ADER Nordmann. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

103 Puis il cite le cas de certains de ses patients, comme une femme qui se souvient de sa petite enfance : « Elle suçotait son pouce – forme supposée de la masturbation», ou cet homme dans «un délire de jalousie », qu’il définit comme « une fixation prégénitale à l’autre. Plus loin, il en vient au Moi « reconnu depuis Hegel », et le « sentiment universel de son objet fantasmatique. […] Le moi est un discours exprimé par des choses, une ceinture biographique où les signes marquent des négations »… Il s’intéresse ensuite longuement à L’Homme aux Loups (récit par Freud des cinq psychanalyses de son patient Sergueï Pankejeff), dans lequel « la dialectique, tout ce contact, toute cette éducation qu’il faut faire rentrer à un sujet d’une culture étrangère sont passés sous silence […] En fait, entre la dialectique et l’organisme, il y a très précisément ce moi dont nous avons montré la fonction […] il y a une névrose obsessionnelle. On a souvent admiré la rigueur le scrupule de la discussion que mène Freud pour trancher de la réalité ou non de la scène primitive, qui est comme chacun sait en ce cas la scène observée d’un coït anal entre les parents»… Lacan met en avant «la notion de vérité réalisée par le discours […] Car assurément il ne s’agit point de fantasmes. La distinction entre le fantasme et l’imago est dores et déjà très bien faite »… Pour le patient, « la scène a été refoulée – à cause de significations homosexuelles, de l’identification qu’il y éprouve à la mère. En fait la réaction se fait sur le plan d’un schèze hystérique. Un appareil est affecté par cette contemplation traumatisante, l’appareil digestif. La réaction immédiate, l’incontinence anale […] noyau hystérique perceptible à l’origine de toute Zwangsneurose. La scène est perçue dans le registre narcissique préspéculaire de l’assimilation à un objet »… Et Lacan insiste sur le rôle de l’inconscient dans « cette rencontre avec un événement significatif qui arrache aux lois de l’harmonie la sexualité du sujet à l’agi de l’impuissance. C’est ce qu’on appelle une fatalité. Mieux encore un destin […] L’auteur le rencontre avec l’image de la mort qui préside aux premières clefs de la vie »… Etc.

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