Livres du XIXe siècle 83 Dans ces lettres intimes, Francis Garnier, alors affecté au Dépôt des cartes et plans de la Marine et des Colonies, évoque l’élaboration de son grand ouvrage sur l’expédition du Mékong. Il rend hommage à Ernest Doudart de Lagrée, tout en collaborant avec les docteurs Clovis Thorel et Eugène Joubert, ainsi qu’avec Louis Delaporte — dont il regrette qu’il ait négocié seul avec Hachette. Garnier souligne l’apport cartographique validé par Charles Mourin d’Arfeuille, qui compléta les relevés entre Somboc et Nongkhay. Un conflit éditorial l’oppose à la famille de Louis de Carné (mort en 1870), dont l’oncle, l’amiral de La Grandière, tente de bloquer la publication de son Voyage d’exploration en Indo-Chine. Grâce à l’appui du ministre Rigault de Genouilly, de l’impératrice Eugénie et de Napoléon III, il parvient cependant à conserver la direction de son livre et à obtenir un financement public. Il détaille l’avancement de son travail : rédaction, gravures, prépublication dans Le Tour du Monde, et évoque ses projets parallèles (articles, conférence à la Sorbonne, création d’un prix d’exploration à la Société de géographie). Enfin, il annonce son projet de retour au Tonkin pour y développer le commerce des soieries. Ces lettres révèlent aussi son réseau d’amitiés parmi les officiers de marine, comme Paulin Vial, Jean-Baptiste Léon Ouk et Henri de Bizemont, témoins d’une fraternité d’aventuriers et de savants engagés en Indochine. - Les 14 lettres suivantes rapportent les débuts aventureux de Francis Garnier: du Pacifique aux rêves d’empire (1857–1859). Toutes sont autographes et signées, sauf une qui n’est pas signée. Huit sont adressées à ses parents, 3 à son frère Léon Garnier, et 3 à Jean-Baptiste Éliacin Luro. Elles ont été écrites au Chili et au Pérou entre le 18 janvier 1858 et le 15 avril 1859. .../...
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