ADER - COLLECTION STEPHANE MALLARME

135 107. Gustave KAHN (1859-1936). Manuscrit autographe signé, Stéphane Mallarmé, [octobre 1898] ; 3 pages grand in-8. 1 000 / 1 200 € Bel article d’hommage à Mallarmé paru dans La Critique du 20 octobre 1898 (n° 88, p. 181). « La beauté de l’Après-midi d’un faune, des Sonnets, de l’Hérodiade n’est plus discutée : ceux qui savent lire se rendent compte des aperçus nombreux et nouveaux qui se lèvent des pages de Divagations. Le Phénomène futur et les autres poèmes en prose demeurent parmi les chefs-d’œuvre de cette technique et de la littérature. Mallarmé fut le plus charmant, le plus prestigieux des causeurs. Son enseignement a été fécond. Tous ces mérites sont de nature à dresser l’image d’un grand écrivain, et il fut encore quelque chose de mieux. Mallarmé fut un exemple d’audace tranquille, là où l’on est le plus peureux, dans le domaine de l’idée pure. Au début de la vie, armé de tout talent, auteur d’inégalables poèmes, il sentit que […] l’art est tout mais à la condition de s’appuyer sur une vue neuve des choses. Il perçut une loi, l’analogie soit le lien entre les phénomènes en apparence divers, entre les séries discontinues d’images qui constituent le monde. Il dit cette phrase : “Le monde est fait pour aboutir à un beau livre.” II avait raison. Le monde existe en un état de conscience éparse qui doit se synthétiser à certaines époques en de beaux livres. […] À côté de l’œuvre belle, il y a l’homme qui fut, par logique et par intuition, un devin, un inspiré.

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==