39 Cette force est celle qu’il a désignée sous le nom de narcissisme et qui comporte une dialectique secrète où les psychanalystes se retrouvent mal. […] je suis lié à mon corps par l’énergie propre à l’Eros, qui fait les corps vivants se conjoindre pour se reproduire. Ce que Freud a promu comme Libido. Mais ce que j’aime en tant qu’il y a un moi où je m’attache d’une concupiscence mentale, n’est pas ce corps dont le battement, la pulsation échappent trop évidemment à mon contrôle, mais une image qui me trompe en me montrant son unité dans sa Gestalt, sa forme »... Etc. Plus loin, il se demande si c’est « aux analystes de refouler la perversion foncière du désir humain dans l’enfer du prégénital, comme connoté de régression affective, et de faire rentrer dans l’oubli la vérité avouée dans le mystère antique : Eros est un dieu noir. » Il évoque « le rôle si étrange du phallus dans la foncière disparité […] de sa fonction par quoi se situe l’assomption virile dans cette duplicité de la castration surmontée de l’Autre »… Etc. Et il conclut : « Cette libido dont Freud nous dit qu’aucune force en l’homme n’est plus à portée de se sublimer, n’est-elle pas le dernier fruit de la sublimation qui répond à la solitude de l’homme ? […] J’ai peut-être follement posé devant vous la question qui est au cœur de l’expérience freudienne […] les pièges de la maîtrise psychologique ne sont guère éventés : et je me suis laissé dire qu’il est des séminaires où l’on faisait la psychologie du Christ. Qu’est-ce à dire ? Est-ce pour savoir par quel bout son désir peut être attrapé ? J’enseigne quelque chose dont le terme est obscur, il me faut ici m’excuser. J’y ai été poussé contre mon gré par une nécessité pressante […] Mais je ne suis pas content d’être là. Ce n’est pas ma place. Ainsi que le philosophe ne se lève comme l’on dit que fit un jour Ibn Arabi pour venir à sa rencontre en me prodiguant la marque de la considération et de son amitié pour finalement m’embrasser et me dire oui. Car bien entendu comme à mon tour je lui répondrai par un oui et sa joie s’accentuera de constater que je l’aurai compris. Mais prenant conscience de ce qui aura provoqué sa joie il me faudra ajouter… Non ! ».
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