ADER - COLLECTION STEPHANE MALLARME

60 est d’ailleurs indispensable à l’intelligence des invités ; et puis, faut pas que les journaux nous redisent à ce propos décadents !), des choses comme ceci : venir sans cérémonie (sans habit) – dans le texte ou dans un post-scriptum en prose. Et dans le texte, la date de la fête : 26 novembre, samedi, 9 heures du soir, 11, Chaussée d’Antin. Ah ! n’estce pas indécent, ma requête, indécent surtout que je n’aille pas vous la dire ? mais cette installation [changement d’adresse] est si coûteuse d’heures ! »… (Austin, Corr. III p.144-45). Le poète s’exécute pour une première invitation du 26 novembre 1887, rimée en 4 quatrains avec du « blanc de poulet », qui disparaît dans notre version rimée en 3 quatrains pour l’invitation remise au 3 mars 1888. Si Dujardin pensait d’abord à J.-E. Blanche, c’est que Blanche allait graver son portrait pour le frontispice du désormais célèbre Lauriers sont coupés édité par sa revue et paru fin mars 1888. Il lui dédiait en plus ses Litanies en avril 88 [voir 50]. Référence : La Revue indépendante, t. VII, n° 18, [1er] avril 1888, donnant un cliché réduit de la gravure à la dernière page 203, sans doute ajouté au dernier moment (voir photo). – Préoriginale inconnue : « Des vers oubliés de Stéphane Mallarmé» in Vers et Prose, t. XXXV, oct.-déc. [= fin déc.] 1913. Communiqués au directeur Paul Fort par Gaston Picard qui les découvrit dans La Revue Indépendante. – E.O. : Vers de Circonstance, P., NRF, 1920 p. 177-78 précédés de la version du 26 nov. – B. Marchal OC. I, 1998 p. 356 et 1313. Provenance : Félicien Rops, Demi-Lune, Corbeil-Essonnes. Cachet coll. Rops au verso. [Depuis 1887 et son frontispice pour les Poésies photolithographiées, éditées par Dujardin, Rops était à l’honneur de la rédaction.] Un autre ex., sans provenance, a figuré à la vente [Bernard Loliée], Binoche et Giquello, Sotheby’s, 9/10 / 2018 n° 151, préempté par la Biblioth. littér. J. Doucet. D’une insigne rareté. On joint : [Toast à Jean Moréas] – Petit carton impr. d’invitation : « A une Fête amicale, présidée par Stéphane Mallarmé, à l’occasion du Pélerin Passioné (sic) de Jean Moréas »… pour le dîner à 10 fr. à l’Hôtel des Sociétés Savantes, 28, rue Serpente le 2 février [1891], organisé par Maurice Barrès et Henri de Régnier. Consacré par le célèbre toast « A Jean Moréas, qui, le premier, a fait d’un repas la conséquence d’un livre de vers, et uni, pour fêter le Pèlerin passionné, toute une jeunesse aurorale à quelques ancêtres »… Le banquet de 90 convives «apparut comme la fête de famille de l’école symboliste », note B. Marchal Pl., t. II, 2003 p. 685 et 1740. Provenance : Félicien Rops, id., avec cachet au verso. 43. [Louis ANQUETIN]. Stéphane MALLARMÉ. « Invitation à la soirée d’inauguration de la Revue Indépendante », 3 mars 1887 (titre de 1920, infra). 2 pièces : 2 000 / 2 500 € De Mallarmé, un triple quatrain imprimé en italiques en diagonale sur une pointe sèche japonisante de Louis Anquetin tirée sur vieux Japon (f. 16 x 12,5), sans marges en bas et à dr., comme dans les rares épreuves connues, sans doute pour faciliter l’envoi postal. [Anquetin fera le portrait-charge de Dujardin pour Les Hommes d’aujourd’hui (n° 388, début mai 1891)]. Édouard Dujardin sollicite son ami et collaborateur Mallarmé le 6 novembre 1887: « Et puis... je projette pendre une crémaillère noble avec les collaborateurs de la Revue, un soir (non dîner, mais des bocks, quelques ailes de poulet et – oh peut-être ! – quelques champagnes) au 11 de la Chaussée d’Antin... Mais je voudrais adresser aux invités une belle invitation (sur un beau papier qu’illustrerait notre [Jacques-Émile] Blanche), et en vers ! Avec l’arrière-pensée que tous les journaux reproduiraient le texte de la poétique invite. – Or pardonnez-moi une telle requête, vous seul pourriez achever cette écriture, mon cher Maître. Quatre ou six vers (davantage serait ininsérable aux quotidiens), très simples (cela

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