79 .../... 168. Paul-Jean TOULET. 73 L.A.S. (dont 44 sur cartes postales), [1898-1914], à Maurice Sailland dit Curnonsky ; environ 85 pages formats divers, adresses et enveloppes. 4 000 / 5 000 € Importante correspondance amicale, littéraire et fantaisiste. Nous ne pouvons en citer que quelques extraits. – Taverne Pousset 17 février 1898 : « voici Gambrinus qui ne vaut pas votre parc à huîtres. Le terme “parc” est plein de choses pour moi. Il me rappelle une promenade de Pau que j’ai aimée et où j’ai aimé : le côté ostréicole de la question m’avait échappé jusqu’ici […] Paris est bien plus ensoleillé que vous ne l’imaginez et se paye un petit carnaval Zola qui donne ainsi l’impression d’une ville qui danse sur un pied, sur le pied des autres : cela ne va pas sans quelques clameurs. Tant de gens ont un oignon secret. Ce qu’il y a de navrant, c’est qu’on n’a encore branché personne ; et il faudra que la Côte d’Or s’en mêle. J’ai transmis vos souvenirs au maître Moréas […] je me suis procuré une épouse : c’est celle d’un commerçant. Elle est atteinte de folie et d’hystérie. Laide d’ailleurs »… – [24 août 1899]. « Le bréviaire des courtisanes va être annoncé […] mais avec le pseudonyme Perdiccan : fruit médiocre des laborieuses recherches auxquelles Mongel s’est livré avec moi. Le commencement du béguin est très bien – la fin un peu mélo – j’ai d’ailleurs pratiqué dans votre prose quelques petites coupes. Le travesti m’a beaucoup plu »… – [1901 ?]. « Il fit une telle chaleur que si les degrés centigrades en avaient tous été inscrits avec une pointe d’aiguille sur le coin inférieur de l’œil c’eut été un objet d’épouvante pour les générations à venir. Les déplorables enfants des hommes appelaient en vain des nuits fraîches : celles-ci ne répondaient que par le noir et la désobéissance. Les poules qui avaient commencé par pondre des œufs olives devinrent bientôt vivipares et l’on voyait les poussins à peine au sortir du sein de leurs mères chercher partout des chalumeaux pour boire des cocktails à la glace ; cependant qu’au fond des châteaux bordelais s’évantaient pesamment les douairières – les douairières de bénédiction. Ce fut à cette époque que le pied droit de Toulet tel un fleuve débordé, se refusa à rentrer dans le lit de ses anciennes chaussures ; par quoi le jeune maître, mettant un frein à sa dévorante activité mondaine (je parle) en fut réduit à traîner en pantoufles, l’existence casanière des MMrs Tellier »… – Baigts-en-Chalosse [3 octobre 1903]. « Pardonnezmoi, mon cher Maurice, d’avoir été si muet. Et ne pensez pas que j’en veuille faire un précédent pour les cas où nous serons éloignés ». Il évoque la maladie de Joe [Guillemin], puis sa mort, avant de parler de son déménagement et son installation avec Cur au square de Laborde: «J’espère que vous vous chargez toujours de mon déménagement;
RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==