ADER Nordmann. LETTRES & MANUSCRITS AUTOGRAPHES

68 69 29 69. Gaetano DONIZETTI (1797-1848). L.A.S., 16 septembre 1835, à Antonio Pacini, « éditeur de musique » à Paris ; 3 pages in4, adresse ; en italien. 1 500 / 2 000 € Quelques jours avant la création de Lucia di Lammermoor à Naples (26 septembre). Il voudrait savoir si M. de Coussy a reçu ses lettres. Il dira encore à Cherubini que malgré ses recherches à Naples et à Rome, il n’a pu trouver les originaux de Palestrina ; et si on ne les trouve pas à la Chapelle Sixtine, il commencera à désespérer de ne pouvoir rendre ce service. Il envoie ses saluts à Bordese, à la maison Thayer… Il ajoute qu’ils ont un afflux de Français qui étudient et recherchent des manuscrits, notamment M. Briance, grand ami d’Ivanoff, qui a eu un accident de cheval : étudiant encore la musique, il veut déjà commencer à composer, avant d’aller sur le théâtre ! Il a fini par abandonner l’étude pour aller sur scène ; et c’est vraiment dommage qu’il n’ait pas poursuivi ; avec son enthousiasme, il aurait pu faire quelque chose de bien. Barbaja en est dégoûté… Mlle Bertrand a fait ses débuts au San Carlo dans Semiramide ; elle promet maintenant d’étudier avec Romani ; elle aurait dû écouter les gens qui connaissent le théâtre, et non en faire à sa tête… Cette scène lyrique pour ténor et orchestre, s’achevant sur un bref duo final avec Galatea, créée le 26 janvier 1790 au Teatro San Samuele de Venise, est composée sur un livret d’Antonio Sografi (1759-1818), d’après le Pygmalion de Jean-Jacques Rousseau (1762), inspiré d’un fameux épisode des Métamorphoses d’Ovide. Le livret de Sografi sera adapté pour le Pigmalione de Donizetti, son premier opéra (1816). Ce manuscrit de travail de la partition d’orchestre, très lisible, présente des passages biffés et des corrections. L’œuvre n’a pas été publiée. Deux autres copies, dont une faite pour Pasquale Caracciolo, marquis d’Arena, « dilettante », sont conservées à la Biblioteca del Conservatorio di musica S. Pietro a Majella de Naples ; le protagoniste y est nommé « Pigmalione ». Cimador fut d’abord un virtuose du violon et du violoncelle avant de composer des concerts et des pièces dramatiques interprétées à Venise, comme notre opus. En 1791, il émigra à Londres, y rencontra Haydn et y termina sa carrière. Cet exemplaire a appartenu Matteo BABINI (1754-1816), un des plus grands ténors italiens de la fin du XVIIIe siècle, avec son nom poussé en lettres dorées au centre du plat sup. de la reliure sous le titre : « Au Citoyen Babini ». La mention de « Citoyen » suggère une reliure un peu postérieure à la composition de l’œuvre (Babini séjourna à Paris de 1787 à 1789, puis en 1792, et c’est probablement de cette époque que date la reliure).

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