ADER Nordmann. LETTRES et MANUSCRITS AUTOGRAPHES

118 315. PHARMACIE. Catalogue imprimé, Gde Pharmacie commerciale Paris-Londres, 1921 ; brochure in-8 de 32 p., couv. ill. 50 / 60 € « Extrait du prix courant général 1921 » de cette pharmacie sis 2 rue de Compiègne, devant la Gare du Nord ; avec, en fin, des illustrations pour les accessoires. À l’état de neuf. 316. PHYSIOCRATIE. [Abbé Nicolas BAUDEAU (1730-1792), économiste et philosophe, fondateur du périodique du groupe des Physiocrates les Éphémérides du citoyen]. L.A.S. « Robert » adressée à l’abbé Baudeau, 31 mai ; 2 pages et demie in-4, adresse avec cachet de cire noire aux armes. 400 / 500 € Lettre d’un physiocrate au sujet de la découverte du moyen de conserver les légumes par dessèchement. Ce Robert s’est présenté chez l’abbé Baudeau pour lui faire part d’une idée. « C’est au sujet d’une préparation que Mr Eisen pasteur de Livonie, prétend avoir trouvée, pour conserver les légumes d’une année à l’autre en les faisant sécher au soleil. Le succès de cette opération parait être contesté par la Société économique de Leipsick. Mr l’abbé Roubaud [physiocrate antiesclavagiste] pourrait se procurer le détail des procédés de Mr Eisen avec les jugemens motivés qu’en ont portés les membres de la Société économique de Leipsick. Comme citoien j’apprens avec douleur que sa santé ne lui permette pas la continuation d’une gazette si intéressante par la certitude des faits, la solidité des réflexions, et l’agrément du stile ; mais comme membre de la société naissante, que votre génie enflamé par le patriotisme vous a fait concevoir et former, j’ai la consolation de savoir qu’il nous consacre ses lumières et ses talens ». Si la méthode d’Eisen est « insuffisante pour la conservation des légumes », il faudrait récompenser celui qui l’améliorerait : « que de terres trop humides pour la culture des grains, et excellentes pour celle des légumes, acquièreraient une augmentation de valeur, par une consommation plus vendue de ces productions. La conservation des légumes serait de la plus grande utilité pour toutes les classes des citoiens, mais principalement pour les navigateurs. Ils useraient moins les salaisons, qui sont une des causes principales du scorbut, qui mine les équipages»… Etc. 317. [François QUESNAY (1694-1774)]. Prudent HÉVIN (1715-1789) médecin, gendre de François Quesnay. Manuscrit autographe, [Vie de François Quesnay, circa 1774] ; cahier de 16 pages in-fol. (33 x 22 cm) ; quelques mouillures, haut et bas des ff. un peu effrangés. 1 500 / 2 000 € Première biographie du grand physiocrate par son gendre. Des notes marginales au crayon apportent d’intéressantes précisions : « Manuscrit de Prudent Hévin, gendre de Quesnay (Provenant des papiers de Jules Quesnay de Beaurepaire). – Il semble que ce soit d’après ce manuscrit qu’ont été écrites les différentes vies de François Quesnay publiées depuis lors. – C’est le manuscrit de Hévin luimême rédigé à la demande de ceux qui voulaient des informations pour composer les Eloges de Quesnay»… Le manuscrit commence ainsi : « Messire François Quesnay Ecuyer, Conseiller du Roi, premier Medecin ordinaire et Medecin consultant de Sa Majesté, des Academies Royales des Sciences de Paris, Londres, Lyon et ancien Secretaire perpétuel de l’Accademie royale de chirurgie, est né a Merey près Montfort l’amaury, le quatre juin 1694, de Nicolas Quesnay et de Louise Giroux, qui habitoient un bien de campagne dont le produit suffisoit pour faire vivre à l’aise leur famille. Les gouts absolument opposés de ces parents, sembloient devoir mettre un obstacle à son education ; et c’est peut-être ce qui a le plus contribué à jetter dans sa tête le germe des connoissances profondes et multipliées qu’il a si parfaitement développé par la suite. Son Pere etoit avocat et passoit sa vie à Montfort dans la liaison le plus intime avec le Procureur du Roi de cette ville ou ils arrangeoient à l’amiable toutes les affaires qui se présentoient à eux. Du reste il ne se meloit en rien de tout ce qui regardoit sa maison et très peu de ce qui concernoit l’éducation de ses enfans »… Hévin évoque l’éducation de Quesnay, sous la tutelle de sa mère : « elle l’occupa dès qu’il eut l’age de raison, à presider a tous les differens travaux de l’œconomie rurale ; ensorte qu’il ne lui restoit pas même le tems d’apprendre à lire. Il n’est donc pas etonnant qu’il ne l’ait sçeû que fort tard. Cet emploi singulier des premieres années de M. Quesnay, ne lui fût pas inutile : n’ouvrir les yeux que pour voir la nature de près : et dès lors il la vit en scrutateur intelligent et très actif, comme un tableau dont il décomposoit les couleurs, et dont il suivoit le travail depuis les premiers linéamens jusqu’à sa perfection. Aussi connut-il bientôt a fond tout son mecanisme et le grand nombre de productions qu’elle offre dans les campagnes »… Puis Quesnay, après la lecture de la Maison rustique de Liébaut, « se détermina enfin pour l’art de guerir independamment du desir inné de se rendre utile à l’humanité qui lui laissoit entrevoir un travail suivi et continuel pour toute sa vie ». Il commença son apprentissage chez un chirurgien de campagne, puis se rendit à Paris « ou il se donna bientôt tout entier à l’étude de la théorie de la medecine et de la chirurgie dans les ecoles de la faculté et dans le college de St Cosme ; pendant qu’il suivoit la pratique des grands maitres de l’Hotel-Dieu. Il ne negligea point pendant tout le tems de son séjour à Paris, de s’appliquer à toutes les sciences qu’il jugea avoir trait à son art, tels que la botanique, la pharmacie et la chymie, et particulierement à toutes les parties des mathematiques et de la philosophie. La lecture des ouvrages de Descartes et du père Malbranche et surtout le livre de ce dernier sur la recherche de la vérité, faisoit l’objet favori de ses méditations »… Il s’établit à Mantes, où sa réputation ne cesse de croître, et où il se lie avec le maréchal de Noailles. Il se fait notamment remarquer par la critique du livre de Silva sur les saignées, notamment par La Peyronie, fondateur de l’Académie royale de Chirurgie, dont Quesnay deviendra plus tard le secrétaire perpétuel. Il soutient sa thèse

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