Et dans l’espoir qu’il recommencerait [elle voulut s’éloigner de lui en courant à petits pas lourds] elle se mit à courir pour s’éloigner de lui. Puis elle s’arrêta, haletante, et attendit, debout au milieu de la route. Mais la lune allongeant [jusqu’à lui] son profil sur le sol, y dessinait la bosse de son flanc déformé. Et Paul [restait immobile] regardant à ses pieds l’ombre de sa grossesse restait immobile en face d’elle, [nerveux,] blessé dans ses pudeurs poétiques, exaspéré qu’elle ne sentît pas cela, qu’elle ne devinât point sa pensée, qu’elle n’eût pas assez de coquetterie, de tact et de finesse féminine pour [savoir] comprendre toutes les nuances qui font si différentes les circonstances ; et il lui dit, avec une impatience dans la voix. // – Voyons, Christiane. Ces enfantillages sont ridicules. » On relève également de nombreuses variantes avec le texte publié ; une partie seulement des variantes a été relevée dans l’édition Conard des Œuvres complètes (1910), reprises par Louis Forestier dans son édition des Romans de la Pléiade. On notera enfin que le manuscrit révèle que l’héroïne Christiane se prénommait d’abord et successivement Hélène, puis Jeanne (p. 35) et ensuite Claudine (p. 67, corrigé alors par Maupassant en Christiane) ; sur les pages antérieures, le prénom a été rétabli d’une autre main. Autres changements de noms: le docteur Honorat se nommait d’abord dans le manuscrit Pepisse ; et la princesse de Maldebourg (II, p.38) était nommée, avant correction, duchesse de Wess/Ress-Aldebourg. Le manuscrit a été très bien établi, monté sur onglets et relié par Édouard Pagnant (1851-1916). Provenance : – le manuscrit a appartenu au père de Maupassant, Gustave de Maupassant (1821-1900), décédé le 24 juillet 1900 à Antibes. Il porte sur un feuillet blanc de garde une cote d’inventaire par le notaire Baptistin Ardisson : « Inventaire du trente juillet dix neuf cent (1900). Cote troisième. Pièce unique. Ardisson notaire à Antibes ». – Librairie Louis Conard (1910). – Bibliophile non identifié [peut-être le joaillier Henri Vever (1854-1942)], avec petit cachet rond ex-libris rouge en idéogrammes. – Acquisition à la Librairie Georges Blaizot, catalogue 299 (1949), n° 596 ; puis par descendance. .../...
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