70 153. Stéphane MALLARMÉ. L.A.S. (monogramme), Valvins Mai 1897, [à André de Guerne] ; 2 pages oblong in-16 sur sa carte de visite (sous verre avec photographie). 400 / 500 € Joli billet inédit à un poète [André, vicomte de Guerne (853-1912), poète parnassien, venait de publier L’Orient chrétien, dernier volume de son triptyque Les Siècles morts.] « Mon cher Poëte Voulez-vous accepter, dans un serrement demain, la gratitude de m’avoir fait lire de bien beaux vers ; et de m’avoir accueilli, certes, dans un des monuments que ce temps, avec le passé, dresse triomphalement vers les âges sans temples, des fresques pensives et chantantes n’y peuvent disparaître, que vous aurez déroulées avec fougue et patience, au cours de vos trois livres des Siècles Morts. Ce dernier, l’Orient Chrétien émeut, plus proche, s’imprègne d’une vie qui confère à l’œuvre un rajeunissement, loin d’accuser la fatigue d’un si fier effort ou de la continuité à laquelle résistent peu de poëtes. Aussi, simplement et sans chercher d’autre mot, je vous admire beaucoup et ne le dirai pas à vous seul»… 154. Stéphane MALLARMÉ. L.A.S., Paris Janvier [1898], à Maurice Barrès ; 3 pages in-12. 800 / 1 000 € Belle lettre inédite sur Les Déracinés : « Votre pensée est une des rares qui importe à l’époque, dont, à cet égard, je suis : elle se déploie, grandement, ici, avec force. Je l’admire toujours à son point ou, rebelle, la sais opportune. Le roman garde, en l’aspect, un peu de surprise que le violente un afflux d’intelligence si direct ; lequel impose une structure par blocs et juxtaposition d’assises, qui a grand caractère. Aux pages, quand l’écrivain éveille, parmi sa documentation voulue, une phrase de pur lui, elle est, chaque fois, enchanteresse, plus que jamais. Telle des pages, je suppose l’assassinat de Madame Aravian, ou d’autres, n’eût pu être lue avant vous »….
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