107 80. [Méry LAURENT]. Henri MAIRET. 2 photographies de Méry Laurent; La Photographie Nouvelle. Paris, c. 1896. Emboîtage moderne en toile. 2 pièces : 2 000 / 3 000 € Méry Laurent chez elle à la villa des Talus au 9 boulevard Lannes. Deux rares épreuves argentiques sur carton fort légendé : « La Photographie Nouvelle, (Procédé H. Mairet)/ 17, Boul. Haussmann, Paris// Tous les clichés sont faits instantanément à domicile, à toute heure de jour et de nuit », ou variante : « H. Mairet, (Photographie nouvelle) »… 1) La captivante photo du déjeuner (ou dîner) avec Mallarmé et Méry servis par la diligente Elisa Sosset (22,8 x 28,5). [Une autre épreuve figurait dans la coll. MallarméMorel (n° 199) comme anonyme, vendue 3.000 € (reprod. p. 78-79)]. 2) Photographie inédite de Méry lisant près de son piano (22,4 x 28,6), dans un intérieur cossu et surchargé où, en fait de peintures de ses nombreux amis artistes, l’on entrevoit seulement le reflet inversé dans le miroir de L’Automne, son portrait à l’huile par Manet (Musée de Nancy), voir l’épreuve du même espace sans Méry [n° suivant/3). Henri MAIRET (1850-1902), pionnier de la « photographie instantanée » de scène en France, fut un des plus grands spécialistes du genre dans les années 1890, collaborateur de nombreux artistes de théâtre et de périodiques qui diffusèrent largement ses clichés. « Le procédé H. Mairet » de flash au magnésium sans fumée fut inventé en 1892. Il obtient d’excellents résultats dans les loges et foyers mal éclairés de la Comédie-Française dont il est le photographe officiel. En 1893, ses premiers essais sont exposés dans les salles de journaux et la Société française de photographie lui attribue un prix pour le réglage de la luminosité. Il reçoit les palmes académiques en 1895. Grâce à son procédé ne dégageant ni odeur ni fumée et surtout sans risque d’incendie, c’était devenu dès la fin de 1893, via des encarts publicitaires, la grande mode du jour que d’appeler chez soi cet opérateur pour distribuer quelque souvenir à ses invités. Ancienne actrice, Méry était bien au fait, et, vu ses moyens, pouvait organiser un dispendieux shooting chez elle. Coins émoussés et, sur la 2e, petites salissures d’encre. Référence : Elizabeth Emery, « L’éclairage artificiel sur scène (1891-1914). Henri Mairet, la Nouvelle Photographie et la valorisation de la mise en scène », in Revue d’histoire du théâtre, n° 283, juillet-sept. 2019. Provenance : Élisa Sosset, la dévouée femme de chambre nancéienne, avec annotations à l’encre de sa nièce au verso, – précieuses pour la localisation. D’abord légataire universelle en usufruit, Élisa hérita in fine du mobilier de la rue de Rome et d’une somme d’argent.
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