29 24. Eugène DELACROIX (1798-1863). L.A. et L.A.S. « ED », [1851-1858], à Joséphine de FORGET; 2 pages in-8 sur papier bleu avec adresse, et 1 page in-8. 1 800 / 2 000 € Tendres lettres à son amie Joséphine de Forget. [15 juin 1851]. « Bonne chère amie, je vous remercie bien. J’allais vous écrire en réponse à votre petit mot d’hier. J’ai sagement fait de ne pas dîner hier et je ferai de même ou à peu près aujourd’hui. Je ne ferais qu’aller au Louvre et je n’y travaillerai presque pas. J’ai une si affreuse peur d’être malade maintenant où je n’ai plus que quelques petits efforts à faire pour recueillir le fruit de tous les autres que je vais m’étudier à n’aller que très doucement. Vous concevez aussi bien que moi l’immense intérêt que j’ai à cette conduite prudente. [...] Soyez donc assez bonne pour aller et venir sans compter sur moi ; je tacherai d’aller vous voir après dîner aujourd’hui [...] j’ai eu hier des petits frissons passagers qui heureusement ne se sont pas caractérisés. Je suis un peu plus faible et voilà tout. Je suis en train de lire vos Constitutionnels[...] L’impression en est très bonne et j’aime le journal. [...] Je suis dans un moment bien important qui ne m’empêche pas de sentir et de vous dire combien je vous remercie et vous aime ». [Delacroix était en train d’achever son Apollon vainqueur du serpent Python au plafond de la galerie d’Apollon au Louvre.] Ce samedi [décembre 1858]. « Chère amie vous êtes bien bonne. Mon rhume se calme et puis il revient. Je suis sorti hier soir pour aller à deux pas de chez moi et cela ne m’a pas réussi je ne pense donc pas à m’envoler. La goutte, rhumatismes &c. me font de petites visites. Avouez que j’ai bien fait de m’accoutumer à mon chez moi. La société des autres m’amuse mais elle me fatigue toujours, j’entends dans la situation où je suis. Je travaille un peu, je lis un peu. J’ai renoncé à aller dans quelques endroits où il était peut-être nécessaire que j’allasse. Mais un des bonheurs que la providence a bien voulu m’accorder, c’est que dans une situation médiocre comme fortune et avec zéro d’ambition, je ne suis absolument forcé à aucune démarche ni représentation quelconque. Je vous envoie mille et mille tendresses de cœur bonne amie en attendant le plaisir de vous le dire sans tousser et sans cracher ». Correspondance générale, t. III, p. 70-71 ; et t. IV, p. 5-6. On joint une L.A.S. de Joséphine de Forget à Eugène Delacroix, ce lundi soir [6 août 1839] (1 p. in-8, adresse avec cachet de cire). « Nous irons demain mardi aux Français, il y aura un joli spectacle, dont votre amie, fera les frais. Vous nous rejoindrez de bonne heure, et j’espère que nous pourrons passer notre dîner bien près l’un de l’autre. Combien j’ai été heureuse hier soir, mon pauvre ami ! Mon cœur est tout plein de ce bonheur, que je préfère à tous les plaisirs du monde. Mille et mille tendresses […] Joséphine ».
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