143 Le roman est l’histoire d’une ville d’eaux, d’une spéculation financière, et d’une passion amoureuse. L’homme d’affaires juif William Andermatt a amené sa femme Christiane en cure à Enval, une petite ville d’eaux d’Auvergne. La découverte par le père Oriol, paysan du coin, d’une nouvelle source incite Andermatt à réaliser une vaste spéculation en lançant une grande station thermale. Pendant ce temps, sa femme Christiane se laisse séduire par Paul de Brétigny, un ami de son frère Gontran, et s’abandonne dans une folle passion amoureuse. L’été suivant (2e partie du roman), Mont-Oriol est devenu la ville thermale à la mode, où affluent une riche clientèle et des médecins intéressés. Pour développer son affaire, Andermatt veut s’assurer la propriété de toutes les terres du père Oriol, et pousse son beau-frère Gontran de Ravenel à épouser une des filles Oriol. Christiane, enceinte, se désespère de voir Paul, dégoûté par cette grossesse, s’éloigner d’elle. Séduit par la cadette des filles Oriol, que Gontran a délaissée pour l’aînée, Paul va épouser Charlotte Oriol. La nouvelle provoque l’accouchement douloureux de Christiane, qui met au monde une fille sur laquelle elle va reporter toute son affection. C’est là résumer à grands traits un roman foisonnant, où l’on croise le marquis de Ravenel qui a vendu sa fille Christiane pour redorer son blason, son fils Gontran, coureur de filles et dépensier, des paysans rusés, de riches curistes, le personnel des hôtels et du casino, et une série de médecins (cruellement caricaturés). Le manuscrit, à l’encre noire sur de grands feuillets, avec une marge réservée à gauche destinée à recevoir les corrections et additions, présente de nombreuses ratures et corrections. Il a servi pour la composition du texte, et porte en marge les noms des typographes au crayon bleu, avec au crayon le nombre de lignes composées. Il est, ainsi que le livre, divisé en deux parties : la première, paginée 1 à 153, avec 2 feuillets supplémentaires (46 bis et 47 bis), compte huit chapitres ; la seconde, paginée 1 à 159, compte six chapitres. Le présent manuscrit a été élaboré à partir de travaux préparatoires, notamment des cahiers de la main d’un secrétaire (d’après des brouillons, ou dictés par Maupassant, qui avait alors de gros problèmes oculaires), corrigés par lui (Yale, Beinecke Rare Book and Manuscript Library ; Marlo Johnston, Guy de Maupassant, Fayard 2012, p. 612-613 et notes). Le travail sur le présent manuscrit est important. Certaines pages présentent également une pagination primitive biffée, montrant que certains épisodes ont été déplacés. Des passages sont biffés : ainsi (p. 69), au début du chapitre V, un paragraphe concernant l’organisation de la fête est rayé : « À cette occasion même le Théâtre avait fraternisé avec l’Église. .../... .../...
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