ADER - COLLECTION STEPHANE MALLARME

100 *71. Stéphane MALLARMÉ. Chansons Bas I (le Savetier)/ II (la Marchande d’Herbes Aromatiques). La Revue blanche, 15 mai 1892, n° 8 nouvelle série t. II, imposées élégamment en vis-à-vis (p. 288-89) ; in-8 br. Chemise dos chagr. bordeaux titré or, doublé de suédine, étui (Atelier Devauchelle). 800 / 1 000 € Exemplaire du tirage de luxe « restreint » [30 ?] sur vergé de Hollande, seul grand papier. De 20 Hollande en 1890, la revue passa à 30 quand c’était encore justifié. Une seule mention impr. en couv. : « De l’Edition de luxe, /Exemplaire N°... / Tiré spécialement pour M...... » en petits caractères dans le coin inf. g. du 1er plat. Les ex. pouvaient y être numérotés à l’encre (nous en connaissons) avec le nom de l’abonné. La Revue blanche, fondée à Liège en 1889 par les frères Natanson, était passée à Paris au 19 rue des Martyrs. En 1892, elle paraissait le 15 du mois. Le 2 mai 1892, Lucien Muhlfeld, secrétaire de la rédaction, sollicite le poète : « Celui de Mai paraîtra exactement le 15 de ce mois [en avril, il eut 15 jours de retard !]. Je le voudrais très beau. Osé-je vous prier de m’aider à le faire tel ? »… À défaut de pouvoir lui confier un autre sonnet, ce furent les deux Chansons Bas : « avez-vous le Sonnet (modifié) de l’Album Raffaeli [sic] ? – Voulez-vous être assez bon pour m’édifier sur ce point aujourd’hui ? »… (Austin V p. 75 et 81). Mallarmé lui demande de passer le soir même ce jeudi, 5 ou 12 (la datation retenue du 19 mai par Austin et Marchal semble trop tardive pour une sortie le 15 ! ). Les deux sonnets ont paru, outre 5 quatrains, dans Les Types de Paris illustrés par Jean-François Raffaëlli. P., Édition du Figaro. Plon, Nourrit et Cie, (1889), livraison n° 7. Ils sont repris sous d’autres titres, modifiés, comme le précise Muhlfeld, car la revue ne publie que « des œuvres absolument inédites ». Première édition réécrite du quatrain scatologique de la « La petite Marchande de Lavandes » des Types de Paris : « l’hypocrite s’il // En décore la faïence / Où chacun jamais complet / Tapi dans sa défaillance / Au bleu sentiment se plaît » devenant « En tapisse la muraille / De lieux les absolus lieux [d’aisance] / Pour le ventre qui se raille / Renaître aux sentiments bleus. » (voir épreuve n° 70). Ànoterquelesarticlesdestitresauraientdûêtreenminuscules,commeledemandeclairementlepoètesurl’épreuve,mais Deman les imprima fautivement en majuscules (recorrigé d’après la maquette dans Marchal OC. I p. 33 et 1181). Fines piqures disséminées, sinon en belle condition, non coupé. De toute rareté.

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