ADER - COLLECTION STEPHANE MALLARME

19 13. Eugène BOUDIN. L.A.S., Deauville 25 octobre 1891, à Ferdinand MARTIN ; 4 pages in-8. 1 000 / 1 200 € Sur son travail à Étretat. De passage au Havre, il a juste eu « le temps d’attrapper un bon coup de froid dans les reins, lequel m’a donné un rhumatisme très grave du cœur dont je suis à peine soulagé à l’heure qu’il est. Nous sommes restés quatre jours à Étretat. C’était fort beau de voir la mer lécher les falaises mais il y faisait un froid glacial. Or comme je ne voulais pas revenir bredouille de mon excursion, j’ai voulu peindre, et mal m’en a pris ». Il n’a pu aller saluer les Martin : « j’avais hâte de rentrer pour me soigner. […] décidément c’est trop s’exposer à notre âge de vouloir lutter contre le froid et la pluie. On devrait se contenter de faire son métier durant les jours chauds. […] J’aurai, cette année donné un rude assaut à ma pauvre vieille carcasse ». Il a songé à se retirer comme un commerçant : « Mais baste il faudrait nous attacher les mains derrière le dos... et encore nous peindrions peut-être avec la bouche »… Il redoute son retour à Paris : « On va me tomber sur le dos... il faudra se mettre à bûcher... bûcher dans les émanations du poêle... Enfin, mon cher ami, il le faut ou... finir la boutique l’exige. Mais si le cerveau est encore bon il n’en est plus de même du corps qui s’épuise »...

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