ADER Nordmann. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

322 150 .../... 322. MARINE. 2 P.S., Saint-Domingue et Bermudes février-avril 1776 ; 2 pages et quart in-fol. en partie impr., et 1 page grand in-fol. avec sceau sous papier en anglais. 400 / 500 € Naufrage d’un brigantin aux Bermudes. Parti du Cap-Français (actuellement Cap-Haïtien) le 2 mars 1776 pour rejoindre Marseille, le brigantin l’Heureuse Marie fit naufrage au large des Bermudes le 19 du même mois. Son capitaine, Pierre Paul Dubuc, obtint du gouverneur britannique, George James Bruere, l’autorisation d’acheter un nouveau navire, le Bermudian, qui acheva la traversée et fut désarmé à Saint-Malo le 2 juin 1776. – Rolle de l’équipage du Brigantin l’Heureuse Marie. P.S. par le capitaine Pierre-Paul DUBUC, Cap François 26 février 1776. Rôle d’équipage avec les noms et gages mensuels des personnes embarquées au Cap et débarquées ou embarquées aux Bermudes, dont Dubuc de Saint-Malo, le maître d’équipage Pierre Redonet, de Bayonne (débarqué à la Bermude), etc. En tout onze personnes sont mentionnées. [Il pourrait s’agir du même Pierre-Paul Dubuc qui fut, par la suite, commandant en chef des armées de Tipoo-Saïb en Inde; soupçonné de travailler pour le gouvernement britannique, il fut arrêté en revenant de Pondichéry et condamné à mort par un jugement du 11 prairial XIII.]. – P.S. par le gouverneur des Bermudes, George James BRUERE (1721-1780), qui autorise Dubuc à acheter une petite goélette pour rentrer en France, et demande de l’autoriser à circuler librement dans les ports, rivières et colonies britanniques. [Gouverneur des Bermudes de 1764 à 1780, Bruere renforça le contrôle des esclaves dans la colonie et s’opposa aux Bermudiens qui manifestaient leur sympathie pour l’insurrection américaine.] navires de l’escadre. La situation devient alors confuse : « Les vaisseaux se mêlèrent de façon que la fumée et le feu permettoit à peine de reconnoitre les pavillons, ce qui fit que quelques vaisseaux tirèrent sur les leurs »... L’Invincible continue de se défendre et arrive à repousser le Namur. Attaqué en même temps par plusieurs navires, il ne peut continuer le combat : « Il m’étoit impossible d’en aborder aucun ny gouverner faute de voiles. Étant seul à l’arrièregarde, sans espérance de secours, ayant 6 pieds d’eau dans la cale [...] et enfin le grand mât tombant sur le gaillard, le bien de l’Etat ne me demandant plus que de sauver les hommes, je fis amener par l’amiral ayant tiré pendant près de 4 heures selon le compte des canonniers, plus de 2000 coups de canon, et 10000 coups de fusil. Le chirurgien comptant que nous avons perdu cent trente-cinq hommes tués ou morts de leurs blessures après le combat, et 80 qui restent blessés »... Les autres navires se rendent également et leurs équipages sont faits prisonniers : « Messieurs les capitaines anglois nous ont traité avec toute la décence et la politesse possible, surtout M. l’amiral Anson. Les Anglois sont trop gens d’honneur pour faire trophée [d’]une victoire gagnée avec des forces 4 fois supérieures ». À la suite se trouve la liste des bâtiments français (9) et anglais (17) qui ont combattu : noms des vaisseaux, hommes d’équipage, nombre de canons, calibre des canons. 323. MARINE. Manuscrit, Liste des Gardes de la Marine nommés par le Roy suivant le rang qui leur est échu par le sort dans la liste générale, [Versailles, 12 août 1779] ; cahier de 7 pages in-4, lié par des rubans de soie bleue. 300 / 400 € Liste manuscrite, de l’époque, de 90 gardes-marine, dont 43 sont affectés au port de Brest, 24 à Rochefort et 23 à Toulon. On y relève notamment : La Crosse (Jean-Baptiste Raymond, futur préfet colonial de la Guadeloupe) et du Roy de Chaumarey (Jean Hugues Duroi de Chaumareys, futur commandant de la Méduse). Provenance : archives personnelles de François Aymar, chevalier, puis baron de Monteil.

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