57 23 .../... 56. Théophile-Alexandre STEINLEN. 2 L.A.S. « Alex », [Paris, août-septembre 1899], à sa femme Émilie à Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados) ; 4 pages in-8 chaque, une enveloppe. 500 / 700 € Samedi [26 août]. Il regrette que le raisin envoyé lui soit arrivé en mauvais état. Il raconte la noce de Willette : « Il avait reçu des menaces de “la Crâneuse”, et était quelque peu inquiet aussi a-t-il mobilisé quelques concierges et charbonniers pour monter la garde devant la porte » ; lui est venu en fiacre automobile « qui a eu toutes les peines du monde à monter la rue Lepic » puis il y a eu un déjeuner chez Julien. Il va tâcher de faire de la bonne besogne : « Je prends les dessins de Pelletan et il faut aussi que je fasse l’affiche du Journal ces jours-ci – on me presse –. Nous ne vivons que sur le Gil Blas »… Lundi midi [7 septembre]. Il lui envoie de l’argent car il a eu « la visite d’un jeune artiste américain qui m’a acheté 2 dessins pour 300 frs » et la mère Embry a vendu « la peinture (femme et hommes sous le bec de gaz) le pastel, la femme jaune – et un dessin de 150 frs – ça fait 800 frs en tout »… 57. Théophile-Alexandre STEINLEN. 6 L.A.S., Paris 1910-1913, à sa sœur Henriette et son beau-frère Auguste Compondu ; 32 pages in-8 et 4 pages in-4. 1 200 / 1 500 € Intéressante correspondance familiale. [Henriette Steinlen avait épousé Auguste Compondu (1858-1914)]. 1910, à Auguste. 2 janvier. Il s’inquiète de ne pas avoir de nouvelles de son neveu Louis qui est retourner passer les fêtes dans sa famille. Il a dû donner congé de son atelier qui était devenu trop petit, pour un plus grand, ce qui va obliger Louis à trouver un autre logement ; mais il pourra trouver une chambre à côté et continuer à souper chez Steinlen... La première chose qu’il fera cette année sera de régler sa dette, en remerciant son beaufrère d’avoir été un créancier si patient : ses confrères artistes ont toujours affirmé que dans leur partie ce n’est guère qu’à la cinquantaine qu’on peut espérer gagner un peu d’argent, et l’année en effet commence bien… 8 juin. Il donne des nouvelles de sa femme Émilie qui va un peu mieux : elle a repris conscience malgré ses terribles souffrances, mais reste très aphasique et ne s’exprime qu’en pleurs et gémissements… Il tenait surtout à informer Auguste que son fils Louis a «signé un engagement avec la compagnie Française des chemins de fer Abyssins (Djibouti-Adisabeba) […] pour un garçon de son âge cette situation est remarquable ». Il les rassure sur l’éloignement et le climat, et explique que la décision a dû être très rapide à cause de la concurrence, ce qui a empêché Louis de consulter sa famille : il fallait saisir l’occasion... 14 novembre 1912, à Henriette. Condoléances pour le deuil qui les frappe, mais il est heureux d’apprendre qu’à part cela tout va bien chez eux…. Il a dû écourter son séjour à Jouy, car Inghelbrecht [le mari de sa fille Colette] devait rentrer à Paris : « Il se bâtit et se fonde en ce moment un grand théâtre de musique […] aux Champs-Élysées ». Le directeur et fondateur est un ami, qu’il avait déjà mis en rapport avec Inghel, lequel a réussi à y obtenir un poste « qui comporte tout le travail préparatoire excessivement important : recrutement et organisation de l’orchestre et des chœurs et pour la suite une des directions d’orchestre ». De plus il a dû rester à Paris pour préparer une exposition à Bruxelles, mais qui a été annulée, et sur laquelle il fondait de grandes espérances. Il pense en faire une à Amsterdam vers la fin janvier «chez un des grands marchands de là-bas […] avec plus de chance de succès»…
RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==