ADER Nordmann. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

35 14 34. René MAGRITTE. L.A.S. « RM », Bruxelles [9.IX.1964], à André Bosmans ; 1 page in-8 à son en-tête, enveloppe. 600 / 800 € À propos d’une mise au point dans la revue Rhétorique sur l’affaire des fausses Cartes d’après nature (éditées par le groupe de la revue Vendonah)... « Jugez si au lieu de “confusion d’esprit” (à propos des Salons dits surréalistes) il ne vaudrait pas mieux dire : “crétinisation confortable” ? »... (Au dos de l’enveloppe, une mention au crayon : « plutôt peut-être “le confort de leur crétinisation” »). Il donne une nouvelle adresse pour le service de Rhétorique. Samedi, il montrera à son ami La Grande Guerre. 35. Henri MATISSE (1869-1954). 2 L.A.S., 4 avril et 3 mai 1951, à Mme Thorndike à Nice ; 1 page oblong in-12 (au dos d’une carte postale illustrée Étude pour La crucifixion, Chapelle de Vence), et 1 page et demie in-4 avec enveloppe. 500/600€ 4/4/51. « Chers amis, j’irai vous voir un de ces matins. Votre carte de Pâques m’a beaucoup touché! Restez en bonne santé!»… Vendredi 3 mai. Il a répondu à la touchante lettre de sa chère amie instantanément, mais l’a ensuite égarée : « Excusez, j’étais heureux de votre manifestation de sympathie mutuelle et ça ne m’a pas réussi ». Il compte aller la voir dimanche matin, et la prie de saluer Henri… 36. Aimé MILLET (1819-1891). 50 L.A.S., un télégramme et 10 cartes de visite a.s., 1859-1890, à Henri Dumesnil ; 75 pages in-8 ou in-12, quelques-unes à son chiffre ou adresse, 2 enveloppes, quelques adresses. 800 / 1 000 € Belle correspondance du sculpteur à son ami critique d’art. Il est beaucoup question d’invitations à dîner (et réponses), notamment pour le dîner des Amis du Vendredi. Millet évoque ses expositions (1869), et mentionne quelques-uns de ses amis et confrères : Paul de Musset, Louis Cabanel, Chenavard, les obsèques de Corot (25 février 1875). Il convie souvent Dumesnil à son atelier, le présente à un rédacteur en chef en vue d’un article sur le Salon (mai 1866), lui envoie un bibelot (« Une jne Italienne en terre cuite que j’ai demandée à Millet, » note Henri Dumesnil, 21 mai 1869). Il le remercie de ses félicitations pour sa croix d’officier (28 juin 1870), l’encourage à aller chez le baron Taylor pour déposer une notice biographique pour l’exposition Corot et à rencontrer Philippe Burty (mai 1875). Il lui envoie une longue lettre de condoléances et de consolation à la mort de son fils (12 avril 1877). Il propose deux places pour aller à l’Opéra voir Les Huguenots : « Ce n’est pas neuf mais ce vieux là vaut mieux que le neuf d’aujourd’hui » (12 janvier 1885). Il parle de son travail : « Je trouve qu’il n’y a rien de mieux que d’être à l’atelier, il y fait plus frais et … sec » (15 juin 1873) ; il évoque sa condition d’artiste que Dumesnil pense libre et heureux : « Eh, bien, votre Millet est là, cloué, vissé, rivé, à Paris, dans Paris, sur son boulevard des Batignolles et ne sait encore si et quand il en démarera ! Elle est jolie la liberté des artistes ! M’en parlez pas !… » (1878). Il participe à des jurys à l’École des Beaux-Arts et à Munich d’où il va à Nuremberg voir le tombeau et la maison de Dürer (20 août 1883). Il mentionne quelques-unes de ses œuvres: sa statue de George Sand : « George Sand est moulé et le marbre en train (20 août 1883) ; Phidias (9 juillet 1886) : « Je suis attaché de la façon la plus violente au modèle de mon Phidias [.…] Je retourne à mon Phidias qui m’attend et me fait de l’œil ». Il participe au dîner des membres du jury de l’exposition où il parle avec le président de la République et envisage de recommencer «le modèle de Phidias: 2 m 20 en terre car je ne puis me résoudre à laisser la pierre comme mon dernier mot ! ». Dernière lettre du 21 août 1890 : « Hélas ! hélas, je sens bien que je suis fi…ni » ; il fait part de sa faiblesse et doit faire des efforts considérables pour écrire : « J’espère que nous nous reverrons encore, mais je ne vous promets rien. Si je claque bien tôt, je vous regretterai à mon enterrement, car vous avez été un bon et fidèle mai auquel je tenais et tiens encore »… On joint un brouillon de lettre de Dumesnil à Millet : « V[ou]s ferez bien de décerner à v[otre] Phidias les honneurs du marbre, il en est digne »… ; et une lettre de la veuve de Millet (1893) à Dumesnil au sujet d’un buste.

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