ADER - COLLECTION STEPHANE MALLARME

84 Portrait inconnu de Mallarmé 56. Charles TICHON. Photogravure d’un dessin signé et daté 88 du poète en buste de 3/4 à droite. Publié en [janvier 1889] dans Caprice Revue, hebdomadaire artistique et littéraire liégeois dirigé par le conteur et écrivain Maurice Siville [voir 58]. Liège, impr. Bénard, 2e année, n° 60, format journal (fragile), double f. in-folio. Plis d’envoi avec cachet et timbre postal. 1 500 / 2 000 € Dessin d’après une photo de jeunesse de Van Bosch dont on connaît une épreuve de face de la même séance (Mallarmé. Lanzac, Le Point, févr.-avril 1944, xxix-xxx p. 15, et Portraits de M., en page de titre). Étude par le poète Albert Mockel signée M. en deux livraisons : « ni recommencer une des fréquentes biographies d’ici. Faites moi comme je puis vous apparaître de loin et littérairement, voilà l’intérêt », le prévient Mallarmé le 7 décembre 1888 (Marchal Corr. 1046). – Première partie n° 60 : « Je n’ai jamais vu Stéphane Mallarmé. Son physique, je ne le connais que par un portrait publié dans les Écrits pour l’Art, et, récemment, par une photographie d’après laquelle le dessin ci-contre. [...] Ceux qui veulent d’un artiste l’essence, et ce parfum d’idéalité qui émane du génie, chercheront Mallarmé dans son œuvre et n’auront souci d’une analyse. / Pour qui donc vais-je écrire cet article, sinon pour moi ? »… Voir ci-dessous (n° 57) l’appréciation de Mallarmé, le 9 février : « Vous avez mis le doigt singulièrement sur ce point que tout ou le peu que j’ai livré est chose de transition. Le reste, ce qu’il faut faire, à quoi je m’obstine, dussé-je y laisser l’âme, est à des siècles d’ici »… – Deuxième partie retardée paraissant dans le n° 62 avec le portrait d’Octave Maus par le même Tichon, daté 1889. [La fin de l’étude de Mockel accompagne dans la même livraison le célèbre avocat fondateur et directeur des XX et de La Libre Esthétique qui accueillirent tous les peintres d’avant-garde mis au ban des Salons officiels (Gauguin, Seurat, Van Gogh....). L’étude sur Maus est due à William Picard, fils d’Edmond Picard, éminente figure belge des lettres et des arts.] Mockel conclut : « Quant à la philosophie du Maître, quant à son Œuvre, il y a péril à les analyser ici, puisque le Poète n’a voulu jusqu’à présent donner que des parcelles de lui-même ». Aussi les copies de ses poèmes circulèrent. Charles TICHON. Portrait identifié de la copie anonyme des Poésies de Mallarmé envoyée par Huysmans à Jules Destrée. Superbement reliée en soie blanche brochée, elle est décrite dans la vente J. Destrée par le libraire Raoul Simonson (6/6/1936 n° 439). À celle d’Ortiz-Patiño (Sotheby’s, Londres, 2/12/1998 n°60), le cat. reproduisait une des 2 aquarelles anonymes qui sont en fait de [Louise Danse], belle-sœur de Destrée. Quant au portrait, il est de Charles Tichon. Destrée lui demanda une réplique de celui publié dans Caprice Revue où il avait déjà fait l’étude du Rops portraituré par le même Tichon (n° 53). Celui-ci illustra, à Bruxelles, L’Almanach universitaire des Apaches pour de bon qui recèle le pastiche de Mallarmé par V. Campion [voir 69]. George Garnir évoque une autre collaboration. Il lança avec Henri Disière le Journal des Étudiants bruxellois le 5 novembre 1888 (la même année que le portrait dans Caprice Revue). « Le nouveau journal, écrit-il, publiait en première page des portraits lithographiés de professeurs [avec moins de moyens que l’éditeur-imprimeur liégeois Auguste Bénard (cité supra) qui possédait des ateliers de chromolithographie, clicherie, galvanoplastie, photogravure], portraits que Charles Tichon, qui avait un œil photographique et des doigts de miniaturiste, nous faisait à cent sous la pièce : il y en a qui sont de petits chefs-d’œuvre de métier. La quatrième page comportait des dessins anecdotiques, du bon géant Gustave Dreypondt, de Carl Meunier, d’Émile-Antoine Coulon, d’Amédée Lynen, de Rocher, de Marius Renard, etc. »… (G. Garnir, op.cit. n° 69, p. 24). Notons que le portrait de la copie fut une 1ère fois reproduit sans attribution en 1952 sur la jaquette du numéro Mallarmé d’Empreintes (Bruxelles, L’Écran du Monde, n° 10-11), établi par le Dr Benoît Dujardin, grand mallarméen, et préfacé par H. Mondor.

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