ADER - Enluminures, livres anciens et modernes

36 Enluminures et manuscrits St-Luc de La Corne, lieutenant, avons défait une troupe d’Anglais de 300 hommes à porté[e] de canon du fort de Sarastot en la Nouvelle-Angleterre (Une des formes indiennes de Saratoga, au nord d’Albany, dans l’actuel État de New York aux États-Unis), avons fait 45 prisonnier[s]. Les sauvages firent plusieurs chevelures, & c. - 1748 avril 16. Servie par ordre du marquis de La Galissonnière sous les ordres de M. de Fontenelle de Langie, aussi cadet à l’éguillet[te], avec un parti de 90 sauvages, que nous fumes leve[r] en chantant la guerre -aux village[s] des Hiroquoi[s] au Saux-St-Louis (Sur la rive droite du Saint-Laurent, au niveau des rapides le long de l’île de Montréal), nous fûmes à un bourg de Quindrouk en la Nouvelle-Engleterre (Kinderhook, au Sud d’Albany, dans l’actuel État de New York), après 45 jours de marches ; nous ne fîmes qu’un prisonnier. - [1748] juillet 17. Servi sous les ordres de Mr de Baubassin, lieutenant, par ordre de M de La Galissonnière ; avons été avec des sauvages à Casquecouk à la Nouvelle-Angleterre (Fort Massachussets, tenu par les Anglais sur la rivière Hoosac, dite rivière Kaskekouke par les français, près de Bennington dans l’actuel État du Massachussets), après un mois de marches dans les montagnes, avons fait coups sans pouvoir faire de prisonnier malgré l’acharnemens des sauvages. Étant sous le canon du fort, avons eu 5 sauvages blessés, un de tué, avons mis 15 hommes [h]or[s] de combats qui ont rentré dans le fort avec des blessés. » Il évoque également son père sur quelques lignes, tué et scalpé par les Indiens : « Guilaume Potier de Pommeroy, sou[s]-lieutenant des troupes en Canadas, en garnison au… fort Front[e]nac [sur le lac Ontario]…, en 1731, au mois de mai, [reçut] l’ordre… avec un sergent et deux fusilier[s] de s’embarquer dans un canot d’écorce pour empêcher la fraude du commerce avec les sauvages, il fut encontré par un canot sauvages, ennemis, qui le mas[s]acrère[nt], et lui levèr[ent] la chevelure, ainsi qu’au détachement…» Marges un peu empoussiérées. 29 INDOCHINE - HEIDERICH (G.). Manuscrit autographe signé en plusieurs endroits. 1894-1895. Saïgon, 1894-1895. — Manuscrit in-4, 210 x 170 : 456 pp. Demi-chagrin grenat à coins, filets à froid, dos à nerfs orné, tête dorée, non rogné (reliure de l’époque). 500 / 700 € Très important et intéressant manuscrit autographe inédit, contenant les souvenirs d’Indochine de G. Heiderich, soldat d’infanterie de marine à la fin du XIXe siècle. Envoyé servir en Orient en mai 1894, le soldat Heiderich parvint le mois suivant à Saïgon où, tombé malade en septembre il fut admis à l’hôpital. Il resta en soins jusqu’en janvier 1895 et mit à profit cette période d’inaction forcée pour écrire le présent texte, destiné à des proches. Il s’agit d’une œuvre composite : les deux premières parties procèdent d’une observation directe, l’une sous forme de récit, l’autre sous forme de tableau descriptif, tandis que la troisième partie livre une compilation établie à partir de lectures diverses, faites principalement dans Le Royaume de Cambodge par Jean Moura (1883) et dans La Cochinchine religieuse de Louis Louvet (1885). L’œuvre se divise en trois parties distinctes : - «Une traversée de Toulon à Saïgon sur le “Colombo”» (chapitres 1–28), commencée le 21 septembre 1894: Récit circonstancié de ses 32 jours de voyage, ponctué d’anecdotes sur ses camarades et de descriptions évocatrices (comme celle de l’île Riou dans le détroit de Malacca). Il y évoque aussi sa découverte de saveurs exotiques (bananes, noix de coco) et ses impressions sur les escales (Oran, Port-Saïd, Obock, Singapour). - « Saïgon, ville capitale de la Cochinchine française » (chapitres 29–35), commencée le 6 décembre 1894 : Description méthodique de la ville : le port, l’arsenal, les rues principales, l’hôpital, la prison, le palais du gouverneur général, et même les maisons de tolérance de la rue Borèse. Il y glisse des anecdotes sur la faune locale, les usages monétaires, et mentionne avoir déjà vu des pousse-pousse à l’Exposition universelle de 1889. - «La Cochinchine et le Cambodge. Tonkin. Siam. Annam» (chapitres 36–101). Partie la plus ample commencée le 7 décembre 1894 et terminée le 11 janvier 1895 : Compilation documentaire sur les peuples (Annamites, Khmers, Malais, Chams, etc.), les cultures agricoles (trom, kong, pheuchuc), la faune (éléphants, tigres, singes), les mœurs (costumes, tatouages, opium, mariages, religions), l’administration coloniale, et l’histoire. Les annexes (chapitres 102–112) incluent des textes de traités coloniaux, des indications sur le filtre Maignen (pour stériliser .../...

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