ADER - COLLECTION STEPHANE MALLARME

70 47. Félicien ROPS. La Grande Lyre, avec l’inscription Ex Libris, frontispice héliogravé par le photograveur [Paul Dujardin] pour les Poésies de la Revue Indépendante, 1887 [voir supra]. 5 pièces : 2 000 / 3 000 € 1a) Contre-épreuve unique de l’hélio barrée du frontispice sur un grand cuivre vierge (40 x 27) imprimé en creux sur papier jaune à bordure bl. [Pellée], fort utilisé en atelier par Rops dans les années 1880 (demi-feuille coupée d’origine à dr. 46 x 30, idem n° 48/3). L’épreuve barrée a été déchirée de manière irrégulière autour du sujet avant d’être reportée sur la plaque. 1b) Une rare épreuve de la radiation du cuivre sur vergé teinté filigrané où l’adresse Delâtre apparaît encore très légèrement. Elle disparaît lors d’un retirage postérieur (voir l’épreuve sur Japon de la coll. Visart de Bocarmé au Musée Rops GE0424). « Quant au Rops, le cuivre de [Paul] Dujardin, je l’ai vu, est barré », écrit Mallarmé à Deman le 4 juillet 1894 (Marchal Corr. 2175). On joint 3 autographes inédits, dont 2 lettres de son éditeur de La Revue Indépendante sur la Grande Lyre : 2a) Édouard DUJARDIN. L.a.s. à Félicien Rops, 25 janvier 1887 (2 p. sur double f. vergé anglais in-12 à en-tête de La Revue Indépendante). Importante lettre qui confirme ce que l’on soupçonnait quant à l’intervention directe de Dujardin auprès de l’artiste. « Cher Monsieur, / Si vous voulez regarder le prospectus ci-joint (que vous aurez peut-être vu dans le dernier numéro de la Revue Indépendante [en 4e de couv. de janvier 1887 mais paru avant les fêtes le 22 décembre], vous verrez que la Revue prépare une édition autographique des poésies de Mallarmé, à très peu d’exemplaires [...] / Vous y verrez aussi l’annonce d’un ex-libris... Or, cet ex-libris, voudriez-vous le faire ? Ce serait rendre notre tentative infiniment précieuse... et quelques lignes, quelques traits suffiraient [...] / D’un poète rare comme Mallarmé, je voudrais une édition à quelques rares exemplaires ; et nous ne pouvons la souhaiter avec aucun autre ex-libris que vôtre [...] ». Il souhaite rapidement une réponse pour l’annoncer « dans le tirage imminent » du prochain numéro, ce qui fut fait dans celui du [1] février 1887 où le nom de Rops fut ajouté en 4e de couv. 2b) Édouard DUJARDIN. L.a.s. à Félicien Rops, 18 juillet 1887 (2 p. sur double f. vergé anglais in-12 à en-tête de La Revue Indépendante, et enveloppe adressée rue de Grammont 21, timbrée). « Cher Monsieur, / Le tirage complet de notre édition de Mallarmé [Poésies photolithographiées] sera fait le 25 de ce mois, officiellement [pour les fondateurs-patrons ? il ne le fut qu’en septembre] ; aurez-vous fini à cette date la planche d’ex-libris ? [...] cette publication est une chose grave pour la Revue ; si elle n’était pas achevée à la fin du mois, cela amènerait [...] des faillites, et la mort de la Revue [...] j’ai le plus pressant besoin que vous vous rappelliez votre promesse [...] la vie de la Revue – comme ma situation à moi – dépend en ce moment de votre exactitude »... 3) Félicien ROPS. Carte-lettre a.s. à Rodrigues [Erastène Ramiro], son catalographe, à la Demi-Lune, cachet 22/11/87. Ce petit billet inédit amplifie les interrogations sur les divers procédés utilisés par Rops à cette époque (dessin sur contre-épreuve...). « Si ma femme [Léontine Duluc] ne réclame pas ce dessin, – car il lui plaisait tout particulièrement, & je lui ai donné, ou plutôt “offert” ; je te le vendrai avec grand plaisir. J’en demanderai cinq cents francs lorsqu’il sera terminé. Et il n’est qu’à moitié fait ! Je vais le reprendre, chez le Dujardin [Paul, son photograveur d’excellence, cf. n° 46/2] [...]. Je veux en faire un dessin “exceptionnel”. Je te promets de ne le vendre à personne qu’à toi, si je le vends, & si tu en veux. » Il lui assure fermement de faire le frontispice de son cat. « Rops » : « j’ai la gestation longue, mais j’accouche toujours ! Le frontispice de Mallarmé date des époques Baudelairiennes ! ! – Il y a longtemps que je rêvassais cette figure de la “Grande Lyre” ! »… [Rops a bien donné le dessin héliogravé de La Grande Lyre à sa femme qu’il veut récupérer chez Paul Dujardin en 1894 comme il l’écrit à Deman pour une nouvelle édition (voir Poésies n° 46/1). Héliogravé au plus tôt en septembre 1887, il fut publié sans doute après le 9e et dernier cahier des Poésies sorti début octobre, même s’il n’était pas à vendre séparément selon les annonces. Le papier Japon différent de la justification en tête des Poésies laisse entendre un tirage à part, retardé avec sans doute le frontispice. Mais qu’est-ce qui ne serait pas fini à ses yeux le 22 novembre! Le dessin de Léontine de La Grande Lyre est bien celui héliogravé (en réduction) par Dujardin en février 1895. Mais il est peut-être un autre dessin « terminé » de La Grande Lyre, car celui envoyé en janvier 1888 au Salon des XX à Bruxelles (ouvert le 4 février) appartenait à un certain Mr Bennett. Ramiro ne l’acheta donc pas... Provenance (sauf le 3) : Félicien Rops, atelier de la Demi-Lune, Corbeil-Essonnes. Cachet de la coll. Rops au verso.

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