62 Exemplaire de l’auteur 44. Octave MAUS. Sur les Cîmes. Bruxelles, chez Mme Vve Monnom, [fin mars] 1887 ; in-12 carré demichagrin blanc à coins, filets dor., dos à nerfs frappé en queue du chiffre d’Octave Maus, « couv. raisin de couleur crème » cons. (Rel. strictement d’époque). 2 500 / 3 000 € Édition originale limitée à 60 ex. sur vélin, n° 1. Délicieux récit de voyage dans les Carpathes avec une certaine I.D. à qui il est dédié. « À mes regrets se mêlait la peine que j’éprouvais de me séparer de vous, Madame, et cette peine, je la ressens encore, cruellement. Et c’est pour l’adoucir que je vous écris cette longue, cette trop longue lettre. Ne craignez pas que je vous l’envoie ? [...] J’aurais pu la brûler, [...] mais j’ai pensé, avec Émile de Girardin, que le plus sûr moyen pour qu’elle ne parvînt jamais à sa destinataire, c’était encore de la faire imprimer en un volume. Et c’est pourquoi je la livre avec confiance aux typographes, en vous assurant, Madame, de mon profond respect. Décembre 1886». Le célèbre avocat Octave MAUS (1856-1919) œuvra pour tous les arts en Belgique par le biais des XX et de La Libre Esthétique dont il était le secrétaire. De nombreux concerts y furent organisés et une grande amitié le liait à Vincent d’Indy. Toute la correspondance du compositeur à Maus entra à la KBR en 1981, sauf la lettre inédite ci-jointe. Maus fut dès janvier 1888 l’initiateur de la conférence de Mallarmé en Belgique, mais qui ne se réalisa qu’en février 1890 sur Villiers [voir 60]. Nous avons décrit toute la correspondance, en partie inédite, de Mallarmé à Maus dans le cat. L’Art et l’Idée (26/10 / 1992 p. 100 sq., entrée aux Archives et Musée de la Littérature, Bruxelles), sauf la lettre infra. Huit lettres de félicitations montées sur onglets : – Stéphane Mallarmé, Paris 30 mars 1887 (3 pp. sur double f. in-12) : « [...] je vous avouerai que quand il s’agit de livre, tout mon intérêt va à l’étude des moyens d’art mis en jeu. [...] Quant à la qualité même du tissu verbal, c’est celle d’une étoffe rare ». (Marchal Corr. 790). – Vincent d’Indy, Paris, 6 avril 1887 (4 pp. sur double f. in-12). Chaleureuse missive. Il est absorbé par la mise à la scène de Lohengrin. « [...] quant au public qui est souvent composé d’individualités très intelligentes, je l’ai vu trèssouvent idiot dans ses jugements en tant que collectivité et je vous avouerai que je suis plutôt inquiet que content quand j’entends applaudir une de mes œuvres, parce que cela me fait craindre que l’œuvre en question ne soit mauvaise [...] ». Il le remercie de son excellent article de L’Art moderne (que Maus dirigeait avec Picard et Verhaeren). – René Ghil, Paris, 5 avril 1887 (1 p. in-12) : « [...] J’ai fait avec vous un voyage charmant, et beau quand nous arrivions sur les Cîmes et que vous m’engagiez pour des errements de cœur ou des évagations de l’être, à baisser mes regards dans les gouffres sous nos pieds, ou à les laisser errer, là-bas, sur les pics, les lacs, les plaines brûlant ou coulant de toutes les nuances [...] ».
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