58 137. Louis Seguin de LA SALLE (1872-1915). 9 L.A.S., 1906-1911, à Maurice Sailland (Curnonsky) ; 15 pages in-12 ou in-8, 2 adresses. 250 / 300 € Belle correspondance littéraire et amicale. 24 octobre 1906, invitation à dîner « en veston. J’ai invité Robert Bribri, Sert Paf et Forain-le-Pieux »… – « Cher ami Vous menez en ce moment une vie vraiment bien déréglée...Comment! Vous étiez dehors aujourd’hui, à quatre heures ? C’est honteux ! Blague à part, je voudrais bien vous voir un instant au sujet de Escande (entre nous) »… – 30 décembre 1908 : « Je suis allé dîner au petit Sahib, avec le secret espoir de vous y rencontrer, mais il n’y avait que ce vieux maître qui a été charmant, et moi aussi, je pense, mais je ne sais plus qu’en penser. En tous cas, j’ai acheté le bibelot, qui est stupide, touchant et délicieux. Je viens d’être fort malade du cerveau pendant plus de trois semaines. Mon cerveau est comme un serpent qui change de peau et se demande s’il fera peau neuve: il ne sait plus oh se fourrer. Pauvre serpent ! Je veux espérer qu’après mon décès on ne le conservera pas dans l’alcool qui décidément ne lui vaut rien »… – [23.VII.1908] « Les Muses, pour l’instant, me bercent si tendrement que j’en néglige mes lettres, même aux bons amis. En d’autres termes, ces garces parviennent à faire de moi un littérateur : je veux dire un abruti et un crétin »… – Antibes le 11 [1908], au retour d’une longue excursion à pied : « Encore la garce au cul verdâtre ! […] Le millionnaire La Salle (bruit parisien) n’en mène pas plus large […] Mais j’avoue que mal d’argent ses supporte mieux sous la pluie d’or de ce beau soleil…qu’il va me falloir quitter la prochaine semaine pour retrouver le gogueneau de Paris et ses balais merdeux»… Il va quitter Marpha… – «Mon vieux Curn, Je tiens beaucoup – Marfa plus encore – à vous voir prendre en avant-goût de la revue dont elle sera la talentueuse étoile. Je compte sur vous mardi prochain, 9 h. à la terrasse du Rat mort d’où nous irons ouïr à la répétition en costumes de cette revue peutêtre mort- née»… – 28 avril 1911, rendez-vous au Bar de la Paix : « J’écris à Toulet. J’ai beaucoup aimé le petit Curn de ce matin. C ‘est d’un bon sens ingénieux, spirituel et méprisant qui m’a ravi »… On joint une carte de visite a.s. et le faire-part de naissance de son fils Bertrand (1902) ; 3 l.a.s. adressées à Curnonsky lors du décès de La Salle au front en1915, par sa maîtresse Marfa Dhervilly, Paula Bayle et son frère le comte de La Salle ; plus un l.a.s. de Robert Fernier (1942) concernant le poète et le peintre Gustave Courtois. 138. LITTÉRATURE. 9 lettres ou pièces. 300 / 400 € Pierre DRIEU LA ROCHELLE. L.A.S., juin 1930 : « J’espère vous rencontrer un jour et discuter des questions qui nous sont chères »… (1 p. in-4). Léon-Paul FARGUE. Manuscrit autographe, Notes (1 p. in-4). « Jaime cette odeur de fabriques, humble et humaine, qui évoque un ménage pauvre»… Remy de GOURMONT. Carte postale a.s.: «Ce sont bien des pommiers. Millet était du pays des pommes». Jean LORRAIN. 2 L.A.S. – À une amie : « Vous êtes tellement princesse de légende vous-même qu’avec vous on est tout de suite de plain-pied dans le rêve et le monde des chimères »… (2 p. in-8). – À un ami, au sujet d’un « costume du Dante vert à cagoule »… (2 p. in-12). Plus une l.a.s. de Porel à J. Lorrain. Roger MARTIN DU GARD. 2 cartes a.s. à un ami, 1948-1952. François MAURIAC. L.A.S., Chitré mercredi (1 p. in-12) : « pour une fois, je suis de l’avis de Maurras : tant qu’il n’y a ni insulte, ni calomnie, ni incitation au meurtre, on doit accueillir avec indifférence les gentillesses de l’A.F. ».. Henry de MONTHERLANT. L.S. à Huy Tosi, 14 juin 1971, sur D’Annunzio (1 p. in-4). 139. Pierre LOTI (1850-1923). Dessin original avec inscription autographe en bas au centre : Province d’Oran, 14 décembre [18]69 ; crayon avec effets d’estompe ; 27 x 39,5 cm à vue (encadré). 1 500 / 2 000 € Beau dessin au crayon noir avec effets d’estompe, représentant des dromadaires dans le désert de la province d’Oran, au pied d’un paysage de rochers. À bord du navire-école Jean-Bart, l’aspirant Julien Viaud arrive à Mers-el-Kébir le 14 décembre 1869, et part aussitôt courir la campagne à cheval vers les montagnes du Marabout ; il écrit dans son Journal : «Ces montagnes, une fois franchies, on découvre un pays délicieux. Dans l’ouest la nature est tourmentée, aride, les sites pleins de mélancolie. Ces vieilles roches grises, aux formes étranges, sont presque spongieuses à force d’être minées et dentelées ; des aloès, des touffes de palmiers nains, couvrent le sol de leur végétation triste et rabougrie »… Exposition Dessins d’écrivains français du XIXe siècle (Paris, Maison de Balzac, 1983-1984, n° 86). 140. Pierre LOUŸS (1870-1925). Manuscrit autographe signé « Pierre Louis », Brouillon, [1888-1889] ; cahier petit in-4 de 29 feuillets la plupart recto-verso, couverture violette (légère mouillure sur un bord). 700 / 800 € Cahier de philosophie au lycée Janson-de-Sailly, avec de nombreux dessins. Notes sur les philosophes grecs, sur Aristote, Leibniz (22 mars 89), Critique de la morale kantienne ; calculs, équations et figures géométriques, et notes mathématiques ; etc. Nombreux dessins à l’encre (quelques-uns au crayon) : têtes et caricatures, femmes (dont une au dos décolleté), Chinois, tête d’africain… On joint : – un feuillet volant sur L’Immortalité, avec dessin au dos d’une cérémonie religieuse ; –le brouillon d’une L.A.S. de jeunesse, signée « Peter », en anglais, à sa cousine Jeanne Maldan (2 pages et demie in-4). –Plus un billet au crayon de son frère Georges (1888).
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