39 100. Alphonse ALLAIS. 7 L.A.S. (la plupart « AA »), [octobre 1905], à sa femme Marguerite ; 17 pages in-8, 4 à en-tête de l’hôtel Britannia. 800 / 1 000 € Dernières lettres pathétiques d’Allais malade à sa femme. [Il mourra le 28 octobre 1905 à l’hôtel Britannia, 24 rue d’Amsterdam.] Il a laissé sa « pauvre amie » sans nouvelle toute la semaine. « Ça a été, d’abord, cette atroce bronchite, qui, pendant 4 jours et 4 nuits, m’a cassé la poitrine […] Et puis, un coup de neurasthénie comme je n’en avais encore jamais vu, insomnies, rêves affreux, réveils tout trempé de sueur froide. […] Et notre pauvre grande chérie ? Dans mes mauvais rêves, je la vois toujours, tout en noir, plus grande qu’elle est e triste, triste »… « Comme tu dois t’en douter maintenant, c’est la phlébite, la joyeuse phlébite variqueuse ! » Il ne pourra aller en Belgique, et devra probablement se faire soigner à la maison Dubois… Il souffre un peu moins « et je peux mettre un pas devant l’autre sans hurler ». Le régime de la phlébite « exige la plus spartiate sobriété. Ce que j’ai pu avaler de lait depuis 5 jours dépasse toute imagination »… « Me sentant beaucoup mieux, je m’étais levé le temps qu’on fasse ma chambre et de faire ma toilette moi-même, ce dont j’avais le plus grand besoin. Aussitôt recouché, je sentis ma forte imprudence. Nuit horrible […] la balade prolongée est depuis longtemps biffée de mon programme. Je ferai mon petit roman. […] Maintenant que la souffrance est passée, je me fais très bien à la solitude […] Ne pas souffrir c’est bien peu de chose à côté de ne plus souffrir »… Il a eu du mal à se traîner jusqu’à la gare Saint-Lazare. « Le plus terrible c’est que cette douleur me correspond au cœur jusqu’à parfois la nausée. Quoi qu’il arrive, je pars demain. Le plus terrible aussi, c’est impossible écrire une ligne et moi déjà si en retard avec le Journal ! »… « Ça continue à ne pas aller du tout. […] Je partirai vraisemblablement samedi par ton train. […] Pas revu Guitry, mais tiens pas à faire voyage avec lui car serais piètre compagnon »… «Toujours la même chose, souffrant beaucoup, incapable mettre un pied par terre et le moral dévasté »…
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