82 Exemplaire dédicacé à Octave Maus *54. Stéphane MALLARMÉ. Le “Ten O’Clock” de M. Whistler. Traduction française de M. Stéphane Mallarmé. Londres/Paris (La Librairie de La Revue Indépendante), [fin mai] 1888 ; pet. in-12 carré, br. chemise dos chagr., étui (Atelier Devauchelle). 1 200 / 1 500 € Édition originale tirée à [250] ex. sur vergé Van Gelder filigrané, seul papier. Parution dans La Revue Indépendante de Dujardin, livraison du 1[er] mai 1888 n° 19, de la traduction libre de la conférence de Whistler faite à dix h. du soir, dit la revue, à Londres, Cambridge et Oxford en 1885. Il y a parfois confusion, dans les annonces de La Revue indépendante, entre les nombreuses brochures éditées, comme pour celle-ci dite sur « beau vélin français » à 250 ex. (« vient de paraître », n° du [1er] juin 88), mais certainement pas de papier de couleur [l’ex. sur papier lilas signalé par Carteret [oct. 25] dans la vente de mars 1923 est peut-être un ex. de chapelle, car il a sa couv. muette]. Il n’y a pas lieu de signaler l’éditeur anglais (Chatto and Windus) qui n’est pour rien dans l’édition. Envoi autographe signé à l’encre sur le f. bl. (p. [5]) : «A Octave Maus // amicalement // Stéphane Mallarmé». Une correction autographe : « Je le corrigerai sur les exemplaires à envoyer » (Marchal Corr. 945) : chevalmachine>cheval à vapeur (et non cheval-vapeur, Galantaris, 2014 p. 487). Le texte de la revue donnait bien « cheval à vapeur » mais la faute était due à Dujardin (ibid.). Réponse de Maus le 15 juin : « Je vous remercie bien cordialement, mon cher Maître, de l’envoi de votre si artiste traduction du Ten O’Clock de Whistler. Il m’a fait d’autant plus de plaisir que le souvenir amical qui vous l’a dicté m’est une nouvelle et précieuse marque de sympathie» (Austin III p. 208). Maus enthousiaste avait confirmé en janvier l’invitation de Verhaeren à ce qu’il vienne conférencier à la Ve exposition des XX mais ce fut reporté à 1890 [voir 60]. Tiré à part corrigé (Cf. idem 62). La Revue indépendante devait « servir d’épreuves à la brochure » dixit Mallarmé à Whistler (Marchal Corr. 920). Ce fut le cas, mêmes caractères et mise en page des « placards, dont je terminerai la mise en page y compris les premiers feuillets blancs » (ibid. 936), ainsi quelques blocs typo déplacés au début. Les espaces blancs déjà réclamés par l’artiste via Mallarmé furent suffisamment exécutés dans la revue, et ne changèrent plus. La traduction fut cependant corrigée. Il serait judicieux d’en faire le collationnement. Ainsi par exemple, La Revue indépendante : « L’Art sévit par la ville ! – la galanterie du passant le prend au menton – le maître de maison l’invite à blanchir son seuil » devient : « L’Art court la rue ! – un galant de passage lui prend le menton – le maître de maison l’attire à franchir son seuil » ; et « Doux prêtre du Philistin, enfin, le voici qui encore s’écarte agréablement du point, et, au travers de maints volumes » > « Doux prêtre du Philistin, le voici qui va l’amble agréablement hors des buts, et, à travers maint volume ».... Viélé-Griffin qui devait cosigner la traduction l’a-t-il encore revue ? Quelques petits défauts et piqûres, sinon précieux témoin du secrétaire des XX, figure incontournable des arts et de la musique d’avant-garde européens.
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