rouge
imprimeur du Roy. Lan Mil iiijc iiijxx et viij ou mois de
juillet [Paris, 1488]. Le Second volume
de la mer des hystoires. Acheue ou mois de feurier pour
Vincent Commin marchant demourant a lenseigne de la rose en
la rue noeufue de Nostredame de paris et imprime par Maistre
Pierre le Rouge libraire & imprimeur du Roy Nostresire,
Lan Mil CCCC iiijxx et viij [Paris, 1489 (nouveau
style)]. 2 volumes in-folio (280 x 392 mm), maroquin
fauve, filet à froid encadrant les plats et
soulignant les nerfs, fleurons à froid, dos à
nerfs orné, filets dorés intérieurs et
sur les coupes, tranches dorées (reliure fin XIXe
s.).
ÉDITION ORIGINALE,
RARISSIME, DE lun des plus beaux incunables
ILLUSTRÉS FRANCAIS.
CET OUVRAGE, DE LA PLUS GRANDE
RARETÉ, EST LUN DES MONUMENTS DE LA TYPOGRAPHIE
FRANçAISE DU XVe SIÈCLE.
Composés en caractères gothiques sur deux
colonnes de cinquante lignes chacune, les volumes sont
illustrés de deux extraordinaires lettrines
grotesques sur les titres, de six grandes initiales, de deux
grandes doubles cartes, de 51 planches à pleine page,
de seize planches à mi-page ; de 375 vignettes et de
nombreuses bordures formées darabesques,
lensemble gravé sur bois. « Lart du
miniaturiste a passé [ici] dun seul
coup dans le domaine du livre imprimé »
(Claudin, Histoire de limprimerie, I, 458).
Lettrines peintes en
rouge
ou bleu ;
quelques légers rehauts de couleur sur les bois et
les initiales du premier volume.
La Mer des hystoires est la traduction française
du Rudimentum novitiorum publié à Lubeck en
1475 ; son illustration sen inspire, mais elle est
beaucoup plus riche, extrêmement variée et
très précieuse pour lhistoire des
murs de lépoque.
Collation. : ð4, â8, a-z8,
aa-gg8, hh10 (douze folios non chiffrés et 257
feuillets, le dernier blanc). : A-X8, AA-MM8,
NN10, â8, ê8, î6, ô6, ss8 ; 273
feuillets (numérotés I à CCLXXI avec
erreur de foliotage), un folio blanc (NN10), 37 folios non
chiffrés et le folio final blanc (ss8).
Exemplaire lavé se présentant dans une
sobre et solide reliure du XIXe siècle.
Plusieurs feuillets, légèrement plus
courts, parfois restaurés, certains non
rubriqués semblent provenir dun autre
exemplaire : re : eâ1, a1 à 8, b2
à 8, c1, z1, hh8 à 10. C1, D1,
E1, 7 et 8, F3, J6 et 8, K1, K6, L8, M1, M3, O1, O3, O7, Q7,
S1, S8, T8, V1, X4, AA6 et 7, DD3 à 5, FF6, FF8, HH7,
KK3, NN10, â1, ô6, ss1 à 6.
Les folios Les folios
0÷¿ÿÿÿÿ$Ûb_`J÷¿____b_F_V
du premier volume et A1 et 2 du second sont restaurés
; galeries de vers dont une altérant le texte (vol.
I, cahiers a à g) ; mouillure sur quelques marges ;
quelques annotations manuscrites marginales. Le feuillet
blanc final (ss8) manque et deux folios (b1 [vol. I]
et ss7 [vol. II]) ont été
gillotés. Des bibliothèques Henri Gallice
et Marcel Jeanson (100 003 D3), avec ex-libris.
Arnim, 294 ; BMC, VIII, 109 ; Brunet, III, 1640 ; Campbell,
Earliest Printed Maps, 215 ; Claudin, I, 458 ; Polain, 2673.
est : 400 000/500 000
Résultat :
550.000,
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