128 « Vollard, écrit Redon au poète le 20avril 1898, m’a montré des papiers superbes ; je crois que, pour l’unité, nous pourrions tenter l’impression des lithographies sur papier blanc, c’est-à-dire sur celui du texte, bien que séparément placées ; je me propose de dessiner blond et pâle afin de ne pas contrarier l’effet des caractères, ni leur variété nouvelle. J’ai les pierres au grainage, c’est vous dire que je serai bientôt définitivement à l’ouvrage » (Austin X p. 145). Provenance : Henri M. Petiet (cachet au verso), Piasa, 6/12/2012 n° 178. 100. Stéphane MALLARMÉ. L.A.S. « Stéphane Mallarmé », Paris Janvier [1898], aux frères J.-H. ROSNY ; 2 pages oblong in-12 sur carte. 800 / 1 000 € Remerciement pour l’envoi du roman Une rupture, publié par les deux frères chez Plon. «Mes chers et admirés amis Je ne veux pas qu’un serrement de main à l’un de vous, au sujet d’Une Rupture, me prive de vous dire mon goût particulier pour ce livre, un de vos très beaux ; j’eusse dû le faire voilà si longtemps. Ces œuvres sur un cas détaché ou vu d’un côté de la passion, que vous isolez pour le montrer dans son rythme spécial, ainsi qu’un motif, envisagé à part, dans la symphonie énorme qu’est le Roman, inaugurent une série tout-à-fait à vous propre ; où le poëte, que premièrement vous êtes, imprime plus purement une direction significative. Ainsi de ce lointain qui achève une séparation et y revient crier presque la mort sur une neutralité de ton horrible, inconnue dans aucune lecture. Merci de cette beauté ; à vous toujours. » Correspondance (Austin), t. X, p. 79-80. – Correspondance (Marchal), n° 3197. 99. Odilon REDON. [Un coup de dés jamais n’abolira le hasard]. La Femme au hennin, [1898]. Lithographie (30 x 24) sur Chine volant à toutes marges, monogr. en bas à dr., montée anciennement par le bord dr. sur 1 f. bleu de récupération d’une couv. du Paris dans sa splendeur. Paris, H. Charpentier [1861]. 500 / 700 € Une des 3 lithographies subsistantes des 4 pierres du projet d’illustration d’ Un coup de dés voulu par Ambroise Vollard. Tirage posthume d’Auguste Clot. (Mellerio 186 avec la date 1900, pas de titre ni de référ. à Vollard). Seuls quelques tirages d’essai sur papier blanc sont conservés. Dès le 14 décembre1896, Vollard écrivait à Mallarmé : « J’avais témoigné à Mr Redon le très grand désir que j’ai d’éditer quelque chose de vous avec des illustrations de lui. Mr Redon m’a rempli de joie en me disant que vous n’y étiez pas opposé»… (Nectoux p. 142). Le 5juillet 1897, Vollard écrit à l’artiste qu’il souhaite une illustration en noir (c’est qu’il pensait à ses illustrateurs en couleur), Mallarmé, lui, voulant un fond dessiné afin de ne pas avoir « double emploi avec le dessin de (son) texte qui est noir et blanc ». Vollard insiste pour qu’il y ait 4 planches « importantes », mesurant en moyenne 30 x 21 pour s’assurer un succès commercial, vu le prix de 50 fr et un tirage limité à 200 ex., face au simple texte de la revue Cosmopolis qui, lui, ne coûte que 1 fr. (Austin IX p. 241).
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