160 74 160. Hugues REBELL (1867-1905). 6 L.A.S., [1902 et s.d.], à Maurice Sailland (Curnonsky) ; 9 pages in-12 ou in-8, 2 enveloppes et une adresse. 800 / 1 000 € Correspondance amicale, littéraire et érotique. [10 avril], il regrette de l’avoir manqué. « Je n’ai pas de Calineuse à la maison, c’est pourquoi je ne vous l’ai pas envoyée » ; il va en demander à la Revue blanche. – [26 avril]. «Ce que vous me dites de Rubens m’enchante. Pour moi c’est le dieu de la peinture. […] Il n’y a que lui pour dessiner de ces belles croupes rétives de cavales et de ces beaux abandons de femmes blondes. […] Il a peint la vraie femme, la femme blonde, sanguine, bonne, sensuelle, ayant les jambes longues, la taille courte, des hanches superbes et du cul »… etc. – Il lui recommande leur confrère Labbé, « comme nous un fervent de Vénus » ; souffrant, il est en retard dans son travail, et demande de lui prêter 200 F. – Il l’a cherché au bal Gavarni : « Il y avait des fesses et des gorges merveilleuses, sans compter les jolies figures sentimentales qui se cachaient dans des chapeaux cabriolets »… – Il aimerait le voir « avant votre départ pour Biarritz »… – Il est très occupé : « C’est une mode fort couteuse que le premier Janvier et je travaille pour que quelques amies aient des bonbons fins, des fleurs et de jolies parures ce jour là. On me pardonne les autres fois d’être un simple amoureux, mais le don de soi-même au commencement de l’année ne suffit plus […] Et voilà pourquoi mon imagination est en travail d’aventures d’amour pour alimenter mes amours, à moi, et réjouir des amoureuses. De fait rien n’est joli comme le sourire d’une femme si ce n’est ses larmes »…. On joint une l.s. d’E. de Grolier de la Librairie Rombaldi à Curnonsky, lui demandant un article sur Rebell (1945). 161. Charles-Augustin SAINTE-BEUVE (1804-1869). L.A.S., 4 janvier [1844], à Théodore Pavie ; 2 pages in-8. 150 / 200 € Belle lettre. « Mon cher Théodore, Je reçois votre savant volume [Fragments du Mahabharata ] presque comme un sanglant reproche et avec confusion. Si vous étiez garçon il y a bien longtemps que je vous aurais écrit : venez diner ensemble chez Pinson coudes sur table. Je n’ose plus parler ainsi et vous dérober pour si peu à la table domestique. Ma vie à moi est de plus en plus envahie & harcelée. J’aimerais autant par momens être cheval de fiacre. […] Le passé m’est cher, mais il ne l’est pas avec douceur. Je suis plutôt tenté de l’ensevelir avec un deuil muet et obstiné et comme dans un abîme intérieur sans que jamais il ne puisse sortir »…
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