ADER - COLLECTION STEPHANE MALLARME

88 Un des 4 exemplaires connus sur vélin, avec quatrain et lettre de Mallarmé 60. Stéphane MALLARMÉ. Villiers de l’Isle-Adam. Conférence. Paris, Librairie de L’Art Indépendant, [vers le 10 octobre] 1890 ; plaquette in-8 br., emboîtage en toile verte moderne, étiq. chagr. titrée or au dos. 2 pièces : 3 000 / 3 500 € Édition originale limitée à 50 ex. num. sur Japon et Hollande, plus quelques vélins d’auteur. Tiré à part « corrigé » [voir idem 62] de La Revue d’aujourd’hui du 15 mai 1890, « en sa toilette définitive » lui écrit O. Maus (Austin IV p. 152). «Exemplaire d’auteur» sur vélin, simple mention imprimée au verso du f.-t. qui remplace la justif., avec le fin cachet à l’encre noire du monogr. SM frappé au-dessous. Ces exemplaires sur vélin ont été décrits pour la première fois dans notre cat. (La Damoiselle élue, 29/11/1993 n° 172) où nous analysions l’ex. d’Octave Maus qui fut cédé à Édouard-Henri Fischer. Pour cette collection, Galantaris avança une double formulation, en 2000 (n° 269) : « Quelques exemplaires d’auteur, tirés sur papier vélin au monogramme de Mallarmé (non signalés par les bibliographes) », et en 2014 (n° 346) : « sur papier vélin porteurs, en filigrane [sic], du monogramme de Mallarmé ». Le vélin légèrement glacé n’a aucun filigrane, sauf le cachet SM au f.-t. Ni l’ex. d’Octave Maus, rel. par [Paul Claessens fils], ni celui d’Alidor Delzant rel. par Pierson (P. Saunier, La Salade, 2013 n° 73, Bergé, 2e vente, 2016, n° 472), ni les deux brochés : ceux de Rodenbach et d’Hoffsschmidt n’ont de filigrane. La 4e de couv. porte le prix de 5 francs comme pour les Hollande (voir n° suivant). Mallarmé conférença six fois en Belgique (voir les éphémérides complètes dans notre cat. L’Art et l’idée, 26/10 / 1992 pp. 104-107) et une fois en privé à Paris chez Berthe Morisot. Celle de Liège à L’Émulation eut lieu le 14 février. Il fut invité le soir à dîner chez Napoléon d’Hoffschmidt, conseiller de Liège (qui était le dédicataire de Mon Oncle le Jurisconsulte d’Edmond Picard en 1884) : « Le plus beau dîner que j’aie jamais fait » (Marchal Corr. 1274). En remerciement, il lui dédicaça sur un « Exemplaire d’auteur » ce quatrain à l’encre : A « Monsieur [Hoffschmidt nom gratté] Orateur, comme à mes débuts Vous tendîtes un charmant piège ! Je rêvai, je parlai, je bus Avant de catéchiser Liège. Stéphane Mallarmé». La version du quatrain envoyée à L’Émulation : « A des amis de Liège, à la suite d’une Conférence », publiée dans Vers de circonstance en 1920 (n° L, p. 131), était la seule connue avec cette leçon : « Avant que d’endoctriner Liège », avant que Marchal ne donne celle raturée de l’Album de Méry Laurent : « Je parlai, je rêvai, je lus je bus / Avant de catéchiser Liège » (OC. I, p. 317 et 1292 n°11). Avec une L.A.S. au même (1 p. sur double ff. in-12 simili-Japon) [Marchal (Corr. 2019, n° 1266)]. Mallarmé écrit à Hoffschmidt chez Edmond Picard, son hôte au 47 (et non 87) av. de la Toison d’or, ce mardi [11 février] : « Merci, vous me voyez confus, j’accepte et j’écris par le même courrier à Monsieur de Laveleye dont je reçois un mot, que vous aviez ma parole »… L’invitation du baron de Laveleye, professeur à l’Université de Liège, arriva ce même jour, mais Napoléon avait déjà écrit le 10 à Mallarmé qu’il lui avait dit sa « priorité d’intention et il veut bien abandonner, en ma faveur, ses droits d’hospitalité » (Austin IV p. 49 pour les deux invitations liégeoises). Couv. abîmée, restaurée, doublée de Japon pelure, coins sup. des 1ers ff. mouillés, sinon précieux ex. joliment adorné d’un quatrain.

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